Catégorie : Nouvelles Energies

G20/Business 20 : The Bridge Tank prend part à la Conférence de Lancement du B20 Inde

Après le mandat de l’Indonésie en 2022, ce début d’année a vu l’Inde prendre la présidence du G20 pour l’année 2023.

Du 22 au 24 janvier 2023, la ville de Gandhinagar dans le Gujarat, en Inde, a accueilli la conférence de lancement du groupe d’engagement Business 20 (B20) du G20 afin de discuter avec la communauté des affaires de l’économie mondiale et de certains des problèmes les plus pressants auxquels notre monde fait face. La réunion a rassemblé des ministres et des délégués indiens, ainsi que d’influents chefs d’entreprise et décideurs politiques internationaux.

En tant que membre du B20, The Bridge Tank a assisté au sommet à Gandhinagar, représenté par son président Joël Ruet. Outre les sessions publiques au Mahatma Mandir, la réunion de lancement a notamment marqué le lancement des groupes de travail et des groupes d’action du B20, auxquels The Bridge Tank contribuera activement au cours de l’année à venir.

Axant sa participation sur trois grands thèmes : la durabilité, la recherche et l’innovation, et le rapprochement entre l’Afrique et le G20, à l’invitation de la présidence indienne du G20, The Bridge Tank est ainsi membre de la Task force B20 Inde sur l’Énergie, le Changement Climatique et l’Efficacité des Ressources, ainsi que du Conseil d’Action B20 Inde sur l’Intégration Économique Africaine.

Joël Ruet à la Conférence de Lancement du B20
Le ton est donné pour la présidence indienne du G20 en 2023

Organisée par la Confédération de l’Industrie Indienne (CII), en charge du secrétariat du B20 Inde, la session plénière de la réunion de lancement du B20, qui s’est tenue au Mahatma Mandir le 23 janvier, a donné le ton du sommet et de la présidence indienne du G20 en 2023.

La session inaugurale a mis en lumière la vision, les priorités thématiques et les valeurs qui animeront le B20 Inde. M. Chandrajit Banerjee, directeur général de la CII, a rappelé aux participants l’acronyme R.A.I.S.E – Responsible, Accelerated, Innovative, Sustainable and Equitable Businesses (en français: des entreprises Responsables, Accélérées, Innovantes, Durables et Équitables) – qui servira de pierre angulaire au B20 Inde.

"Le thème du B20, qui a été formé sous l'égide de la présidence indienne du G20, est R.A.I.S.E. - pour des entreprises Responsables, Accélérées, Innovantes, Durables et Équitables."
M. Chandrajit Banerjee
Directeur Général, Confédération de l'Industrie Indienne (CII)

Au cours de son discours d’ouverture sur les conditions nécessaires à la réussite du B20 Inde, M. N Chandrasekaran, président du B20 Inde et président de Tata Sons, a souligné l’importance de réduire les inégalités à travers la transformation numérique. Il a également insisté sur certaines des grandes priorités retenues pour le B20 Inde, notamment la durabilité, la transition énergétique, la mobilité, la biodiversité, la gestion de l’eau et les ODD de l’ONU.

"La présidence du B20 est l'occasion pour l'Inde de présenter et de partager des bonnes pratiques, ainsi que de travailler à l'élaboration de recommandations spécifiques pour apporter l'égalité grâce à la transformation numérique."
M. N Chandrasekaran
Président, B20 Inde & Président, Tata Sons
Développement durable et transitions énergétiques :  la Task force B20 Inde sur l’Énergie, le Changement Climatique et l’Efficacité des Ressources

L’importance de la lutte contre le changement climatique et la place des transitions énergétiques et du développement durable dans les priorités du B20 Inde ont été présentées lors de la session plénière par M. Som Parkash, Ministre d’État au commerce et à l’industrie.

Le ministre Parkash a ainsi déclaré que « l’Inde, sous la présidence du G20, doit s’efforcer de donner la priorité à la lutte contre le changement climatique et à la dégradation de l’environnement par des efforts visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre et à promouvoir les énergies propres.« 

Cette priorité, conforme à la devise R.A.I.S.E du B20, a été reprise un jour plus tard, le 24 janvier, lors de la première réunion de la Task force B20 Inde sur l’Énergie, le Changement Climatique et l’Efficacité des Ressources, à laquelle The Bridge Tank a assisté en tant que membre de la task force.

La réunion, présidée par M. T V Narendran, PDG de Tata Steel Ltd et coprésident de la task force, a présenté les priorités et les résultats attendus de cette dernière.

Dans l’espoir d’accélérer les transitions énergétiques, l’efficacité des ressources et les mesures d’adaptation dans les économies du G20, les priorités du groupe de travail ont été décrites comme étant largement alignées sur les priorités du G20 en matière de changement climatique.

L’objectif est donc d’aborder les questions suivantes :

  1. les transitions mondiales nettes zéro;
  2. la sécurité énergétique et l’accès à l’énergie;
  3. les transitions justes;
  4. l’économie circulaire et l’efficacité des ressources;
  5. la finance climat et l’innovation technologique;
  6. l’adaptation et la résilience.
"L'Inde, sous la présidence du G20, doit s'efforcer de donner la priorité à la lutte contre le changement climatique et la dégradation de l'environnement en déployant des efforts pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et promouvoir les énergies propres."
M. Som Parkash
Ministre d'État au commerce et à l'industrie

Les priorités de la task force couvrent de nombreux thèmes, notamment :

  • Le renforcement de la coopération mondiale pour accélérer la transition nette zéro par le biais de coalitions mondiales spécifiques aux différentes industries, et la focalisation des investissements et des financements vers des axes prioritaires;
  • L’amélioration des investissements, du développement et de la commercialisation de technologies d’énergie verte;
  • L’amélioration du financement de la lutte contre le changement climatique grâce à de nouvelles voies de financement pour la transition énergétique, en définissant des mandats clairs en matière d’énergie pour les banques multilatérales de développement et en harmonisant le développement des marchés carbone nationaux ;
  • L’amélioration de l’efficacité des ressources grâce à des cadres réglementaires, des politiques, et des modèles commerciaux et financiers qui encouragent l’économie circulaire ;
  • La mise en œuvre de politiques d’adaptation privilégiant des approches fondées sur les écosystèmes existant afin de développer des infrastructures résilientes, tout en veillant à ce que l’adaptation tienne compte de la dimension de genre et en mobilisant les financements nécessaires.

The Bridge Tank entend mettre son expertise accumulée au fil des ans sur des thèmes de trajectoires énergétiques, de transitions énergétiques, de finance climat, de financement mixte, ainsi que sa contribution de longue date au développement de modèles de développement durable et d’économie circulaire à la disposition de la task force. Cette dernière se réunira à nouveau les 14 et 15 mars 2023.

Rapprocher l’Afrique et le G20 : le Conseil d’Action B20 Inde sur l’Intégration Économique Africaine

Évoquant les efforts déployés par le B20 Inde pour représenter les questions pertinentes pour l’économie mondiale, M. Sanjiv Bajaj, président de la CII et président-directeur général de Bajaj Finserv Ltd, a présenté au public de la session plénière le programme ciblé et le Conseil d’Action sur l’Intégration Économique Africaine, qui espère renforcer les liens entre les économies africaines et le G20.

En tant que défenseur de longue date d’une plus grande intégration du continent africain dans les actions du G20 et désormais membre contributeur du Conseil d’Action B20 Inde sur l’Intégration Économique Africaine, The Bridge Tank salue cette initiative.

Le 24 janvier, dernier jour de la conférence de lancement, The Bridge Tank a ainsi également pris part à la session inaugurale du Conseil d’Action B20 Inde sur l’Intégration Économique Africaine, qui a examiné les objectifs et les priorités du conseil.

La réunion a soulevé les trois principaux résultats attendus pour soutenir l’intégration économique du continent africain :

  1. La formulation d’un programme de Facilités d’assistance technique (FAT) par les membres du G20, afin d’accélérer la mise en œuvre de la ZLECAf par le biais d’une assistance technique et financière aux 54 nations africaines.

  2. Des engagements de la part des États du G20 à conclure des accords commerciaux préférentiels personnalisés avec au moins 20 pays africains (avec un minimum de 100 lignes tarifaires sur les produits ou services à libéraliser dans chacun de ces accords).

  3. Des engagements de la part des États du G20 à lancer chacun un minimum de trois programmes de financement du développement au profit d’au moins cinq pays africains (soit bilatéralement, soit par l’intermédiaire d’institutions multilatérales), sur des thèmes tels que les programmes de parcs industriels, les projets d’infrastructures énergétiques ou de transport, les initiatives en matière de santé, d’éducation et de formation, ou les programmes de financement des micro, petites et moyennes entreprises.

Dans le prolongement de ces résultats espérés, Joel Ruet, Président, The Bridge Tank, a avancé l’idée d’un fonds pour les projets de résilience et d’adaptation au changement climatique émanant du G20 et financé par celui-ci. En outre, le G20 pourrait contribuer à dérisquer les projets provenant de pays et d’entreprises du continent africain.

Dans les mois à venir, The Bridge Tank poursuivra ses efforts au sein de la Task force B20 Inde sur l’Énergie, le Changement Climatique et l’Efficacité des Ressources et du Conseil d’Action B20 Inde sur l’Intégration Économique Africaine.

The Bridge Tank poursuit son engagement sur l’hydrogène lors de la COP 27 à travers un panel de haut niveau sur les Hubs d’Hydrogène Vert en Afrique

L’engagement continu de The Bridge Tank sur les questions d’hydrogène l’a placé à l’avant-garde du débat public sur le sujet. Au fil des ans, ce savoir accumulé a mené à un certain nombre de publications sur l’hydrogène (notre rapport et notre policy brief), et a permis à The Bridge Tank d’être le seul think tank invité au lancement du Conseil de l’Hydrogène à Davos, en 2017.

Cette activité et expertise sur l’hydrogène ont une nouvelle fois été mises à profit lors de cette deuxième semaine de la COP 27 en Égypte.

The Bridge Tank, représenté par Dr. Joel Ruet, président, et Dr. Hakima el Haite, board member, a participé à un panel de haut niveau coorganisé par l’Alliance Solaire Internationale (ASI) et l’Internationale libérale sur le thème « Énergie, Hydrogène Vert en Afrique; Perspectives de Solutions » à Sharm el Sheikh, le 15 novembre 2022.

Cette réunion a rassemblé d’éminents dirigeants du monde politique afin d’établir des stratégies permettant au continent africain d’exploiter durablement ses ressources existantes et de répondre à sa demande énergétique croissante, tout en suivant une voie durable vers un avenir net zéro et en réalisant les Objectifs de Développement Durable. Cette demande énergétique est une composante importante du développement économique du continent et offre un moyen de sortir un grand nombre de ses citoyens de la pauvreté.

Les participants à ce panel de haut niveau comprenaient des représentants de diverses organisations gouvernementales, des acteurs du secteur privé, des personnalités politiques et des membres de la presse française et américaine. Parmi ceux-ci figuraient le PDG du Namibia Investment Promotion and Development Board, conseiller du Président de la Namibie, un représentant du Ministre de l’Énergie de la Mauritanie, un représentant de l’Agence Nationale pour les Énergies Renouvelables du Sénégal, et le Vice-Président de la Commission Énergie du Parlement du Portugal.

Parmi les autres participants figuraient le secrétaire général du Congrès International des Jeunes du Nucléaire (IYNC), le Directeur Général d’Energies 2050, ainsi que plusieurs membres de l’Internationale libérale et des représentants d’investisseurs.

Les discussions se sont appuyées sur une présentation de l’Alliance Solaire internationale, portant sur une étude sur le développement possible de hubs d’hydrogène vert en Afrique d’ici 2030-2035. Financée par la Banque Européenne d’Investissement et soutenue par l’Internationale Libérale, cette étude fut menée par l’ISA, une organisation d’environ 120 nations lancée en 2015 par Narendra Modi, Premier ministre de l’Inde, et François Hollande, Ancien Président de la France.

L’étude propose une approche innovante à la production d’hydrogène vert et aux perspectives d’exportation d’hydrogène pour les pays africains, en définissant la création d’un marché local comme une condition préalable nécessaire à une stratégie d’exportation stable à long terme. Ce marché local de l’hydrogène s’appuierait sur une demande industrielle locale émanant de secteurs « hard to abate » (l’industrie sidérurgique, la production d’ammoniac, l’énergie, ou l’exploitation minière), pour lesquels la décarbonisation a une valeur intrinsèque.

L’hydrogène vert serait produit par électrolyse de l’eau en utilisant l’énergie solaire. L’eau étant une denrée rare dans la région, la stratégie prévoit d’utiliser de l’eau de mer désalinisée. Les sites de production seraient donc situés près de la mer et créeraient des écosystèmes d’hydrogène avec des sites industriels locaux.

L’énergie nécessaire à la désalinisation serait couverte par l’hydrogène vert produit, constituant ainsi une méthode de production efficace en termes de coûts et d’énergie. Il serait également possible de désaliniser des quantités d’eau supérieures à celles nécessaires pour la production d’hydrogène. Cette eau pourrait alors être utilisée pour l’irrigation ou être directement incorporée dans les systèmes d’approvisionnement d’eau potable, ce qui atténuerait le stress hydrique sur le continent africain.

Ce plan n’est pas une simple abstraction mais présente des opportunités concrètes et éprouvées, puisque 14 usines de ce type sont actuellement déjà développées par HyDeal en Espagne et au Portugal.

L’exportation d’hydrogène vers l’Europe ne serait donc un facteur d’intérêt qu’à un stade ultérieur, après la mise en place d’un écosystème de l’hydrogène résilient et efficace au niveau local.

Alors que de nombreuses stratégies et études nationales se concentrent sur le potentiel de l’Afrique en tant que producteur et exportateur d’hydrogène vert vers l’Europe, cette étude fournit le chaînon manquant à la mise en place d’une telle production. Elle propose un moyen de sécuriser et de stabiliser une production locale par la création d’un marché local. Le potentiel de l’hydrogène serait donc d’abord exploité pour la consommation domestique et l’utilisation industrielle dans les pays africains avant d’être utilisé pour les exportations dans un second temps.

En outre, cette approche permettrait de créer des écosystèmes d’hydrogène efficaces et stables, reposant sur une meilleure acceptation par la population locale et les acteurs industriels. Les programmes nationaux d’exportation d’hydrogène vert bénéficieraient ainsi d’une stabilité accrue et d’une autonomie stratégique qui les libérerait de la dépendance au marché international, aux variations de prix ou aux incertitudes liées aux technologies d’électrolyseurs.

Pour les importateurs européens, cette stratégie assurerait également une couverture économique et une plus grande efficacité dans la mise à l’échelle de la production d’hydrogène.

L’étude offre une évaluation détaillée et méthodologiquement comparable de ces hubs d’hydrogène vert en Afrique. Bien que l’étude ait été menée principalement en Égypte, en Namibie et en Mauritanie, les conclusions de l’étude peuvent être reproduites et étendues à d’autres pays du continent.

 

The Bridge Tank au Forum « Nouvelles d’Afrique » de la Fondation Prospective et Innovation

Les 30 et 31 mai 2022 s’est tenu à Montpellier le Forum « Nouvelles d’Afrique « Réagir et s’unir » », co-organisé par la Fondation Prospective et Innovation, présidée par Jean-Pierre Raffarin, Montpellier Méditerranée Métropole, la Ville de Montpellier, et la FERDI (Foundation for studies and Research on International Development). The Bridge Tank s’est joint aux échanges à travers son président Joël Ruet qui est intervenu lors d’une session sur le financement de l’agriculture.

Le continent africain est aujourd’hui confronté à des défis de taille: rivalités entre grandes puissances et divisions intra-continentales, turbulences économiques et financières, enjeu de la transition écologique et de son financement, ou encore retard agricole à combler et auto-suffisance alimentaire à atteindre. C’est à partir de ce diagnostique que le Forum a tenté de contribuer à une démarche d’action et de collaboration mondiale autour des grands projets de l’Afrique, mobilisant compétences africaines et européennes.

Le 31 mai, Jour 2 du Forum, Joël Ruet, Président, The Bridge Tank a pris part à une table ronde intitulée « Le financement de l’agriculture face à la double urgence : produire et ménager l’environnement » et modérée par Jean-Marc Gravellini, ancien directeur à l’AFD et Senior Fellow de la FERDI.

Les participants à la table ronde :

  • Pierre ARNAUD, Ancien Directeur à l’AFD, ancien Vice-Président de la Compagnie Fruituère;
  • Joël RUET, Président, The Bridge Tank, ancien Conseiller Spécial du ministre de l’agriculture et de l’équipement rural au Sénégal;
  • Patrick CARON, Vice-président délégué aux relations internationales à l’Université de Montpellier, Président d’Agropolis International;
  • Francis DOSSOU SOGNON, CEO d’AgroSfer.

Durant la session, Joël Ruet a noté « qu’une grande partie du continent africain prend aujourd’hui le leadership sur les questions d’adaptation au changement climatique. » Il est pour cela essentiel de comprendre et d’intégrer les dynamiques du système financier africain, une idée développée par The Bridge Tank dans un issue brief publié un an auparavant sur le financement de l’économie africaine.

Durant une session précédente sur les défis économiques de la transition écologique en Afrique, Hervé Machenaud, ancien Directeur de la branche Asie-Pacifique du groupe EDF, a déclaré que le continent africain ne devait pas être en « transition énergétique » mais en « développement écologique. » Abordant les questions de l’énergie et de l’agriculture, M. Machenaud a insisté sur le potentiel considérable des énergie renouvelables en Afrique, ajoutant toutefois que l’agriculture en Afrique nécessitera des énergies pilotables, les énergies fossiles raisonnées et optimisées faisant parties de la solution. Dans ces deux domaines, l’Europe gagne à transférer ses technologies vers l’Afrique car la technologie se développe sur les marchés qui se développent.

Joël Ruet
Hervé Machenaud
Pour revoir la session et les échanges:

Entretien du Bridge avec Brune Poirson : Allier ambition, cohérence et décarbonation dans les transitions énergétiques

Lors d’un débat qui a également rassemblé Thomas Melonio, Directeur Exécutif Innovation, Recherche et Connaissance de l’Agence Française de Développement et Ding Yifan, chercheur à l’Institut de développement mondial du Centre de recherche sur le développement du Conseil d’État de la République populaire de Chine, mené par Raphaël Schoentgen, board member de The Bridge Tank,

Brune Poirson, Vice-Présidente de l’Assemblée des Nations Unies pour l’environnement et Ancienne Secrétaire d’État auprès du Ministre français de la Transition écologique et solidaire d’Emmanuel Macron, analysait les transitions énergétiques chinoises en s’inquiétant de l’importance du charbon dans les investissements des routes de la Soie et en répondant à la question relative aux « grandes questions de l’agenda international dans les transitions énergétiques ».

Retrouver son intervention sur notre chaîne Youtube .

The Bridge Tank participe au Forum de BOAO 2022 : Promouvoir l’intégration énergétique et construire un monde vert

Le Forum de BOAO 2022 s’est tenu du 20 au 22 avril en mode hybride, ayant pour objectif de conduire un dialogue ouvert dans un monde post-COVID et sur les perspectives de développement commun dans le monde de demain.

Depuis 2018, The Bridge Tank participe au rendez-vous annuel du « Davos chinois ». Notre Président, Joël Ruet est intervenu lors d’un panel de haut niveau en présence de M. Ali Obaid Al Dhaheri, Ambassadeur des Emirats Arabes Unies en Chine, M. Baodong Li, Secrétaire Général, Forum de BOAO et ancien vice-Ministre des Affaires étrangères de Chine, M. Jizhen Liu, Académicien auprès de l’Académie chinoise de l’ingénierie et Directeur du « State Key Laboratory of Alternate Electrical Power System with Renewable Energy Sources », M. Hailiang Song, Président de China Energy Engineering Group Co, M. Jianhua Hu, Président de China Merchants Group et M. Haiping Xiang, ingénieur en chef de l’Administration nationale de l’énergie chinoise.

Dans son intervention, Joël Ruet s’est exprimé sur les enjeux globaux liés à l’intégration et trajectoires énergétiques. Il a souligné l’importance des « technologies de décarbonation profonde » dans l’accélération des émissions nettes zéro à l’horizon 2035-2040. D’ici là, il ajoute que chaque pays ou territoire aura un rôle à jouer pour avoir sa propre « trajectoire de transition », en ne se contentant pas seulement d’ajouter des énergies renouvelables mais aussi de les intégrer aux réseaux avec une utilisation plus rationnelle et efficace.

Joël Ruet a abordé la question de l’adaptation, qui ne doit plus être considérée séparément des autres problématiques. Il illustre ses propos à travers l’exemple des puits de carbone, qui doivent être crées à partir d’écosystèmes optimisés, non seulement en forêts, mais également dans les savanes ou encore les mangroves.

Dr. Ruet a également démontré que les trajectoires énergétiques sont déjà à faible émission de carbone, ce qui est tout particulièrement le cas de l’Afrique et de la plupart des pays du G77. Il est important que ces trajectoires soient reconnues en tant que telles et soient donc financées par le Nord et que les transferts de technologie et de savoir-faire soient financés en conséquence.

En guise de réponse à la question comment mettre en œuvre un soutien mondial aux trajectoires énergétiques du Sud, le Président de The Bridge Tank a proposé deux solutions : premièrement, permettre au Sud de se gérer seul avec plus de financement pour créer des champions locaux, maintenir le commerce du gaz ouvert à eux et s’assurer que leurs puits de carbone soient reconnues comme une incitation à les développer ; Deuxièmement, permettre à leurs entités financières locales de jouer un rôle plus important en reconnaissant que les « risques » sont surévalués par rapport à une rentabilité réellement élevée.

Comme lors de l’édition 2021, Joël Ruet était l’un des trois intervenants français, incarnant le cercle des Think Tanks, aux côtés de Jean-Pierre Raffarin et Henry Giscard D’Estaing, qui eux représentaient respectivement le monde politique et économique.

Voir le programme du Forum de BOAO 2022.

Rapport analytique : La stratégie de la Chine sur la  chaîne de valeur du cobalt – leçons pour l’UE

Les matériaux stratégiques sont omniprésents dans tous les secteurs pertinents pour l’économie verte et la transition énergétique. Concernant le cobalt, il doit sa visibilité actuelle à son utilisation croissante dans les technologies à faible émission de carbone, également appelées technologies vertes (énergies renouvelables et batteries rechargeables). Le cobalt est utilisé comme intrant dans les aimants des éoliennes, et pour la production des cathodes des batteries lithium-ion et nickel-métal-hydrure, qui sont ensuite incorporées dans les véhicules électriques ou hybrides. Dans le contexte actuel d’électrification de la mobilité, le cobalt est donc considéré comme un matériau stratégique. La production de cobalt est cependant l’un des premiers exemples de la répartition inégale des ressources de la planète, le métal étant extrêmement concentré dans un seul pays : la République démocratique du Congo (RDC), qui représente 70% de la production mondiale, et les réserves de la RDC sont contrôlées de manière substantielle par ce qui est désormais devenu un acteur incontournable de la chaîne de valeur du cobalt : la Chine.

Dans la continuité de notre travail analytique sur la stratégie chinoise vis-à-vis des matériaux stratégiques, tels que le cobalt, nous avons produit un rapport visant à étudier et comprendre comment la Chine s’est imposée sur la chaîne de valeur du cobalt, tant en amont qu’en aval, et a progressivement réussi à se construire un avantage comparatif, voire absolu. Ce rapport vise à mener une analyse combinée des stratégies qui ont été mises en œuvre tant par le gouvernement chinois que par les acteurs industriels afin d’acquérir cette position hégémonique sur la chaîne de valeur. Ces stratégies ont permis la constitution d’un écosystème chinois résilient et dominant autour de la chaîne de valeur du cobalt sur la scène internationale.

Lire notre rapport ici (en anglais)

“From COP 26 Glasgow Commitments to COP 27 Egypt Opportunities: The MENA perspective Confirmation”: avec nos Board Members Hakima el Haite et Stephane Gompertz

A l’occasion de la première édition de la Semaine du Climat de la région MENA de la CCNUCC, du 28 au 31 mars, organisée par le gouvernement des Emirats Arabes Unis, Liberal International, dont The Bridge Tank est membre, a organisé le 29 mars un side event virtuel nommé : “From COP 26 Glasgow Commitments to COP 27 Egypt Opportunities: The MENA perspective Confirmation”.

L’objectif de cet événement est d’aborder les défis et les opportunités découlant de l’engagement partagé qui a été convenu lors de la COP 26 à Glasgow, tout en envisageant la COP 27 en Egypte comme une opportunité d’accroître les ambitions. Modérée par la Présidente de l’Internationale Libérale, la championne des Nations Unies pour le climat et membre de notre Board, Hakima El Haite a posé une série de questions à chacun des intervenants.

Parmi eux, notre Board Member, Stéphane Gompertz, était présent en sa qualité d’ancien ambassadeur de France dans les pays africains et d’envoyé spécial pour la COP 21. Il a d’abord été invité à donner son point de vue sur les perspectives de la COP 27.

Sa vision de la prochaine Conférence des Parties reflète les difficultés à augmenter l’ambition climatique et à maintenir les efforts dans un contexte de tensions (COVID-19, guerre entre l’Ukraine et la Russie et guerre au Yémen). Les différentes crises et les guerres actuelles changent les agendas des États et les dépenses publiques. L’argent est davantage dépensé dans les guerres que pour l’action climatique. Les ambitions politiques ne sont pas et ne seront pas aussi élevées que lors des COP 21 et 22. La COP 27, qui aura lieu à Sharm El-Sheikh en Égypte, aura la difficile mission de pousser les efforts des Parties à :

  • Aider à poursuivre les gouvernements et l’opinion publique à se tourner vers l’avenir.
  • Pousser à la recherche de solutions.
  • Continuer à promouvoir les bonnes pratiques dans le domaine de l’adaptation.

Stéphane Gompertz a ensuite expliqué ce qu’il fallait faire pour maintenir les 1,5°C. Il a déclaré qu’il fallait regarder vers l’avenir. Les Etats agissent à court et à long terme. L’énergie est un bon exemple. À court terme, les pays utiliseront davantage de combustibles fossiles. A long terme, nous verrons les effets positifs des politiques énergétiques. Par exemple, la France s’engage dans le nucléaire, sans quoi elle ne pourrait atteindre ses objectifs climatiques. Cependant, la question du nucléaire est à nouveau débattue en France dans ce contexte électoral et de guerre entre l’Ukraine et la Russie. Mais il est important de mesurer les risques dans le temps : vivre avec des températures supérieures à 2-3°C ou vivre avec un mode énergétique faible émetteur en CO2.

Mme Susana Rivero Baughman, Conseillère aux affaires étrangères et à la coopération auprès du Secrétaire de l’Action pour le Climat du Gouvernement de Catalogne, a présenté les actions de l’Internationale Libérale au Comité pour la Justice Climatique, qui a récemment adopté un document d’orientation intitulé « Perspectives libérales sur la justice climatique ». Mme Baughman a souligné le manque d’actions entre le changement climatique et les droits de l’homme et c’est ce que l’International Libérale souhaite faire en ayant notamment développé un laboratoire politique et en renforçant sa présence dans les COP et les forums internationaux. Elle a enfin souligné que la COP 27 offrira de nombreuses opportunités pour l’Afrique.

M. Sveinung Rotevatn, ancien ministre du climat et de l’environnement en Norvège, a développé une évaluation des réalisations de la COP 26. Pour M. Rotevatn, la COP 26 a été un succès pour 3 raisons :

  • Le Rule Book de l’Accord de Paris a été terminé. Il constitue un cadre commun entre les Parties.
  • Augmenter l’ambition. Les grands pays émetteurs augmentent leurs ambitions, la plupart des pays augmentent leurs ambitions en matière de CDNs, les Etats-Unis sont de retour dans l’Accord de Paris et nous maintenons l’objectif des 1,5°C.
  • Un engagement suffisant pour augmenter le financement : le monde en développement peut avoir confiance dans les mécanismes de financement. Les pays industriels promettent de doubler leur financement pour le climat. Des engagements ont été pris et ont été bien accueillis par la plupart des pays en développement.

Il a ensuite expliqué qu’après deux années de pandémie mondiale, nous n’avons pas perdu de vue l’aspect à long terme des crises climatiques. Il a ensuite souligné que la Norvège est l’un des principaux financeurs et que le pays va doubler ses efforts en matière de finance climat, notamment pour la préservation de la forêt tropicale et l’atténuation et l’adaptation. Il a enfin déclaré que la taxe sur la pollution est un outil nécessaire pour une transition équitable et soutenir la transition climatique au niveau national. Au niveau mondial, la finance climatique est un outil nécessaire.

Mme Rania Al-Mashat, ministre égyptienne de la coopération internationale, a expliqué en trois messages quels seront les objectifs et les opportunités de la COP 27 :

  • La COP 27 sera impartiale, même si cette COP est organisée en Afrique.
  • L’adaptation et la résilience seront au centre des débats et constituent l’un des principaux résultats de la COP 26.
  • Accroitre l’engagement à l’action.

Mme Al-Mashat a mis l’accent sur les résultats de Glasgow, en posant des questions ouvertes auxquelles il faudra répondre lors de la COP 27 : le rôle du secteur privé doit accroitre « Nous passons de milliards à trillions ». Il est également important de réfléchir à la façon dont nous pouvons rendre opérationnel ce qui a été promis. Comment dérisquer les investissements verts ? Comment pouvons-nous créer des opportunités pour la blended finance? Les projets financés ne sont pas assez opérationnels. Comment pouvons-nous tirer parti des pays qui ont réussi et les reproduire ?

Rapport The Bridge Tank – Enchères pour les énergies renouvelables au Kazakhstan – expérience tirée du Brésil, d’Afrique du Sud, Turquie, Inde et Allemagne

Dans un contexte de transformation de nos systèmes économiques et énergétiques, les systèmes de vente aux enchères d’énergies renouvelables ont contribué d’une certaine manière à stimuler le secteur des énergies renouvelables au cours des dernières décennies. Cela est principalement dû à la baisse des coûts des technologies nouvelles, utiles pour les pays émergents en manque de moyens d’investissement, mais aussi à l’implémentation politique de ce mécanisme d’enchères en devenant un instrument modèle pour les énergies propres.

Pour comprendre les systèmes et les mécanismes d’enchères des énergies renouvelables, nous avons développé une analyse comparative entre le Brésil, l’Afrique du Sud, la Turquie, l’Inde et l’Allemagne qui nous a permis d’élaborer une méthodologie de soutien au développement des enchères, particulièrement utile dans les pays en développement. Pour garantir sa pertinence, nous l’avons testée sur le cas du Kazakhstan.

Lire notre rapport (anglais) : Renewable energy auction_report_221121

L’hydrogène vert: perspectives d’avenir à la COP26

Durant la COP26 de Glasgow, The Bridge Tank a focalisé sa contribution à la conférence sur le thème de l’hydrogène vert et son potentiel en tant que vecteur d’énergie décarbonée. Participant actif des COP depuis la COP 22 et le Forum sur l’innovation qu’il avait contribué à organiser, think tank invité au lancement du Conseil de l’hydrogène à Davos en 2017, The Bridge Tank avait défini l’hydrogène comme l’un des enjeux clé de la COP26/COP 15 en amont du sommet à travers un rapport spécial.

Représenté par son président Joel Ruet et notre board member Raphael Schoentgen, Founder & CEO of Hydrogen Advisors, The Bridge Tank a recueilli des idées et partagé son expertise sur l’hydrogène à travers deux sessions sur le sujet. Le 11 novembre, The Bridge Tank a participé à l’Hydrogen Transition Summit, qui rassemblait des experts de l’hydrogène du monde entier pour discuter du rôle que cette molécule jouera dans la transition vers un avenir net zéro. Raphael Schoentgen, board member de The Bridge Tank, était l’un des orateurs du sommet.

Michael Matheson, secrétaire d’État écossais chargé de la neutralité carbone, de l’énergie et des transports, a ouvert le sommet sur la transition vers l’hydrogène en soulignant le rôle des partenariats bilatéraux ville-région dans l’accélération de la mise en place des chaînes d’approvisionnement en hydrogène.

Dans plusieurs régions du monde, les conditions économiques et technologiques nécessaires au développement de l’hydrogène sont déjà en place, a affirmé Raphael Schoentgen, ajoutant que le soutien du public à l’hydrogène est désormais fort. Si le prix du carbone est important, savoir qui seront les bailleurs de fonds et disposer d’un financement en fonds propres sont deux éléments clés pour passer à l’échelle supérieure, a ajouté M. Schoentgen.

Utilisation de l’hydrogène vert

La veille, le 10 novembre 2021, l’ONUDI et le ministère autrichien de l’Action pour le climat ont organisé un side event sur le thème  » Utilisation de l’hydrogène vert : Stimuler la croissance des énergies renouvelables et faire progresser la transition énergétique inclusive » au SDG 7 Pavilion. L’événement a rassemblé :

  • Stephan Sicars, directeur général de la direction de l’environnement et de l’énergie de l’ONUDI,
  • Leonore Gewessler, ministre autrichienne de l’action climatique, de l’environnement, de l’énergie, de la mobilité, de l’innovation et de la technologie,
  • Rolando Castro-Córdoba, vice-ministre de l’énergie et de la qualité environnementale du Costa Rica,
  • Rebecca Maserumule, directrice en chef pour l’hydrogène et l’énergie au ministère de la science et de l’innovation d’Afrique du Sud,
  • Ahmed Benlarabi de l’IRESEN (Institut de Recherche en Énergie Solaire et Énergies Nouvelles),
  • Alicia Eastman d’InterContinental Energy.

La ministre Gewessler a défini un cadre visant à accroître les complémentarités entre le stockage de l’électricité, la mobilité longue distance, la tarification du carbone et l’orientation de l’hydrogène en priorité vers les secteurs difficiles à décarboner, tels que l’acier. Cette utilisation particulière de l’hydrogène vert présente un potentiel considérable en Afrique du Sud, a fait remarquer M. Maserumule, car elle pourrait contribuer à décarboniser les secteurs miniers et chimiques, mais aussi les transports publics dans le contexte de la révision des contributions déterminées au niveau national (NDC) du pays.

À Oman, le soleil et le vent du désert pourraient donner lieu à la production d’hydrogène et d’ammoniac verts, ainsi qu’à la production d’eau et à la fixation du carbone atmosphérique par la production de carburants synthétiques.

Rapport spécial – au-delà de la COP26 & la COP15: finance, coalitions, hydrogène et économie bleue

Dans le cadre des négociations internationales sur le climat et la biodiversité (COP26 et COP15), The Bridge Tank a développé des analyses sur les sujets prioritaires mondiaux, dont ces conférences internationales sont considérées comme étant parmi les plus urgentes.

Ce rapport vise à contribuer à la discussion mondiale et diplomatique sur les défis des dérèglements climatiques et de la biodiversité. Grâce à une revue de littérature académique et scientifique approfondie, nous avons développé ce rapport de manière méthodique, prospectiviste, tout en mettant en avant des solutions autour du 4 chapitres :
Les deux premiers chapitres dégagent des positions et des éléments structurants et globaux aux questions liées à l’adaptation, la finance et la gouvernance tout en forçant l’action à différentes échelles. Les deux seconds chapitres développent des théories scientifiques, industrielles et techniques sur des sujets opérationnels.

Le premier chapitre aborde les mécanismes de la FINANCE D’ADAPTATION avec un focus spécifique sur la blended finance comme outil efficace pour financer les économies émergentes. Nos analyses nous permettent d’identifier différents outils pour le passage à l’échelle de l’action climatique.

Le deuxième chapitre traite de l’approche innovante des COALITIONS dans les négociations sur le changement climatique vers des coalitions ascendantes et régionales, en impliquant davantage des acteurs non Etatiques.

Le troisième chapitre se concentre sur la place que peut prendre l’HYDROGÈNE dans la transition énergétique en tant que vecteur énergétique à venir. Il souligne les dynamiques économiques et politiques spécifiques qui caractérisent les écosystèmes de l’hydrogène et met en avant les éventuels goulets d’étranglement qui pourraient entraver son expansion effective, notamment pour les industries dans les années à venir.

Le dernier chapitre porte sur la nécessité de travailler à la transition vers une ECONOMIE BLEUE dans les territoires côtiers du monde, avec un focus particulier sur l’Indo-Pacifique et le Golfe du Bengale. Ce chapitre souligne le fait que l’industrialisation des océans doit être limitée et que l’écosystème côtier et les chaînes de valeur de l’économie bleue doivent être mieux intégrées.

Coordination: Malaurie Le Bail et Joël Ruet

Rédaction: Baudouin Becker, Clarisse Comte, Florian Dommergues et Malaurie Le Bail

Relecture et graphisme: Jacqueline Duan

Lire notre rapport (version anglaise): Final report_climate change and biodiversity_TBT_Nov21

Thème : Overlay par Kaira.
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