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COP 27 : Une avancée sur les pertes et dommages mais pas de percée sur la finance climat malgré une forte implication de l’Afrique de l’Ouest

La crainte de terminer la COP 27 sans aucune avancée significative planait sur Charm el-Cheikh durant les dernières heures de la Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques.

Mais après un ultime marathon de négociations entre les parties, un accord a finalement été trouvé.

L’accord qui a conclu deux semaines de discussions et de négociations dans la ville côtière égyptienne a permis de faire un grand pas en avant sur la question épineuse des pertes et dommages. Les parties se sont mis d’accord sur l’établissement d’un fonds pour les pertes et dommages qui aidera à soutenir les pays les plus touchés par le changement climatique. Le fonds devrait fournir une assistance financière afin de répondre aux effets catastrophiques de la crise climatique, tels que les sécheresses, les vagues de chaleur, les inondations ou les cyclones.

Les efforts demeurent insuffisants

Bien qu’encourageant comme signal de solidarité internationale en réponse aux catastrophes climatiques, l’accord final n’a pas répondu aux attentes et aux espoirs de nombreux participants à la COP 27. Dans une interview pour TV5 Monde, Hakima El Haite, board member de The Bridge Tank, a exprimé sa déception face au manque d’avancées lors de la COP 27 :

« C’est vrai qu’on a avancé d’un pas en se mettant d’accord sur la création d’un mécanisme qui va encore nécessiter du temps. Plus on atténue le CO2 et plus on diminue les concentrations en CO2, moins on aura besoin de nous adapter et moins on aura besoin d’argent pour réparer les dégâts des dommages et catastrophes naturelles. Il faut donc agir et ce n’est pas aux pays vulnérables d’agir, ce sont les pays émetteurs qui émettent 80% des émissions qui doivent apporter 80% de solutions dans leurs propres pays. »

Nombreux sont ceux qui partagent cet avis, en particulier dans le Sud et en Afrique de l’Ouest, une région confrontée aux effets les plus désastreux du changement climatique et qui s’est présentée à la COP 27, COP africaine, avec des attentes et demandes fortes.

Une présence ouest-africaine proactive à la COP 27

Les représentants des pays d’Afrique de l’Ouest étaient arrivés à la COP 27 avec l’espoir de voir des décisions fortes prises pour soulager le continent de la pression climatique qu’il subit. Avant le début de la COP 27, la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) avait exprimé certains des points qu’elle considérait comme cruciaux pour le succès des négociations sur le changement climatique :

  • Augmenter l’ambition de réduction des émissions de gaz à effet de serre, en particulier pour les plus gros émetteurs.
  • L’article 6 de l’Accord de Paris : la génération de nouvelles opportunités de financement dans la région et les nouveaux mécanismes de marchés carbone
  • Adaptation : passer de la planification à l’opérationnalisation
  • Pertes et dommages : apporter des réponses concrètes aux pertes et dommages existants en Afrique de l’Ouest.
  • Finance climat : atteindre l’objectif de 100 milliards de dollars du Fonds vert pour le climat et mettre en place une facilité financière spécifiquement dédiée aux pays africains pour se concentrer sur leurs besoins et priorités en termes d’adaptation.

Décidées à faire entendre la voix de la sous-région à la COP 27, les institutions d’Afrique de l’Ouest ont uni leurs forces à Sharm el-Sheikh au sein du Pavillon West Africa. Ce pavillon était copiloté par la CEDEAO et la Banque ouest-africaine de développement (BOAD), en partenariat avec l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) et le Comité permanent inter-États de lutte contre la sécheresse dans le Sahel (CILSS).

Selon la CEDEAO, « ce pavillon conjoint témoigne de la volonté des institutions régionales de renforcer leur coopération autour du défi commun que constitue la question des changements climatiques pour une meilleure coordination et efficacité de la réponse collective à apporter au bénéfice des populations de la région. »

Pendant deux semaines, les quatre institutions ouest-africaines ont ainsi contribué à faire avancer le débat public sur l’action climatique et la finance climat.

Des voix importantes pour la gouvernance et la finance climat

La Commission de la CEDEAO a profité de sa présence au Pavillon West Africa pour organiser des side events présentant la Stratégie régionale sur le climat de l’union, notamment une session le 9 novembre sur les mécanismes de coordination pour une meilleure gouvernance climatique régionale. Deux jours plus tard, le 11 novembre, un autre side event aborda les opportunités sectorielles que la stratégie offre pour l’agriculture et l’énergie.

La Banque ouest-africaine de développement (BOAD) a également été très active sur le Pavillon. Le 9 novembre, Serge Ekué, président de la BOAD, a donné un point de presse sur le positionnement climatique de la BOAD. Ce fut l’occasion d’évoquer le Plan de Développement Stratégique Djoliba 2021-2025 de la BOAD, qui consacre 25% des engagements totaux de la banque à la finance climat afin d’accompagner les États membres dans le financement de leurs Contributions Déterminées au niveau National (CDN) et à la réalisation des Objectifs de Développement Durable (ODD). À travers son président, la BOAD a exprimé son souhait d’être un catalyseur de la résilience et de l’adaptation au changement climatique tout en jouant un rôle de facilitateur d’une croissance durable et stable.

Capitalisant sur l’importance de la finance climat lors de la COP 27, la BOAD a organisé plusieurs événements sur le sujet, dont un panel sur « Défis et opportunités de la finance climat en Afrique, » et deux sessions le 14 novembre, « Combler les lacunes des politiques d’adaptation au changement climatique pour faciliter l’accès des pays de l’UEMOA à la finance climat » et « La finance carbone comme levier de développement pour les pays de l’UEMOA, » avec la participation de l’Alliance Ouest-Africaine sur le Marché Carbone et la Finance Climat.

La BOAD a également pris part à des sides events organisés par d’autres institutions à Sharm el Sheikh, dont un par le Fonds vert pour le climat sur la Grande Muraille verte pour le Sahara et le Sahel.

L’importance de la finance climat dans l’agenda de cette année à la COP 27 a également mobilisé The Bridge Tank, qui a co-organisé un side event avec Liberal International sur la dynamique Nord-Sud de la finance climat. Le panel « Towards a balanced, empowered, North-South blended climate finance for mitigation and adaptation » a notamment inclus des acteurs politiques et institutionnels important d’Afrique de l’Ouest et a ajouté une pierre à l’édifice dans la poursuite d’une finance climat plus efficace et équilibrée.

Malgré les appels à prendre des mesures audacieuses, l’accord final de la COP 27 est une conclusion décevante aux deux semaines d’effort et d’investissement des institutions et pays d’Afrique de l’Ouest à Charm el-Cheikh. Le souhait de faire de cette COP 27, COP africaine, une étape importante dans la lutte contre le changement climatique et la mise en place de mécanismes de finance climat durables assurant la préservation du continent n’a pas été réalisé.

COP 27 : De la défiance à la confiance – pour une finance climat Nord-Sud mixte et équilibrée pour l’atténuation et l’adaptation aux changements climatiques

Alors que la COP 27 touche  à sa fin, The Bridge Tank poursuit ses efforts en faveur de la justice climatique à Sharm El Sheikh, en Égypte.

Le 17 novembre 2022, The Bridge Tank et l’Internationale libérale ont uni leurs forces et coorganisé un side event sur la finance climat – “Towards a balanced, empowered, North-South blended climate finance for mitigation and adaptation.” The Bridge Tank était représenté par Dr. Joël Ruet, président, et notre board member Dr Hakima El Haite, présidente de l’Internationale libérale.

The Bridge Tank a mis à profit sa longue expérience sur le thème de la finance climat, ayant contribué à la Task Force « Changement climatique et financement » du T20 au cours des six dernières années.

Parmi les participants au panel figuraient Mme Kadiatou N’Diaye, ancienne Ministre de l’Environnement, des Eaux et Forêts de Guinée, des représentants de la Fondation Brazzaville, des directeurs de la Banque agricole du Niger et le président du parti conservateur égyptien.

Le débat a porté sur l’état actuel de la finance climat et du financement de l’adaptation aux changements climatiques. Alors qu’un doublement de l’effort pour ce dernier a été inclus dans le Pacte de Glasgow pour le climat, portant le financement de l’adaptation d’environ 20 milliards de dollars à 40 milliards de dollars, de nombreux défis subsistent. Certains pays développés ne tiennent notamment pas leurs engagements financiers.

La présidente du Fonds bleu pour le Bassin du Congo a ainsi quitté la COP 27 pour dénoncer ce soutien financier manquant. En 2021, le président américain Joe Biden avait promis 50 millions de dollars au Fonds d’adaptation mais cette contribution ne s’est jamais concrétisée. Cette année, Joe Biden a augmenté l’engagement des États-Unis, promettant cette fois-ci 100 millions de dollars. L’exemple du Bassin du Congo est toutefois emblématique de l’écart entre les promesses institutionnelles et la réalité du terrain.

Aujourd’hui, les 82 milliards de dollars de finance climat officiellement mobilisés pour le Sud sont constitués à 60% de prêts privés. Bien que confronté aux effets les plus graves de la crise climatique actuelle, le continent africain ne reçoit que 5% de ces fonds.

Il ne s’agit donc là « ni d’une forme d’obligation ni de solidarité » a déclaré Hakima el Haite puisque les transferts promis ne sont pas contraignants et que les prêts ont un prix. Le consensus politique dans les Etats du Sud est de déplorer les fonds manquant, ce qui est d’autant plus alarmant si l’on considère les prévisions du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) selon lesquelles il ne resterait que 8 ans avant que la situation ne devienne critique.

Partant de ce constat, le panel a discuté des moyens concrets d’adapter les outils financiers afin de rendre la finance climat plus efficace et plus équilibrée. Les difficultés d’accréditation aux Fonds vert pour le climat (GCF) et Fonds d’adaptation (FA) ont notamment été évoquées, la mobilisation des fonds nécessaires ayant été comparée à un « parcours du combattant ».

Bien qu’elle soit faisable, la mobilisation de sommes dans les dizaines de millions de dollars est ralentie par de longues procédures administratives. Le défi est encore plus grand pour les projets de grande envergure dont les besoins financiers se chiffrent en centaines de millions USD.

Le panel s’est donc penché sur deux questions majeures : développer des sources de financement innovantes et des canaux de décaissement efficients.

La piste des partages des rentes a notamment été évoquée. Celle-ci nécessiterait un futur cadre de réglementation au niveau de l’État pour les contrats privés établissant des accords de partage des bénéfices permettant aux fonds privés et publics d’être versés dans un fonds public commun dédié à des projets concrets. Cette procédure est par exemple déjà utilisée par les sociétés pétrolières. Bien qu’agissant uniquement comme mécanisme parallèle, les crédits carbone pourraient également inclure un reversement direct aux bénéficiaires sociaux.

Les discussions sur les financements alternatifs semblent avoir abandonné l’idée d’une taxation du Nord depuis la COP21 et la COP 22. La solidarité n’est donc pas un terme approprié pour décrire les processus financiers actuels. Avec 80% de la production pétrolière africaine exploitée par des sociétés étrangères, la promesse de financement climatique de 100 milliards de dollars devrait être définie comme une dette du Nord envers le Sud. Mais la finance climat actuelle à base de prêts a un effet inverse, créant une dette supplémentaire du Sud envers le Nord.

D’autres idées proposées se construisent autour d’un système de gouvernance renouvelé. Les problèmes de bancabilité, de transparence, et de compétence associés aux pays du Sud reflète le manque de confiance du Nord envers le Sud. Alors que les défis à la cogestion et au cofinancement se trouvent aussi en partie dans une mauvaise gestion des ressources et des richesses africaines, entravant ainsi la capacité du continent à s’auto-financer pour l’adaptation et l’atténuation, de nouveaux mécanismes doivent être développés pour transformer cette défiance Nord-Sud en confiance mutuelle.

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La mise en place d’incubateurs développant des projets structurants à grande échelle pourrait être un moyen d’y parvenir. Travailler sur la cogestion et la co-gouvernance est donc une perspective encourageante, car celle-ci est déjà bien établie dans d’autres cadres, par exemple les business angels ou les fonds d’investissement.

Un autre point clé abordé lors de ce panel implique l’idée d’inverser les conditionnalités afin que l’Afrique puisse elle-même imposer des conditionnalités. Celles-ci pourraient par exemple inclure l’obligation pour les bailleurs d’être présents sur le terrain et ainsi favoriser l’émergence de bureaux d’études locaux et de sociétés de développement locales. L’un des enjeux principaux est donc que les Etats et les bailleurs internationaux soutiennent l’émergence de sociétés multinationales africaines et sous-régionales.

Les problèmes de ressources humaines et de capacités administratives dans le Sud doivent également être reliés à la complexité des procédures internationales. Des signes encourageants existent néanmoins, comme par exemples le programme de micro financements du Fonds pour l’environnement mondial (FEM) et ses procédures administratives assouplies.

Enfin, les questions de financement innovant « bottom-up » ont constitué un autre point de discussion du panel. Pour s’assurer que les actifs complexes soient garantis par des actifs plus simples, un fonds panafricain de sécurité et dérisquage serait nécessaire.

La question des garanties foncières doit également être étudiée, afin de développer un système qui viserait, par exemple, à ce que les projets soient financés à 95% par des subventions et à 5% d’apports locaux ou garantis par des banques privées. Il reste toutefois à savoir si ces dernières seraient acceptées par les agences bilatérales.

Néanmoins, les banques commerciales sont prêtes à aller de l’avant sur de tels projets au vu de l’urgence à agir, comme le montre l’exemple du Niger. Chaque année, le Niger perd 100 000 ha à cause de la désertification, rendant le besoin de financement d’autant plus pressant.

The Bridge Tank poursuit son engagement sur l’hydrogène lors de la COP 27 à travers un panel de haut niveau sur les Hubs d’Hydrogène Vert en Afrique

L’engagement continu de The Bridge Tank sur les questions d’hydrogène l’a placé à l’avant-garde du débat public sur le sujet. Au fil des ans, ce savoir accumulé a mené à un certain nombre de publications sur l’hydrogène (notre rapport et notre policy brief), et a permis à The Bridge Tank d’être le seul think tank invité au lancement du Conseil de l’Hydrogène à Davos, en 2017.

Cette activité et expertise sur l’hydrogène ont une nouvelle fois été mises à profit lors de cette deuxième semaine de la COP 27 en Égypte.

The Bridge Tank, représenté par Dr. Joel Ruet, président, et Dr. Hakima el Haite, board member, a participé à un panel de haut niveau coorganisé par l’Alliance Solaire Internationale (ASI) et l’Internationale libérale sur le thème « Énergie, Hydrogène Vert en Afrique; Perspectives de Solutions » à Sharm el Sheikh, le 15 novembre 2022.

Cette réunion a rassemblé d’éminents dirigeants du monde politique afin d’établir des stratégies permettant au continent africain d’exploiter durablement ses ressources existantes et de répondre à sa demande énergétique croissante, tout en suivant une voie durable vers un avenir net zéro et en réalisant les Objectifs de Développement Durable. Cette demande énergétique est une composante importante du développement économique du continent et offre un moyen de sortir un grand nombre de ses citoyens de la pauvreté.

Les participants à ce panel de haut niveau comprenaient des représentants de diverses organisations gouvernementales, des acteurs du secteur privé, des personnalités politiques et des membres de la presse française et américaine. Parmi ceux-ci figuraient le PDG du Namibia Investment Promotion and Development Board, conseiller du Président de la Namibie, un représentant du Ministre de l’Énergie de la Mauritanie, un représentant de l’Agence Nationale pour les Énergies Renouvelables du Sénégal, et le Vice-Président de la Commission Énergie du Parlement du Portugal.

Parmi les autres participants figuraient le secrétaire général du Congrès International des Jeunes du Nucléaire (IYNC), le Directeur Général d’Energies 2050, ainsi que plusieurs membres de l’Internationale libérale et des représentants d’investisseurs.

Les discussions se sont appuyées sur une présentation de l’Alliance Solaire internationale, portant sur une étude sur le développement possible de hubs d’hydrogène vert en Afrique d’ici 2030-2035. Financée par la Banque Européenne d’Investissement et soutenue par l’Internationale Libérale, cette étude fut menée par l’ISA, une organisation d’environ 120 nations lancée en 2015 par Narendra Modi, Premier ministre de l’Inde, et François Hollande, Ancien Président de la France.

L’étude propose une approche innovante à la production d’hydrogène vert et aux perspectives d’exportation d’hydrogène pour les pays africains, en définissant la création d’un marché local comme une condition préalable nécessaire à une stratégie d’exportation stable à long terme. Ce marché local de l’hydrogène s’appuierait sur une demande industrielle locale émanant de secteurs « hard to abate » (l’industrie sidérurgique, la production d’ammoniac, l’énergie, ou l’exploitation minière), pour lesquels la décarbonisation a une valeur intrinsèque.

L’hydrogène vert serait produit par électrolyse de l’eau en utilisant l’énergie solaire. L’eau étant une denrée rare dans la région, la stratégie prévoit d’utiliser de l’eau de mer désalinisée. Les sites de production seraient donc situés près de la mer et créeraient des écosystèmes d’hydrogène avec des sites industriels locaux.

L’énergie nécessaire à la désalinisation serait couverte par l’hydrogène vert produit, constituant ainsi une méthode de production efficace en termes de coûts et d’énergie. Il serait également possible de désaliniser des quantités d’eau supérieures à celles nécessaires pour la production d’hydrogène. Cette eau pourrait alors être utilisée pour l’irrigation ou être directement incorporée dans les systèmes d’approvisionnement d’eau potable, ce qui atténuerait le stress hydrique sur le continent africain.

Ce plan n’est pas une simple abstraction mais présente des opportunités concrètes et éprouvées, puisque 14 usines de ce type sont actuellement déjà développées par HyDeal en Espagne et au Portugal.

L’exportation d’hydrogène vers l’Europe ne serait donc un facteur d’intérêt qu’à un stade ultérieur, après la mise en place d’un écosystème de l’hydrogène résilient et efficace au niveau local.

Alors que de nombreuses stratégies et études nationales se concentrent sur le potentiel de l’Afrique en tant que producteur et exportateur d’hydrogène vert vers l’Europe, cette étude fournit le chaînon manquant à la mise en place d’une telle production. Elle propose un moyen de sécuriser et de stabiliser une production locale par la création d’un marché local. Le potentiel de l’hydrogène serait donc d’abord exploité pour la consommation domestique et l’utilisation industrielle dans les pays africains avant d’être utilisé pour les exportations dans un second temps.

En outre, cette approche permettrait de créer des écosystèmes d’hydrogène efficaces et stables, reposant sur une meilleure acceptation par la population locale et les acteurs industriels. Les programmes nationaux d’exportation d’hydrogène vert bénéficieraient ainsi d’une stabilité accrue et d’une autonomie stratégique qui les libérerait de la dépendance au marché international, aux variations de prix ou aux incertitudes liées aux technologies d’électrolyseurs.

Pour les importateurs européens, cette stratégie assurerait également une couverture économique et une plus grande efficacité dans la mise à l’échelle de la production d’hydrogène.

L’étude offre une évaluation détaillée et méthodologiquement comparable de ces hubs d’hydrogène vert en Afrique. Bien que l’étude ait été menée principalement en Égypte, en Namibie et en Mauritanie, les conclusions de l’étude peuvent être reproduites et étendues à d’autres pays du continent.

 

Une première semaine riche en évènements pour notre board member Hakima El Haite à la COP 27 de Charm el Cheikh

La première semaine de la COP 27 à Charm el Cheikh a rassemblé des acteurs du monde entier dans la ville côtière égyptienne pour échanger sur les urgences liées à la crise climatique. L’une de ces expertes participant aux discussions et à la recherche de solutions concrètes pour lutter contre le changement climatique à Charm el Cheikh est Hakima El Haite, présidente de l’Internationale libérale et board member de The Bridge Tank.

Par sa présence en première ligne à la COP 27, Hakima El Haite a non seulement souligné le danger de mettre l’action climatique au second plan en cette période d’incertitude géopolitique et économique, mais également a pris une position ferme en faveur de la justice climatique.

Lors d’un événement organisé par le New York Times « On the Verge of Progress: Where Will COP 27 Take Us? » avec Nicola Sturgeon, Première ministre d’Écosse, et Laurence Tubiana, ambassadrice française chargée des négociations sur le changement climatique pour la COP 21 et fondatrice de l’IDDRI, Hakima El Haite a souligné l’urgence d’agir pour le climat et d’atteindre l’objectif zéro émission nette. Elle s’est notamment exprimée sur l’augmentation des subventions mondiales pour les combustibles fossiles et le rebond des émissions de CO2 dans le monde. La nécessité d’un financement accru pour atteindre l’engagement de 100 milliards de dollars des nations les plus riches, l’objectif de 40 milliards de dollars consacrés au financement de l’adaptation, et l’importance de verdir le secteur financier ont également été abordés lors de cet événement.

La transition vers des sources d’énergie plus propres et le potentiel offert par l’hydrogène vert étaient également à l’ordre du jour de cette première semaine de la COP 27. Hakima El Haite a ainsi participé à l’événement de lancement de l’étude « Africa Extraordinary Green Hydrogen Potential » avec la Banque Européenne d’Investissement (BEI), l’International Solar Alliance, Cités et Gouvernements Locaux Unis d’Afrique et le Gouvernement de la République de Mauritanie. Le rapport « combine une analyse des opportunités d’investissement avec une feuille de route de solutions techniques, économiques, environnementales et financières pour débloquer le développement commercial » de l’hydrogène vert en Afrique, selon le vice-président de la BEI, Ambroise Fayolle.

L’engagement de notre board member en faveur de la justice climatique s’est une fois encore manifesté, mettant l’accent sur la nécessité de s’attaquer à la crise environnementale dans les pays et les régions qui ont été touchés de manière disproportionnée par le changement climatique ou qui sont le moins préparer à affronter ses effets.

Les efforts continus de Dr. El Haite en soutien au continent africain ont également été au cœur de ses interventions. Le continent, qui abrite 17 % de la population mondiale et qui est responsable de moins de 4 % des émissions mondiales de CO2, est confronté aux effets les plus sévères de la crise climatique.

À travers sa participation à la publication du «Rapport sur les menaces écologiques 2022» de l’Institut pour l’économie et la paix, Hakima El Haite a appelé la communauté internationale à fournir des efforts concertés pour faire face efficacement à la crise climatique, à une plus grande solidarité et à des actions concrètes de la part des pays développés pour soutenir les pays en voie de développement. Elle a notamment insisté sur l’urgence d’investir massivement dans l’adaptation et l’atténuation en Afrique. Selon le «Rapport sur les menaces écologiques 2022», les deux tiers des pays définis comme des « hotspots » confrontés à une menace écologique catastrophique et à l’insécurité alimentaire se trouvent en Afrique subsaharienne.

Enfin, Hakima El Haite a profité de sa présence à la COP 27 pour défendre un autre aspect clé de la justice climatique, à savoir le rôle et la voix des femmes dans la lutte contre le changement climatique. La crise climatique affectant davantage les femmes que les hommes, travailler pour inclure et promouvoir la place des femmes a été une cause importante des efforts d’Hakima El Haite à Charm el Cheikh.

Hydrodiplomatie : les fleuves internationaux comme catalyseurs de paix – expériences et solutions des organismes de bassins fluviaux

L’eau a longtemps été une ressource tenue pour acquise. Son flux et sa présence paraissant sans fin, les États voisins se partageant l’accès à des ressources hydriques telles que des bassins fluviaux ont souvent choisi d’aborder l’eau de manière utilitaire et concurrentielle.

Mais alors que la dégradation des écosystèmes et les effets du changement climatique se font de plus en plus sentir sur cette ressource que l’on croyait immuable, la prise de conscience que l’eau requière une gestion durable s’est lentement imposée.

La Convention des Nations Unies sur l’Eau (Transfrontalière et Internationale) adoptée à Helsinki en 1992 ne rassemble actuellement que 47 pays ; son acceptation par la communauté internationale doit être accélérée. Outre la Convention, et à l’ère des coalitions, l’établissement d’un schéma directeur pour la « paix des bassins fluviaux partagés » s’impose comme une nécessité, à travers la promotion d’une gestion durable, d’outils et d’institutions pour les fleuves partagés, ou, en d’autres termes, d’une pratique de l’hydrodiplomatie renouvelée et élargie.

Concernant la gestion des bassins fluviaux internationaux, la rivalité pour l’accès à la ressource est à la base du droit international. Cependant, la durabilité même de la ressource implique une coopération entre les acteurs, qui est elle-même paradoxalement souvent mise en œuvre au niveau national par des pays en conflit les uns avec les autres.

La gestion de l’eau, et plus particulièrement des fleuves internationaux, ne doit plus se limiter à la seule dimension de la quantité d’eau nécessaire à chaque pays, mais doit être abordée de manière plus holistique en prenant en compte l’ensemble du bassin versant en termes de territoire, d’acteurs et des activités de l’amont vers l’aval – ce que certains organismes de bassin font déjà très bien, un fait rarement mis en avant.

L’Organisation de Mise en Valeur du Fleuve Sénégal (OMVS – Organisation de Mise en Valeur du Fleuve Sénégal), organisation internationale qui œuvre depuis des décennies pour la paix des bassins versants à travers la Guinée, le Mali, la Mauritanie, et le Sénégal, offre une illustration de l’hydrodiplomatie mise en pratique.

Lisez notre Policy Brief complet ici (en anglais).

En marge de l’Assemblée générale des Nations Unies, The Bridge Tank contribue à des événements diplomatiques, de la société civile et du monde des affaires.

Après deux années de pandémie mondiale, l’Assemblée générale des Nations Unies reprend de plus belle en septembre 2022. Comme à sa tradition, cette semaine, très active, se voit réunir à New York les chefs d’Etat et de gouvernements, mais également de nombreux événements organisés par les communautés diplomatiques, de la société civile et du monde des affaires. A cette occasion, The Bridge Tank était présent et contributeur de ces trois dispositifs d’échanges.

Actif auprès de la communauté diplomatique, The Bridge Tank a pris part à nombre d’événements.

En tant que membre observateur de l’Internationale Libérale (LI), The Bridge Tank, représenté par Dr. Joël Ruet, Président, a assisté à la manifestation officielle de haut niveau co-roganisée par LI et « The Alliance of Her » sur le thème : Droits politiques et leadership des femmes – la clé pour relever les plus grands défis mondiaux de notre temps. The Alliance of Her est une plateforme dédiée à la promotion du leadership politique féminin et de la représentation égale en Europe, table ronde qui incluait notre board member, Hakima El Haite, Présidente de LI.

En amont de cette table ronde, Hakima El Haite a remis le prix de la Liberté de l’Internationale Libérale 2021 à Dr. Sima Samar, Ancienne rapporteuse des Nations Unies et ancienne Ministre des Affaires féminines d’Afghanistan. Tout au long de sa carrière, Dr. Samar n’a cessé de défendre la cause des femmes et des filles et promouvoir l’inclusion des femmes afghanes.

Parmi les participants, étaient présents : Sima Sami Bahous, Directrice exécutive d’ONU Femmes, Olha Stefanishyna, Vice-Première Ministre pour l’intégration européenne et euro-atlantique de l’Ukraine, Alexander De Croo, Premier Ministre, Royaume de Belgique, Viktorija Čmilytė-Nielsen, Présidente du Seimas (Parlement), Lituanie, Meryl L. Frank, Diplomate américaine et Membre du Conseil du Mémorial de l’Holocauste des États-Unis et Juli Minoves, ancien Président de LI.

The Bridge Tank a également participé à une réunion à huis clos organisée par la mission permanente estonienne auprès des Nations Unies sur le thème : « Crise en Biélorussie : implications pour la sécurité régionale et mondiale » autour de Sviatlana Tsikhanouskaya, cheffe de l’opposition démocratique biélorusse, qui a pu échanger avec diverses représentations diplomatiques auprès des Nations Unies. The Bridge Tank était aux côtés, entre autres, des représentations suédoise, allemande, britannique, états-unienne, de l’Union européenne auprès des Nations Unies et de la fondation Microsoft et de la fondation PEN pour cette réunion présidée par le ministre des Affaires Etrangères estonien.

Fort de son réseau et de ses actions, The Bridge Tank a permis la rencontre entre notre board member, Hakima El Haité, Présidente de l’Internationale Libérale et Sviatlana Tsikhanouskaya, cheffe de l’opposition démocratique biélorusse.

Auprès de la société civile, The Bridge Tank s’est joint à des rencontres en faveur de la lutte contre les déréglements climatiques, en particulier sur la question des Objectifs de développement durable (ODD), étant un des sujets clés de cette 77ème Assemblée générale des Nations Unies. Le “SDG Moment” (Moment des ODD) de cette année est l’occasion de recentrer l’attention sur les ODD de l’Agenda 2030 de l’ONU, un projet pour un avenir plus juste pour les personnes et la planète.

Joël Ruet a particulièrement apporté son expertise lors d’un déjeuner débat organisé par Diplomatic Courier. Ces échanges ont permis la réflexion autour des questions suivantes: sommes-nous sur la bonne voie pour atteindre les ODD d’ici 2030 ? Comment la pandémie a-t-elle accéléré ou fait dérailler les solutions ? Comment nos objectifs (individuels et organisationnels) s’alignent-ils sur les ODD ? Comment créer des collaborations hors du commun ? Les Objectifs mondiaux en action 2022 réuniront des dirigeants du secteur privé et des organisations internationales afin qu’ils puissent tirer parti de leur expérience, de leur accès au marché et de leurs ressources pour atteindre les ODD. Ainsi, les participants se sont entendus pour conclure sur “la nécessité d’un changement transformationnel [de nos sociétés] pour progresser sur les ODD”.

Dans une continuité des échanges sur les ODD, Joël Ruet a pris part au Sommet annuel de Concordia 2022, qui a été, selon les organisateurs, le plus grand rassemblement en marge de l’Assemblée générale de Nations Unies. Il a pour objectif de réunir les plus grands acteurs du monde pour susciter le dialogue, promouvoir la collaboration et ouvrir collectivement la voie vers un avenir plus équitable et durable autour des thèmes : durabilité environnementale ; commerce mondial, fabrication et chaînes d’approvisionnement ; droits humains et progrès social ; inclusion financière.

Sur ces sujets et autour du Prix Nobel de la Paix, The Bridge Tank a participé à une réunion organisé par le Comité de protection des journalistes (CPJ).

The Bridge Tank s’est enfin investi auprès du monde des affaires, en participant tout d’abord au forum “Invest Africa”, où son Président, Joël Ruet, a pu rencontrer un certain nombre d’acteurs des investissements en Afrique, en particulier en RDC et Namibie – deux pays en pleine transformation qui méritent un regard attentif. Il s’est également rendu à une reception organisée par la représentation de Microscoft auprès des Nations Unies pour échanger sur l’évolution du monde économique.

Analyse – Où a disparu la COP 15 chinoise ?

Par Joël RUET et Malaurie LE BAIL – Après avoir été reportée à quatre reprises en raison de la pandémie, la COP 15 sur la biodiversité aurait dû débuter le 25 avril 2022 à Kunming en Chine. Désormais reportée à la fin d’année 2022 à Montréal au Canada pour raisons logistiques et sanitaires, la Chine en assumera, cependant, toujours la Présidence. Peu de couverture médiatique, peu d’analyses académiques et journalistiques, la COP 15 est la grande absente de l’actualité internationale à l’heure où les écosystèmes s’épuisent. La responsabilité n’en incombe-t-elle pas au pays hôte, peu impliqué : la Chine ?

Au travers de cette COP 15, la Chine a manqué une opportunité diplomatique majeure en termes de visibilité et d’avancement des thèmes environnementaux. La communication de la Chine a été brouillée dès le début, avec le report annoncé mais le maintien partiel de la COP 15. La réunion virtuelle d’octobre 2021 a été marquée par la promotion d’un « consensus de Kunming » qui n’a en réalité pu être négocié qu’en mars 2022 à Genève. Ce qui est devenu une « pré-COP » n’est apparue que très peu dans les médias occidentaux. Pétrie de rhétorique, cette « pré-COP » n’est en fait qu’une coquille vide.

La faible présence de la Chine à la COP 26 sur le climat n’était déjà pas passée inaperçue. Elle est l’un des nombreux pays dont le principal dirigeant n’a pas participé en personne, aux côtés du Brésil, de la Russie et de la Turquie. Au lieu de cela, la Chine a été représentée par l’envoyé spécial pour le climat, Xie Zhenhua, qui a évoqué brièvement les engagements continus du pays en matière de réduction des émissions de carbone sans faire de nouvelles déclarations, ce qui n’a pas été sans remettre en question l’engagement du pays dans la lutte mondiale contre le changement climatique. C’est un secret de polichinelle que l’extension de la COP26 à la COP27 de la date butoir pour des Contributions Déterminées Nationales (CDN) est largement due à ce faible engagement chinois à Glasgow.

Être l’hôte d’une conférence mondiale comporte son lot de récompenses et d’auto-promotion, mais, entre propagande et absence, des doutes sont apparus quant à la capacité de la Chine, l’un des plus grands émetteurs de CO2 et de plastique au monde, à assumer ses responsabilités en tant que pays hôte de la COP 15. La Chine n’a pas encore signé l’Engagement mondial sur le méthane, une promesse lancée par les États-Unis et l’Union européenne lors de la COP 26, ainsi que par 103 pays représentant 70 % de l’économie mondiale, pour maintenir à portée de main l’objectif de limiter le réchauffement de la planète à 1,5 degré.

Selon les observateurs de Glasgow, la Chine continue de s’isoler de plus en plus de la sphère internationale. Le manque d’information et de transparence concernant la COP 15 ne fait que renforcer ce qui a été dit par ces observateurs. De plus, la COP 15 est la première grande conférence mondiale au sein du système des Nations unies officiellement labellisée sous le concept de « civilisation écologique », concept proposé par Xi Jinping et largement déployé par la propagande chinoise. Mais la COP 15 accouche d’une coquille vide.

L’Union européenne s’est, quant à elle, dans le même temps fixée des objectifs ambitieux : réduire les émissions de carbone de 55 % d’ici 2030 et devenir neutre en carbone d’ici 2050. Pour l’Europe, la COP 15 et la COP 26 ont été largement considérées comme de simples continuations du Congrès mondial de la nature de l’UICN, qui s’est tenu en septembre 2021 à Marseille, en France, et qui a abouti au « Manifeste de Marseille », également appelé « feuille de route » des négociations internationales, appelant les gouvernements à s’engager dans des plans ambitieux de conservation de la nature. L’UE réfléchit à un protocole sur la préservation de la biodiversité par un commerce plus attentif à cette dernière et à une limitation de la « déforestation importée ». Rien d’aussi précis dans la « civilisation écologique » chinoise.

Il manque à la COP sur la biodiversité un équivalent de ce que l’ « Accord de Paris » est à la COP sur le changement climatique. La Chine avait un rôle à jouer dans le soutien de cet événement. Signe de repliement sur soi, la communication, en amont et en aval de l’événement COP de Kunming, est plus que médiocre. L’attitude « profil bas » de la Chine ne fait qu’aggraver le manque de sensibilisation et de communication auprès du grand public sur les questions de biodiversité à l’échelle internationale.

En phase avec le calendrier international, The Bridge Tank s’est positionné sur le sujet et a rédigé un rapport. Lire notre analyse approfondie ici.

AUKUS – The Bridge Tank en entretien avec Frank Wisner

L’ambassadeur Frank Wisner, ancien sous-secrétaire à la défense des États-Unis, replace l’AUKUS dans son contexte : un regroupement technologique de nations partageant les mêmes idées face à l’affirmation de la Chine, tout en restant ouvert au dialogue avec la Chine et à la collaboration avec l’Europe, l’Inde et d’autres pays.

La discussion a porté sur les tensions récentes entre la France et AUKUS, les changements géopolitiques survenus depuis le lancement d’AUKUS, y compris en matière de questions nucléaires, et les possibilités d’une coopération technologique plus large entre AUKUS et la France, AUKUS et l’Inde et le Japon.

Cette conversation a été menée suite à un webinaire, co-organisé par The Bridge Tank et le Maritime Research Center.

La vidéo de l’entretien (en anglais)

The Bridge Tank au congrès anniversaire de l’Internationale Libérale à Sofia

Du 30 juin au 3 juillet 2022, l’Internationale Libérale (LI) a célébré le 75ème anniversaire de l’organisation lors de son congrès annuel, à Sofia, en Bulgarie. Joël Ruet, Président de The Bridge Tank, a participé au congrès, le think tank ayant été élu membre observateur de l’Internationale Libérale en 2021.

En tant que présidente de l’Internationale Libérale, notre board member Hakima el Haité a déclaré officiellement ouverte la 63ème édition du congrès. Dans son discours d’ouverture aux délégués, Hakima el Haité a souligné les nombreux défis auxquels la démocratie et l’ordre libéral, la liberté et l’égalité sont confrontés à l’heure actuelle. Elle a toutefois insisté sur l’importance des efforts déployés par LI, avec des dirigeants et des experts du monde entier luttant ensemble contre la destruction de la démocratie, contre la crise alimentaire provoquée par la guerre en Ukraine et contre le changement climatique.

Durant les jours suivants, l’invasion de l’Ukraine par la Russie fut un thème central du congrès. Olga Stefanishyna, vice-première ministre ukrainienne chargée de l’intégration européenne et euro-atlantique, s’est jointe au Congrès par visio-conférence pour évoquer la manipulation et le chantage exercés par la Russie à travers la crise alimentaire afin de mettre fin à la guerre selon ses propres termes.

Un autre moment fort du congrès de cette année a été une session sur la connaissance des faits de la situation des droits de l’homme en Afghanistan, avec la participation du Dr Sima Samar, ancienne ministre afghane en charge du droit des femmes et lauréate 2022 du Prize For Freedom de l’Internationale libérale.

Joël Ruet a également participé à une session consacrée aux questions de sécurité en Afrique subsaharienne. Gilbert Noel Ouédraogo, Président du Réseau Libéral Africain, a souligné que si la paix n’était pas assurée en Afrique et si le continent n’était pas organisé selon les principes libéraux de coopération régionale, les crises migratoires continueraient à être un défi de taille dans les années à venir.

En tant que think tank indépendant et membre observateur de LI, The Bridge Tank ne participe pas au vote des résolutions. Notre mission consiste à engager le dialogue avec les dirigeants politiques afin d’encourager la construction de consensus dans la mesure du possible.

Dr Sima Samar
Olga Stefanishyna
Hakima el Haité
Joel Ruet & Hakima el Haité

The Bridge Tank et le Maritime Research Center ont co-organisé un webinaire sur : « Australie, Royaume-Uni et États-Unis (AUKUS) : Une nouvelle perspective basée sur le cadre de la connaissance du domaine sous-marin (UDA) ».

Le 30 juin, The Bridge Tank et le Maritime Research Center (MRC) ont co-organisé un webinaire intitulé « Australie, Royaume-Uni et États-Unis (AUKUS) : Une nouvelle perspective basée sur le cadre de la connaissance du domaine sous-marin (UDA) ». Cet événement visait à réunir l’industrie de la défense, les acteurs du domaine maritime, les décideurs politiques et d’autres acteurs, afin d’établir une priorité politique pour le cadre du UDA au niveau national et régional. Les interactions visaient également à renforcer le partenariat entre les utilisateurs, l’industrie et le monde universitaire et à encourager le renforcement des capacités acoustiques communes au niveau national et régional.

L’importance de ce webinaire était de discuter de l’évolution stratégique, militaire et même politique de l’AUKUS 9 mois après la création de cette alliance et aussi de la façon dont le cadre du UDA peut y contribuer ? L’événement a été planifié de manière à ce que les participants partagent leurs points de vue et leurs expériences sur les questions politiques, les moyens technologiques, les outils et mesures innovants, la géopolitique, la géoéconomie, les aspects organisationnels au niveau national et mondial.

Cette table ronde virtuelle a réuni des invités de haut rang.

Tout d’abord, l’Amb Y K Sinha est un diplomate indien qui appartient au service des affaires étrangères indien et est l’ancien haut-commissaire au Royaume-Uni et au Sri Lanka. Après avoir pris sa retraite des services étrangers, il a d’abord été nommé commissaire central à l’information le 1er janvier 2019, puis a prêté serment en tant que commissaire principal à l’information de l’Inde le 7 novembre 2020. Il a ouvert le webinaire en donnant un aperçu du contexte géopolitique dans le nouvel ordre mondial. Il a souligné que l’aspect sécuritaire était prépondérant et qu’il était important de le prendre en compte afin d’éviter tout effet de ricochet dans tous les secteurs. Il a également mentionné que l’Inde était prête à apporter son soutien à son voisinage proche.

Le Dr (Cdt) Arnab Das est un ancien officier de la marine avec deux décennies de services actifs et titulaire d’un doctorat de l’Indian Institute of Technology (IIT) Delhi avec une spécialisation en acoustique sous-marine. Il a travaillé sur plusieurs projets et a une pléthore de publications à son actif. Le Dr Das est l’auteur d’un livre intitulé « Marine Eco-concern and its Impact on the Indian Maritime Strategy », qui a été soutenu par la Fondation maritime indienne et a été publié en février 2017. Il a insisté sur le fait que l’UDA faisait sens dans ce contexte étant donné que l’alliance AUKUS a une forte dimension sous-marine. L’évolution géopolitique et les crises nous rappellent l’importance de l’UDA. La conscience du domaine sous-marin, ou même du domaine maritime, est rarement débattue dans les discussions internationales.

Le vice-amiral A R Karve est un vice-amiral de la marine indienne à la retraite. La Param Vishisht Seva Medal (PVSM) et la Ati Vishisht Seva Medal (AVSM) ont été décernées au vice-amiral AR Karve. Il a servi en dernier lieu en tant que 27e officier général commandant en chef du Commandement naval du Sud. Sa présentation a mis en évidence les aspects stratégiques de la région. Il a insisté sur la nécessité d’assurer la stabilité dans la région face à l’expansion de l’influence maritime chinoise, en particulier l’expansion des sous-marins chinois. Il a également souligné que plusieurs initiatives et outils existaient pour assurer la stabilité, mais que des efforts sont à poursuivre, notamment en ce qui concerne l’UDA. Il a conclu en disant que l’AUKUS et la QUAD peuvent contribuer à la stabilité maritime et promouvoir l’UDA.

Vishal Thapar est le chef de la rédaction du groupe Businessworld. Il était auparavant associé au Hindustan Times et aux grandes chaînes d’information CNN-IBN et NewsX. Il est le fondateur-rédacteur en chef d’Armingindia.com, le premier portail indien sur les affaires et la politique du commerce de la défense en Inde. Il a donné une analyse de l’agenda international, des solutions à mettre en avant, notamment en termes de technologie, mais aussi, du contexte chinois dans la région.

Enfin, le Dr. Joël Ruet, président de The Bridge Tank, a conclu le webinaire en développant une série de questions ouvertes à soulever lors d’autres webinaires ou de discussions à huis clos, en insistant sur l’identification du bon format pour dialoguer et sur l’importance de la technologie à repenser.

 

Ce webinaire a été mené par Mme Malaurie Le Bail, Analyste et coordinatrice des programmes de The Bridge Tank, dans la continuité du projet sur l’économie bleue dans le Golfe du Bengale. Cet événement a été une nouvelle occasion de poursuivre le dialogue sur les questions maritimes et sur l’Indo-Pacifique avec le MRC.

Ce webinaire était très complet et éducatif avec des échanges de grande qualité. Tous les panélistes se sont accordés sur le fait que le MRC joue un rôle important dans la promotion du concept d’UDA.

Veuillez trouver ici la note conceptuelle du webinaire pour plus de détails.

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