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FRANCE CULTURE – Crédits carbone des forêts tropicales d’Afrique : crise ou Eldorado ?

Dans la continuité des travaux de The Bridge Tank sur la finance verte et de notre investissement dans le cadre du G20 pour une nécessaire implication des organismes financiers du Sud dans la définition de cette dernière, Joël Ruet était l’invité du « Magazine du week-end » sur France Culture pour une émission dédiée aux crédits carbone dans la forêt tropicale en Afrique.

Alors que les projets de compensation carbone sur la base d’efforts de conservation des forêts se multiplient, l’efficacité de ces nouveaux mécanismes financiers est aujourd’hui remise en question. L’émission était l’occasion pour Joël Ruet d’échanger avec Alain Karsenty, Chercheur au Département « Environnements et Sociétés » du CIRAD et Wannes Hubau, Ingénieur biologiste spécialisé dans les forêts tropicales, professeur à l’université de Gand, sur les limites et opportunités de ces modèles de financement climat innovants.

Au micro de Marguerite Catton, Joël Ruet a introduit les grands défis rencontrés aujourd’hui dans la structuration d’outils de finance verte:

« Il y a une finance verte qui est en cours de structuration, qui est nécessaire mais qui n’existe pas, ce qui est le lieu de tous les dangers d’appropriation et d’expropriation. D’autre part, cette finance verte doit à la fois couvrir la finance pour le climat, pour le développement durable et pour la biodiversité. Il y a donc 3 finances qui n’existent pas, qui doivent se définir, se codéfinir simultanément, avec des parties prenantes très disparates : les populations, les états du Sud, les organismes du Nord, et les pouvoirs financiers du Nord. »

Dans ce contexte, les forêts tropicales africaines génèrent un intérêt tout particulier pour des projets de compensation carbone. Souvent décrites comme les poumons de la planète, ces forêts jouent un rôle clé dans la séquestration du carbone et constituent de fait des puits de carbone importants qu’il s’agit aujourd’hui de conserver. Les projets de compensation carbone sur la base d’actifs forestiers offrent ainsi une finance d’un nouveau genre,

« une finance qui ne va plus être dans les ordinateurs de Wall Street ou de la city mais géolocalisée dans des endroits où les gens vivent, où les états souverains essaient d’être souverains sur le plan économique. »

La structuration d’actifs financiers sur la base de la capacité de ces forêts à capter et séquestrer du carbone dépend toutefois de certaines conditions, comme a pu le noter Alain Karsenty, Chercheur au Département « Environnements et Sociétés » du CIRAD.

« Ce n’est pas parce qu’un pays a une forêt qui absorbe du CO2 qu’il peut vendre des crédits carbone, l’absorption doit être additionnelle. Il faut qu’un pays puisse démontrer qu’il a pris des mesures pour réduire la déforestation par rapport à un scénario de référence. »

Prenant l’exemple du Gabon, Joël Ruet a souligné les nécessaires arbitrages politiques à l’incorporation de la forêt tropicale dans la CDN du pays. Il s’agit en premier lieu de différencier ce qui relève du don de la nature d’une part et des efforts de protection consentis dans le puits de carbone actuel de l’autre, ainsi que de modéliser l’avenir, une tâche difficile tant l’incertitude est quasi-entière sur la réaction des forêts au changement climatique en cours.

Si la forêt gabonaise absorbe aujourd’hui 100 millions de tonne de CO2, le simple maintien d’une telle capacité d’absorption à l’horizon 2050 nécessitera des efforts de conservation et de non-déforestation importants. Ceux-ci impliquent des mesures inconditionnelles et d’autres conditionnelles au financement international.

La dichotomie entre eldorado & crise des crédits carbone émane donc également de l’incertitude autour du périmètre ainsi que de la durabilité du sous-jacent: de sa stabilité biologique dans le temps, des modèles scientifiques sur lesquels ces mécanismes de compensation reposent, et de la sincérité des mesures et certifications par des acteurs privés intéressés au résultat.

Selon Wannes Hubau, ingénieur biologiste spécialisé dans les forêts tropicales, professeur à l’université de Gand, l’augmentation de la concentration de carbone dans l’atmosphère affecte directement la forêt:

« avant les émissions de CO2 les forêts matures étaient en équilibre avec l’atmosphère donc il y avait du carbone séquestré par les arbres qui poussent et dégagé par les arbres qui meurent, mais maintenant on a découvert que cette pratique libre n’existe plus. A cause d’une fertilisation du CO2 il y a plus de croissance et donc plus de carbone capturé que de carbone qui échappe alors les forêts sont devenues un puits de carbone. »

De nombreux défis d’inclusivité et de justice sociale subsistent encore pour ce marché encore balbutiant,

« c’est un marché relativement jeune. Il faudra encore améliorer les réglementations pour que les fonds arrivent vraiment aux villages où se trouvent les gens qui protègent la forêt. »

Alain Karsenty pointe également du doigt les questions de crédibilité, d’efficacité et d’intégrité environnementale de ces compensations carbone.

« Tout est basé sur un scénario de référence. Cela peut être le passé, en comparant avec les niveaux de déforestation dans le passé […] ou alors un scénario business as usual, avec une déforestation augmentant dans des proportions prédéfinies pour répondre à des besoins de développement et de population qui augmente. Or ces scénarios sont à la main de ceux qui les produisent, c’est-à-dire les gens qui élaborent des projets, ou les états qui élaborent leurs scénarios de référence. On ne peut pas les contester et ces scénarios impliquent souvent de fortes augmentations de déforestation. […] Il y a un problème de crédibilité majeur du point de vue de l’intégrité environnementale de ces mécanismes. »

The Bridge Tank au Symi Symposium 2023 – Quel monde en 2030?

Cette année a marqué le 25e anniversaire du Symi Symposium. Ce rassemblement annuel d’intellectuels, de figures politiques, diplomatiques, et économiques internationales de premier plan, fondé par George Papandreou, ancien Premier ministre grec et ancien président de l’Internationale socialiste, s’est tenu à Réthymnon, en Crète, du 16 au 20 juillet 2023. Joël Ruet, participant et contributeur régulier du sommet, était également présent cette année.

Les blocs thématiques des sessions de dialogue du symposium comprenaient notamment des sessions sur les thèmes suivants :

  • Quel monde en 2030? Prospective collective sur l’avenir
  • La nécessité d’un nouveau pilier de gouvernance et de démocratie participative
  • Décarbonisation, autonomie industrielle européenne et mise en œuvre de la croissance verte
  • Quel cosmos en 2030 ? Les grands défis mondiaux, européens et régionaux pour les politiciens, les intellectuels et les partenaires sociaux
  • Odyssée européenne des Balkans occidentaux – Ouvertures et obstacles
Éditions précédentes du Symi Symposium
Images du Symi Symposium 2023
George Papandreou (centre)
Tymofiy Mylovanov (Ancien Ministre du Développement Économique et Commerce, Ukraine)

OPENBOX TV avec Alain Juillet – Inde/France: un partenariat stratégique

À l’occasion de la visite d’État du premier ministre indien Narendra Modi en France, reçu comme invité d’honneur du défilé du 14 juillet, Joël Ruet était l’invité d’Alain Juillet, ancien Haut-Commissaire à l’Intelligence Économique à Matignon, sur OpenBoxTV pour une émission spéciale sur l’Inde et son importance partenariale stratégique pour la France.

« L’Inde est un pays plus vaste que le monde, » disait le poète et ancien ambassadeur du Mexique en Inde Octavio Paz. C’est à partir de ce constat que Joël Ruet et Alain Juillet ont exploré ensemble la diversité et complexité sociétale, politique, économique et géopolitique de la « plus grande démocratie du monde ». De la Chine à la France, en passant par l’Angleterre, Joël Ruet a également abordé le positionnement stratégique de l’Inde face au monde, entre non-alignement et alliances partielles, et l’importance d’un partenariat continu entre la France et l’Inde.

Retrouvez l’émission en intégralité:

Échanges avec François de Rugy et l’Ambassadrice du Kazakhstan sur l’énergie et la relation bilatérale France-Kazakhstan

Le 30 juin 2023, Joël Ruet s’est entretenu avec l’ancien Ministre d’État, Ministre de la Transition écologique et solidaire, et ancien Président de l’Assemblée Nationale, François de Rugy, et l’actuelle Ambassadrice du Kazakhstan en France, Gulsara Arystankulova, sur la relation bilatérale entre la France et le Kazakhstan et les perspectives de partenariats énergétiques et technologiques entre les deux pays.

Ces échanges se sont déroulés dans le cadre d’un colloque organisé dans l’enceinte du Sénat sur le thème « Souveraineté énergétique de l’Europe et de la France : quelles solutions, quels partenaires ? » L’action récente de The Bridge Tank au Kazakhstan s’illustre notamment par notre contribution au développement d’un méchanisme d’enchères pour les énergies renouvelables en partenariat avec le PNUD en 2021 et la mise en lumière des défis rencontrés par les investisseurs étrangers dans le pays.

Ambitions et coopérations futurs

Durant son intervention, l’Ambassadrice Gulsara Arystankulova a insisté sur la profondeur des relations entre la France et le Kazakhstan et l’étroite coopération qui relie les deux pays dans le domaine énergétique. En novembre 2022, le président du Kazakhstan Kassym-Jomart Tokaïev avait ainsi été reçu à Paris par le président Macron. Cette coopération s’est particulièrement renforcée depuis le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, le Kazakhstan offrant une alternative importante au pétrole et au gaz russe. Riche en matières premières et géant pétrolier d’Asie Centrale, le pays joue un rôle clé dans l’approvisionnement énergétique de l’Europe et sera un acteur central de l’avenir énergétique du continent.

Car malgré son statut de géant pétrolier, le Kazakhstan mène une stratégie de transition énergétique ambitieuse qui vise à gazéifier son mix énergétique et à atteindre 50% d’énergies renouvelables d’ici 2050. Pour répondre aux défis d’approvisionnement et d’interconnexion liés à la taille du pays, le Kazakhstan mise sur une dynamique de décentralisation énergétique qui s’appuie sur des mini-systèmes énergétiques verts  subventionnés par l’État.

L’ambition de neutralité carbone du Kazakhstan à l’horizon 2060 s’appuie sur des atouts non-négligeables. Avec ses grands espaces, son fort ensoleillement et ses ressources en terres rares, le pays présente un fort potentiel pour le développement d’énergies renouvelables. Des groupes français se positionnent déjà, comme par exemple TotalEnergies qui a lancé un projet de parc éolien terrestre de 1GW dans la région de Zhambyl au sud du Kazakhstan, en partenariat avec le National Wealth Fund Samruk-Kazyna et la National Company KazMunayGas.

Partenariats et enjeux de souveraineté

Selon Joël Ruet, de nombreuses perspectives de coopération énergétique, technique et technologique existent entre la France et le Kazakhstan. Premier producteur mondial d’uranium, le Kazakhstan fournit par exemple l’uranium nécessaire au fonctionnement des centrales nucléaires françaises, à travers une coopération étroite avec le géant français du nucléaire Orano.

En tant que troisième investisseur étranger au Kazakhstan, la France a tout intérêt à se positionner afin de générer des nouveaux partenariats et de lancer des nouvelles filières, mais également afin de continuer de développer ses savoir-faire et ressources humaines, en particulier à travers le nucléaire et l’hydrogène. La coopération entre la France et le Kazakhstan ne peut donc pas se limiter à sa composante énergétique et à l’approvisionnement de matières premières. Cette coopération doit enrichir son volet technique et technologique afin de développer la recherche, la connaissance, et l’innovation communes dans le secteur.

Dans le cadre de ces partenariats, il est important de considérer l’énergie sous ses différentes formes, non seulement à travers la question de l’électrification mais en prenant en compte l’énergie sous sa forme liquide et gazeuse puisque celle-ci présente une part importante des mix énergétiques.

Plaçant ce constat dans la réflexion sur la souveraineté énergétique française, François de Rugy a insisté sur le fait que cette dernière n’était pas seulement une question d’électricité mais de pétrole et de gaz – des ressources dont la quasi intégralité est importée dans le cas de la France. Pour assurer la sécurité d’approvisionnement, il faudra donc diversifier les sources d’approvisionnement mais également électrifier des usages en décarbonant les transports, le chauffage, ou encore l’industrie.

Néanmois, la France a ces dernières années fait face à un nouveau défi découlant de l’affaiblissement du taux de disponibilité des centrales nucléaires pour des raisons de maintenance et de capacité de production en baisse. Selon François de Rugy, il est donc crucial d’investir à la fois dans les énergies renouvelabes et dans le renouvellement du parc nucléaire français en utilisant les forces et expertises françaises dans ces domaines.

Le développement énergétique du Kazakhstan présente indubitablement un fort potentiel de coopération avec la France et l’Europe. Si celui-ci permet actuellement d’assurer l’approvisionnement en combustibles fossiles au vieux continent, le pays sera dans le futur un partenaire important de la transition énergétique et du développement des énergies renouvelables et décarbonées.

B20 Inde – Dernière réunion du Conseil d’Action sur l’Intégration Économique Africaine

Après 6 mois de travail et d’engagement proactif de la part de ses membres, le Conseil d’action du B20 Inde sur l’intégration économique africaine s’est réuni pour sa quatrième et dernière réunion le 30 juin 2023. En tant que membre et contributeur du Conseil d’action, The Bridge Tank a pris part à la réunion, représenté par son président Joel Ruet.

Le Conseil d’action du B20 Inde sur l’intégration économique africaine est une initiative du Business20 (B20) – le groupe d’engagement du G20 avec les entreprises, fédérations professionnelles et organisations patronales des pays du G20 – lancée par la présidence indienne 2023 et présidée par Sunil Bharti Mittal, fondateur et président de Bharti Enterprises. Militant de longue date pour une plus grande intégration économique du continent africain et d’un plus fort engagement Nord-Sud et Sud-Sud, The Bridge Tank avait rejoint le Conseil d’action en janvier 2023, lors de la réunion de lancement du B20.

Les coprésidents du Conseil d’action Mauro Bellini, président du conseil d’administration de Marcopolo (Brésil), Tony Elumelu, président de Heirs Holdings (Nigeria), Patricia Nzolantima, fondatrice de Bizzoly Holding (République démocratique du Congo), Valentina Mintah, fondatrice de Bizzoly Holding (République démocratique du Congo), Valentina Mintah, fondatrice, West Blue Consulting (Ghana), Cas Coovadia, PDG, Business Unity (Afrique du Sud), Birju Pradipkumar Patel, codirecteur général, ETG World (Afrique du Sud), et Sudarshan Venu, directeur général, TVS Motor Company, (Inde) sont également intervenus lors de la réunion.

Le président du Conseil d'Action Sunil Bharti Mittal
Le co-président Tony Elumelu

La réunion a permis de présenter le document d’orientation (policy paper) élaboré par le Conseil d’action sur la base de cinq thèmes prioritaires :

  • Promouvoir un capital humain renforcé dans les domaines de la santé, de l’éducation et de la formation professionnelle;
  • Transformation de l’agriculture et des systèmes alimentaires pour améliorer durablement la productivité, la sécurité alimentaire et les niveaux de nutrition;
  • Transformation structurelle par l’industrialisation grâce aux investissements privés, à l’adoption de technologies, à l’habilitation des MPME et à l’accès à l’énergie;
  • Faciliter le commerce pour exploiter le potentiel d’intégration des chaînes de valeur régionales et mondiales;
  • Combler les lacunes en matière de connectivité physique et numérique en facilitant les investissements.

Le document d’orientation et ses recommandations vont maintenant être soumis au G20 et présentés aux parties prenantes dans le cadre du dialogue B20/G20. Le document espère servir de base au plaidoyer et au dialogue en faveur de l’intégration économique du continent africain.

Policy Brief – Comment la Chine est parvenue à dominer la chaîne de valeur mondiale des batteries lithium-ion automobiles

Ce policy brief a été rédigé par Xieshu WANG, Experte Senior Finance, Matières, Mobilité, The Bridge Tank, et a été initialement publié par le Centre d’études sur le commerce et le développement, Copenhagen Business School Policy Brief No. December 2022. Pour consulter la publication originale, cliquez ici.

L’électrification des véhicules s’accélère et l’industrie automobile mondiale est en pleine transformation. La Chine est devenue un partenaire indispensable pour les fabricants de véhicules électriques, car elle est le seul pays à avoir réussi à mettre en place une chaîne de valeur industrielle complète et compétitive pour les batteries lithium-ion des véhicules électriques. La politique gouvernementale descendante (top-down) a été un catalyseur important ; la stratégie et les investissements ascendants (bottom-up) d’intégration verticale au niveau de l’entreprise ont effectivement créé une chaîne d’approvisionnement en boucle fermée. L’Afrique n’en est qu’à ses débuts dans cette transition de la mobilité. Mais avec ses riches gisements de minéraux et ses marchés potentiels, elle peut devenir un acteur clé de la chaîne de valeur mondiale des véhicules électriques, si un écosystème favorable à l’adoption rapide des véhicules électriques et des entreprises vertes connexes peut être mis en place à temps.

Points clés :

  • L’élaboration de politiques sous l’égide du gouvernement, les ajustements constants et les politiques de protection temporaires des industries naissantes ont été quelques-uns des principaux moteurs de la croissance rapide de l’industrie des véhicules électriques et du secteur des batteries lithium-ion en Chine.
  • De nombreuses entreprises chinoises déploient une stratégie que l’on peut définir comme une « intégration verticale spécialisée », c’est-à-dire qu’elles entrent activement dans des segments connexes en amont et/ou en aval de la chaîne d’approvisionnement des batteries lithium-ion pour véhicules électriques, tout en continuant à renforcer leur capacité existante dans le segment initial de la chaîne de valeur, qui sert de base d’expansion.
  • Avec l’explosion de la demande de minerais pour les batteries et les VE, l’Afrique, avec ses riches gisements de lithium, de cuivre, de cobalt et d’autres minerais, pourrait devenir un acteur clé de la chaîne de valeur mondiale des VE.
  • La conception d’un cadre réglementaire favorisant les VE, l’application de politiques d’incitation et le développement de programmes de R&D menés par le gouvernement sont des points de départ importants pour attirer des multinationales à la pointe de la technologie dans la chaîne de valeur des VE, encourager les startups locales et développer des pôles industriels compétitifs. La promotion d’alliances et de collaborations régionales ainsi que le développement de fonds d’investissement industriels dédiés aux entreprises de la chaîne de valeur des VE sont d’autres pistes d’action qu’il convient d’explorer.
À propos de l’auteur

Xieshu WANG est Experte Senior Finance, Matières, Mobilité, The Bridge Tank, et chercheuse associée au Centre de recherche en Économie de l’Université Paris Nord (CEPN). Elle est membre de l’Osservatorio sulle Economie Emergenti Torino (OEET) et chargée de recherche à l’Institut interdisciplinaire d’innovation de l’École polytechnique de Paris et au département d’économie et de statistique « Cognetti de Martiis » de l’Université de Turin.

Concordia Europe Summit: Souveraineté européenne, sécurité énergétique & relations transatlantiques

Les 15 et 16 juin 2023, d’éminents décideurs de toute l’Europe et du monde entier se sont réunis à Madrid, en Espagne, à l’occasion du Concordia Europe Summit 2023. Deux jours de conversations de haut niveau à huis clos sur le thème de la démocratie, de la sécurité et des risques géopolitiques ont permis d’aborder certaines des questions les plus urgentes auxquelles l’Europe est confrontée, notamment la cybersécurité, la sécurité énergétique et les outils diplomatiques. The Bridge Tank était présent au sommet, représenté par son président Joel Ruet et Raphael Schoentgen, board member, qui a participé à une session sur la transition énergétique de l’Europe.

Souveraineté européenne : Objectifs climatiques, autonomie et sécurité énergétique

Lors de la session d’ouverture du sommet, l’ancien président de la Commission européenne (CE), José Manuel Barroso, a témoigné du lien étroit entre l’établissement d’objectifs climatiques à caractère contraignant et la concrétisation des objectifs de sécurité énergétique en Europe. Malgré les défis que représentent ces objectifs climatiques, la stratégie UE 2020 a été réalisée en élargissant le problème de sa composante environnementale à la sécurité énergétique, gagnant ainsi les nouveaux membres de l’UE à mesure que la CE lançait des investissements dans les infrastructures, a-t-il noté. Cette approche a également été utilisée par les États-Unis et l’Inde.

Plaçant le débat actuel sur l’autonomie stratégique de l’UE dans son contexte géopolitique, Othmar Karas, premier vice-président du Parlement européen, a noté que l’agression de la Russie avait largement conditionné le débat sur l’autonomie stratégique et la souveraineté de l’UE, ainsi que sur sa stratégie de défense. M. Karas a déclaré que ce débat était mené « dans un esprit de coopération avec l’OTAN ».

José Manuel Barroso
Othmar Karas
Joel Ruet (à gauche)

Le président de The Bridge Tank, Joel Ruet, a profité de cette occasion pour échanger avec le premier vice-président du Parlement européen sur la contribution du Green Deal européen à l’autonomie stratégique de l’UE. Les politiques contraignantes ne sont en effet bénéfiques que dans la mesure où elles s’inscrivent dans des compromis plus larges. Il est donc important que l’UE et les États-Unis ne perdent pas leur coopération en matière d’autonomie face aux régimes illibéraux. En particulier, la guerre des subventions à court terme à laquelle se livrent actuellement les deux blocs constitue une tendance inquiétante, selon Joel Ruet.

Au milieu des nouvelles rivalités qui se dessinent, les dix prochaines années seront cruciales pour mettre au point les modèles de financement et d’inventeurs/adoptateurs PPP, a soutenu Will Roper, ancien secrétaire adjoint de l’armée de l’air américaine.

Au cours d’une session sur le « chemin vers l’indépendance », l’ambassadrice Paula Dobriansky, ancienne sous-secrétaire d’État américaine aux affaires mondiales sous la présidence de George W. Bush, a rappelé que le gouvernement américain était également très concentré sur les ramifications de la guerre en Ukraine. Elle a reconnu les avancées notables en matière d’énergie nucléaire et d’hydrogène en Europe, ce qui a également été souligné par d’autres intervenants qui ont insisté sur la nécessité de travailler sur l’offre de sécurité énergétique afin de progresser vers l’autonomie de l’Europe. Cette question a également été abordée par notre board member Raphael Schoentgen lors d’une session sur « Le paysage énergétique de l’Europe : Alternatives pour la transition vers les énergies renouvelables ».

L'ambassadrice Paula Dobriansky
Raphael Schoentgen (centre)
Diplomatie et sécurité transatlantiques et le rôle de l’Amérique latine

La question de la coopération transatlantique a été un thème central du sommet. Les avantages d’une Europe forte et souveraine pour les États-Unis ont été soulignés par différents intervenants, les partenariats bénéficiant de la force et de la confiance des deux parties.

Une session intitulée « Diplomatie et sécurité transatlantiques : Forces et opportunités futures » (Transatlantic Diplomacy & Security : Strengths and Future Opportunities) a réuni l’ancien président colombien Iván Duque Márquez, le ministre espagnol des affaires étrangères José Manuel Albares, l’ambassadrice américaine en Espagne Julissa Reynoso et Radoslava Stefanova de l’OTAN.

Selon José Manuel Albares, la relation transatlantique est très importante dans le contexte de l’agression russe. Les États-Unis sont un allié naturel de l’UE et l’agenda transatlantique sera au cœur de la prochaine présidence espagnole de l’UE, y compris dans le domaine technologique, a déclaré M. Albares. Dans ce processus d’évolution vers une Europe de la défense et une plus grande intégration, l’UE doit également envisager un processus de prise de décision basé sur la majorité qualifiée et non sur l’unanimité, a-t-il ajouté.

Le rôle central de l’alliance transatlantique est également reconnu de l’autre côté de l’Atlantique, a soutenu l’ambassadrice Reynoso, ajoutant que l’actuel président des États-Unis a été celui qui a le plus cru à cette alliance dans l’histoire récente. Sur cette base, Radoslava Stefanova a rappelé à l’auditoire que l’OTAN assurait déjà un certain degré d’intégration des systèmes et des acquisitions militaires sur la base des engagements des pays membres, et qu’elle œuvrait donc à la convergence.

Iván Duque Márquez a évoqué les opportunités créées par la présidence espagnole de l’UE en offrant un point d’union entre l’Amérique latine et l’UE. Les écosystèmes d’Amérique latine sont essentiels dans la lutte contre le changement climatique et le continent est un acteur clé de l’approvisionnement en énergie, qu’il s’agisse de pétrole, de gaz ou d’hydrogène vert, mais aussi de la sécurité alimentaire de l’UE. En outre, l’Amérique latine est confrontée à des questions similaires à celles soulevées au sein de l’UE quant à la meilleure façon d’aborder ses relations avec la Chine, en particulier en matière de commerce.

Iván Duque a également évoqué ces questions lors d’une session avec l’ancien président du Mexique Felipe Calderón, au cours de laquelle ils ont discuté du rôle de l’Amérique latine dans la durabilité mondiale. Iván Duque a notamment souligné l’hypocrisie qui veut que la tonne de CO2 vaille 50 dollars à Bruxelles et 5 dollars dans le bassin du Congo ou en Amazonie. Felipe Calderon a appelé à une véritable mise en œuvre du principe du « pollueur-payeur » et à une récompense pour l’absorption à un prix égal sur l’ensemble de la planète. « Le financement réel des coûts d’investissement est plus important que les promesses », a-t-il ajouté.

Transatlantic Diplomacy & Security: Strengths and Future Opportunities
Ivan Duque & Felipe Calderón

Concordia Summit: Notre board member Raphael Schoentgen évalue la transition énergétique en Europe

Alors que l’Europe est aux prises avec des prix de l’énergie élevés et des perturbations dans son approvisionnement énergétique à la suite de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, œuvrer à la transition énergétique de l’Europe n’a jamais été aussi urgent – mais aussi riche en nouvelles opportunités. Lors du Concordia Europe Summit qui s’est tenu à Madrid, en Espagne, Raphael Schoentgen, board member de The Bridge Tank et PDG fondateur de Hydrogen Advisors, a participé à un panel sur le thème « Europe’s Energy Landscape : Alternatives for the Renewable Transition » (Paysage énergétique européen : alternatives pour la transition vers les énergies renouvelables).

À ses côtés, Ana Palacio, ancienne ministre espagnole des affaires étrangères, Teresa Parejo, directrice en charge du développement durable chez Iberia Airlines, et German Alcayde, Board Member, HVR energy, qui a animé la session, ont échangé sur cette question.

L’évolution du paysage énergétique européen

S’appuyant sur sa vaste expérience dans le secteur de l’énergie, après avoir été CTO et membre du comité exécutif d’ENGIE et maintenant expert et entrepreneur dans le domaine de l’hydrogène, Raphael Schoentgen a ouvert les discussions en rappelant que 80 % de l’énergie utilisée aujourd’hui en Europe est sous forme solide, liquide ou gazeuse. La transition énergétique ne doit donc pas se concentrer uniquement sur l’électricité. Aujourd’hui, les énergies renouvelables représentent 40 % du réseau électrique européen. Cependant, l’électricité ne représente que 20 % de l’énergie que nous consommons, de sorte que les énergies renouvelables ne représentent que 8 % de la consommation totale d’électricité. L’Europe importe aujourd’hui encore 85 % de son énergie ( carburants compris). Elle ne sera donc pas autosuffisante du jour au lendemain, a affirmé M. Schoentgen.

Le chauffage constitue le besoin énergétique le plus important en Europe, avec 40 % de la consommation totale. Celui-ci est principalement alimenté par le gaz. Viennent ensuite les transports, avec 30 %, principalement sous forme liquide. M. Schoentgen a par conséquent exprimé sa confiance dans le potentiel de l’hydrogène, qui constitue à la fois un bon complément à l’énergie verte et un substitut au gaz naturel, qui peut renforcer la production de biogaz.

Encourager le développement et s’adapter à un environnement international changeant

Raphael Schoentgen a toutefois mis en garde contre l’imposition de restrictions au développement de l’hydrogène en Europe, appelant les décideurs à être concrets et non dogmatiques. Les actes délégués de la Commission européenne relatifs à l’hydrogène compliquent considérablement le développement de cette technologie, car l’accent mis sur les émissions nulles de CO2 et de gaz à effet de serre est trop contraignant.

Mettant les efforts européens en regard des trajectoires énergétiques internationales, Ana Palacio a partagé son analyse de l’état des lieux aux Etats-Unis. La loi sur la réduction de l’inflation de 2022 (IRA), promulguée en août 2022, contient 500 milliards de dollars de nouvelles dépenses et d’allègements fiscaux visant – parmi d’autres priorités – à stimuler les énergies propres. Ana Palacio a fait remarquer que si l’IRA était neutre sur le plan technologique, le Green Deal européen n’affichait pas cette neutralité technologique puisqu’il rejetait l’énergie nucléaire. Raphael Schoentgen a confirmé ce point, lui qui venait de rentrer de Washington D.C., où il avait assisté à la publication de la stratégie américaine sur l’hydrogène.

Revenant sur les importations d’énergie en Europe, Ana Palacio a souligné les efforts de l’Espagne pour ne pas se rendre dépendante d’un seul pays (contrairement à la dépendance de l’Allemagne vis-à-vis du gaz russe). Au contraire, l’Espagne a construit une flottille de terminaux énergétiques pour conserver son indépendance.

Sommet du T7 Japon – Appel à une plus grande collaboration avec les pays du Sud et entre G7 & G20

Le Japon présidant le G7 en 2023, le groupe d’engagement Think 7 (T7) du groupe des 7 auprès des think tanks s’est réuni à Tokyo les 27 et 28 avril 2023 pour son sommet annuel, trois semaines seulement avant le sommet du G7 qui s’est tenu à Hiroshima du 19 au 21 mai. Faire face aux crises, relancer le développement durable, rapprocher le G7 et le G20 (Addressing Crises, Reigniting Sustainable Development, Bridging the G7 and G20), tel était le thème du T7 Japon cette année.

Membre du T7 depuis 2022, The Bridge Tank avait participé au webinaire de passation du T7 en novembre 2022, au cours duquel l’Allemagne avait cédé la présidence du T7 au Asian Development Bank Institute (ADBI). Cette réunion avait marqué le début d’une année au cours de laquelle le T7 s’est consacré à « la promotion du multilatéralisme et de l’engagement du G7 auprès des pays en développement pour les aider à relever les défis mondiaux » ainsi qu’à la promotion d’une « croissance et d’un développement inclusifs et durables ».

Au cours des derniers mois, le T7 Japon a étudié et élaboré des recommandations politiques au sein de quatre groupes de travail :

  • Développement et prospérité économique,
  • Bien-être, durabilité environnementale et transition juste,
  • Science et digitalisation pour un avenir meilleur,
  • Paix, sécurité et gouvernance mondiale.
Les recommandations & priorités du T7

Le sommet de Tokyo qui s’est tenu les 27 et 28 avril 2023 a présenté les conclusions et les recommandations formulées par les différents groupes de travail du T7 pour le G7 au cours du premier semestre 2023. Le communiqué du Think7 Japon d’avril 2023 a souligné l’urgence de :

  1. Faire face aux crises interconnectées : les menaces pour la paix mondiale, la crise financière mondiale et la crise de la dette, toutes deux endémiques, les menaces pour le climat et la biodiversité et la nécessité de renforcer la diplomatie environnementale ;
  2. Redynamiser l’Agenda 2030 et souligner la centralité des ODD en tant que forces directrices pour l’avenir ;
  3. Investir dans les systèmes scientifiques mondiaux et les infrastructures de recherche ;
  4. Favoriser une plus grande collaboration entre le G7 et le G20.

Cet appel à une plus grande collaboration entre le G7 et le G20 a également été illustré lors du sommet du T7 par une session réunissant les présidents du T7 2022 Allemagne, du T7 2023 Japon, du T20 2023 Inde, du T20 2024 Brésil et du T7 2024 Italie, les deux groupes d’engagement ayant exprimé leur volonté d’approfondir les liens.

Un engagement plus fort avec les pays du Sud

À la veille du sommet du G7 à Hiroshima, le doyen de l’ADBI et président du T7, Tetsushi Sonobe, a réaffirmé la nécessité pour le G7 et ses partenaires d’approfondir leur engagement avec les pays en développement. Une telle collaboration entre le G7 et les pays du Sud serait essentielle pour faire face aux crises interconnectées et encourager le développement durable, a ajouté le doyen Sonobe.

L’appel lancé par le T7 en faveur d’un plus grand engagement avec le Sud a trouvé un écho lors du sommet du G7 à Hiroshima, puisque le sommet a été ouvert à une large communauté de nations, en particulier du Sud. Parmi les pays invités figuraient le Brésil, qui préside actuellement l’Organisation du traité de coopération amazonienne, l’Inde, qui assure la présidence du G20 en 2023, les Comores, qui président l’Union africaine en 2023, l’Indonésie, qui préside actuellement l’ASEAN, ainsi que le Vietnam, les Îles Cook, la Corée du Sud et l’Australie.

The Bridge Tank durant le wébinaire de passation du T7 en Nov. 2022

Massif du Fouta Djalon: The Bridge Tank et l’OMVS en mission sur le terrain en Guinée

En 2021 et 2022, The Bridge Tank a pris part à deux missions de terrain dans le massif du Fouta Djalon, dans le nord de la Guinée. Ce massif forestier, « château d’eau de l’Afrique de l’Ouest », abrite les têtes de sources des grands fleuves Sénégal, Niger et Gambie et offre un réservoir de biodiversité constituant la profondeur stratégique de la Grande Muraille Verte au Sahel. Ces missions menées par notre board member Hamed Diane Semega, alors Haut-Commissaire de l’Organisation pour la Mise en Valeur du fleuve Sénégal (OMVS), avec la participation de Joël Ruet, Président de The Bridge Tank, nous ont permis de collecter de précieux témoignages et de constater les défis rencontrés par les populations locales et la dégradation des écosystèmes du Fouta Djalon.

Les missions de terrain ont constitué un élément déterminant dans la structuration de notre feuille de route pour la préservation du Fouta Djalon, présentée aux côtés d’Initiatives pour l’Avenir des Grands Fleuves (IAGF) et de l’OMVS lors de notre side event de la Conférence des Nations Unies sur l’Eau 2023 à New York, et notre policy brief sur l’hydro-diplomatie.

Ces deux missions de terrain dans le massif du Fouta Djalon ont noté le déclin des têtes de sources du fleuve Sénégal et la baisse dramatique des niveaux de ces dernières. Il y a quelques décennies encore, un homme pouvait se noyer dans les profondes mares des têtes de sources. Aujourd’hui, seules de petites flaques d’eau subsistent à ces mêmes endroits. The Bridge Tank a accompangé l’OMVS et son haut-commissaire Hamed Semega, board member fondateur de The Bridge Tank, dans ce qui constituait la première visite d’un haut-commissaire de l’organisation sur le site des têtes de sources du fleuve Sénégal.

En février 2022, Hamed Diane Semega, accompagné du ministre de l’Energie, de l’Hydraulique et des Hydrocarbures de Guinée, Ibrahima Abe Sylla, du Directeur de la Cellule guinéenne de l’OMVS, Soufiana Dabo, et du Directeur de la SOGEOH (Société de Gestion de l’Énergie des Ouvrages du Haut Bassin du Fleuve Sénégal en Guinée), Souleymane Dravé, ont inauguré ensemble les locaux du futur Centre de Documentation et d’archivage environnemental de Labé, Guinée. Celui-ci contribuera aux efforts de préservation du Fouta Djalon.

Des écosytèmes à préserver et restaurer
Moment de receuillement autour de l'ancienne source tarie du fleuve Sénégal durant la première mission
Des flaques d'eau où l'on pouvait se noyer il y a quelques décennies encore
Les populations locales: premières victimes de la mort des sources

Ces missions ont permis de constater les nombreux défis rencontrés par les populations du Fouta Djalon. Souvent stigmatisées et accusées de puiser excessivement sur les eaux des têtes de sources et de contribuer à la déforestation, les communautés locales sont en fait les premières victimes de la mort des sources.

Dans cette zone à faible densité de population, l’accès à l’eau est un défi quotidien. La mission a noté que les villages sont bien souvent éloignés des sources et des forêts qui les abritent. Les populations souffrent d’un manque cruel d’eau. Celle-ci présente de plus très souvent une turbidité importante et une concentration terreuse la rendant impropre à la consommation.

Entre les deux missions, l’OMVS a équipé certains de ces villages de forages afin de puiser dans les nappes d’eau souterraines, notamment à Soulamayo, village le plus proche de la source géographique tarie du fleuve Sénégal.

Échanges avec les populations locales
Agriculture et hydro-électricité: Une vision de développement à long terme

La région et ses populations requièrent une vision et des solutions permettant un développement plus durable qui prennent en compte à la fois leurs besoins et les questions de préservation et de restauration des écosystèmes forestiers et hydriques. Un tel développement passera notamment par la (ré-)adoption de méthodes agricoles adaptées aux conditions démographiques et environnementales changeantes et par l’avancement de l’électrification.

À Koukoutamba, les populations locales ont exprimé leur soutien pour le prochain grand projet de barrage hydro-électrique de l’OMVS qui est actuellement en cours de développement dans la municipalité. Le barrage hydroélectrique de Koukoutamba, situé sur le fleuve Bafing dans la zone du haut-bassin du fleuve Sénégal aura une puissance aménageable de 294 MW et constituera le barrage le plus important réalisé par l’OMVS. Ce projet financé à hauteur de plus de 800 millions de dollars par la Banque chinoise Exim Bank et développé par l’entreprise chinoise Sinohydro contribuera notamment au développement économique et à l’électrification des zones rurales de la région. 

Un engagement durable

L’engagement de The Bridge Tank en faveur de la sauvegarde du Massif du Fouta Djalon n’a dès lors cessé de croître. En 2021, cet engagement s’est illustré par l’organisation d’une session spéciale au Forum Mondial de l’Eau à Dakar intitulée « Massif du Fouta Djallon : visions et actions pour la sauvegarde du « château d’eau de l’Afrique de l’Ouest » en partenariat avec l’OMVS, l’OMVG et Initiatives pour l’Avenir des Grands Fleuves (IAGF). Dans le cadre de la Conférence des Nations Unies sur l’Eau en mars 2023, The Bridge Tank et IAGF ont renforcé leur collaboration en faveur de la sauvegarde du Fouta Djalon en lançant l’alerte à travers la publication d’une tribune co-signée par Erik Orsenna, Président d’IAGF, Joel Ruet et Hamed Diane Semega, ainsi qu’à travers l’organisation d’un side event officiel de la Conférence des Nations Unies sur l’Eau 2023 en partenariat avec l’OMVS, et avec le soutien officiel de la France et de la Guinée.

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