Catégorie : Événements et rapports

Hydrodiplomatie: La ministre Kumbaro Furxhi partage l’expérience de l’Albanie avec le Parc National de la Vjosa

2 semaines après la déclaration historique du gouvernement albanais de faire de la rivière Vjosa un parc national, The Bridge Tank et Initiatives pour l’Avenir des Grands Fleuves ont eu l’honneur d’accueillir Mirela Kumbaro Furxhi, Ministre du Tourisme et de l’Environnement de la République d’Albanie, lors de notre side event sur l’hydro-diplomatie organisé dans le cadre de la Conférence des Nations Unies sur l’Eau 2023, le 23 mars. Retrouvez la vidéo de l’intervention de Madame la ministre dans son intégralité en bas de page.

Ce fut l’occasion pour les deux organisations, représentées par leurs présidents respectifs Joël Ruet, économiste à l’Institut de l’innovation interdisciplinaire du CNRS et Erik Orsenna, membre de l’Académie française, de recueillir des informations sur la rivière Vjosa – le premier parc national de rivière sauvage en Europe.

La session intitulée « Vers une hydro-diplomatie inclusive, préventive et positive » (Towards an inclusive, pre-emptive, and positive hydro-diplomacy) avait pour objectif d’étendre la discussion et la pratique de l’hydro-diplomatie à un public plus large et à y inclure une plus grande diversité de parties prenantes. Dans ce contexte d’une hydro-diplomatie élargie et renouvelée, l’expérience unique de l’Albanie avec la rivière Vjosa est un cas qui mérite une attention toute particulière. En présentant la ministre Kumbaro Furxhi au public du side event, Joël Ruet a partagé une expérience personnelle vécue en septembre 2022 liée au contexte climatique en Albanie, lorsqu’en l’espace de 3 semaines, il avait constaté un changement radical de la météo, passant de la sécheresse à des pluies torrentielles.

Avant de donner la parole à la ministre Kumbaro Furxhi, Erik Orsenna a évoqué son propre engagement de longue date en faveur de l’avenir des grands fleuves, qu’il considère non pas comme une matière première, comme l’eau, mais comme des êtres vivants et des personnages dont l’histoire peut être racontée.

L’approche albanaise

Après avoir remercié le panel de lui permettre de s’exprimer en français, une langue qu’elle affectionne, Madame la ministre a commencé par présenter la combinaison peu commune qui constitue son portefeuille ministériel, alliant le tourisme et l’environnement. Bien que cette alliance puisse paraître hostile, elle est en réalité le résultat d’une volonté du gouvernement albanais de vouloir éviter cette hostilité et de trouver un équilibre entre les deux secteurs qui constituent deux priorités pour l’Albanie : le développement du tourisme, un tourisme responsable et durable, et la protection de l’environnement.

L’Albanie, bien qu’étant un pays de petite taille, est très riche en reliefs, montagnes, forêts et rivières avec un littoral le long de la mer Adriatique s’étendant entre le Monténégro et la Grèce. Le rôle de rivières est tout particulier pour l’Albanie, avec 100% de la production électrique provenant des centrales hydroélectriques. Cette dépendance des centrales hydroélectriques rend le pays également dépendant des caprices de la météo, comme l’a souligné Madame la ministre. Bien que l’Albanie ne soit pas un grand pollueur, le pays est victime du changement climatique, alternant entre longues périodes de sécheresse et du risque d’inondations quand les pluies y sont trop violentes.

La Vjosa – un trésor à préserver

Sa richesse en ressources hydriques fait de l’Albanie le deuxième pays le plus riche d’Europe en matière de ressources hydriques par habitant. Parmi ces richesses se trouve la dernière rivière sauvage d’Europe : la Vjosa. Le fait que la Vjosa soit la dernière rivière sauvage d’Europe soulève toutefois de nombreuses questions a noté Madame la ministre, en particulier les raisons derrière cette disparition des rivières dans leur état sauvage à travers l’Europe. Une telle réflexion permettrait d’expliquer l’engouement et la pression internationale depuis bientôt 10 ans afin de sauver la dernière rivière sauvage d’Europe.

Selon la Ministre Kumbaro Furxhi, il s’agit là d’une question de maturité et d’émancipation de la société civile, des ONG environnementales, des communautés locales, et des politiciens. Cette maturation a résulté en 2021 à la décision du gouvernement albanais de protéger la dernière rivière sauvage d’Europe.

La Vjosa prend sa source dans le massif montagneux du Pinde en Grèce. Son cours parcourt d’abord la Grèce sur 70 kilomètres avant de traverser la frontière et de poursuivre sur 200 kilomètre à travers l’Albanie, avant de se jeter dans la mer adriatique. La Vjosa dispose de trois tributaires dans le sud de l’Albanie – une région qui constitue un laboratoire naturel vivant avec un riche écosystème. Ce n’est pas seulement un laboratoire de la faune et de la flore « mais également de l’âme humaine », des albanais qui habitent cette région depuis des siècles et qui font partie de cette biodiversité, a insisté la ministre.

De cette perspective est née l’idée d’allier le développement durable et un tourisme responsable qui « ne serait pas que de la mer et du sable » mais plutôt une découverte de la nature, de la richesse environnante, visant à la sauvegarder en faisant profiter les communautés et l’économie locale. Cette approche consiste donc également à développer d’autres formes de tourisme telles que « l’écotourisme, le tourisme d’aventure, les randonnées de montagne, et l’agrotourisme, » un phénomène en croissance en Albanie permettant à des agriculteurs et producteurs de transformer des produits locaux en offre touristique.

Pour permettre cela, l’Albanie a déjà étendu les aires protégées de 17% à 21,3% du territoire et s’est engagé lors du sommet de Montréal, lors de la COP15 Biodiversité en 2022 à atteindre 30% d’ici 2030. Selon Madame la ministre, il s’agit là d’un engagement courageux et couteux, qui ne mènera pas à un profit immédiat mais qui s’engage sur une vision plus mature sur le long terme, préparant les décennies et siècles à venir.

La récente proclamation de la rivière Vjosa en tant que parc national a constitué la première étape de ce projet, réalisé en partenariat avec des ONG et experts internationaux, l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) et Patagonia, une société américaine. La deuxième étape a déjà commencé, puisque les négociations avec le gouvernement grec visent à étendre le parc au-delà de la frontière et à combiner Aóos, la partie grecque de la rivière, et Vjosa, la partie albanaise, afin de créer conjointement le premier parc transfrontalier. La prochaine étape consistera à élaborer un plan de gestion commun.

En conclusion, la ministre Kumbaro Furxhi a adressé une invitation à se rendre en Albanie pour visiter la rivière, car le gouvernement, en coopération avec l’UNESCO, a commencé les préparatifs pour le processus d’inscription de la rivière Vjosa sur la liste du patrimoine mondial naturel de l’UNESCO.

Le side event “Towards an inclusive, pre-emptive, and positive hydro-diplomacy” a été coorganisé par The Bridge Tank et Initiatives pour l’Avenir des Grands Fleuves, en partenariat avec le Partenariat Français pour l’Eau, le Geneva Water Hub, IHE Delft, le Réseau International des Organismes de Bassin, la Chair Technology for Change, & APCO Worldwide, qui a accueilli l’événement.

La vidéo de l’intervention de Mirela Kumbaro Furxhi dans son intégralité:

Conférence des Nations Unies sur l’Eau : L’hydro-diplomatie à l’honneur d’un side event organisé par The Bridge Tank & l’IAGF

Le 23 mars, deuxième jour de la Conférence des Nations unies sur l’eau 2023 à New York, The Bridge Tank et Initiatives pour l’avenir des grands fleuves (IAGF) ont coorganisé un side event officiel sur l’hydro-diplomatie intitulé « Towards an inclusive, pre-emptive, and positive hydro-diplomacy » (Vers une hydro-diplomatie inclusive, préventive et positive). Les organisations partenaires du side event incluaient notamment le Partenariat Français pour l’Eau, le Geneva Water Hub, IHE Delft, le Réseau International des Organismes de Bassin (RIOB), la Chaire Technology for Change de l’École Polytechnique, et APCO Worldwide, qui a accueilli la session.

La session animée par Joel RUET, Président, The Bridge Tank, et économiste à l’Institut interdisciplinaire de l’innovation i3t de l’École polytechnique a rassemblé un panel de décideurs politiques, de chercheurs et d’experts de renom comprenant :

  • Mirela KUMBARO FURXHI, Ministre du tourisme et de l’environnement, République d’Albanie
  • Erik ORSENNA, Président, Initiative pour l’Avenir des Grands Fleuves (IAGF), Membre de l’Académie française
  • Christian BRETHAUT, Directeur scientifique, Geneva Water Hub (GWH), Observatoire mondial pour l’eau et de la paix (OMEP)
  • Marie-Laure VERCAMBRE, Directrice générale, Partenariat français pour l’eau
  • Alyssa OFFUTT, Chercheuse, Institut IHE Delft pour l’éducation relative à l’eau
  • Clémence AUBERT, Responsable du département Pilotage stratégique et Missions d’Intérêt Général, CNR (Compagnie Nationale du Rhône)
  • Suvi SOJAMO, Chercheuse, Institut finlandais pour l’environnement, et Conseillère principale, Water Cooperation and Peace – Finnish Water Way
 

Le panel s’est attaqué au sujet de l’hydro-diplomatie, s’appuyant sur l’engagement de longue date de The Bridge Tank sur cette question, un engagement qui avait déjà permis l’organisation d’un side event sur l’hydro-diplomatie en partenariat avec l’IAGF en mars 2022 lors du Forum mondial de l’eau à Dakar. Le 6 décembre 2022, The Bridge Tank avait ensuite convié un panel de haut niveau sur l’hydro-diplomatie à Paris, en marge du Sommet de l’ONU-Eau sur les eaux souterraines 2022 coordonné par l’UNESCO.

Ce side event, intitulé « Towards an inclusive, pre-emptive, and positive hydro-diplomacy » a exploré la diversité des initiatives, des outils, des mécanismes institutionnels et des conceptions de l’hydro-diplomatie qui sont développés à travers le monde et qui pourraient être mobilisés au sein d’une pratique élargie et renouvelée de l’hydro-diplomatie. Les exemples de la rivière Vjosa en Albanie et du Rhône en France, présentés respectivement par Madame la Ministre Kumbaro Furxhi et Clémence Aubert, ont fourni deux approches complémentaires de la gestion durable et multisectorielle des ressources en eau et des programmes de renaturation, l’une à travers un Parc National de Rivière Sauvage – le premier du genre en Europe – l’autre à travers les efforts de renaturation déployés par une entreprise.

La session visait à élargir la conversation et la pratique de l’hydro-diplomatie au-delà de la seule activité des diplomates, afin de la rendre plus inclusive. Les discussions ont donc porté sur la manière de relier la diplomatie officielle et la diplomatie parallèle, en intégrant la communauté scientifique et les praticiens de l’eau dans la diplomatie officielle, un principe mis en avant et promu par la Finlande dans son approche et sa pratique de l’hydro-diplomatie au fil des ans. En outre, les différentes contributions ont souligné le rôle central de la Convention sur l’eau en tant que fondement partagé et langage commun sur lequel construire de nouveaux cadres et accords de coopération dans le domaine de l’eau, comme l’a noté Alyssa Offutt de l’IHE Delft Institute for Water Education. Le développement des données, de la coopération et des outils représentent des facteurs contribuant à l’établissement d’une paix durable, comme l’illustre le travail du Geneva Water Hub.

L’industrie des services de l’eau est loin d’être exclue de ce processus ; elle a accompli une transformation environnementale notable, comme le montre le Partenariat français pour l’eau, qui constituait l’épine dorsale de la société civile de « l’équipe France » lors de la conférence.

En clôture de la session, Hamed SEMEGA, ancien haut-commissaire de l’Organisation de mise en valeur du fleuve Sénégal (OMVS), a annoncé le lancement de la Water for Peace Africa Foundation en partenariat avec The Bridge Tank, l’IAGF et les organismes de bassins fluviaux d’Afrique de l’Ouest. La fondation aura pour but de promouvoir une coopération entre tous les acteurs de la région et d’encourager le partage d’informations, de données et des bonnes pratiques afin de promouvoir la paix.

La vidéo de la session

Conférence des Nations Unies sur l’Eau : The Bridge Tank et l’IAGF organisent un side event sur la préservation du Massif du Fouta Djallon

La préservation du Massif du Fouta Djallon en Guinée, château d’eau de l’Afrique de l’Ouest abritant les sources des grands fleuves de la région, a réuni The Bridge Tank, Initiatives pour l’Avenir des Grands Fleuves (IAGF), et l’Organisation pour la mise en valeur du fleuve Sénégal (OMVS), qui ont organisé ensemble un side event officiel de la Conférence des Nations Unies sur l’eau 2023, le vendredi 24 mars, avec le soutien de la France et de la Guinée.

Ce massif forestier est plus que jamais en danger – menacé par les actions combinées des populations locales laissées pour compte par le mal-développement, d’un bétail nécessitant des pratiques plus résilientes, et des effets du changement climatique exigeant une adaptation agraire et sylvicole à portée de main. La présence de hauts dignitaires français et guinéens, dont Bérangère Couillard, secrétaire d’État à l’écologie de la République française, et la directrice de cabinet d’Aly Seydouba Soumah, ministre de l’énergie, de hydraulique et des hydrocarbures, République de Guinée, ainsi que de hauts responsables d’organismes de bassin d’Afrique de l’Ouest, tels que Soufiana Dabo, coordinateur national de la cellule OMVS en Guinée et Abderahim Bireme Hamid, secrétaire exécutif de l’Autorité du bassin du Niger, et des acteurs du développement actifs sur le terrain ont fait de cette conférence une occasion unique de tirer la sonnette d’alarme et d’appeler à une action concertée pour la préservation du Massif du Fouta Djallon.

Erik Orsenna & Bérangère Couillard

Bérangère Couillard, secrétaire d’État à l’écologie, France, a ouvert la session en soulignant l’importance de protéger le Fouta Djallon et les sources des grands fleuves d’Afrique de l’Ouest, et a rappelé à l’auditoire la place toute particulière de la France dans le développement de la gestion intégrée des ressources en eau.

Erik Orsenna, président de l’IAGF (Initiatives pour l’avenir des grands fleuves), a lancé un vibrant appel à l’action pour préserver ces écosystèmes forestiers qui fournissent en eau une région où vivent 300 millions d’habitants. Il a notamment souligné le rôle crucial des organisations de bassins fluviaux pour préserver la paix et développer la coopération transfrontalière, alors que la région est confrontée à un stress hydrique croissant.

Joel Ruet & Soufiana Dabo
Lionel Goujon
Abderahim Bireme Hamid

Représentant un organisme de bassin qui a contribué au développement et à la coopération en Afrique de l’Ouest, Soufiana Dabo, coordinateur national de la cellule OMVS en Guinée, a présenté le contexte spécifique du Fouta Djallon et les risques pesant sur ses sources, de la déforestation à l’ensablement des cours d’eau, en passant par des pratiques agricoles obsolètes.

Lionel Goujon, responsable de la division Eau et Assainissement de l’Agence Française de Développement a présenté les initiatives existantes et les actions déjà menées sur le terrain, notamment en partenariat avec les Organismes de Bassin de la région.

Joël Ruet, Président, The Bridge Tank, a ensuite dévoilé une feuille de route de solutions pour sauvegarder le Fouta Djallon, incluant notamment la nécessité d’impliquer les jeunes entrepreneurs technologiques locaux, de former les populations locales, et de mobiliser la finance verte pour étendre les actions sur le terrain. Le secrétaire exécutif de l’Autorité du bassin du Niger, M. Abderahim Bireme Hamid, a également souligné l’importance de mobiliser les populations locales avec leurs connaissances et solutions basées sur la nature.

Ce side event organisé dans l’enceinte du siège des Nations Unies était placé sous le haut patronage de la Guinée et de la France, et soutenu par l’Agence Française de Développement (AFD), le Partenariat Français pour l’Eau, le Réseau International des Organismes de Bassin (RIOB), le Geneva Water Hub et la Chaire Technology for Change de l’École Polytechnique.

G20/Business 20: Deuxième réunion de la Task Force B20 Inde sur l’Énergie, le Changement Climatique et l’Efficacité des Ressources

La présence de The Bridge Tank à New Delhi, en Inde, dans le cadre du CII Partnership Summit 2023 du 13 au 15 mars, a permis à Joël Ruet, Président, The Bridge Tank, de participer à la deuxième réunion de la Task Force B20 Inde sur l’Énergie, le Changement Climatique et l’Efficacité des Ressources (B20 India Task Force on Energy, Climate Change & Resource Efficiency). En tant que membre du groupe de travail, The Bridge Tank avait participé à sa première réunion lors de la Conférence de Lancement du groupe d’engagement Business 20 (B20) du G20, le 24 janvier 2023, à Gandhinagar, en Inde.

La deuxième réunion de la task force, qui s’est tenue le 15 mars, a soulevé trois questions essentielles : (1) l’accélération des transitions ‘zéro émission nette’, (2) une plus grande contribution globale de l’énergie verte, y compris de l’hydrogène et de l’ammoniac verts, et (3) un meilleur accès au financement pour ces transitions. Conformément à l’un des objectifs de la présidence indienne du G20, le groupe de travail a souligné l’importance d’inclure les pays en développement dans ces développements.

L’accent a notamment été mis sur le fait que, bien que des normes mondiales en matière d’ESR, des normes non financières ainsi qu’une impulsion technologique par le biais d’un soutien public soient nécessaires, certains pays bénéficient d’avantages en termes de coûts d’investissement que d’autres n’ont pas. Par conséquent, plus encore que le soutien en ressources humaines ou l’aide au transfert de technologie, il est nécessaire d’instaurer des conditions de concurrence équitables sur le plan financier afin d’inclure les pays en développement, comme l’ont souligné certains membres de la task force, dont The Bridge Tank. Tout en recommandant que les banques multilatérales de développement et les fonds privés prennent ce problème au sérieux, une partie du débat a été consacrée à l’idée de concentrer l’argent public sur la réduction des risques et, selon The Bridge Tank, d’impliquer les écosystèmes financiers locaux, nationaux et régionaux dans ces projets ainsi dérisqués.

De plus, si l’on va au-delà des solutions uniquement adaptées aux pays du G20 – comme la présidence indienne du G20 souhaite que celui-ci prenne en compte les problèmes de l’Afrique par exemple – un débat s’ouvre alors sur l’inégalité des capacités en matière de collecte et traitement de données à travers le monde, qui s’ajoute à l’inégalité des coûts du capital. Il s’agit là d’une ligne de contribution que nous continuerons à intégrer dans le groupe de travail d’ici à sa troisième réunion en avril et à sa réunion finale en juin.

Les discussions et le feedback entre la première et la deuxième réunion de la task force ont soulevé de nombreuses autres questions, notamment l’établissement de normes mondiales pour l’hydrogène, l’évaluation du cycle de vie et du champ d’application des produits recyclables, l’établissement de dispositions pour les transactions nationales et internationales sur le carbone et la facilitation de l’accès au financement et à la technologie. En outre, il est primordial d’inclure et de reconnaître le rôle que les micro, petites et moyennes entreprises ont à jouer. Comme l’ont fait remarquer certains membres de la task force, des résultats et des actions clairs sont nécessaires, car le coût de l’inaction en matière d’adaptation au changement climatique serait désastreux, notamment pour les régions côtières.

La réunion a été convoquée par quelques-uns des principaux dirigeants de l’industrie indienne :

  • M. Sajjan Jindal, Président directeur général, Groupe JSW – président de la task force
  • M. Vineet Mittal, Président, Groupe Avaada – vice-président de la task force
  • M. T V Narendran, Directeur général, Tata Steel – vice-président de la task force
  • M. Christian Cahn von Seelen, Membre du comité exécutif de Volskwagen – vice-président de la task force
  • M. Jean-Pierre Clamadieu, Président du conseil d’administration, ENGIE – vice-président de la task force (représenté par son chef de cabinet)

G20-Business20-CII Partnership Summit 2023: The Bridge Tank participe à un panel sur les chaînes d’approvisionnement durables

En ce dernier jour du CII Partnership Summit 2023 à New Delhi, en Inde, Joël Ruet, Président, The Bridge Tank, a participé à une session sur le thème « Building Resource Efficient & Resilient Green Supply Chains » (Comment créer des chaînes d’approvisionnement vertes, résilientes et efficaces en termes de ressources).

La 28e édition du sommet organisé par la Confédération de l’industrie indienne (CII) du 13 au 15 mars 2023 et consacré aux questions de commerce international, d’économie, de compétitivité, de durabilité et de technologie a été placée sous le thème “Partnerships for Responsible, Accelerated, Innovative, Sustainable, and Equitable Businesses” (Partenariats pour des entreprises responsables, dynamiques, innovantes, durables et équitables).

Ce sommet intervient alors que la CII assure le secrétariat du B20 (Business 20) durant la présidence indienne du G20 en 2023. The Bridge Tank, représenté par son président Joël Ruet, a été invité par la CII à participer aux débats à New Delhi.

Le 15 mars, Joël Ruet a ainsi participé aux côtés du Dr Martin Keller, Directeur de Laboratoire et Alliance President, National Renewable Energy Laboratory (NREL, Laboratoire national sur les énergies renouvelables), et de M. Ashwani Kumar, PDG du groupe Suzlon, à une table ronde animée par M. Christian Cahn von Seelen, membre du conseil d’administration et directeur exécutif de Volkswagen Group Sales India. Cette session s’est penchée sur la question des chaînes d’approvisionnement et le défi de rendre ces dernières plus vertes, résilientes, et efficientes en termes de ressources.

Dr Martin Keller
Christian Cahn von Seelen
Ashwani Kumar

Au cours des échanges, Joël Ruet a fait remarquer que les chaînes d’approvisionnement d’un « monde stabilisé » avaient besoin d’être optimisées. Toutefois, les temps d’incertitude et d’instabilité actuels ont révélé un réel besoin de diversifier les chaînes d’approvisionnement et de rechercher de nouvelles options avec différents pays, secteurs et technologies.

Cet état des lieux a été partagé par M. Martin Keller, qui a souligné la nécessité de créer des synergies mondiales pour diversifier les chaînes d’approvisionnement, en particulier en ce qui concerne la disponibilité des matières premières, les capacités de production, l’adoption d’énergies propres, l’économie circulaire et les compétences vertes.

M. Cahn von Seelen et M. Kumar ont quant à eux insisté sur le rôle des énergies renouvelables dans ces chaînes d’approvisionnement résilientes. M. Cahn von Seelen a notamment mentionné l’importance actuelle de développer des chaînes d’approvisionnement en énergie renouvelable pour remplacer le pétrole. L’exemple offert par l’Europe, qui a entièrement modifié son mix énergétique en l’espace d’un an à la suite de l’attaque de la Russie contre l’Ukraine, a montré que des changements radicaux étaient possibles.

M. Kumar a ajouté à cela qu’il ne s’agissait pas seulement de s’intéresser à la part de la consommation d’énergie qui est verte, mais aussi au degré de verdissement du kilowattheure généré. Un tel processus doit commencer dès le stade de la recherche et du développement, afin de maximiser les rendements et d’apporter une contribution essentielle aux chaînes d’approvisionnement vertes.

Hydro-diplomatie : Rapport détaillé du Panel de Haut Niveau sur l’hydro-diplomatie de The Bridge Tank

Deux mois après son panel de haut niveau sur l’hydrodiplomatie, qui s’est tenu à Paris, le 6 décembre 2022, The Bridge Tank revient sur les discussions et les idées captivantes partagées par les participants à la conférence. Ce sont ces mêmes idées et ces précieuses contributions que nous souhaitons mettre en avant lors de la Conférence des Nations Unies sur l’eau à New York du 22 au 24 mars 2023, où la proposition de side event sur l’hydrodiplomatie portée par The Bridge Tank, en partenariat avec l’IAGF, vient d’être intégrée au programme officiel.

Dans le prolongement des grandes conclusions du panel et suite au lancement de la World Water for Peace Conference, The Bridge Tank est heureux de publier un rapport détaillé des échanges à travers un rapport verbatim de chacune des sessions de la conférence.

Session Introductive

Cette session d’ouverture a permis de planter le décor de la journée, en donnant la parole aux hôtes et organisateurs de la conférence, notamment Irina Bokova et Erik Orsenna, sous le haut patronage desquels la journée s’est tenue.

Cette session introductive a dressé un bilan du système international et onusien existant sur les questions de l’eau. Elle a également présenté les initiatives d’hydrodiplomatie existantes et les expériences de co-gestion intégrée et non-conflictuelle de l’eau, qui contribuent à une pratique renouvelée et élargie de l’hydrodiplomatie.

Moderateur: Joël RUET, Président, The Bridge Tank, Institut interdisciplinaire pour l’innovation, Ecole Polytechnique

  • Irina BOKOVA, Coprésidente de la Commission mondiale sur les missions scientifiques pour la durabilité du Conseil international de la science (CISS), ancienne directrice générale de l’UNESCO et Board Member, The Bridge Tank
  • Erik ORSENNA, Président de l’Initiative pour l’avenir des grands fleuves (IAGF) et membre de l’Académie française
  • Hamed SEMEGA, Board Member, The Bridge Tank, et ancien Haut-Commissaire de l’Organisation pour la mise en valeur du fleuve Sénégal (OMVS)

Le compte rendu verbatim de la session: (en anglais)

 

Session 1 : Témoignages de politiques progressistes de gestion de l’eau

La première session thématique de la journée a donné la parole à des décideurs politiques du monde entier, leur offrant la possibilité de partager et de discuter de leurs expériences dans la gestion des ressources hydriques. Ceci a permis de donner un aperçu des pratiques existantes et d’offrir de nouvelles idées pour des politiques de l’eau plus progressistes et une approche renouvelée de l’hydro-diplomatie.

Modérateur: Stéphane GOMPERTZ, Board Member, The Bridge Tank, ancien ambassadeur pour la présidence française de la COP21

  • Hakima EL HAITE, Board Member, The Bridge Tank, ancienne Championne du Climat auprès des Nations unies, ancienne Ministre de l’Environnement, Maroc (par Zoom)
  • Runa KHAN, Fondatrice et directrice exécutive de l’ONG Friendship, Bangladesh (par Zoom)
  • Brice LALONDE, ancien sous-secrétaire général de l’Organisation des Nations unies, ancien Ministre de l’Environnement, France
  • Sidi TOURE, Ministre des ressources animales et halieutiques, Côte d’Ivoire (allocution préenregistrée)
  • Diaka SIDIBE, Ministre de l’enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de l’innovation, Guinée (allocution préenregistrée)

Le compte rendu verbatim de la session: (en anglais)

Brice Lalonde
Runa Khan (par Zoom)
Hakima El Haite (par Zoom)

Session 2: Eau & Développement

Cette seconde session sur l’eau et le développement s’est tournée vers les acteurs de l’aide internationale et du développement. Leurs expériences concrètes et leurs connaissances du terrain ont donné lieu à un dialogue dynamique autour des initiatives de développement existantes et des défis rencontrés dans le cadre de leurs activités liées à l’eau.

Modératrice:  Marie-Laure VERCAMBRE, Directrice Générale, Partenariat Français pour l’Eau

  • Annukka LIPPONEN, Spécialiste en chef de la gestion des ressources hydriques, Ministère de l’agriculture et des forêts, Finlande
  • Claus SORENSEN, ancien directeur général du service d’aide humanitaire et de protection civile de la Commission européenne (ECHO) (par Zoom)
  • Mats KARLSSON, ancien vice-président de la Banque Mondiale et ancien secrétaire d’État au développement, Ministère des affaires étrangères, Suède
  • Lars Andreas LUNDE, Chef de la section nature et climat, Agence norvégienne de coopération pour le développement (NORAD) (par Zoom)
  • Pascal DELISLE, Responsable des questions économiques, de développement, d’environnement et du numérique, Service européen pour l’action extérieure (SEAE), Genève (par Zoom)
  • Lionel GOUJON, Responsable de la division Eau & Assainissement, Agence française de développement (AFD)
  • Eric KUINDERSMA, Senior Policy Advisor Water Governance, Waterschap Rivierenland, Pays-Bas

Le compte rendu verbatim de la session: (en anglais)

Marie-Laure Vercambre
Lionel Goujon
Mats Karlsson
Annukka Lipponen
Lars Andreas Lunde (par Zoom)
Claus Sorensen (par Zoom)
Pascal Delisle (par Zoom)

Session 3 : Des outils innovants pour une hydro-diplomatie revisitée

Ce dernier panel a examiné la diversité des outils au service de l’hydro-diplomatie, qu’ils soient économiques, technologiques, sociaux, juridiques ou politiques. En débattant de la définition de l’hydro-diplomatie et de ce qui peut y être inclus pour élargir sa pratique, la session a abordé les moyens innovants d’impliquer la multitude de secteurs, d’acteurs, de ressources et de territoires nécessaires au développement durable et à la co-gestion de l’eau.

Moderateur: Christian BRETHAUT, Directeur Scientifique, Geneva Water Hub (GWH), Observatoire mondiale pour l’eau et la paix (OMEP)

  • Zulfiqar BHUTTA, Directeur fondateur, Institute for Global Health and Development and the Centre of Excellence in Women and Child Health, Aga Khan University, Karachi, Pakistan (par Zoom)
  • Susanne SCHMEIER, Professeure associée en droit et diplomatie de l’eau, Institute for Water Education (IHE), Delft
  • Eric TARDIEU, Directeur général, Office International de l’Eau (OIEau)
  • Suriya TURAYEVA, Professeure de « Protection de l’environnement et utilisation rationnelle des ressources naturelles, » The University of World Economy and Diplomacy of Uzbekistan, Tashkent, Ouzbékistan (par Zoom)
  • Arnab DAS, Directeur and Fondateur, Centre de recherche maritime (Maritime Research Center, MRC), Pune, Inde
  • Mara TIGNINO, Spécialiste juridique en chef, Geneva Water Hub (par Zoom)

Le compte rendu verbatim de la session: (en anglais)

Zulfiqar Bhutta (par Zoom)
Arnab Das
Mara Tignino, Suriya Turayeva, & Zulfiqar Bhutta
Joel Ruet & Arnab Das
Sophie Gardette & Susanne Schmeier
Le panel de la session

G20/Business 20 : The Bridge Tank prend part à la Conférence de Lancement du B20 Inde

Après le mandat de l’Indonésie en 2022, ce début d’année a vu l’Inde prendre la présidence du G20 pour l’année 2023.

Du 22 au 24 janvier 2023, la ville de Gandhinagar dans le Gujarat, en Inde, a accueilli la conférence de lancement du groupe d’engagement Business 20 (B20) du G20 afin de discuter avec la communauté des affaires de l’économie mondiale et de certains des problèmes les plus pressants auxquels notre monde fait face. La réunion a rassemblé des ministres et des délégués indiens, ainsi que d’influents chefs d’entreprise et décideurs politiques internationaux.

En tant que membre du B20, The Bridge Tank a assisté au sommet à Gandhinagar, représenté par son président Joël Ruet. Outre les sessions publiques au Mahatma Mandir, la réunion de lancement a notamment marqué le lancement des groupes de travail et des groupes d’action du B20, auxquels The Bridge Tank contribuera activement au cours de l’année à venir.

Axant sa participation sur trois grands thèmes : la durabilité, la recherche et l’innovation, et le rapprochement entre l’Afrique et le G20, à l’invitation de la présidence indienne du G20, The Bridge Tank est ainsi membre de la Task force B20 Inde sur l’Énergie, le Changement Climatique et l’Efficacité des Ressources, ainsi que du Conseil d’Action B20 Inde sur l’Intégration Économique Africaine.

Joël Ruet à la Conférence de Lancement du B20
Le ton est donné pour la présidence indienne du G20 en 2023

Organisée par la Confédération de l’Industrie Indienne (CII), en charge du secrétariat du B20 Inde, la session plénière de la réunion de lancement du B20, qui s’est tenue au Mahatma Mandir le 23 janvier, a donné le ton du sommet et de la présidence indienne du G20 en 2023.

La session inaugurale a mis en lumière la vision, les priorités thématiques et les valeurs qui animeront le B20 Inde. M. Chandrajit Banerjee, directeur général de la CII, a rappelé aux participants l’acronyme R.A.I.S.E – Responsible, Accelerated, Innovative, Sustainable and Equitable Businesses (en français: des entreprises Responsables, Accélérées, Innovantes, Durables et Équitables) – qui servira de pierre angulaire au B20 Inde.

"Le thème du B20, qui a été formé sous l'égide de la présidence indienne du G20, est R.A.I.S.E. - pour des entreprises Responsables, Accélérées, Innovantes, Durables et Équitables."
M. Chandrajit Banerjee
Directeur Général, Confédération de l'Industrie Indienne (CII)

Au cours de son discours d’ouverture sur les conditions nécessaires à la réussite du B20 Inde, M. N Chandrasekaran, président du B20 Inde et président de Tata Sons, a souligné l’importance de réduire les inégalités à travers la transformation numérique. Il a également insisté sur certaines des grandes priorités retenues pour le B20 Inde, notamment la durabilité, la transition énergétique, la mobilité, la biodiversité, la gestion de l’eau et les ODD de l’ONU.

"La présidence du B20 est l'occasion pour l'Inde de présenter et de partager des bonnes pratiques, ainsi que de travailler à l'élaboration de recommandations spécifiques pour apporter l'égalité grâce à la transformation numérique."
M. N Chandrasekaran
Président, B20 Inde & Président, Tata Sons
Développement durable et transitions énergétiques :  la Task force B20 Inde sur l’Énergie, le Changement Climatique et l’Efficacité des Ressources

L’importance de la lutte contre le changement climatique et la place des transitions énergétiques et du développement durable dans les priorités du B20 Inde ont été présentées lors de la session plénière par M. Som Parkash, Ministre d’État au commerce et à l’industrie.

Le ministre Parkash a ainsi déclaré que « l’Inde, sous la présidence du G20, doit s’efforcer de donner la priorité à la lutte contre le changement climatique et à la dégradation de l’environnement par des efforts visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre et à promouvoir les énergies propres.« 

Cette priorité, conforme à la devise R.A.I.S.E du B20, a été reprise un jour plus tard, le 24 janvier, lors de la première réunion de la Task force B20 Inde sur l’Énergie, le Changement Climatique et l’Efficacité des Ressources, à laquelle The Bridge Tank a assisté en tant que membre de la task force.

La réunion, présidée par M. T V Narendran, PDG de Tata Steel Ltd et coprésident de la task force, a présenté les priorités et les résultats attendus de cette dernière.

Dans l’espoir d’accélérer les transitions énergétiques, l’efficacité des ressources et les mesures d’adaptation dans les économies du G20, les priorités du groupe de travail ont été décrites comme étant largement alignées sur les priorités du G20 en matière de changement climatique.

L’objectif est donc d’aborder les questions suivantes :

  1. les transitions mondiales nettes zéro;
  2. la sécurité énergétique et l’accès à l’énergie;
  3. les transitions justes;
  4. l’économie circulaire et l’efficacité des ressources;
  5. la finance climat et l’innovation technologique;
  6. l’adaptation et la résilience.
"L'Inde, sous la présidence du G20, doit s'efforcer de donner la priorité à la lutte contre le changement climatique et la dégradation de l'environnement en déployant des efforts pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et promouvoir les énergies propres."
M. Som Parkash
Ministre d'État au commerce et à l'industrie

Les priorités de la task force couvrent de nombreux thèmes, notamment :

  • Le renforcement de la coopération mondiale pour accélérer la transition nette zéro par le biais de coalitions mondiales spécifiques aux différentes industries, et la focalisation des investissements et des financements vers des axes prioritaires;
  • L’amélioration des investissements, du développement et de la commercialisation de technologies d’énergie verte;
  • L’amélioration du financement de la lutte contre le changement climatique grâce à de nouvelles voies de financement pour la transition énergétique, en définissant des mandats clairs en matière d’énergie pour les banques multilatérales de développement et en harmonisant le développement des marchés carbone nationaux ;
  • L’amélioration de l’efficacité des ressources grâce à des cadres réglementaires, des politiques, et des modèles commerciaux et financiers qui encouragent l’économie circulaire ;
  • La mise en œuvre de politiques d’adaptation privilégiant des approches fondées sur les écosystèmes existant afin de développer des infrastructures résilientes, tout en veillant à ce que l’adaptation tienne compte de la dimension de genre et en mobilisant les financements nécessaires.

The Bridge Tank entend mettre son expertise accumulée au fil des ans sur des thèmes de trajectoires énergétiques, de transitions énergétiques, de finance climat, de financement mixte, ainsi que sa contribution de longue date au développement de modèles de développement durable et d’économie circulaire à la disposition de la task force. Cette dernière se réunira à nouveau les 14 et 15 mars 2023.

Rapprocher l’Afrique et le G20 : le Conseil d’Action B20 Inde sur l’Intégration Économique Africaine

Évoquant les efforts déployés par le B20 Inde pour représenter les questions pertinentes pour l’économie mondiale, M. Sanjiv Bajaj, président de la CII et président-directeur général de Bajaj Finserv Ltd, a présenté au public de la session plénière le programme ciblé et le Conseil d’Action sur l’Intégration Économique Africaine, qui espère renforcer les liens entre les économies africaines et le G20.

En tant que défenseur de longue date d’une plus grande intégration du continent africain dans les actions du G20 et désormais membre contributeur du Conseil d’Action B20 Inde sur l’Intégration Économique Africaine, The Bridge Tank salue cette initiative.

Le 24 janvier, dernier jour de la conférence de lancement, The Bridge Tank a ainsi également pris part à la session inaugurale du Conseil d’Action B20 Inde sur l’Intégration Économique Africaine, qui a examiné les objectifs et les priorités du conseil.

La réunion a soulevé les trois principaux résultats attendus pour soutenir l’intégration économique du continent africain :

  1. La formulation d’un programme de Facilités d’assistance technique (FAT) par les membres du G20, afin d’accélérer la mise en œuvre de la ZLECAf par le biais d’une assistance technique et financière aux 54 nations africaines.

  2. Des engagements de la part des États du G20 à conclure des accords commerciaux préférentiels personnalisés avec au moins 20 pays africains (avec un minimum de 100 lignes tarifaires sur les produits ou services à libéraliser dans chacun de ces accords).

  3. Des engagements de la part des États du G20 à lancer chacun un minimum de trois programmes de financement du développement au profit d’au moins cinq pays africains (soit bilatéralement, soit par l’intermédiaire d’institutions multilatérales), sur des thèmes tels que les programmes de parcs industriels, les projets d’infrastructures énergétiques ou de transport, les initiatives en matière de santé, d’éducation et de formation, ou les programmes de financement des micro, petites et moyennes entreprises.

Dans le prolongement de ces résultats espérés, Joel Ruet, Président, The Bridge Tank, a avancé l’idée d’un fonds pour les projets de résilience et d’adaptation au changement climatique émanant du G20 et financé par celui-ci. En outre, le G20 pourrait contribuer à dérisquer les projets provenant de pays et d’entreprises du continent africain.

Dans les mois à venir, The Bridge Tank poursuivra ses efforts au sein de la Task force B20 Inde sur l’Énergie, le Changement Climatique et l’Efficacité des Ressources et du Conseil d’Action B20 Inde sur l’Intégration Économique Africaine.

Le Déjeuner de l’Innovation de The Bridge Tank à Davos : Encourager la coopération en matière de biosécurité

Le dernier jour du Forum économique mondial de Davos, et pour la troisième édition consécutive, The Bridge Tank a organisé son désormais traditionnel « Déjeuner de l’innovation » sur la Promenade de Davos. Cette édition 2023 a notamment été organisée avec l’appui de  notre Board member Judit Arenas, APCO Worldwide, et en partenariat avec Illumina, société de biotechnologie basée à San Diego aux États-Unis, pour échanger sur la biosécurité et la prévention du bioterrorisme.

Parmi les participants à cette table ronde figuraient des spécialistes, des chercheurs et des dirigeants de renom, notamment :

  • John Frank, Directeur des affaires publiques, Illumina
  • Richard Hatchett, PDG, Coalition for Epidemic Preparedness Innovations (CEPI)
  • Matthew McKnight, Directeur général, Biosécurité, Gingko Bioworks
  • Frank-Jürgen Richter, Président, Horasis
  • Megan Palmer, Directrice exécutive, Bio Policy & Leadership Initiatives, Université de Stanford (États-Unis)
  • Eric Christopher Cioe-Pena, Directeur fondateur, Center for Global Health, Northwell Health (États-Unis)
  • Margery Kraus, Fondatrice et Présidente exécutive, APCO Worldwide
  • Raphael Schoentgen, Board Member, The Bridge Tank et PDG, Hydrogen Advisors

La modération de la session a été assurée par nul autre que John Defterios, ancien analyste économique et présentateur de CNN, et conseiller principal, APCO Worldwide, et par Joel Ruet, Président, The Bridge Tank.

John Defterios
John Defterios
Joel Ruet
Joel Ruet

La pandémie de COVID-19 a révélé le risque réel de bioterrorisme et de perturbations que les agents biologiques peuvent causer au sein de nos sociétés. Les participants à ce déjeuner-débat ont mis en évidence la fragilité – voire l’absence – de cadres nationaux et internationaux appropriés en matière de biosécurité et le manque d’infrastructures nécessaires à cette biosécurité.

Avec l’accélération de l’innovation technologique et la prolifération de laboratoires d’expérimentation biologique non réglementés, les risques de bioterrorisme ou de guerre biologique doivent être pris en compte par la communauté internationale. Pour citer l’un des intervenants, « chaque guerre commence avec une technologie et se termine avec une autre ».

John Frank
Richard Hatchett
Matthew McKnight
Frank-Jürgen Richter
Richard Hatchett

Des parallèles ont notamment été établis entre la biosécurité et la sécurité nationale et la cyber-sécurité, les efforts devant commencer au niveau national. La coopération entre les organismes de santé publique et de sécurité nationale devra être renforcée, puisque tous deux sont directement affectés par les perturbations causées par de nouveaux pathogènes ou agents biologiques. Pour élargir l’éventail des actions et des mesures de protection en matière de biosécurité, les efforts du secteur public doivent davantage mobiliser et soutenir les initiatives du secteur privé.

En raison de la qualité de bien public de la santé, la communication, le multilatéralisme et les coalitions devront toutefois également être renforcés. Le partage des données pourrait être un point d’entrée pour la coopération internationale et l’instauration de la confiance, afin de renforcer l’idée que la non-coopération aura des conséquences plus graves que le coût de la coopération.

Eric Christopher Cioe-Pena
Megan Palmer
Raphael Schoentgen
Judit Arenas & John Defterios

La qualité des discussions et l’importance toujours plus grande de la biosécurité dans le façonnement de notre monde ont révélé la nécessité de pousser ces questions sur le devant de la scène mais aussi pour The Bridge Tank de les maintenir à l’ordre du jour de l’édition 2024 du Déjeuner de l’Innovation à Davos.

Frank-Jürgen Richter & Joel Ruet

Davos 2023: Les points-clés à retenir de la semaine de The Bridge Tank au Forum Économique Mondial de Davos

La troisième semaine de 2023 a vu le monde entier se réunir une nouvelle fois pour le Forum économique mondial de Davos. Du 16 au 20 janvier, des dirigeants politiques, économiques et de la société civile du monde entier se sont réunis dans les Alpes suisses pour discuter de l’avenir économique de notre monde.

Cette année, le thème de la « Coopération dans un monde fragmenté » s’est avéré particulièrement intéressant pour The Bridge Tank, qui a pu y partager ses vues et échanger sur l’état de la coopération internationale, notamment en ce qui concerne la coopération Sud-Sud et Sud-Nord.

The Bridge Tank était présent à Davos pendant la réunion annuelle du WEF à Davos, représenté par son président Joël Ruet et les board members Judit Arenas, du Mexique, Pranjal Sharma, de l’Inde, et Raphael Schoentgen, de la Belgique.

Cette présence active sur place a permis à nos board members de discuter de la place du Sud dans la révolution numérique, d’explorer de nouveaux mécanismes financiers de coopération Sud-Nord, d’organiser des événements sur les biens publics mondiaux et de se faire un aperçu des diverses ambitions et trajectoires de certains grands émergents.

Pranjal Sharma (à gauche) à la TCS Reception
Judit Arenas au Déjeuner d'Innovations
Raphael Schoentgen (à droite) à la House of Switzerland
La révolution numérique et le Sud

Intervenant régulier des panles du WEF depuis plusieurs années, notre board member Pranjal Sharma a souligné le rôle des pays du Sud dans la conduite des discussions à Davos, agissant comme une force structurante pour façonner l’avenir. Pranjal Sharma a particulièrement insisté sur le rôle de l’Inde dans le renforcement des économies numériques du Sud et sur les efforts déployés par le pays pour amener la révolution numérique à de nouvelles communautés et de nouvelles langues.

Dans la continuité de cette réflexion sur la révolution numérique, M. Sharma a animé une table ronde sur le thème « Tackling Harm in the Digital Era, » (Lutter contre les préjudices à l’ère numérique), au cours de laquelle il a abordé la question de la sécurité des utilisateurs en ligne et la manière de construire des espaces numériques plus sûrs.

Le panel de haut niveau a réuni la vice-présidente chargée des valeurs et de la transparence de la Commission européenne, la directrice de l’Office of Communications du Royaume-Uni et la vice-première ministre belge pour discuter des cadres réglementaires et des innovations technologiques permettant de lutter contre les contenus dangereux, la violence et les injures en ligne.

La discussion a mis en lumière les défis auxquels sont confrontés les législateurs, M. Sharma leur demandant comment gérer la violence en ligne à grande échelle et comment assurer la protection des communautés, non seulement dans les pays développés mais aussi dans les économies émergentes, alors que des milliards de personnes et de nouvelles communautés accèdent au monde numérique.

Finance bleue : Les fleuves internationaux comme vecteur de la coopération Sud-Nord

Le WEF a également permis de discuter de nouvelles formes de coopération Sud-Nord. L’un de ces mécanismes innovants sur le front de la finance bleue a été abordé lors d’un événement intitulé « Innovative Impact Investing through Blue Peace Bond » (Investissement d’impact innovant grâce aux obligations Blue Peace), organisé par le Fonds d’équipement des Nations Unies (FENU) et la Direction du développement et de la coopération suisse (DDC) à la Maison de la Suisse.

L’événement, auquel Joël Ruet et Raphael Schoentgen ont participé, a présenté le programme de financement Blue Peace (Paix Bleue) et la création des obligations Blue Peace, qui visent à faciliter l’accès au capital pour les organismes de bassins fluviaux et les entités locales et régionales similaires travaillant à une coopération transfrontalière multipartite autour de l’eau. Cet outil innovant de financement des infrastructures et du développement social espère fonctionner comme un dividende de la paix, en faisant de l’eau et des bassins fluviaux transfrontaliers un point d’entrée pour la paix et la coopération.

Comme l’ont souligné les interventions de M. Ruet et de M. Schoentgen, cette coopération Sud-Nord ne doit pas seulement impliquer les institutions financières du Nord, mais doit également intégrer les institutions financières du Sud aux montages financiers et servir d’opportunité pour le Sud de développer et de tirer parti de son propre écosystème financier.

Cette session et l’outil financier basé sur la coopération autour de l’eau qu’elle a présenté ont apporté une contribution précieuse aux recherches menées par The Bridge Tank pour de nouveaux outils à mobiliser dans le cadre d’une pratique élargie de l’hydro-diplomatie, quelques semaines seulement après le lancement de la World Water for Peace Conference.

Edition 2023 des Dejéuners de l’Innovation de Davos, par The Bridge Tank : Renforcer la coopération en matière de biosécurité

Pour conclure la semaine sur le thème de la coopération, Joël Ruet et Judit Arenas ont uni leurs forces le dernier jour du forum pour co-organiser un déjeuner d’échange sur la Promenade de Davos sur le thème de la biosécurité et du bioterrorisme. L’événement était le fruit d’un partenariat entre The Bridge Tank, APCO Worldwide et la société américaine de biotechnologie Illumina. The Bridge Tank organise depuis 2020 des déjeuners de l’innovation à Davos.

La session animée par Joël Ruet et John Defterios, ancien analyste économique et présentateur de CNN, et conseiller d’APCO Worldwide, a mis en évidence la fragilité des cadres nationaux et internationaux de biosécurité et le manque d’infrastructures de biosécurité. Les participants ont ainsi appeler à une plus grande coopération public-privé en la matière.

Cette session en comité restreint a rassemblé 25 spécialistes renommés dans le domaine de la biosécurité et de la cybersécurité, d’universitaires de haut niveau et de dirigeants d’entreprises, tels que John Frank, directeur des affaires publiques d’Illumina, Richard Hatchett, PDG de la Coalition for Epidemic Preparedness Innovations (CEPI), ou Frank-Jürgen Richter, président d’Horasis.

Frank-Jürgen Richter, Président, Horasis, & Joël Ruet
John Defterios

Focus sur les pavillons et les sessions thématiques à Davos

L’activité bouillonnante des différents pavillons nationaux et d’entreprises a donné lieu à des discussions animées et à des événements sur des thèmes d’intérêt pour The Bridge Tank, à savoir les économies émergentes, le développement durable et la structuration des transitions énergétiques.

L’India Lounge a été un point de rencontre important au WEF cette année. Par l’intermédiaire de son président, Joël Ruet, The Bridge Tank a assisté à une table ronde sur les investissements environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) de l’Inde et à un débriefing entre entreprises et gouvernement sur la volonté du monde – et en particulier des États-Unis – de renouer le dialogue avec la Chine. L’une des conclusions de cette session est que l’Inde a tout intérêt à suivre de près la question de la relocalisation éventuelle des investissements étrangers en Chine.⁦

Cette présence à l’India Lounge a également été l’occasion de rencontrer Samir Saran, président du secrétariat du T20, et de discuter de la participation de The Bridge Tank au T20 durant la présidence indienne du G20 en 2023. Les thèmes de la coopération et de la croissance inclusive étant au cœur de la présidence indienne, The Bridge Tank apportera  sa pierre à l’édifice du T20 sur les thèmes de la finance bleue et verte et du rapprochement entre le continent africain et le G20.

Samir Saran & Joel Ruet
Indonésie : vers un avenir zéro émission nette

Après avoir récemment transmis le témoin de la présidence du G20 à l’Inde, l’Indonésie s’est montrée également très active à Davos cette année.

Le pavillon indonésien a ainsi accueilli une session « Indonesia Net Zero Pathway : Opportunity & Challenges, » le 17 janvier, une session portant sur les opportunités et défis auxquels l’Indonésie fait face pour atteindre son objectif zéro émission nette.

Une présentation de Muhammad Yusrizki, président de KADIN Net Zero Hub, Chambre de commerce d’Indonésie, a abordé certains des objectifs et des défis à venir pour la transition verte de l’Indonésie, y compris la façon de financer la transition énergétique et de dé-risquer les investissements dans les sources renouvelables en Indonésie, mais aussi le besoin de politiques et de cadres institutionnels pour accélérer le voyage du pays vers le net-zéro.

M. Yusrizki a particulièrement insisté sur la nécessité de protéger et de régénérer les mangroves, car celles-ci ont un énorme potentiel de stockage du carbone dans un pays qui abrite plus de 20 % des zones de mangrove du monde.

Le ministre indonésien chargé de la coordination des affaires maritimes et des investissements, Luhut Binsar Pandjaitan, a présenté la stratégie et les priorités sectorielles de l’Indonésie pour atteindre le net-zéro d’ici 2060. Cette voie sera fondée sur l’industrialisation et le développement économique, a déclaré M. Pandjaitan, qui a rappelé aux participants que les émissions de CO2 par habitant en Indonésie étaient inférieures à la moyenne mondiale.

L’économie verte de l’Indonésie s’appuiera sur cinq piliers :

  • un secteur de l’électricité décarboné – avec le soutien du Partenariat pour une transition énergétique équitable (JETP), qui vise à ce que les énergies renouvelables représentent 34 % de la production d’électricité en Indonésie d’ici à 2030 ;
  • des transports à faible émission de carbone – grâce au développement des véhicules électriques ;
  • les carburants alternatifs, tels que le biocarburant ;
  • les industries vertes, en développant par exemple une chaîne d’approvisionnement en batteries de véhicules électriques ;
  • et les puits de carbone – par le biais du captage du carbone et du marché des compensations carbone.

L’Indonésie espère faire du secteur des transports un pilier important de cette économie verte. Premier marché automobile de l’ASEAN, l’Indonésie représente 30 % du marché des véhicules à quatre roues de l’ASEAN et 50 % de son marché des véhicules à deux roues. Si le pays dépend encore des importations, l’Indonésie espère devenir un centre de production dans la région, notamment pour les véhicules électriques, pour lesquels l’Indonésie s’efforce de développer sa propre chaîne de valeur.

L’Indonésie vise également à devenir un leader mondial en matière d’atténuation des effets du changement climatique et sur le marché des compensations carbone. La replantation de mangroves et la restauration d’écosystèmes et de terres dégradés devraient figurer parmi les principaux domaines d’action, comme l’ont indiqué  certains intervenants.

Africa House : La ZLECAf et comment débloquer le potentiel du continent africain

Le continent africain a apporté sa propre contribution à la quête de coopération dans un monde fragmenté de cette édition du Forum Économique Mondial. L’Africa House de Davos a accueilli le 18 janvier un panel sur le commerce, intitulé « Deep-dive into the AfCFTA, exploring how far it has been and unlocking the future potential of the continent » (Un état des lieux de la ZLECAf, le chemin parcouru, et comment débloquer le potentiel futur du continent).

Les participants à la table ronde étaient :

  • Wamkele Mene, Secrétaire Général, Secrétariat de la ZLECAf
  • Samaila Zubairu, Président & Directeur Général, Africa Finance Corporation
  • S.E. la princesse Alanoud Bint Hamad Al Thani, Directrice, Qatar Financial Centre.

La Zone de Libre-Échange Continentale Africaine (ZLECAf) englobe 54 pays du continent, 44 États parties ayant déjà ratifié l’accord. Cette zone de libre-échange ne représente toutefois que 2,1 % du commerce mondial et 3 % du PIB de la planète.

Dans son discours d’ouverture du panel, Wamkele Mene a donc souligné que les pays africains ne pourront pas, individuellement, être compétitifs au niveau mondial. M. Mene a ainsi insisté sur la nécessité pour le continent africain de renforcer son intégration afin de développer des économies d’échelle et de surmonter sa dépendance aux exports  de produits de base.

Le panel a encouragé une mise en œuvre accélérée de la ZLECAf, car elle constitue un modèle pour le développement collectif et l’industrialisation de l’Afrique. La pandémie du COVID-19 a joué un rôle important en révélant la nécessité pour l’Afrique d’établir des chaînes d’approvisionnement alternatives. L’Afrique s’étant retrouvée en dernière place pour l’approvisionnement en masques et vaccins, la nécessité pour le continent de devenir autosuffisant s’est révélée plus pressante que jamais.

Prof. Landry Signe & Wamkele Mene

Samaila Zubairu, président-directeur général d’Africa Finance Corporation, a mis en évidence le fait que les chaînes de valeur de produits comme le cacao, les noix de cajou et le coton ne se trouvent pas en Afrique ; la transformation de cette production est effectuée à l’étranger avant d’être réimportée. Il en va de même pour les véhicules électriques, bien que l’Afrique soit une source importante de matériaux stratégiques avec un énorme potentiel d’énergie solaire, a noté M. Zubairu, avant de conclure que l’Afrique souffre d’un déficit d’infrastructure de 100 milliards, ce qui affaiblit sa capacité de croissance.

Si les panélistes ont salué les efforts de l’AfCFTA en matière d’interconnexion des chaînes d’approvisionnement et des réglementations et se sont montrés optimistes quant à la réussite de l’accord – s’inspirant du processus d’intégration européenne entamé à la fin de la Seconde Guerre mondiale et qui a donné naissance à l’actuelle Union européenne – des défis considérables restent à relever pour atteindre un tel niveau d’intégration.

Une limitation notable se trouve dans l’absence d’un protocole sur la liberté de mouvement entre les états membres, comme l’a souligné une question dans l’assistance.

Le futur des chaînes d’approvisionnement et des investissements dans les pays émergents

Une session organisée au pavillon de DP World sur le thème « Débloquer les investissements dans les économies émergentes » a abordé l’importance des chaînes d’approvisionnement dans le monde d’aujourd’hui, notamment à la suite de la pandémie de COVID-19. Les panélistes ont noté que le manque d’investissements dans les régions moins développées du monde créait des perturbations dans les chaînes d’approvisionnement. Une plus grande intégration des chaînes d’approvisionnement et des investissements dans les infrastructures permettraient toutefois de transmettre les bénéfices aux pays émergents.

La diversification des chaînes d’approvisionnement après le COVID pourrait donc profiter à des pays comme les Philippines ou l’Inde, ont indiqué les panélistes, car ils pourraient reprendre une partie du rôle de la Chine dans les chaînes d’approvisionnement. Ces changements ont déjà commencé à redistribuer les rôles dans les chaînes d’approvisionnement internationales. Le souhait de pays comme les États-Unis et le Canada de rapprocher les chaînes d’approvisionnement de leur territoire profiterait par exemple à un pays comme le Mexique.

Le modérateur de la session, Frédéric Sicre, Associé directeur de Tardis Advisors, a ainsi mis en lumière cette conception changeante des marchés émergents, en mentionnant l’acronyme BIMCHIP (Brésil, Inde, Mexique, Chili, Indonésie et Pérou) comme une alternative possible des BRICS.

Les participants ont toutefois également souligné les défis résultant de l’incertitude financière actuelle, compliquant l’accès aux capitaux. Cette incertitude financière réduira le potentiel d’investissement dans les marchés émergents, car les investisseurs donneront la priorité aux investissements moins risqués dans les marchés développés, ont conclu les panélistes.

Issue brief – Pour la sauvegarde du Massif du Fouta Djalon en Afrique de l’Ouest

Champion de la muraille verte, laissez-moi vous dire à quel point je suis convaincu que le Fouta Djalon en Guinée, mais aussi le delta intérieur du fleuve Niger au Mali, le Liptako Gourma au Burkina Faso et au Niger, en constituent collectivement les racines, la « profondeur stratégique ». L’eau assure l’unité du vivant dit très justement Erik Orsenna ; j’ajoute que l’eau doit assurer pour nous l’unité du territoire, l’unité de nos sociétés et de nos écosystèmes, des perspectives de nos foyers.
Mahamadou Issoufou
ancien Président de la République du Niger, Champion de la Grande Muraille Verte pour l’Union Africaine

« La COP15 de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification est accueillie cette année par l’Afrique, sous la présidence de la Côte d’Ivoire en Afrique de l’Ouest. Si, par le biais de la COP15, l’Afrique rend un grand service au monde en s’efforçant d’unifier les conventions sur la désertification, la biodiversité et le climat, le monde devrait lui rendre la pareille en ne perdant pas de vue les écosystèmes les plus importants du continent.

Dans l’une des régions les plus enclavées et les plus difficiles d’accès d’Afrique, le massif guinéen du Fouta Djalon est en train de mourir. Souvent appelés « le château d’eau de l’Afrique de l’Ouest », ce massif forestier qui abrite les sources de sept des plus grands fleuves de la région, arrosant l’Afrique de l’Ouest, où vivent 300 millions de personnes, est en train de s’assécher.

Les sources des fleuves sont en train de mourir. Les effets combinés du changement climatique et de l’impact du mal-développement sur les populations locales et le bétail ont exercé une forte pression sur cet écosystème dynamique mais fragile. Alors que la déforestation, la désertification et l’érosion des sols augmentent, la stabilité et le développement futurs de toute une région se trouvent menacés. La survie des rivières d’Afrique de l’Ouest dépend de la sauvegarde du Fouta Djalon.

Les défis auxquels est confronté le Fouta Djalon:
  • Le changement climatique : la diminution des précipitations, les sécheresses cycliques et la désertification ;
  • Des méthodes agricoles traditionnelles inadaptées, comme l’agriculture itinérante et la culture sur brûlis, qui entraînent une surexploitation des terres ;
  • Diminution du couvert végétal, en raison par ex. de l’expansion des terres agricoles et des coupes de bois abusives dans les forêts pour le bois de chauffe ;
  • Diminution de la qualité des sols, due par ex. au surpâturage qui accélère l’érosion et la désertification ;
  • Épuisement des ressources en eau, dû à l’augmentation de l’ensablement et de la sédimentation des têtes de sources, à la diminution du couvert végétal et de la qualité des sols.
Une feuille de route pour la restauration écologique et le développement :
  • Soutenir & mobiliser les communautés locales, par ex. par la diffusion de catalogues de bonnes pratiques d’agroforesterie traditionnelle et moderne, de restauration des écosystèmes, de sensibilisation et de formation des populations locales ; 
  • Encourager la recherche et l’innovation, en augmentant par ex. les données sur les ressources et les écosystèmes, en incubant des start-ups technologiques locales, en soutenant la recherche sur les solutions basées sur la nature, l’ingénierie environnementale locale ;
  • Volonté politique et coopération régionale: organismes de bassin, cadres de coopération régionale autour d’une ressource commune pour assurer la durabilité sociale et environnementale ;
  • Une obligation verte et bleue pour le Fouta Djalon, soutenue au niveau international, afin de mobiliser des fonds pour la restauration des ressources et le développement social du massif du Fouta Djalon. »
Les auteurs:

Joël Ruet

Économiste des ressources naturelles, Président, The Bridge Tank

Hamed Semega

Board Member Fondateur de The Bridge Tank, ancien Haut Commissaire de l’Organisation pour la Mise en Valeur du fleuve Sénégal (OMVS), 2017-22

Thème : Overlay par Kaira.
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