The Bridge Tank participe au 9ème Forum mondial de l’eau – Dakar 2022

A l’occasion du 9ème Forum mondial de l’eau, qui s’est tenu à Dakar au Sénégal du 21 au 26 mars 2022, The Bridge Tank a co-organisé deux événements en faveur de l’hydrodiplomatie et la préservation des grands fleuves. Joël Ruet, Président de The Bridge Tank s’est rendu sur place.

Le Forum de l’eau est le plus grand rassemblement mondial sur l’eau, réunissant des participants de tous les niveaux et de tous les domaines, notamment de la politique, des institutions multilatérales, des universités, de la société civile et du secteur privé, le Forum mondial de l’eau offre une plateforme unique où la communauté internationale de l’eau et les principaux décideurs peuvent collaborer et progresser à long terme sur les défis mondiaux liés à l’eau.

Actif et présent lors du Forum, une première SESSION SPECIALE a été co-construite avec l’OMVS (Organisation de mise en valeur du Fleuve Sénégal), l’OMVG (Organisation de mise en valeur du Fleuve Gambie) et l’IAGF (Initiatives pour l’Avenir des Grands Fleuves) sur le thème « Massif du Fouta Djallon : visions et actions pour la sauvegarde du « château d’eau de l’Afrique de l’Ouest » ». L’objectif principale de la session spéciale était d’établir une dynamique d’échange et le germe d’un futur groupe de travail commun regroupant la diversité des acteurs régulant le cours des grands fleuves issus du Massif du Fouta Djallon, organismes en charge du développement durable et de la mise en œuvre d’une résilience climatique des populations à l’aval du Massif, et ayant à cœur d’ancrer la pérennité de leurs initiatives dans la protection et la résilience climatique sociale et environnementale du « château d’eau de l’Afrique de l’Ouest ». Fondée sur le partage d’expérience autour de pratiques d’aménagement, valorisation, préservation, cette session vise à identifier les meilleures pratiques régionales, des pistes d’actions concertées à partir des programmes existants ou activités programmées. Au-delà du partage d’expérience la session visait à identifier des gaps et proposer des orientations partagées pour une meilleure connaissance et action coordonnée des acteurs. Dans la préparation de cette session et le choix des activités mises en avant, plusieurs critères ont été ciblés :

  • effectivité sur la préservation et reconstitution des ressources naturelles ou la mise en œuvre du développement durable ;
  • potentiel de synergies et de passage à l’échelle ;
  • finançabilité accélérée par les développements attendus de la finance climat.

Cette session spéciale a permis de discuter du traitement d’un territoire partagé : un échange d’expérience entre les grandes agences de bassin et organismes de développement des fleuves majeurs issus de cette région dans une logique, les acteurs du développement classique, les agences et acteurs spécialisés dans la préservation des ressources intégrée au développement, des plateformes d’échange sur les mesures traditionnelles adaptées à la préservation de têtes de source, des programmes de reforestation ciblée, ou encore la mobilisation de systèmes de mesures et de modélisation.

Parmi nos invités d’honneur, étaient présents SE ISSOUFOU Mahamadou, ancien Président du Niger, Président de la Fondation Issoufou Mahamadou et M. Erik ORSENNA, Académie française, Président, Initiatives pour l’Avenir des Grands Fleuves et ont témoigné des leçons mondiales apprises utiles pour le Massif du Fouta Djallon lors de discours inauguraux.

Sékou SANGARE, Commissaire, Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest, M. Lansana FOFANA, Haut-Commissaire, Organisation pour la Mise en Valeur du fleuve Gambie, M. Abdallah BOUREIMA, Secrétaire Exécutif, Autorité du Bassin du Niger, M. Hamed Diane SEMEGA, Haut-Commissaire, OMVS, Mme Houria Tazi SADEQ, Présidente, Coalition Marocaine pour l’Eau, M. Komlan SANGBANA, Conseiller juridique au secrétariat de la Convention de l’eau des Nations Unies, M. Fawzi BEDREDINE, Coordinateur, OMVS, M. Mamadou DIALLO, Conseiller international, Union internationale pour la conservation de la nature se sont également exprimés lors de cet événement.

Deux panels ont été organisés : Panel 1 – Enjeux et perspectives du Fouta Djallon et Panel 2 – Solutions scientifiques, outils et acteurs pour le Fouta Djallon. Pour en connaitre davantage, veuillez trouver ici le programme de la session spéciale du 23 mars 2022.

Un SIDE EVENT a ensuite été co-organisée avec l’OMVS et l’IAGF sur le thème « Vers la « paix des bassins » : hydrodiplomatie optimiste et résilience climatique ». L’hydrodiplomatie est un concept en émergence depuis quelques années, largement issu du constat des rivalités sur l’eau voire des risques de « guerres de l’eau ». Cette session visait à :

  • conceptuellement mettre en lumière le potentiel de construction de la paix par l’hydrodiplomatie, constatant au contraire l’opportunité de « paix des bassins » ;
  • mettre en lumière les meilleures pratiques d’outils techniques, juridiques, organisationnelles, économiques et environnementaux à la base d’une hydrodiplomatie «concrète» ;
  • faire émerger des consensus sur l’importance du bon niveau d’intégration des acteurs économiques, techniques, politiques… voire des représentants des populations au niveau transfrontalier.

Cette session visait aux rendus suivants :

  • Liste de bonne pratiques et d’innovations institutionnelles et techniques pouvant servir de base à un futur ‘catalogue des bonnes pratiques de l’hydrodiplomatie’ ;
  • Identification des difficultés, opportunités, risques et temporalités associées, prémices d’une Réflexion sur la finançabilité de ces actions par la finance environnementale ;
  • Débat sur la désirabilité d’une future « académie mondiale de l’hydrodiplomatie de de la paix des bassins ».

A force de documenter les nombreux cas dans le monde de mise en risque des eaux fluviales et de la vie des fleuves résultant de la rivalité des usages et menant à des risques de conflits sur l’eau ou nourrissant des conflits issus de l’eau, les cas existants par le monde de gestion réussie, partielle ou globale, de ces différends, sont insuffisamment documentés ou peu disséminés. Un travail de synthèse prospective peut être initié par cet écosystème et cette session se donne pour ambition de légitimer les auto-saisines existant en la matière par la réunion d’acteurs clé porteurs d’une vision proactive, amont, de l’intégration des bassins au service du développement durable, de la régénération des ressources et de la paix. En prévision de la mise en œuvre de l’Article 6 de l’Accord de Paris, une réflexion sur la contribution des grands fleuves à l’atténuation et à l’adaptation doit être menée. Cette session spéciale s’est penchée sur les opportunités de la présence au Forum mondial de l’eau de divers représentants des grandes institutions et acteurs concernés, vers une possible ‘Déclaration de Dakar de la Paix des bassins’.

Ce side event a été divisé en deux panels : Panel 1 – Messages de Soutien à la « Paix des Bassin », en présence de SE ISSOUFOU Mahamadou, ancien Président du Niger, Président de la Fondation Issoufou Mahamadou, M. Jean-Pierre RAFFARIN, ancien Premier Ministre, France, Président de Leaders pour la Paix, Mme Hakima EL HAITE, Présidente de l’Internationale libérale, ancienne Ministre déléguée de l’Environnement, Royaume du Maroc, ancienne championne du Climat pour les Nations Unies, M. Erik ORSENNA, Académie française, Président, Initiatives pour l’Avenir des Grands Fleuves et M. Hamed Diane SEMEGA, Haut-Commissaire, Organisation pour la Mise en Valeur du fleuve Sénégal ; Panel 2 – Enjeux et outils de l’hydrodiplomatie, en présence des grands organismes de bassins. Pour en savoir davantage sur cet événement, veuillez trouver ici son programme.

En marge des ateliers et des conférences, notre board member, M. Hamed Diane Semega, Haut-Commissaire de l’OMVS s’est vu attribuer, au nom de l’organisation, le prix Hassan II pour l’eau. Selon le jury, l’organisation ouest-africaine basée à Dakar, qui regroupe le Mali, la Mauritanie, le Sénégal et la Guinée, a été distinguée pour son action en faveur de la « réalisation de la sécurité hydrique et alimentaire » du grand bassin transfrontalier, mais aussi pour son action pour « la paix, la prospérité et le développement territorial » de ses pays membres. L’hydrodéveloppement et l’hydrodiplomatie ont en effet été au cœur du modèle de l’organisation.

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