Catégorie : Finance Verte

G20/Business 20 : The Bridge Tank prend part à la Conférence de Lancement du B20 Inde

Après le mandat de l’Indonésie en 2022, ce début d’année a vu l’Inde prendre la présidence du G20 pour l’année 2023.

Du 22 au 24 janvier 2023, la ville de Gandhinagar dans le Gujarat, en Inde, a accueilli la conférence de lancement du groupe d’engagement Business 20 (B20) du G20 afin de discuter avec la communauté des affaires de l’économie mondiale et de certains des problèmes les plus pressants auxquels notre monde fait face. La réunion a rassemblé des ministres et des délégués indiens, ainsi que d’influents chefs d’entreprise et décideurs politiques internationaux.

En tant que membre du B20, The Bridge Tank a assisté au sommet à Gandhinagar, représenté par son président Joël Ruet. Outre les sessions publiques au Mahatma Mandir, la réunion de lancement a notamment marqué le lancement des groupes de travail et des groupes d’action du B20, auxquels The Bridge Tank contribuera activement au cours de l’année à venir.

Axant sa participation sur trois grands thèmes : la durabilité, la recherche et l’innovation, et le rapprochement entre l’Afrique et le G20, à l’invitation de la présidence indienne du G20, The Bridge Tank est ainsi membre de la Task force B20 Inde sur l’Énergie, le Changement Climatique et l’Efficacité des Ressources, ainsi que du Conseil d’Action B20 Inde sur l’Intégration Économique Africaine.

Joël Ruet à la Conférence de Lancement du B20
Le ton est donné pour la présidence indienne du G20 en 2023

Organisée par la Confédération de l’Industrie Indienne (CII), en charge du secrétariat du B20 Inde, la session plénière de la réunion de lancement du B20, qui s’est tenue au Mahatma Mandir le 23 janvier, a donné le ton du sommet et de la présidence indienne du G20 en 2023.

La session inaugurale a mis en lumière la vision, les priorités thématiques et les valeurs qui animeront le B20 Inde. M. Chandrajit Banerjee, directeur général de la CII, a rappelé aux participants l’acronyme R.A.I.S.E – Responsible, Accelerated, Innovative, Sustainable and Equitable Businesses (en français: des entreprises Responsables, Accélérées, Innovantes, Durables et Équitables) – qui servira de pierre angulaire au B20 Inde.

"Le thème du B20, qui a été formé sous l'égide de la présidence indienne du G20, est R.A.I.S.E. - pour des entreprises Responsables, Accélérées, Innovantes, Durables et Équitables."
M. Chandrajit Banerjee
Directeur Général, Confédération de l'Industrie Indienne (CII)

Au cours de son discours d’ouverture sur les conditions nécessaires à la réussite du B20 Inde, M. N Chandrasekaran, président du B20 Inde et président de Tata Sons, a souligné l’importance de réduire les inégalités à travers la transformation numérique. Il a également insisté sur certaines des grandes priorités retenues pour le B20 Inde, notamment la durabilité, la transition énergétique, la mobilité, la biodiversité, la gestion de l’eau et les ODD de l’ONU.

"La présidence du B20 est l'occasion pour l'Inde de présenter et de partager des bonnes pratiques, ainsi que de travailler à l'élaboration de recommandations spécifiques pour apporter l'égalité grâce à la transformation numérique."
M. N Chandrasekaran
Président, B20 Inde & Président, Tata Sons
Développement durable et transitions énergétiques :  la Task force B20 Inde sur l’Énergie, le Changement Climatique et l’Efficacité des Ressources

L’importance de la lutte contre le changement climatique et la place des transitions énergétiques et du développement durable dans les priorités du B20 Inde ont été présentées lors de la session plénière par M. Som Parkash, Ministre d’État au commerce et à l’industrie.

Le ministre Parkash a ainsi déclaré que « l’Inde, sous la présidence du G20, doit s’efforcer de donner la priorité à la lutte contre le changement climatique et à la dégradation de l’environnement par des efforts visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre et à promouvoir les énergies propres.« 

Cette priorité, conforme à la devise R.A.I.S.E du B20, a été reprise un jour plus tard, le 24 janvier, lors de la première réunion de la Task force B20 Inde sur l’Énergie, le Changement Climatique et l’Efficacité des Ressources, à laquelle The Bridge Tank a assisté en tant que membre de la task force.

La réunion, présidée par M. T V Narendran, PDG de Tata Steel Ltd et coprésident de la task force, a présenté les priorités et les résultats attendus de cette dernière.

Dans l’espoir d’accélérer les transitions énergétiques, l’efficacité des ressources et les mesures d’adaptation dans les économies du G20, les priorités du groupe de travail ont été décrites comme étant largement alignées sur les priorités du G20 en matière de changement climatique.

L’objectif est donc d’aborder les questions suivantes :

  1. les transitions mondiales nettes zéro;
  2. la sécurité énergétique et l’accès à l’énergie;
  3. les transitions justes;
  4. l’économie circulaire et l’efficacité des ressources;
  5. la finance climat et l’innovation technologique;
  6. l’adaptation et la résilience.
"L'Inde, sous la présidence du G20, doit s'efforcer de donner la priorité à la lutte contre le changement climatique et la dégradation de l'environnement en déployant des efforts pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et promouvoir les énergies propres."
M. Som Parkash
Ministre d'État au commerce et à l'industrie

Les priorités de la task force couvrent de nombreux thèmes, notamment :

  • Le renforcement de la coopération mondiale pour accélérer la transition nette zéro par le biais de coalitions mondiales spécifiques aux différentes industries, et la focalisation des investissements et des financements vers des axes prioritaires;
  • L’amélioration des investissements, du développement et de la commercialisation de technologies d’énergie verte;
  • L’amélioration du financement de la lutte contre le changement climatique grâce à de nouvelles voies de financement pour la transition énergétique, en définissant des mandats clairs en matière d’énergie pour les banques multilatérales de développement et en harmonisant le développement des marchés carbone nationaux ;
  • L’amélioration de l’efficacité des ressources grâce à des cadres réglementaires, des politiques, et des modèles commerciaux et financiers qui encouragent l’économie circulaire ;
  • La mise en œuvre de politiques d’adaptation privilégiant des approches fondées sur les écosystèmes existant afin de développer des infrastructures résilientes, tout en veillant à ce que l’adaptation tienne compte de la dimension de genre et en mobilisant les financements nécessaires.

The Bridge Tank entend mettre son expertise accumulée au fil des ans sur des thèmes de trajectoires énergétiques, de transitions énergétiques, de finance climat, de financement mixte, ainsi que sa contribution de longue date au développement de modèles de développement durable et d’économie circulaire à la disposition de la task force. Cette dernière se réunira à nouveau les 14 et 15 mars 2023.

Rapprocher l’Afrique et le G20 : le Conseil d’Action B20 Inde sur l’Intégration Économique Africaine

Évoquant les efforts déployés par le B20 Inde pour représenter les questions pertinentes pour l’économie mondiale, M. Sanjiv Bajaj, président de la CII et président-directeur général de Bajaj Finserv Ltd, a présenté au public de la session plénière le programme ciblé et le Conseil d’Action sur l’Intégration Économique Africaine, qui espère renforcer les liens entre les économies africaines et le G20.

En tant que défenseur de longue date d’une plus grande intégration du continent africain dans les actions du G20 et désormais membre contributeur du Conseil d’Action B20 Inde sur l’Intégration Économique Africaine, The Bridge Tank salue cette initiative.

Le 24 janvier, dernier jour de la conférence de lancement, The Bridge Tank a ainsi également pris part à la session inaugurale du Conseil d’Action B20 Inde sur l’Intégration Économique Africaine, qui a examiné les objectifs et les priorités du conseil.

La réunion a soulevé les trois principaux résultats attendus pour soutenir l’intégration économique du continent africain :

  1. La formulation d’un programme de Facilités d’assistance technique (FAT) par les membres du G20, afin d’accélérer la mise en œuvre de la ZLECAf par le biais d’une assistance technique et financière aux 54 nations africaines.

  2. Des engagements de la part des États du G20 à conclure des accords commerciaux préférentiels personnalisés avec au moins 20 pays africains (avec un minimum de 100 lignes tarifaires sur les produits ou services à libéraliser dans chacun de ces accords).

  3. Des engagements de la part des États du G20 à lancer chacun un minimum de trois programmes de financement du développement au profit d’au moins cinq pays africains (soit bilatéralement, soit par l’intermédiaire d’institutions multilatérales), sur des thèmes tels que les programmes de parcs industriels, les projets d’infrastructures énergétiques ou de transport, les initiatives en matière de santé, d’éducation et de formation, ou les programmes de financement des micro, petites et moyennes entreprises.

Dans le prolongement de ces résultats espérés, Joel Ruet, Président, The Bridge Tank, a avancé l’idée d’un fonds pour les projets de résilience et d’adaptation au changement climatique émanant du G20 et financé par celui-ci. En outre, le G20 pourrait contribuer à dérisquer les projets provenant de pays et d’entreprises du continent africain.

Dans les mois à venir, The Bridge Tank poursuivra ses efforts au sein de la Task force B20 Inde sur l’Énergie, le Changement Climatique et l’Efficacité des Ressources et du Conseil d’Action B20 Inde sur l’Intégration Économique Africaine.

Davos 2023: Les points-clés à retenir de la semaine de The Bridge Tank au Forum Économique Mondial de Davos

La troisième semaine de 2023 a vu le monde entier se réunir une nouvelle fois pour le Forum économique mondial de Davos. Du 16 au 20 janvier, des dirigeants politiques, économiques et de la société civile du monde entier se sont réunis dans les Alpes suisses pour discuter de l’avenir économique de notre monde.

Cette année, le thème de la « Coopération dans un monde fragmenté » s’est avéré particulièrement intéressant pour The Bridge Tank, qui a pu y partager ses vues et échanger sur l’état de la coopération internationale, notamment en ce qui concerne la coopération Sud-Sud et Sud-Nord.

The Bridge Tank était présent à Davos pendant la réunion annuelle du WEF à Davos, représenté par son président Joël Ruet et les board members Judit Arenas, du Mexique, Pranjal Sharma, de l’Inde, et Raphael Schoentgen, de la Belgique.

Cette présence active sur place a permis à nos board members de discuter de la place du Sud dans la révolution numérique, d’explorer de nouveaux mécanismes financiers de coopération Sud-Nord, d’organiser des événements sur les biens publics mondiaux et de se faire un aperçu des diverses ambitions et trajectoires de certains grands émergents.

Pranjal Sharma (à gauche) à la TCS Reception
Judit Arenas au Déjeuner d'Innovations
Raphael Schoentgen (à droite) à la House of Switzerland
La révolution numérique et le Sud

Intervenant régulier des panles du WEF depuis plusieurs années, notre board member Pranjal Sharma a souligné le rôle des pays du Sud dans la conduite des discussions à Davos, agissant comme une force structurante pour façonner l’avenir. Pranjal Sharma a particulièrement insisté sur le rôle de l’Inde dans le renforcement des économies numériques du Sud et sur les efforts déployés par le pays pour amener la révolution numérique à de nouvelles communautés et de nouvelles langues.

Dans la continuité de cette réflexion sur la révolution numérique, M. Sharma a animé une table ronde sur le thème « Tackling Harm in the Digital Era, » (Lutter contre les préjudices à l’ère numérique), au cours de laquelle il a abordé la question de la sécurité des utilisateurs en ligne et la manière de construire des espaces numériques plus sûrs.

Le panel de haut niveau a réuni la vice-présidente chargée des valeurs et de la transparence de la Commission européenne, la directrice de l’Office of Communications du Royaume-Uni et la vice-première ministre belge pour discuter des cadres réglementaires et des innovations technologiques permettant de lutter contre les contenus dangereux, la violence et les injures en ligne.

La discussion a mis en lumière les défis auxquels sont confrontés les législateurs, M. Sharma leur demandant comment gérer la violence en ligne à grande échelle et comment assurer la protection des communautés, non seulement dans les pays développés mais aussi dans les économies émergentes, alors que des milliards de personnes et de nouvelles communautés accèdent au monde numérique.

Finance bleue : Les fleuves internationaux comme vecteur de la coopération Sud-Nord

Le WEF a également permis de discuter de nouvelles formes de coopération Sud-Nord. L’un de ces mécanismes innovants sur le front de la finance bleue a été abordé lors d’un événement intitulé « Innovative Impact Investing through Blue Peace Bond » (Investissement d’impact innovant grâce aux obligations Blue Peace), organisé par le Fonds d’équipement des Nations Unies (FENU) et la Direction du développement et de la coopération suisse (DDC) à la Maison de la Suisse.

L’événement, auquel Joël Ruet et Raphael Schoentgen ont participé, a présenté le programme de financement Blue Peace (Paix Bleue) et la création des obligations Blue Peace, qui visent à faciliter l’accès au capital pour les organismes de bassins fluviaux et les entités locales et régionales similaires travaillant à une coopération transfrontalière multipartite autour de l’eau. Cet outil innovant de financement des infrastructures et du développement social espère fonctionner comme un dividende de la paix, en faisant de l’eau et des bassins fluviaux transfrontaliers un point d’entrée pour la paix et la coopération.

Comme l’ont souligné les interventions de M. Ruet et de M. Schoentgen, cette coopération Sud-Nord ne doit pas seulement impliquer les institutions financières du Nord, mais doit également intégrer les institutions financières du Sud aux montages financiers et servir d’opportunité pour le Sud de développer et de tirer parti de son propre écosystème financier.

Cette session et l’outil financier basé sur la coopération autour de l’eau qu’elle a présenté ont apporté une contribution précieuse aux recherches menées par The Bridge Tank pour de nouveaux outils à mobiliser dans le cadre d’une pratique élargie de l’hydro-diplomatie, quelques semaines seulement après le lancement de la World Water for Peace Conference.

Edition 2023 des Dejéuners de l’Innovation de Davos, par The Bridge Tank : Renforcer la coopération en matière de biosécurité

Pour conclure la semaine sur le thème de la coopération, Joël Ruet et Judit Arenas ont uni leurs forces le dernier jour du forum pour co-organiser un déjeuner d’échange sur la Promenade de Davos sur le thème de la biosécurité et du bioterrorisme. L’événement était le fruit d’un partenariat entre The Bridge Tank, APCO Worldwide et la société américaine de biotechnologie Illumina. The Bridge Tank organise depuis 2020 des déjeuners de l’innovation à Davos.

La session animée par Joël Ruet et John Defterios, ancien analyste économique et présentateur de CNN, et conseiller d’APCO Worldwide, a mis en évidence la fragilité des cadres nationaux et internationaux de biosécurité et le manque d’infrastructures de biosécurité. Les participants ont ainsi appeler à une plus grande coopération public-privé en la matière.

Cette session en comité restreint a rassemblé 25 spécialistes renommés dans le domaine de la biosécurité et de la cybersécurité, d’universitaires de haut niveau et de dirigeants d’entreprises, tels que John Frank, directeur des affaires publiques d’Illumina, Richard Hatchett, PDG de la Coalition for Epidemic Preparedness Innovations (CEPI), ou Frank-Jürgen Richter, président d’Horasis.

Frank-Jürgen Richter, Président, Horasis, & Joël Ruet
John Defterios

Focus sur les pavillons et les sessions thématiques à Davos

L’activité bouillonnante des différents pavillons nationaux et d’entreprises a donné lieu à des discussions animées et à des événements sur des thèmes d’intérêt pour The Bridge Tank, à savoir les économies émergentes, le développement durable et la structuration des transitions énergétiques.

L’India Lounge a été un point de rencontre important au WEF cette année. Par l’intermédiaire de son président, Joël Ruet, The Bridge Tank a assisté à une table ronde sur les investissements environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) de l’Inde et à un débriefing entre entreprises et gouvernement sur la volonté du monde – et en particulier des États-Unis – de renouer le dialogue avec la Chine. L’une des conclusions de cette session est que l’Inde a tout intérêt à suivre de près la question de la relocalisation éventuelle des investissements étrangers en Chine.⁦

Cette présence à l’India Lounge a également été l’occasion de rencontrer Samir Saran, président du secrétariat du T20, et de discuter de la participation de The Bridge Tank au T20 durant la présidence indienne du G20 en 2023. Les thèmes de la coopération et de la croissance inclusive étant au cœur de la présidence indienne, The Bridge Tank apportera  sa pierre à l’édifice du T20 sur les thèmes de la finance bleue et verte et du rapprochement entre le continent africain et le G20.

Samir Saran & Joel Ruet
Indonésie : vers un avenir zéro émission nette

Après avoir récemment transmis le témoin de la présidence du G20 à l’Inde, l’Indonésie s’est montrée également très active à Davos cette année.

Le pavillon indonésien a ainsi accueilli une session « Indonesia Net Zero Pathway : Opportunity & Challenges, » le 17 janvier, une session portant sur les opportunités et défis auxquels l’Indonésie fait face pour atteindre son objectif zéro émission nette.

Une présentation de Muhammad Yusrizki, président de KADIN Net Zero Hub, Chambre de commerce d’Indonésie, a abordé certains des objectifs et des défis à venir pour la transition verte de l’Indonésie, y compris la façon de financer la transition énergétique et de dé-risquer les investissements dans les sources renouvelables en Indonésie, mais aussi le besoin de politiques et de cadres institutionnels pour accélérer le voyage du pays vers le net-zéro.

M. Yusrizki a particulièrement insisté sur la nécessité de protéger et de régénérer les mangroves, car celles-ci ont un énorme potentiel de stockage du carbone dans un pays qui abrite plus de 20 % des zones de mangrove du monde.

Le ministre indonésien chargé de la coordination des affaires maritimes et des investissements, Luhut Binsar Pandjaitan, a présenté la stratégie et les priorités sectorielles de l’Indonésie pour atteindre le net-zéro d’ici 2060. Cette voie sera fondée sur l’industrialisation et le développement économique, a déclaré M. Pandjaitan, qui a rappelé aux participants que les émissions de CO2 par habitant en Indonésie étaient inférieures à la moyenne mondiale.

L’économie verte de l’Indonésie s’appuiera sur cinq piliers :

  • un secteur de l’électricité décarboné – avec le soutien du Partenariat pour une transition énergétique équitable (JETP), qui vise à ce que les énergies renouvelables représentent 34 % de la production d’électricité en Indonésie d’ici à 2030 ;
  • des transports à faible émission de carbone – grâce au développement des véhicules électriques ;
  • les carburants alternatifs, tels que le biocarburant ;
  • les industries vertes, en développant par exemple une chaîne d’approvisionnement en batteries de véhicules électriques ;
  • et les puits de carbone – par le biais du captage du carbone et du marché des compensations carbone.

L’Indonésie espère faire du secteur des transports un pilier important de cette économie verte. Premier marché automobile de l’ASEAN, l’Indonésie représente 30 % du marché des véhicules à quatre roues de l’ASEAN et 50 % de son marché des véhicules à deux roues. Si le pays dépend encore des importations, l’Indonésie espère devenir un centre de production dans la région, notamment pour les véhicules électriques, pour lesquels l’Indonésie s’efforce de développer sa propre chaîne de valeur.

L’Indonésie vise également à devenir un leader mondial en matière d’atténuation des effets du changement climatique et sur le marché des compensations carbone. La replantation de mangroves et la restauration d’écosystèmes et de terres dégradés devraient figurer parmi les principaux domaines d’action, comme l’ont indiqué  certains intervenants.

Africa House : La ZLECAf et comment débloquer le potentiel du continent africain

Le continent africain a apporté sa propre contribution à la quête de coopération dans un monde fragmenté de cette édition du Forum Économique Mondial. L’Africa House de Davos a accueilli le 18 janvier un panel sur le commerce, intitulé « Deep-dive into the AfCFTA, exploring how far it has been and unlocking the future potential of the continent » (Un état des lieux de la ZLECAf, le chemin parcouru, et comment débloquer le potentiel futur du continent).

Les participants à la table ronde étaient :

  • Wamkele Mene, Secrétaire Général, Secrétariat de la ZLECAf
  • Samaila Zubairu, Président & Directeur Général, Africa Finance Corporation
  • S.E. la princesse Alanoud Bint Hamad Al Thani, Directrice, Qatar Financial Centre.

La Zone de Libre-Échange Continentale Africaine (ZLECAf) englobe 54 pays du continent, 44 États parties ayant déjà ratifié l’accord. Cette zone de libre-échange ne représente toutefois que 2,1 % du commerce mondial et 3 % du PIB de la planète.

Dans son discours d’ouverture du panel, Wamkele Mene a donc souligné que les pays africains ne pourront pas, individuellement, être compétitifs au niveau mondial. M. Mene a ainsi insisté sur la nécessité pour le continent africain de renforcer son intégration afin de développer des économies d’échelle et de surmonter sa dépendance aux exports  de produits de base.

Le panel a encouragé une mise en œuvre accélérée de la ZLECAf, car elle constitue un modèle pour le développement collectif et l’industrialisation de l’Afrique. La pandémie du COVID-19 a joué un rôle important en révélant la nécessité pour l’Afrique d’établir des chaînes d’approvisionnement alternatives. L’Afrique s’étant retrouvée en dernière place pour l’approvisionnement en masques et vaccins, la nécessité pour le continent de devenir autosuffisant s’est révélée plus pressante que jamais.

Prof. Landry Signe & Wamkele Mene

Samaila Zubairu, président-directeur général d’Africa Finance Corporation, a mis en évidence le fait que les chaînes de valeur de produits comme le cacao, les noix de cajou et le coton ne se trouvent pas en Afrique ; la transformation de cette production est effectuée à l’étranger avant d’être réimportée. Il en va de même pour les véhicules électriques, bien que l’Afrique soit une source importante de matériaux stratégiques avec un énorme potentiel d’énergie solaire, a noté M. Zubairu, avant de conclure que l’Afrique souffre d’un déficit d’infrastructure de 100 milliards, ce qui affaiblit sa capacité de croissance.

Si les panélistes ont salué les efforts de l’AfCFTA en matière d’interconnexion des chaînes d’approvisionnement et des réglementations et se sont montrés optimistes quant à la réussite de l’accord – s’inspirant du processus d’intégration européenne entamé à la fin de la Seconde Guerre mondiale et qui a donné naissance à l’actuelle Union européenne – des défis considérables restent à relever pour atteindre un tel niveau d’intégration.

Une limitation notable se trouve dans l’absence d’un protocole sur la liberté de mouvement entre les états membres, comme l’a souligné une question dans l’assistance.

Le futur des chaînes d’approvisionnement et des investissements dans les pays émergents

Une session organisée au pavillon de DP World sur le thème « Débloquer les investissements dans les économies émergentes » a abordé l’importance des chaînes d’approvisionnement dans le monde d’aujourd’hui, notamment à la suite de la pandémie de COVID-19. Les panélistes ont noté que le manque d’investissements dans les régions moins développées du monde créait des perturbations dans les chaînes d’approvisionnement. Une plus grande intégration des chaînes d’approvisionnement et des investissements dans les infrastructures permettraient toutefois de transmettre les bénéfices aux pays émergents.

La diversification des chaînes d’approvisionnement après le COVID pourrait donc profiter à des pays comme les Philippines ou l’Inde, ont indiqué les panélistes, car ils pourraient reprendre une partie du rôle de la Chine dans les chaînes d’approvisionnement. Ces changements ont déjà commencé à redistribuer les rôles dans les chaînes d’approvisionnement internationales. Le souhait de pays comme les États-Unis et le Canada de rapprocher les chaînes d’approvisionnement de leur territoire profiterait par exemple à un pays comme le Mexique.

Le modérateur de la session, Frédéric Sicre, Associé directeur de Tardis Advisors, a ainsi mis en lumière cette conception changeante des marchés émergents, en mentionnant l’acronyme BIMCHIP (Brésil, Inde, Mexique, Chili, Indonésie et Pérou) comme une alternative possible des BRICS.

Les participants ont toutefois également souligné les défis résultant de l’incertitude financière actuelle, compliquant l’accès aux capitaux. Cette incertitude financière réduira le potentiel d’investissement dans les marchés émergents, car les investisseurs donneront la priorité aux investissements moins risqués dans les marchés développés, ont conclu les panélistes.

COP 27 : Une avancée sur les pertes et dommages mais pas de percée sur la finance climat malgré une forte implication de l’Afrique de l’Ouest

La crainte de terminer la COP 27 sans aucune avancée significative planait sur Charm el-Cheikh durant les dernières heures de la Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques.

Mais après un ultime marathon de négociations entre les parties, un accord a finalement été trouvé.

L’accord qui a conclu deux semaines de discussions et de négociations dans la ville côtière égyptienne a permis de faire un grand pas en avant sur la question épineuse des pertes et dommages. Les parties se sont mis d’accord sur l’établissement d’un fonds pour les pertes et dommages qui aidera à soutenir les pays les plus touchés par le changement climatique. Le fonds devrait fournir une assistance financière afin de répondre aux effets catastrophiques de la crise climatique, tels que les sécheresses, les vagues de chaleur, les inondations ou les cyclones.

Les efforts demeurent insuffisants

Bien qu’encourageant comme signal de solidarité internationale en réponse aux catastrophes climatiques, l’accord final n’a pas répondu aux attentes et aux espoirs de nombreux participants à la COP 27. Dans une interview pour TV5 Monde, Hakima El Haite, board member de The Bridge Tank, a exprimé sa déception face au manque d’avancées lors de la COP 27 :

« C’est vrai qu’on a avancé d’un pas en se mettant d’accord sur la création d’un mécanisme qui va encore nécessiter du temps. Plus on atténue le CO2 et plus on diminue les concentrations en CO2, moins on aura besoin de nous adapter et moins on aura besoin d’argent pour réparer les dégâts des dommages et catastrophes naturelles. Il faut donc agir et ce n’est pas aux pays vulnérables d’agir, ce sont les pays émetteurs qui émettent 80% des émissions qui doivent apporter 80% de solutions dans leurs propres pays. »

Nombreux sont ceux qui partagent cet avis, en particulier dans le Sud et en Afrique de l’Ouest, une région confrontée aux effets les plus désastreux du changement climatique et qui s’est présentée à la COP 27, COP africaine, avec des attentes et demandes fortes.

Une présence ouest-africaine proactive à la COP 27

Les représentants des pays d’Afrique de l’Ouest étaient arrivés à la COP 27 avec l’espoir de voir des décisions fortes prises pour soulager le continent de la pression climatique qu’il subit. Avant le début de la COP 27, la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) avait exprimé certains des points qu’elle considérait comme cruciaux pour le succès des négociations sur le changement climatique :

  • Augmenter l’ambition de réduction des émissions de gaz à effet de serre, en particulier pour les plus gros émetteurs.
  • L’article 6 de l’Accord de Paris : la génération de nouvelles opportunités de financement dans la région et les nouveaux mécanismes de marchés carbone
  • Adaptation : passer de la planification à l’opérationnalisation
  • Pertes et dommages : apporter des réponses concrètes aux pertes et dommages existants en Afrique de l’Ouest.
  • Finance climat : atteindre l’objectif de 100 milliards de dollars du Fonds vert pour le climat et mettre en place une facilité financière spécifiquement dédiée aux pays africains pour se concentrer sur leurs besoins et priorités en termes d’adaptation.

Décidées à faire entendre la voix de la sous-région à la COP 27, les institutions d’Afrique de l’Ouest ont uni leurs forces à Sharm el-Sheikh au sein du Pavillon West Africa. Ce pavillon était copiloté par la CEDEAO et la Banque ouest-africaine de développement (BOAD), en partenariat avec l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) et le Comité permanent inter-États de lutte contre la sécheresse dans le Sahel (CILSS).

Selon la CEDEAO, « ce pavillon conjoint témoigne de la volonté des institutions régionales de renforcer leur coopération autour du défi commun que constitue la question des changements climatiques pour une meilleure coordination et efficacité de la réponse collective à apporter au bénéfice des populations de la région. »

Pendant deux semaines, les quatre institutions ouest-africaines ont ainsi contribué à faire avancer le débat public sur l’action climatique et la finance climat.

Des voix importantes pour la gouvernance et la finance climat

La Commission de la CEDEAO a profité de sa présence au Pavillon West Africa pour organiser des side events présentant la Stratégie régionale sur le climat de l’union, notamment une session le 9 novembre sur les mécanismes de coordination pour une meilleure gouvernance climatique régionale. Deux jours plus tard, le 11 novembre, un autre side event aborda les opportunités sectorielles que la stratégie offre pour l’agriculture et l’énergie.

La Banque ouest-africaine de développement (BOAD) a également été très active sur le Pavillon. Le 9 novembre, Serge Ekué, président de la BOAD, a donné un point de presse sur le positionnement climatique de la BOAD. Ce fut l’occasion d’évoquer le Plan de Développement Stratégique Djoliba 2021-2025 de la BOAD, qui consacre 25% des engagements totaux de la banque à la finance climat afin d’accompagner les États membres dans le financement de leurs Contributions Déterminées au niveau National (CDN) et à la réalisation des Objectifs de Développement Durable (ODD). À travers son président, la BOAD a exprimé son souhait d’être un catalyseur de la résilience et de l’adaptation au changement climatique tout en jouant un rôle de facilitateur d’une croissance durable et stable.

Capitalisant sur l’importance de la finance climat lors de la COP 27, la BOAD a organisé plusieurs événements sur le sujet, dont un panel sur « Défis et opportunités de la finance climat en Afrique, » et deux sessions le 14 novembre, « Combler les lacunes des politiques d’adaptation au changement climatique pour faciliter l’accès des pays de l’UEMOA à la finance climat » et « La finance carbone comme levier de développement pour les pays de l’UEMOA, » avec la participation de l’Alliance Ouest-Africaine sur le Marché Carbone et la Finance Climat.

La BOAD a également pris part à des sides events organisés par d’autres institutions à Sharm el Sheikh, dont un par le Fonds vert pour le climat sur la Grande Muraille verte pour le Sahara et le Sahel.

L’importance de la finance climat dans l’agenda de cette année à la COP 27 a également mobilisé The Bridge Tank, qui a co-organisé un side event avec Liberal International sur la dynamique Nord-Sud de la finance climat. Le panel « Towards a balanced, empowered, North-South blended climate finance for mitigation and adaptation » a notamment inclus des acteurs politiques et institutionnels important d’Afrique de l’Ouest et a ajouté une pierre à l’édifice dans la poursuite d’une finance climat plus efficace et équilibrée.

Malgré les appels à prendre des mesures audacieuses, l’accord final de la COP 27 est une conclusion décevante aux deux semaines d’effort et d’investissement des institutions et pays d’Afrique de l’Ouest à Charm el-Cheikh. Le souhait de faire de cette COP 27, COP africaine, une étape importante dans la lutte contre le changement climatique et la mise en place de mécanismes de finance climat durables assurant la préservation du continent n’a pas été réalisé.

COP 27 : De la défiance à la confiance – pour une finance climat Nord-Sud mixte et équilibrée pour l’atténuation et l’adaptation aux changements climatiques

Alors que la COP 27 touche  à sa fin, The Bridge Tank poursuit ses efforts en faveur de la justice climatique à Sharm El Sheikh, en Égypte.

Le 17 novembre 2022, The Bridge Tank et l’Internationale libérale ont uni leurs forces et coorganisé un side event sur la finance climat – “Towards a balanced, empowered, North-South blended climate finance for mitigation and adaptation.” The Bridge Tank était représenté par Dr. Joël Ruet, président, et notre board member Dr Hakima El Haite, présidente de l’Internationale libérale.

The Bridge Tank a mis à profit sa longue expérience sur le thème de la finance climat, ayant contribué à la Task Force « Changement climatique et financement » du T20 au cours des six dernières années.

Parmi les participants au panel figuraient Mme Kadiatou N’Diaye, ancienne Ministre de l’Environnement, des Eaux et Forêts de Guinée, des représentants de la Fondation Brazzaville, des directeurs de la Banque agricole du Niger et le président du parti conservateur égyptien.

Le débat a porté sur l’état actuel de la finance climat et du financement de l’adaptation aux changements climatiques. Alors qu’un doublement de l’effort pour ce dernier a été inclus dans le Pacte de Glasgow pour le climat, portant le financement de l’adaptation d’environ 20 milliards de dollars à 40 milliards de dollars, de nombreux défis subsistent. Certains pays développés ne tiennent notamment pas leurs engagements financiers.

La présidente du Fonds bleu pour le Bassin du Congo a ainsi quitté la COP 27 pour dénoncer ce soutien financier manquant. En 2021, le président américain Joe Biden avait promis 50 millions de dollars au Fonds d’adaptation mais cette contribution ne s’est jamais concrétisée. Cette année, Joe Biden a augmenté l’engagement des États-Unis, promettant cette fois-ci 100 millions de dollars. L’exemple du Bassin du Congo est toutefois emblématique de l’écart entre les promesses institutionnelles et la réalité du terrain.

Aujourd’hui, les 82 milliards de dollars de finance climat officiellement mobilisés pour le Sud sont constitués à 60% de prêts privés. Bien que confronté aux effets les plus graves de la crise climatique actuelle, le continent africain ne reçoit que 5% de ces fonds.

Il ne s’agit donc là « ni d’une forme d’obligation ni de solidarité » a déclaré Hakima el Haite puisque les transferts promis ne sont pas contraignants et que les prêts ont un prix. Le consensus politique dans les Etats du Sud est de déplorer les fonds manquant, ce qui est d’autant plus alarmant si l’on considère les prévisions du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) selon lesquelles il ne resterait que 8 ans avant que la situation ne devienne critique.

Partant de ce constat, le panel a discuté des moyens concrets d’adapter les outils financiers afin de rendre la finance climat plus efficace et plus équilibrée. Les difficultés d’accréditation aux Fonds vert pour le climat (GCF) et Fonds d’adaptation (FA) ont notamment été évoquées, la mobilisation des fonds nécessaires ayant été comparée à un « parcours du combattant ».

Bien qu’elle soit faisable, la mobilisation de sommes dans les dizaines de millions de dollars est ralentie par de longues procédures administratives. Le défi est encore plus grand pour les projets de grande envergure dont les besoins financiers se chiffrent en centaines de millions USD.

Le panel s’est donc penché sur deux questions majeures : développer des sources de financement innovantes et des canaux de décaissement efficients.

La piste des partages des rentes a notamment été évoquée. Celle-ci nécessiterait un futur cadre de réglementation au niveau de l’État pour les contrats privés établissant des accords de partage des bénéfices permettant aux fonds privés et publics d’être versés dans un fonds public commun dédié à des projets concrets. Cette procédure est par exemple déjà utilisée par les sociétés pétrolières. Bien qu’agissant uniquement comme mécanisme parallèle, les crédits carbone pourraient également inclure un reversement direct aux bénéficiaires sociaux.

Les discussions sur les financements alternatifs semblent avoir abandonné l’idée d’une taxation du Nord depuis la COP21 et la COP 22. La solidarité n’est donc pas un terme approprié pour décrire les processus financiers actuels. Avec 80% de la production pétrolière africaine exploitée par des sociétés étrangères, la promesse de financement climatique de 100 milliards de dollars devrait être définie comme une dette du Nord envers le Sud. Mais la finance climat actuelle à base de prêts a un effet inverse, créant une dette supplémentaire du Sud envers le Nord.

D’autres idées proposées se construisent autour d’un système de gouvernance renouvelé. Les problèmes de bancabilité, de transparence, et de compétence associés aux pays du Sud reflète le manque de confiance du Nord envers le Sud. Alors que les défis à la cogestion et au cofinancement se trouvent aussi en partie dans une mauvaise gestion des ressources et des richesses africaines, entravant ainsi la capacité du continent à s’auto-financer pour l’adaptation et l’atténuation, de nouveaux mécanismes doivent être développés pour transformer cette défiance Nord-Sud en confiance mutuelle.

« 

La mise en place d’incubateurs développant des projets structurants à grande échelle pourrait être un moyen d’y parvenir. Travailler sur la cogestion et la co-gouvernance est donc une perspective encourageante, car celle-ci est déjà bien établie dans d’autres cadres, par exemple les business angels ou les fonds d’investissement.

Un autre point clé abordé lors de ce panel implique l’idée d’inverser les conditionnalités afin que l’Afrique puisse elle-même imposer des conditionnalités. Celles-ci pourraient par exemple inclure l’obligation pour les bailleurs d’être présents sur le terrain et ainsi favoriser l’émergence de bureaux d’études locaux et de sociétés de développement locales. L’un des enjeux principaux est donc que les Etats et les bailleurs internationaux soutiennent l’émergence de sociétés multinationales africaines et sous-régionales.

Les problèmes de ressources humaines et de capacités administratives dans le Sud doivent également être reliés à la complexité des procédures internationales. Des signes encourageants existent néanmoins, comme par exemples le programme de micro financements du Fonds pour l’environnement mondial (FEM) et ses procédures administratives assouplies.

Enfin, les questions de financement innovant « bottom-up » ont constitué un autre point de discussion du panel. Pour s’assurer que les actifs complexes soient garantis par des actifs plus simples, un fonds panafricain de sécurité et dérisquage serait nécessaire.

La question des garanties foncières doit également être étudiée, afin de développer un système qui viserait, par exemple, à ce que les projets soient financés à 95% par des subventions et à 5% d’apports locaux ou garantis par des banques privées. Il reste toutefois à savoir si ces dernières seraient acceptées par les agences bilatérales.

Néanmoins, les banques commerciales sont prêtes à aller de l’avant sur de tels projets au vu de l’urgence à agir, comme le montre l’exemple du Niger. Chaque année, le Niger perd 100 000 ha à cause de la désertification, rendant le besoin de financement d’autant plus pressant.

The Bridge Tank poursuit son engagement sur l’hydrogène lors de la COP 27 à travers un panel de haut niveau sur les Hubs d’Hydrogène Vert en Afrique

L’engagement continu de The Bridge Tank sur les questions d’hydrogène l’a placé à l’avant-garde du débat public sur le sujet. Au fil des ans, ce savoir accumulé a mené à un certain nombre de publications sur l’hydrogène (notre rapport et notre policy brief), et a permis à The Bridge Tank d’être le seul think tank invité au lancement du Conseil de l’Hydrogène à Davos, en 2017.

Cette activité et expertise sur l’hydrogène ont une nouvelle fois été mises à profit lors de cette deuxième semaine de la COP 27 en Égypte.

The Bridge Tank, représenté par Dr. Joel Ruet, président, et Dr. Hakima el Haite, board member, a participé à un panel de haut niveau coorganisé par l’Alliance Solaire Internationale (ASI) et l’Internationale libérale sur le thème « Énergie, Hydrogène Vert en Afrique; Perspectives de Solutions » à Sharm el Sheikh, le 15 novembre 2022.

Cette réunion a rassemblé d’éminents dirigeants du monde politique afin d’établir des stratégies permettant au continent africain d’exploiter durablement ses ressources existantes et de répondre à sa demande énergétique croissante, tout en suivant une voie durable vers un avenir net zéro et en réalisant les Objectifs de Développement Durable. Cette demande énergétique est une composante importante du développement économique du continent et offre un moyen de sortir un grand nombre de ses citoyens de la pauvreté.

Les participants à ce panel de haut niveau comprenaient des représentants de diverses organisations gouvernementales, des acteurs du secteur privé, des personnalités politiques et des membres de la presse française et américaine. Parmi ceux-ci figuraient le PDG du Namibia Investment Promotion and Development Board, conseiller du Président de la Namibie, un représentant du Ministre de l’Énergie de la Mauritanie, un représentant de l’Agence Nationale pour les Énergies Renouvelables du Sénégal, et le Vice-Président de la Commission Énergie du Parlement du Portugal.

Parmi les autres participants figuraient le secrétaire général du Congrès International des Jeunes du Nucléaire (IYNC), le Directeur Général d’Energies 2050, ainsi que plusieurs membres de l’Internationale libérale et des représentants d’investisseurs.

Les discussions se sont appuyées sur une présentation de l’Alliance Solaire internationale, portant sur une étude sur le développement possible de hubs d’hydrogène vert en Afrique d’ici 2030-2035. Financée par la Banque Européenne d’Investissement et soutenue par l’Internationale Libérale, cette étude fut menée par l’ISA, une organisation d’environ 120 nations lancée en 2015 par Narendra Modi, Premier ministre de l’Inde, et François Hollande, Ancien Président de la France.

L’étude propose une approche innovante à la production d’hydrogène vert et aux perspectives d’exportation d’hydrogène pour les pays africains, en définissant la création d’un marché local comme une condition préalable nécessaire à une stratégie d’exportation stable à long terme. Ce marché local de l’hydrogène s’appuierait sur une demande industrielle locale émanant de secteurs « hard to abate » (l’industrie sidérurgique, la production d’ammoniac, l’énergie, ou l’exploitation minière), pour lesquels la décarbonisation a une valeur intrinsèque.

L’hydrogène vert serait produit par électrolyse de l’eau en utilisant l’énergie solaire. L’eau étant une denrée rare dans la région, la stratégie prévoit d’utiliser de l’eau de mer désalinisée. Les sites de production seraient donc situés près de la mer et créeraient des écosystèmes d’hydrogène avec des sites industriels locaux.

L’énergie nécessaire à la désalinisation serait couverte par l’hydrogène vert produit, constituant ainsi une méthode de production efficace en termes de coûts et d’énergie. Il serait également possible de désaliniser des quantités d’eau supérieures à celles nécessaires pour la production d’hydrogène. Cette eau pourrait alors être utilisée pour l’irrigation ou être directement incorporée dans les systèmes d’approvisionnement d’eau potable, ce qui atténuerait le stress hydrique sur le continent africain.

Ce plan n’est pas une simple abstraction mais présente des opportunités concrètes et éprouvées, puisque 14 usines de ce type sont actuellement déjà développées par HyDeal en Espagne et au Portugal.

L’exportation d’hydrogène vers l’Europe ne serait donc un facteur d’intérêt qu’à un stade ultérieur, après la mise en place d’un écosystème de l’hydrogène résilient et efficace au niveau local.

Alors que de nombreuses stratégies et études nationales se concentrent sur le potentiel de l’Afrique en tant que producteur et exportateur d’hydrogène vert vers l’Europe, cette étude fournit le chaînon manquant à la mise en place d’une telle production. Elle propose un moyen de sécuriser et de stabiliser une production locale par la création d’un marché local. Le potentiel de l’hydrogène serait donc d’abord exploité pour la consommation domestique et l’utilisation industrielle dans les pays africains avant d’être utilisé pour les exportations dans un second temps.

En outre, cette approche permettrait de créer des écosystèmes d’hydrogène efficaces et stables, reposant sur une meilleure acceptation par la population locale et les acteurs industriels. Les programmes nationaux d’exportation d’hydrogène vert bénéficieraient ainsi d’une stabilité accrue et d’une autonomie stratégique qui les libérerait de la dépendance au marché international, aux variations de prix ou aux incertitudes liées aux technologies d’électrolyseurs.

Pour les importateurs européens, cette stratégie assurerait également une couverture économique et une plus grande efficacité dans la mise à l’échelle de la production d’hydrogène.

L’étude offre une évaluation détaillée et méthodologiquement comparable de ces hubs d’hydrogène vert en Afrique. Bien que l’étude ait été menée principalement en Égypte, en Namibie et en Mauritanie, les conclusions de l’étude peuvent être reproduites et étendues à d’autres pays du continent.

 

Une première semaine riche en évènements pour notre board member Hakima El Haite à la COP 27 de Charm el Cheikh

La première semaine de la COP 27 à Charm el Cheikh a rassemblé des acteurs du monde entier dans la ville côtière égyptienne pour échanger sur les urgences liées à la crise climatique. L’une de ces expertes participant aux discussions et à la recherche de solutions concrètes pour lutter contre le changement climatique à Charm el Cheikh est Hakima El Haite, présidente de l’Internationale libérale et board member de The Bridge Tank.

Par sa présence en première ligne à la COP 27, Hakima El Haite a non seulement souligné le danger de mettre l’action climatique au second plan en cette période d’incertitude géopolitique et économique, mais également a pris une position ferme en faveur de la justice climatique.

Lors d’un événement organisé par le New York Times « On the Verge of Progress: Where Will COP 27 Take Us? » avec Nicola Sturgeon, Première ministre d’Écosse, et Laurence Tubiana, ambassadrice française chargée des négociations sur le changement climatique pour la COP 21 et fondatrice de l’IDDRI, Hakima El Haite a souligné l’urgence d’agir pour le climat et d’atteindre l’objectif zéro émission nette. Elle s’est notamment exprimée sur l’augmentation des subventions mondiales pour les combustibles fossiles et le rebond des émissions de CO2 dans le monde. La nécessité d’un financement accru pour atteindre l’engagement de 100 milliards de dollars des nations les plus riches, l’objectif de 40 milliards de dollars consacrés au financement de l’adaptation, et l’importance de verdir le secteur financier ont également été abordés lors de cet événement.

La transition vers des sources d’énergie plus propres et le potentiel offert par l’hydrogène vert étaient également à l’ordre du jour de cette première semaine de la COP 27. Hakima El Haite a ainsi participé à l’événement de lancement de l’étude « Africa Extraordinary Green Hydrogen Potential » avec la Banque Européenne d’Investissement (BEI), l’International Solar Alliance, Cités et Gouvernements Locaux Unis d’Afrique et le Gouvernement de la République de Mauritanie. Le rapport « combine une analyse des opportunités d’investissement avec une feuille de route de solutions techniques, économiques, environnementales et financières pour débloquer le développement commercial » de l’hydrogène vert en Afrique, selon le vice-président de la BEI, Ambroise Fayolle.

L’engagement de notre board member en faveur de la justice climatique s’est une fois encore manifesté, mettant l’accent sur la nécessité de s’attaquer à la crise environnementale dans les pays et les régions qui ont été touchés de manière disproportionnée par le changement climatique ou qui sont le moins préparer à affronter ses effets.

Les efforts continus de Dr. El Haite en soutien au continent africain ont également été au cœur de ses interventions. Le continent, qui abrite 17 % de la population mondiale et qui est responsable de moins de 4 % des émissions mondiales de CO2, est confronté aux effets les plus sévères de la crise climatique.

À travers sa participation à la publication du «Rapport sur les menaces écologiques 2022» de l’Institut pour l’économie et la paix, Hakima El Haite a appelé la communauté internationale à fournir des efforts concertés pour faire face efficacement à la crise climatique, à une plus grande solidarité et à des actions concrètes de la part des pays développés pour soutenir les pays en voie de développement. Elle a notamment insisté sur l’urgence d’investir massivement dans l’adaptation et l’atténuation en Afrique. Selon le «Rapport sur les menaces écologiques 2022», les deux tiers des pays définis comme des « hotspots » confrontés à une menace écologique catastrophique et à l’insécurité alimentaire se trouvent en Afrique subsaharienne.

Enfin, Hakima El Haite a profité de sa présence à la COP 27 pour défendre un autre aspect clé de la justice climatique, à savoir le rôle et la voix des femmes dans la lutte contre le changement climatique. La crise climatique affectant davantage les femmes que les hommes, travailler pour inclure et promouvoir la place des femmes a été une cause importante des efforts d’Hakima El Haite à Charm el Cheikh.

“From COP 26 Glasgow Commitments to COP 27 Egypt Opportunities: The MENA perspective Confirmation”: avec nos Board Members Hakima el Haite et Stephane Gompertz

A l’occasion de la première édition de la Semaine du Climat de la région MENA de la CCNUCC, du 28 au 31 mars, organisée par le gouvernement des Emirats Arabes Unis, Liberal International, dont The Bridge Tank est membre, a organisé le 29 mars un side event virtuel nommé : “From COP 26 Glasgow Commitments to COP 27 Egypt Opportunities: The MENA perspective Confirmation”.

L’objectif de cet événement est d’aborder les défis et les opportunités découlant de l’engagement partagé qui a été convenu lors de la COP 26 à Glasgow, tout en envisageant la COP 27 en Egypte comme une opportunité d’accroître les ambitions. Modérée par la Présidente de l’Internationale Libérale, la championne des Nations Unies pour le climat et membre de notre Board, Hakima El Haite a posé une série de questions à chacun des intervenants.

Parmi eux, notre Board Member, Stéphane Gompertz, était présent en sa qualité d’ancien ambassadeur de France dans les pays africains et d’envoyé spécial pour la COP 21. Il a d’abord été invité à donner son point de vue sur les perspectives de la COP 27.

Sa vision de la prochaine Conférence des Parties reflète les difficultés à augmenter l’ambition climatique et à maintenir les efforts dans un contexte de tensions (COVID-19, guerre entre l’Ukraine et la Russie et guerre au Yémen). Les différentes crises et les guerres actuelles changent les agendas des États et les dépenses publiques. L’argent est davantage dépensé dans les guerres que pour l’action climatique. Les ambitions politiques ne sont pas et ne seront pas aussi élevées que lors des COP 21 et 22. La COP 27, qui aura lieu à Sharm El-Sheikh en Égypte, aura la difficile mission de pousser les efforts des Parties à :

  • Aider à poursuivre les gouvernements et l’opinion publique à se tourner vers l’avenir.
  • Pousser à la recherche de solutions.
  • Continuer à promouvoir les bonnes pratiques dans le domaine de l’adaptation.

Stéphane Gompertz a ensuite expliqué ce qu’il fallait faire pour maintenir les 1,5°C. Il a déclaré qu’il fallait regarder vers l’avenir. Les Etats agissent à court et à long terme. L’énergie est un bon exemple. À court terme, les pays utiliseront davantage de combustibles fossiles. A long terme, nous verrons les effets positifs des politiques énergétiques. Par exemple, la France s’engage dans le nucléaire, sans quoi elle ne pourrait atteindre ses objectifs climatiques. Cependant, la question du nucléaire est à nouveau débattue en France dans ce contexte électoral et de guerre entre l’Ukraine et la Russie. Mais il est important de mesurer les risques dans le temps : vivre avec des températures supérieures à 2-3°C ou vivre avec un mode énergétique faible émetteur en CO2.

Mme Susana Rivero Baughman, Conseillère aux affaires étrangères et à la coopération auprès du Secrétaire de l’Action pour le Climat du Gouvernement de Catalogne, a présenté les actions de l’Internationale Libérale au Comité pour la Justice Climatique, qui a récemment adopté un document d’orientation intitulé « Perspectives libérales sur la justice climatique ». Mme Baughman a souligné le manque d’actions entre le changement climatique et les droits de l’homme et c’est ce que l’International Libérale souhaite faire en ayant notamment développé un laboratoire politique et en renforçant sa présence dans les COP et les forums internationaux. Elle a enfin souligné que la COP 27 offrira de nombreuses opportunités pour l’Afrique.

M. Sveinung Rotevatn, ancien ministre du climat et de l’environnement en Norvège, a développé une évaluation des réalisations de la COP 26. Pour M. Rotevatn, la COP 26 a été un succès pour 3 raisons :

  • Le Rule Book de l’Accord de Paris a été terminé. Il constitue un cadre commun entre les Parties.
  • Augmenter l’ambition. Les grands pays émetteurs augmentent leurs ambitions, la plupart des pays augmentent leurs ambitions en matière de CDNs, les Etats-Unis sont de retour dans l’Accord de Paris et nous maintenons l’objectif des 1,5°C.
  • Un engagement suffisant pour augmenter le financement : le monde en développement peut avoir confiance dans les mécanismes de financement. Les pays industriels promettent de doubler leur financement pour le climat. Des engagements ont été pris et ont été bien accueillis par la plupart des pays en développement.

Il a ensuite expliqué qu’après deux années de pandémie mondiale, nous n’avons pas perdu de vue l’aspect à long terme des crises climatiques. Il a ensuite souligné que la Norvège est l’un des principaux financeurs et que le pays va doubler ses efforts en matière de finance climat, notamment pour la préservation de la forêt tropicale et l’atténuation et l’adaptation. Il a enfin déclaré que la taxe sur la pollution est un outil nécessaire pour une transition équitable et soutenir la transition climatique au niveau national. Au niveau mondial, la finance climatique est un outil nécessaire.

Mme Rania Al-Mashat, ministre égyptienne de la coopération internationale, a expliqué en trois messages quels seront les objectifs et les opportunités de la COP 27 :

  • La COP 27 sera impartiale, même si cette COP est organisée en Afrique.
  • L’adaptation et la résilience seront au centre des débats et constituent l’un des principaux résultats de la COP 26.
  • Accroitre l’engagement à l’action.

Mme Al-Mashat a mis l’accent sur les résultats de Glasgow, en posant des questions ouvertes auxquelles il faudra répondre lors de la COP 27 : le rôle du secteur privé doit accroitre « Nous passons de milliards à trillions ». Il est également important de réfléchir à la façon dont nous pouvons rendre opérationnel ce qui a été promis. Comment dérisquer les investissements verts ? Comment pouvons-nous créer des opportunités pour la blended finance? Les projets financés ne sont pas assez opérationnels. Comment pouvons-nous tirer parti des pays qui ont réussi et les reproduire ?

Rapport spécial – au-delà de la COP26 & la COP15: finance, coalitions, hydrogène et économie bleue

Dans le cadre des négociations internationales sur le climat et la biodiversité (COP26 et COP15), The Bridge Tank a développé des analyses sur les sujets prioritaires mondiaux, dont ces conférences internationales sont considérées comme étant parmi les plus urgentes.

Ce rapport vise à contribuer à la discussion mondiale et diplomatique sur les défis des dérèglements climatiques et de la biodiversité. Grâce à une revue de littérature académique et scientifique approfondie, nous avons développé ce rapport de manière méthodique, prospectiviste, tout en mettant en avant des solutions autour du 4 chapitres :
Les deux premiers chapitres dégagent des positions et des éléments structurants et globaux aux questions liées à l’adaptation, la finance et la gouvernance tout en forçant l’action à différentes échelles. Les deux seconds chapitres développent des théories scientifiques, industrielles et techniques sur des sujets opérationnels.

Le premier chapitre aborde les mécanismes de la FINANCE D’ADAPTATION avec un focus spécifique sur la blended finance comme outil efficace pour financer les économies émergentes. Nos analyses nous permettent d’identifier différents outils pour le passage à l’échelle de l’action climatique.

Le deuxième chapitre traite de l’approche innovante des COALITIONS dans les négociations sur le changement climatique vers des coalitions ascendantes et régionales, en impliquant davantage des acteurs non Etatiques.

Le troisième chapitre se concentre sur la place que peut prendre l’HYDROGÈNE dans la transition énergétique en tant que vecteur énergétique à venir. Il souligne les dynamiques économiques et politiques spécifiques qui caractérisent les écosystèmes de l’hydrogène et met en avant les éventuels goulets d’étranglement qui pourraient entraver son expansion effective, notamment pour les industries dans les années à venir.

Le dernier chapitre porte sur la nécessité de travailler à la transition vers une ECONOMIE BLEUE dans les territoires côtiers du monde, avec un focus particulier sur l’Indo-Pacifique et le Golfe du Bengale. Ce chapitre souligne le fait que l’industrialisation des océans doit être limitée et que l’écosystème côtier et les chaînes de valeur de l’économie bleue doivent être mieux intégrées.

Coordination: Malaurie Le Bail et Joël Ruet

Rédaction: Baudouin Becker, Clarisse Comte, Florian Dommergues et Malaurie Le Bail

Relecture et graphisme: Jacqueline Duan

Lire notre rapport (version anglaise): Final report_climate change and biodiversity_TBT_Nov21

Side Event COP 26 – La déclaration pour le climat de l’Internationale Libérale

Le 8 novembre 2021, The Bridge Tank, membre observateur de l’Internationale libérale, a participé à une table ronde en ligne en marge de la COP26, organisée par le parti ADLE et l’Internationale libérale. Des décideurs politiques libéraux et des représentants d’organisations partenaires se sont réunis pour partager leurs points de vue et échanger des informations sur la Conférence des Nations Unies sur le changement climatique en cours. L’événement était présidé par Timmy Dooley, co-président en exercice du parti ADLE, et Hakima El Haité, présidente de l’Internationale libérale.

Les participants ont discuté du rôle des libéraux lorsqu’il s’agit d’influencer l’agenda de la durabilité dans les années à venir, avec un regard particulier sur la première semaine de négociations et un œil sur la deuxième et l’ultime série de négociations. En outre, ils ont également souligné l’importance de la voix libérale, y compris celle des jeunes générations, lorsqu’il s’agit de mieux reconstruire après la pandémie et de créer des emplois et de la croissance, ainsi que pour le respect de l’État de droit dans le monde entier.

À la fin de la table ronde, les participants ont adopté un engagement appelant les États à revoir à la hausse leurs ambitions en matière de climat. Dans cet engagement, les participants ont appelé à une coopération internationale plus forte afin d’augmenter les engagements climatiques et leur mise en œuvre. Ils ont également appelé les États à soumettre des CDN plus ambitieuses et ont insisté pour qu’un soutien technique et financier plus important soit accordé aux États en développement afin d’améliorer leur capacité à prendre des mesures en faveur du climat.

« La protection de la biodiversité mondiale est également essentielle pour lutter contre la dégradation de l’environnement et le changement climatique. Notre planète est actuellement confrontée à sa sixième extinction massive en raison de l’activité humaine, et elle perturbe les écosystèmes du monde entier, menace notre production alimentaire et augmente les risques de pandémies. Nous devons dès maintenant prendre des mesures audacieuses et rapides pour changer cela, et donc appeler les États à inclure la protection de la biodiversité au cœur de leurs plans d’action pour le climat.

Le temps des discussions est maintenant révolu, la seule option qui reste est l’action. »

Lisez l’engagement des libéraux sur la page de l’Internationale libérale.

The Bridge Tank participe à l’édition 2021 du Summit of Minds

L’édition 2021 du forum Summit of Minds s’est tenue à Chamonix, du 17 au 19 septembre. Ce sommet a pour objectif de discuter des questions macroéconomiques et de réfléchir à un monde où le bien-être du capital naturel est essentiel (la nature en tant qu’actif productif). Dans un contexte où la crise climatique devient une préoccupation de plus en plus centrale, initiant de nombreuses discussions de haut niveau, le Summit of Minds a réuni des personnalités politiques, économiques, scientifiques, culturelles et du monde des affaires du monde entier, dont le président arménien Armen Sarkissian, pour débattre de ces sujets clés.

Joël Ruet, Président de The Bridge Tank, est intervenu sur le panel : Transition énergétique (2) – Comment investir ? consacré à aux tendances actuelles de la transition vers des émissions nettes de carbone zéro, ses opportunités et ses risques pour les entreprises. Animé par Nik Gowing, directeur associé de Thinking the Unthinkable, Royaume-Uni, le débat s’est articulé autour de trois questions essentielles : 

  1. Où va la « Smart Money »?
  2. L’engouement actuel pour l’ESG est-il durable ?
  3. Quels sont les actifs qui courent le risque de s’échouer ?

Au cours de son intervention, Joël Ruet a développé l’idée d’une absence de classes d’actifs clairs pour le financement de la transition énergétique, en soulignant les divers facteurs de risques impliqués par les incertitues inhérents à celle-ci, de la variance de rentabilité au manque de cohésion de certaines transitions nationales, en passant par la non-stabilisation des écosystèmes de l’hydrogène dans le monde. Joël Ruet a également souligné l’importance de différencier les mégatendances des méga-ambitions, affirmant qu’il n’existe pas d’énergie unique qui pourrait à elle seule résoudre les problèmes climatiques actuels.

Parmi les autres panélistes figuraient Martin Fraenkel, vice-président de S&P Global (Royaume-Uni), Eoin Murray, responsable des investissements de Federated Hermes International (Royaume-Uni), Franklin Servan-Shreiber, cofondateur et président de Transmutex (Suisse), ainsi que Mafalda Duarte, PDG de Climate Investment Funds (États-Unis). 

Notre board member, Pranjal Sharma, a également participé à cet évènement, en intervenant lors des panels: ‘AI & Democracy – Do We Have Anything to Fear?’ et ‘Tech – How Far will Innovation Go?’

Au cours du forum, Joël Ruet a également échangé avec Lord Adair Turner, président de l’Energy Transitions Commission, Royaume-Uni, sur la façon dont la COP26 pourrait transformer les systèmes de négociation pour les futures COP, en incitant les secteurs financiers publics à agir contre le changement climatique aux niveaux régional, national et international.

Regarder les interventions sur notre chaine de YouTube : 

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