Catégorie : Tribunes-Media

Tribune: « Conférence de l’ONU sur l’Eau à New-York : Chronique de 3 morts annoncées »

Par Erik Orsenna, Joël Ruet, & Hamed Semega. Publié dans Atlantico le 28 mars 2023.

« Ces trois morts sont des fleuves. Ils s’appellent Sénégal, Gambie et Niger.

Ils sont aussi des noms de pays car sans eux, sans l’apport de leur eau, ces pays vont s’assécher. Et mourir.

Ces fleuves sont enfants d’un même château d’eau, un trésor de la nature, le massif forestier du Fouta Djallon. Un massif généreux de dizaines de sources pour chaque fleuve mais ravagé, chaque année davantage, et qui se meurt dans l’indifférence générale.

Comment ne pas être avec les populations locales, qui ont besoin de bois de chauffe, de nourriture, pâture pour leurs bêtes, tout autant que d’activité économique ? Comment ne pas se saisir régionalement de cet enjeu majeur pour plus de 300 millions d’Africains de l’Ouest nourris par ces fleuves ? Comment ignorer cet enjeu pour la sécurité mondiale : le Fouta Djallon est la véritable profondeur stratégique et écologique du Sahel.

La conférence sur l’eau organisée à New-York du 22 au 24 mars sera l’occasion de lancer l’alerte.

Plutôt que de simplement dresser un constat, nous choisissons la voie des solutions avec un accompagnement réel des populations locales dans leur volonté de revisite de leurs traditions territoriales : nouvelles énergies, nouvelles formes de pâturage, création de points d’eau adaptés. Une organisation différente doit pouvoir émerger, pour une meilleure protection des sources par les communautés.

Les nouvelles technologies et la data (systèmes de captages innovants, satellites d’observation, nouvelles formes d’irrigation en goutte à goutte, généralisation des pratiques agroécologiques sobres en carbone du Sahel, etc..) offrent l’opportunité du partage et de la consolidation des connaissances par de véritables plateformes. Elles doivent être prises en main non pas par des start-ups étrangères mais par les jeunes entrepreneurs africains, au sein d’incubateurs.

Le levier de passage à l’échelle de ces nouvelles dynamiques est la finance, au sens noble du terme, donc la finance « durable » (verte et bleue, ou encore l’échange « dette contre résultats environnementaux »), qui s’appuie sur ces mêmes données géo-localisées sur des centaines de sources et points écologiques.

Instances locales, entrepreneurs environnementaux régionaux, data et finance durable mondiale: c’est une nouvelle coalition transnationale qui doit s’organiser, mettant les communautés au coeur du système, pour prendre en main cette transition, avec des actions concertées entre les pays concernés et avec les organismes de bassins africains.

C’est ce plan de sauvegarde, de sauvetage même, que nous présenterons au siège de l’ONU le 24 mars et pour lequel nous espérons attirer l’attention des décideurs et de financeurs.

Dans « un village dont on ne peut que partir, la pluie ne tombe plus, elle demeure en suspens. Le fleuve est à sec », dit le beau conte du mozambicain Mia Couto, la pluie ébahie. Ne restons ni en suspens ni ébahis : l’avenir de ces trois grands fleuves africains est en jeu. »

Erik Orsenna

membre de l’Académie française, Président d’Initiatives pour l’Avenir des Grands Fleuves (IAGF)

 

Joël Ruet

économiste à l’Institut interdisciplinaire de l’innovation (i3), CNRS & Président, The Bridge Tank

 

Hamed Semega

ancien Ministre de l’eau du Mali, ancien Haut-Commissaire de l’Organisation pour la Mise en Valeur du fleuve Sénégal (OMVS)

Pour lire le compte-rendu de notre side event “Le Fouta Djalon: Visions & Actions pour la Sauvegarde du Chateau d’Eau de l’Afrique de l’Ouest » organisé par IAGF, The Bridge Tank et l’OMVS durant la Conférence des Nations Unies sur l’Eau 2023, cliquez ici.

TV5MONDE Info – Hakima el Haité revient sur une COP 27 décevante

Lors d’une intervention dans « 64′ Le Monde en français » sur TV5MONDE Info, notre board member Hakima el Haité, ancienne Championne du Climat auprès des Nations unies, ancienne Ministre de l’Environnement du Maroc, a exprimé sa déception et son inquiétude face au manque d’avancées majeures lors de la COP 27 à Charm el-Sheikh en Egypte.

Hakima el Haité s’est dite « lamentablement déçue par les résultats: aucun engagement et aucune mesure concrète de réduction des gaz à effet de serre » en particulier de la part des grands émetteurs.

L’intervention d’Hakima el Haité dans son intégralité:

Canicule en Inde en plein mois d’avril – Joël Ruet sur France 24

Le samedi 30 avril 2022, notre Président, Joël Ruet s’est exprimé sur la chaîne d’information France 24 au sujet de la canicule qui frappe l’Inde et le Pakistan ces derniers jours. Les températures ont atteint les 46°C dans la capitale indienne New Delhi. Il s’agit d’un événement climatique majeur pour l’Inde, et plus largement pour la planète puisqu’il est exceptionnel que les températures dépassent le seuil de 40°C dans le pays au mois d’avril.

Lors de l’interview, Joël Ruet a souligné 3 principaux points :

  1. La question de l’adaptation pour l’Inde sera plus importante qu’ailleurs. Lorsqu’une augmentation moyenne de la température atteindra 1°C supplémentaire sur la Terre, l’Inde connaitra une augmentation moyenne de 3°C. Les dérèglements climatiques sont et seront donc plus extrêmes en Inde qu’ailleurs.
  2. La canicule actuelle en Inde est un symptôme de la non anticipation de la question de l’adaptation. L’Inde paye de prix du retard d’un certain nombre de réformes et de politiques publiques, notamment sur les questions du traitement des déchets et des décharges.
  3. Des départs de feu dans des décharges restent des phénomènes relativement rares mais demeurent très inquiétants. Ces départs de feu sont provoqués par les émissions de gaz provenant des déchargent – ces gaz s’appellent des émissions fugitives. Il ne faut pas confondre émission, dont la portée est globale, et pollution, qui quant à elle est une problématique locale. L’Inde est l’un des plus grands émetteurs. Les effets de politiques publiques en retard se retournent vers une mauvaise gestion de l’exploitation et de la distribution électrique, l’eau, l’agriculture et également, les émissions fugitives. Si l’Inde limitait ses émissions, elle limiterait également ses pollutions.

Pour revoir son intervention, consultez notre chaîne Youtube.

Risky Business : Les États-Unis devraient repenser leurs relations commerciales avec le Kazakhstan

Un article écrit par notre président, Joël Ruet, sur le défi actuel et croissant que représente pour le Kazakhstan la lutte contre la corruption qui mine les investissements étrangers et le développement socio-économique du pays, a été publié dans le média Entrepreneur.com. Il alerte que « malgré la campagne publique du gouvernement kazakh pour attirer les investisseurs étrangers […], il devra mettre en œuvre des changements fondamentaux, et cela commence par prendre au sérieux la lutte contre la corruption et honorer les accords avec les investisseurs étrangers. D’ici là, les investisseurs américains devraient reconsidérer le risque de faire des affaires au Kazakhstan. »

« Profit et pandémie : L’OMC et l’industrie pharmaceutique en besoin d’introspection », tribune de notre board member Pranjal Sharma

Dans le contexte actuel de la pandémie de la Covid-19, notre board member, Pranjal Sharma, a écrit la tribune suivante, publiée par le Daily Guardian, sur les avantages de la renonciation aux DPI (droits de propriété intellectuelle) sur la production de vaccins, en particulier pour les pays à faible revenu, à l’instar de l’Inde et des pays du contient africain.

Lire sa tribune ici (en anglais): https://thedailyguardian.com/profiteering-pandemic-wto-pharma-industry-must-introspect/

France 24 – Intervention de Joël Ruet sur le Congrès 2021 du Parti communiste chinois et les difficultés économiques chinoises

Le Parti communiste chinois (PCC) a entamé le 8 Novembre 2021, sa plus importante réunion de l’année, qui doit inscrire dans le marbre la vision historique du président Xi Jinping. Au pouvoir depuis neuf ans, l’homme fort de Pékin s’apprête dans un an à obtenir un troisième mandat à la tête du PCC – renforçant encore sa stature de dirigeant le plus puissant du pays depuis le fondateur du régime communiste, Mao Zedong, au pouvoir de 1949 à 1976. Pourquoi cette résolution? Selon notre Président, Joël Ruet, cela pourrait être un aveu de faiblesse.

Regarder son intervention ici.

Intervention de Joël Ruet sur 2M TV Maroc: comment le déploiement du pass vaccinal favorisera à la fois le retour à la vie normale

Notre Président, Joël Ruet est intervenu au journal télévisé Infosoir du lundi 25 octobre 2021 sur la chaîne franco-marocaine 2M. Joël Ruet a indiqué que le monde est dans une nouvelle phase dans le traitement de la pandémie, avec des impératifs et des spécificités qui diffèrent de la période de son avènement. « Avant, il fallait empêcher le virus de circuler mais, ce faisant, on empêchait les populations de circuler, c’était le confinement », rappelle-t-il, une mesure nécessaire au vu de l’absence de vaccin.

Regarder son intervention ici.

Tribune : Le G20 doit aider les pays à faible revenu à sortir de la crise de la dette

A l’occasion de la réunion des ministres des finances du G20 à Washington, notre note d’analyse sur la modernisation du secteur bancaire africain a été mentionnée dans une tribune publiée par Diplomatic Courrier, écrite par Joël Ruet. Elle suggère qu’en plus de l’aide souveraine, les banques commerciales en Afrique obtiennent une évaluation plus juste de leurs (faibles) risques et de leur (forte) rentabilité et allègent leurs coûts de refinancement pour fournir des leviers de croissance et d’emploi.

Lisez notre note d’analyse ici 
Lisez notre tribune ici 

Issue Brief – Tempête dans le Pacifique

Le 15 septembre 2021, l’Australie a rompu un contrat avec la France de fourniture de sous-marins conventionnels, au profit d’une collaboration militaro-technologique nucléaire avec les Etats-Unis et le Royaume-Uni. Cette rupture de contrat a mis en lumière l’alliance militaire naissante AUKUS (Australia, United Kingdom et United States), créé face à la montée en puissance chinoise en Indo-Pacifique. Cette alliance tripartite n’a fait que jeter un nouveau pavé dans la mare dans le contexte international actuel déjà tendu, ainsi qu’exacerber les relations diplomatiques entre la France et les Etats-Unis.

A l’occasion de la visite à Paris du Secrétaire d’Etats des Etats-Unis, Anthony Blinken, le 5 octobre 2021, pour tenter d’apaiser la situation, The Bridge Tank publie une note d’analyse, rédigée par le Général (2s) Eric de La Maisonneuve.

Cette note s’appuie sur l’idée selon laquelle le contrat dénoncé par l’Australie, contrat de long terme et considérable en termes financiers, était devenu un contrat limité sur le plan technologique et modeste au regard des enjeux stratégiques dans la zone Indo-pacifique. Ce revirement australien est révélateur de plusieurs points clés :

  • L’aggravation de la situation dans la région, notamment en mer de Chine méridionale, l’antagonisme croissant entre la Chine et les Etats-Unis sur les sujets commerciaux, la montée en puissance impressionnante de la marine chinoise et des armements qui lui sont associés, les tensions multiples sino-australiennes, tout porte à la fois les Etats-Unis et l’Australie à revoir leur dispositif.
  • Si, comme il est prévisible, les évènements se précipitent dans la zone, l’urgence prévaudra et les Américains seront contraints d’installer leurs bases et leurs sous-marins nucléaires directement en Australie, quitte à en louer ou en prêter quelques-uns à ces derniers. Là encore, il est probable que ce futur contrat sous l’égide d’AUKUS aura du mal à voir le jour.
  • La France pour sa part devrait tirer les conséquences de ce fiasco diplomatico-stratégique dans trois directions :
    • Réviser son complexe « politique étrangère / politique de défense »,
    • Réévaluer à la faveur de la présidence française de l’UE le pilier européen de sécurité et sa concrétisation par une alliance franco-allemande,
    • Repenser dans ce contexte nos dispositifs d’analyse de la Chine de mieux prévoir sa stratégie et d’anticiper ses actions.

Lire la note d’analyse: 2021-10-04-IB La Maisonneuve

Quand les mauvaises controverses chassent la bonne : le covid-19 ou réhabiliter la controverse scientifique

A l’heure où se multiplient les variants du COVID-19, que sait-on génétiquement de ce virus, allant des processus de son émergence, jusqu’au rôle de la virologie dans l’analyse de son évolution actuelle, en passant par les origines génétiques de sa transformation en pandémie, ainsi que par l’hypothèse du rôle éventuel de l’homme et des laboratoires virologiques dans son essor ? Quelles sont les hypothèses étayées par des faits et débattues par les scientifiques, les controverses fondées sur des protocoles scientifiques ?

De l’émergence d’un virus pathogène à la pandémie et aux variants : La parole aux virologues

Pour éclairer ces questions, ce dossier présente nos échanges avec Sterghios Moschos, chercheur, virologue, avec Gabriel Gras, ancien chercheur en virologie et expert en sécurité biologique, et avec le professeur Jacques Cohen, médecin et scientifique, professeur d’immunologie.

Sterghios Moschos introduit le panorama des thèses scientifiquement débattues, Gabriel Gras aborde les questions liées aux origines du virus et au fonctionnement des laboratoires de sécurité biologiques et enfin Jacques Cohen aborde les questions liées, à partir du virus, à l’émergence de la maladie puis à sa transformation en pandémie, pour tirer quelques leçons sur une meilleure coordination entre disciplines, entre la science et les pouvoirs publics.

Enfin, dans une actualité où se tient le Congrès mondial pour la nature (UICN) à Marseille, nous ouvrons la question de la relation entre l’humanité et la nature.

Quand les mauvaises controverses chassent la bonne : réhabiliter la controverse scientifique

Lorsqu’une nouvelle épidémie survient, l’épidémiologie et la virologie sont initialement dans l’inconnu compte tenu de l’ADN du virus, sa propagation et ses origines. Au fur et à mesure que l’ADN et la famille des réservoirs et hôtes possibles se dévoilent, l’épidémiologie et la virologie deviennent plus clairvoyantes des conditions de propagation jusqu’au vaccin en passant par les origines.

Mais la science prend du temps et suit un certain protocole, au cours duquel des hypothèses doivent être émises et démystifiées, ou confirmées, totalement ou partiellement. Il s’agit d’un processus classique de la science en devenir, bien établi depuis le développement de la science moderne, bien compris par l’épistémologie des sciences, notamment par Gaston Bachelard et d’autres. Dans ce contexte, la « controverse scientifique » aide à découvrir la vérité à partir de la collecte, de l’accumulation et de l’interprétation minutieuse des faits.

Cependant, à l’ère post-médiatique, aussi politisée soit-elle, les controverses scientifiques échappent souvent à la chasse gardée de la science, fuient ou se font fuiter par les médias. Ces controverses peuvent même être intentionnellement affichées par toutes sortes de propagandes émanant de tous les côtés, de l’État, ou de la philanthropie ou des machines médiatiques. La pandémie actuelle n’a très probablement pas échappé à ce piège.

Pour cela, le temps peut encore clarifier le débat, mais un outil intéressant est fourni par la « cartographie » des controverses, telle que définie par Wikipedia : Les Mapping controversies (MC) est un cours académique enseigné en études scientifiques, issu des écrits du sociologue et philosophe français Bruno Latour. Les MC se concentrent exclusivement sur les controverses entourant la connaissance scientifique plutôt que sur les faits ou résultats scientifiques établis. Ainsi, il aide les sociologues, les anthropologues et les autres spécialistes des sciences sociales à se faire une idée non pas de la connaissance scientifique en soi, mais plutôt du processus d’acquisition de la connaissance. Les MC met en lumière les étapes intermédiaires correspondant au processus de recherche proprement dit et met en évidence les liens entre le travail scientifique et d’autres types d’activités.

Les « cartographies » des controverses vont à l’encontre de la controverse politique, et la controverse au bon sens du terme devrait être réappropriée par ceux à qui elle appartient par pure conception de la science : les scientifiques.

Pour plus d’informations sur le sujet, veuillez trouver en suivant une tribune écrite  par Joël Ruet, Président du The Bridge Tank pour le média La Tribune : Coronavirus _ un analyseur de la complexité des relations hommes-animaux _

The Bridge Tank a écrit une note et développé une revue de littérature sur ce sujet: The Bridge Tank COVID19 – A note on scientific controversies and a Literature review

Veuillez trouver les transcriptions complètes des interviews: Verbatim – Interview Sterghios Moschos_FINAL; Verbatim – Interview Jacques Cohen_FINAL; verbatim – Interview Gabriel Gras_FINAL

Thème : Overlay par Kaira.
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