Auteur/autrice : the_bridge_tank

The Bridge Tank et le Maritime Research Center ont co-organisé un webinaire sur : « Australie, Royaume-Uni et États-Unis (AUKUS) : Une nouvelle perspective basée sur le cadre de la connaissance du domaine sous-marin (UDA) ».

Le 30 juin, The Bridge Tank et le Maritime Research Center (MRC) ont co-organisé un webinaire intitulé « Australie, Royaume-Uni et États-Unis (AUKUS) : Une nouvelle perspective basée sur le cadre de la connaissance du domaine sous-marin (UDA) ». Cet événement visait à réunir l’industrie de la défense, les acteurs du domaine maritime, les décideurs politiques et d’autres acteurs, afin d’établir une priorité politique pour le cadre du UDA au niveau national et régional. Les interactions visaient également à renforcer le partenariat entre les utilisateurs, l’industrie et le monde universitaire et à encourager le renforcement des capacités acoustiques communes au niveau national et régional.

L’importance de ce webinaire était de discuter de l’évolution stratégique, militaire et même politique de l’AUKUS 9 mois après la création de cette alliance et aussi de la façon dont le cadre du UDA peut y contribuer ? L’événement a été planifié de manière à ce que les participants partagent leurs points de vue et leurs expériences sur les questions politiques, les moyens technologiques, les outils et mesures innovants, la géopolitique, la géoéconomie, les aspects organisationnels au niveau national et mondial.

Cette table ronde virtuelle a réuni des invités de haut rang.

Tout d’abord, l’Amb Y K Sinha est un diplomate indien qui appartient au service des affaires étrangères indien et est l’ancien haut-commissaire au Royaume-Uni et au Sri Lanka. Après avoir pris sa retraite des services étrangers, il a d’abord été nommé commissaire central à l’information le 1er janvier 2019, puis a prêté serment en tant que commissaire principal à l’information de l’Inde le 7 novembre 2020. Il a ouvert le webinaire en donnant un aperçu du contexte géopolitique dans le nouvel ordre mondial. Il a souligné que l’aspect sécuritaire était prépondérant et qu’il était important de le prendre en compte afin d’éviter tout effet de ricochet dans tous les secteurs. Il a également mentionné que l’Inde était prête à apporter son soutien à son voisinage proche.

Le Dr (Cdt) Arnab Das est un ancien officier de la marine avec deux décennies de services actifs et titulaire d’un doctorat de l’Indian Institute of Technology (IIT) Delhi avec une spécialisation en acoustique sous-marine. Il a travaillé sur plusieurs projets et a une pléthore de publications à son actif. Le Dr Das est l’auteur d’un livre intitulé « Marine Eco-concern and its Impact on the Indian Maritime Strategy », qui a été soutenu par la Fondation maritime indienne et a été publié en février 2017. Il a insisté sur le fait que l’UDA faisait sens dans ce contexte étant donné que l’alliance AUKUS a une forte dimension sous-marine. L’évolution géopolitique et les crises nous rappellent l’importance de l’UDA. La conscience du domaine sous-marin, ou même du domaine maritime, est rarement débattue dans les discussions internationales.

Le vice-amiral A R Karve est un vice-amiral de la marine indienne à la retraite. La Param Vishisht Seva Medal (PVSM) et la Ati Vishisht Seva Medal (AVSM) ont été décernées au vice-amiral AR Karve. Il a servi en dernier lieu en tant que 27e officier général commandant en chef du Commandement naval du Sud. Sa présentation a mis en évidence les aspects stratégiques de la région. Il a insisté sur la nécessité d’assurer la stabilité dans la région face à l’expansion de l’influence maritime chinoise, en particulier l’expansion des sous-marins chinois. Il a également souligné que plusieurs initiatives et outils existaient pour assurer la stabilité, mais que des efforts sont à poursuivre, notamment en ce qui concerne l’UDA. Il a conclu en disant que l’AUKUS et la QUAD peuvent contribuer à la stabilité maritime et promouvoir l’UDA.

Vishal Thapar est le chef de la rédaction du groupe Businessworld. Il était auparavant associé au Hindustan Times et aux grandes chaînes d’information CNN-IBN et NewsX. Il est le fondateur-rédacteur en chef d’Armingindia.com, le premier portail indien sur les affaires et la politique du commerce de la défense en Inde. Il a donné une analyse de l’agenda international, des solutions à mettre en avant, notamment en termes de technologie, mais aussi, du contexte chinois dans la région.

Enfin, le Dr. Joël Ruet, président de The Bridge Tank, a conclu le webinaire en développant une série de questions ouvertes à soulever lors d’autres webinaires ou de discussions à huis clos, en insistant sur l’identification du bon format pour dialoguer et sur l’importance de la technologie à repenser.

 

Ce webinaire a été mené par Mme Malaurie Le Bail, Analyste et coordinatrice des programmes de The Bridge Tank, dans la continuité du projet sur l’économie bleue dans le Golfe du Bengale. Cet événement a été une nouvelle occasion de poursuivre le dialogue sur les questions maritimes et sur l’Indo-Pacifique avec le MRC.

Ce webinaire était très complet et éducatif avec des échanges de grande qualité. Tous les panélistes se sont accordés sur le fait que le MRC joue un rôle important dans la promotion du concept d’UDA.

Veuillez trouver ici la note conceptuelle du webinaire pour plus de détails.

Conférence des Nations Unies sur les Océans : notre issue brief sur l’économie bleue dans le Gofle du Bengal : problèmes communs, expertise partagée ?

A l’occasion de la conférence des Nations Unies sur les océans à Lisbonne, co-organisée avec les gouvernements du Kenya et du Portugal, The Bridge Tank et l’Agence française de développement ont le plaisir de partager une note de synthèse sur l’économie bleue dans le Golfe du Bengale.

Ce papier est une synthèse du rapport principal, dans lequel nous avons rassemblé les résultats d’un effort de collaboration d’un an avec les acteurs clés du secteur de l’économie bleue au cours de trois ateliers interactifs avec ceux-ci.

Le Golfe du Bengale est l’une des parties essentielles de la région de l’océan Indien en raison de son potentiel élevé du point de vue géopolitique et géoéconomique. La région de l’océan Indien est une région multipolaire qui contribue à plus de la moitié du PIB et de la population mondiale, et dont le centre d’intérêt principal est l’océan.

Ses écosystèmes et ses ressources naturelles constituent un atout unique pour les pays et territoires de la région. Il est donc essentiel de comprendre et de mesurer l’activité économique liée à cet atout pour développer durablement les économies et les moyens de subsistance concernés.

The Bridge Tank et l’Agence française de développement (AFD) ont co-organisé trois ateliers de novembre 2021 à mars 2022, avec les acteurs du Bangladesh, de l’Inde et du Sri Lanka, afin de discuter et d’échanger des connaissances sur la manière dont ces pays organisent leurs stratégies d’économie bleue.

En particulier, les conversations ont porté sur la manière dont ils définissent leurs stratégies d’économie bleue et proposent des solutions :

  • Évaluer les impacts physiques du changement climatique sur la durabilité des écosystèmes côtiers et océaniques et sur la ressource halieutique,
  • S’adapter à ces impacts sur l’évolution des écosystèmes côtiers, des communautés sociales et des chaînes de valeur.

Avec la participation active de différents centres de la région, les discussions collaboratives ont démontré un haut niveau de savoir-faire, de technicité et de connaissances en termes de collecte d’informations sur le climat, l’élévation du niveau de la mer, les ressources halieutiques et la mise en œuvre de projets pour répondre aux problématiques locales.

Nos points clés sont les suivants :

  • Des résultats communs aux trois pays ont été identifiés, ce qui constitue une base commune pour poursuivre la discussion et identifier des projets ayant une dimension de ressource commune régionale et/ou de bien public mondial :
    • une grande quantité d’activités scientifiques et de groupes de réflexion dans la région et un savoir-faire technique,
    • un défi majeur pour que ces contributions soient coordonnées au niveau régional et ne progressent pas en silo,
    • des questions sur la manière dont la recherche peut se traduire par l’élaboration de politiques au niveau national et régional.
  • Il est nécessaire de comprendre comment l’économie bleue est formalisée au niveau national et comment elle se traduit au niveau le plus bas, ainsi qu’au niveau régional. Il n’existe pas d’outil de suivi, de vérification et de transparence pour soutenir le déploiement d’une économie bleue efficace et efficiente.
  • Quel sera l’impact de la transition climatique sur les politiques de l’économie bleue sur l’ensemble de la population ?
  • La multiplicité des parties prenantes est un problème pour l’amélioration de la coordination à travers la chaîne de valeur de l’économie bleue, ce qui entraîne une fragmentation des décisions et des actions.

Lire l’issue brief ici (en anglais)

Tournée européenne OMVS – The Bridge Tank pour la promotion de l’hydrodiplomatie

The Bridge Tank s’est associé à l’OMVS pour une tournée européenne de promotion de l’hydro-diplomatie qui s’est déroulée du 9 au 24 juin 2022 à Genève, Oslo, La Haye, Paris et Bruxelles. Hamed SEMEGA, Haut-Commissaire de l’OMVS et membre du Board du Bridge Tank, et Joël RUET, président du Bridge Tank, ont rencontré de nombreux interlocuteurs  pour aborder les sujets en lien avec l’hydrodiplomatie : le droit international des cours d’eau internationaux, l’hydro-développement durable, la paix construite par la gestion partagée des bassins transfrontaliers, ou encore la préservation des têtes de sources des grands fleuves.

The Bridge Tank et l’OMVS ont décidé d’organiser à l’autonome prochain un atelier de travail sur ces questions avec l’ensemble des acteurs avec lesquels ils ont échangé et en l’élargissant à de nombreux responsables politiques et associatifs.

Cette tournée fait suite au travail conjoint réalisé lors du Forum mondial de l’eau 2022, auquel The Bridge Tank était associé.  L’Organisation pour la mise en valeur pour le fleuve Sénégal (OMVS) avait alors été distinguée par le Grand Prix Hassan II pour l’eau. Selon le jury, l’organisation ouest-africaine basée à Dakar, qui regroupe le Mali, la Mauritanie, le Sénégal et la Guinée, a été distinguée pour son action en faveur de la « réalisation de la sécurité hydrique et alimentaire » du grand bassin transfrontalier, mais aussi pour son action pour « la paix, la prospérité et le développement territorial » de ses pays membres. L’hydrodéveloppement et l’hydrodiplomatie ont en effet été au cœur du modèle de l’organisation. L’OMVS a, en effet, fonctionné pendant plus de 50 ans indépendamment des tensions nationales ou internationales dans la région qu’elle couvre ; elle a servi de modèle pour la redynamisation de son organisation sœur pour le fleuve Gambie, et l’organisation reçoit régulièrement des visites d’organisations fluviales du monde entier, Asie centrale incluse.

Les questions de l’eau, en particulier celles autour des bassins, sont généralement abordées dans une approche utilitariste, c’est-à-dire au travers de l’accès à l’eau. Cette vision est consensuelle au sein des organisations internationales et lors d’événements internationaux. Toutefois, l’évolution pessimiste des écosystèmes aquifères impactés par les dérèglements climatiques pose ainsi la question de la durabilité de ces ressources.

C’est dans cette perspective, ancrée dans des aspects juridiques internationaux et onusiens que la délégation a débuté sa tournée à Genève lors de la conférence « Leçons et perspectives sur la coopération sur l’eau pour l’Afrique et l’Europe : du Forum de Dakar de 2022 à la Conférence des Nations unies sur l’eau de 2023 au Palais des Nations. M. Semega a ainsi présenté le travail et le potentiel de l’OMVS, qui est souvent reconnue comme une organisation modèle, sur le plan organisationnel, politique, juridique et d’investissement.

 

 

Pour approfondir le sujet, la délégation a ensuite rencontré le Professeur Mads Adenaes, spécialiste du droit international auprès de l’Université d’Oslo en Norvège. Cet échange a été l’occasion de discuter des perspectives du droit international de l’eau. Ils ont insisté sur le fait que l’eau doit être abordée de manière holistique, en tant que bien commun, c’est-à-dire que l’eau ne doit plus seulement être un objet de rivalité entre puissances, mais être un bien commun vital à partager. C’est ce que cherche à prôner les organisations de bassins, qui ne se concentrent pas à l’échelle étatique, mais bien à l’échelle de la ressource.

Sur le plan du l’hydrodéveloppement, l’eau est un élément majeur aux écosystèmes, aux sociétés et aux économies, c’est pourquoi elle est nécessaire à leur bon développement. M. Semega a eu l’occasion d’échanger avec des acteurs du monde du développement, en particulier Mme Marie-Noëlle Reboulet, Présidente du GERES et M. Pierre Jacquemot, Président du Groupe Initiatives, ayant pour cœur de métier la solidarité énergétique, climatique et sociale et M. Lars Andreas Lunde, chef de la section « Nature et climat » de l’agence de développement norvégienne, le NORAD. Ces structures ont permis de tirer la conclusion suivante : une multitude de solutions existent sur le terrain, avec une forte dimension bottum up, qui nécessite une plus grande connaissance, concertation et coordination pour agir et partager les savoirs faires.

Les discussions ont été fructueuses au point d’organiser une nouvelle rencontre avec le GERES et le Groupe Initiatives dont l’OMVS est membre, dans les prochaines semaines. Ces discussions ont également pu se poursuivre grâce à l’organisation d’un side event à Bruxelles, par The Bridge Tank et l’OMVS, lors du « Africa Energy Forum » sur le thème « Infrastructures eau-énergie pour la paix au Sahel », en présence de Mme la Ministre Amal Mint Maouloud, ancienne ministre mauritanienne de l’équipement et du transport, M. Abdoulaye Dia, Directeur Général de SEMAF/OMVS et M. Romain Cres, Spécialiste du développement économique au sein du GERES.

Les actions de l’OMVS sont menées en faveur de la paix, puisque selon le Haut-Commissaire « quiconque sait partager l’eau, peut tout partager ». Ce message a été répété à de nombreuses reprises lors de la tournée européenne, en particulier lors de la rencontre avec Monsieur le Premier Ministre, Jean-Pierre Raffarin, Président des Leaders pour la Paix.

MM. Raffarin et Semega se sont entendus sur l’importance et le rôle des organisations de bassins à contribuer à l’hydrodiplomatie et la paix dans le monde. L’hydrodiplomatie a une dimension plus globale que l’hydropolitique, qui demeure réserver aux Etats. L’hydrodiplomatie souligne l’idée selon laquelle la gestion de l’eau et des bassins n’est plus l’affaire des Etats, mais de tous autour d’une ressource au sein des territoires.

Sur ce sujet, The Bridge Tank a été à l’initiative d’un déjeuner de travail entre le Haut-Commissaire et M. Erik Orsenna, President de l’Initiatives pour l’Avenir des Grands Fleuves (IAGF) en présence de personnalités influentes dans le milieu autour de la situation des ressources naturelles en Afrique de l’Ouest et de l’hydrodiplomatie dans le bassin du fleuve Sénégal, à l’occasion duquel nos Board Member l’ambassadeur Stéphane Gompertz et Me Jean-Claude Beaujour étaient présents. 

Dernier point, mais non des moindres, la délégation a mené des réunion de travail avec l’agence de coopération norvégeinne, du Ministère de la coopération internationale à La Haye, l’OIEau et Réseau International des Opérateurs de Bassins et le fonds d’investissement en infrastuctures STOA à Paris.

Sur son propre continent, l’OMVS s’est vu confier, au sein de l’association internationale des opérateurs de bassins fluviaux, le secrétariat technique de l’association regroupant ses membres actifs sur le continent africain. La paix passant par le développement mais aussi par des décisions démocratiques, l’OMVS a mis en place un comité des usagers des bassins fluviaux, organe original de concertation ouverte avec la société civile. Consciente de ses responsabilités, l’OMVS, organisation qui a vu le jour en 1972 est aujourd’hui engagée dans une réflexion prospective sur son avenir, et sur l’avenir de sa contribution à l’Afrique et au monde.

Dans ce cadre, la tournée d’échanges avec des pairs, des experts et des leaders de tous les domaines de la société dans toutes les capitales de la paix et des domaines de l’innovation fluviale, de la conservation de la nature et notamment des écosystèmes des sources fluviales, vise à partager les résultats de cette réussite avec les parties prenantes de l’AG des Nations Unies, l’Union africaine, les communautés académiques et de la société civile, travaux auxquels The Bridge Tank s’associe.

Notre board member, Pranjal Sharma, présente son livre « Stronger Together » au Président rwandais, Paul Kagame

A l’occasion du 26ème Sommet des Chefs d’Etat du Commonwealth, qui se tient à Kigali, au Rwanda du 20 au 25 juin 2022, notre board member, Monsieur Pranjal Sharma a rencontré le Président rwandais, Monsieur Paul Kagame. Lors de cette rencontre, il lui a présenté et offert son dernier livre intitulé « Stronger Together : A collection of Essays on Rising Rwanda and Strategic Partnership with India » co-écrit avec Monsieur Abhilash Puljal.

Comment continuer de travailler avec la Chine?

Comment continuer de travailler avec la Chine? C’est la question que s’est posée le 3 juin 2022 un groupe de réflexion réuni par The Bridge Tank regroupant des personnalités du monde des think tanks, de la diplomatie, de la presse écrite nationale, des industries de défense et anciens officiers généraux.

« A vrai dire, sur le principe, travailler avec la Chine n’est pas une option mais une fatalité. La Chine est évidemment incontournable. Mais sur la manière de le faire, force est de constater que la tâche est devenue ces dernières années beaucoup plus difficile qu’auparavant : le pays s’est spectaculairement coupé du monde extérieur et a tendance à se replier sur ses immenses besoins domestiques ; d’inévitables débats intérieurs, qu’on devine particulièrement aiguisés, sont entourés d’une grande opacité ; et dans cette atmosphère tendue, les réactions occidentales pourraient encore envenimer dangereusement les choses.

C’est sur ce diagnostic désenchanté que se sont accordés les participants. Raison de plus pour qu’une position européenne, forte et persévérante, s’affine… »

Une note de compte rendu rédigée par l’Ambassadeur Philippe Coste, board member de The Bridge Tank:

Notre Board Member Stéphane Gompertz analyse l’état des relations entre l’Afrique et l’Europe

Le 7 juin 2022, notre Board Member Stéphane Gompertz, ancien Ambassadeur en Autriche et en Ethiopie, et ancien Directeur pour l’Afrique au Ministère français des Affaires Etrangères, a participé à une table ronde sur l’état actuel des relations entre l’Europe et l’Afrique et le potentiel pour de futurs partenariats. L’événement organisé au Forum Bruno Kreisky pour le dialogue international à Vienne, en Autriche, était le résultat d’une coopération entre le Centre austro-français pour le rapprochement en Europe (CFA/ÖFZ), l’ambassade de France en Autriche, l’Institut français des relations internationales (ifri) et The Bridge Tank.

Les relations entre l’UE et l’Afrique se sont détériorées ces dernières années, caractérisées par l’absence de confiance et de compréhension mutuelles, ce qui a affaibli la capacité à construire une coopération stable, orientée vers l’avenir et mutuellement fructueuse. L’Afrique se tourne de plus en plus vers d’autres partenaires pour le commerce, les investissements et la sécurité, notamment vers la Chine. Le séminaire organisé à Vienne avait pour but de discuter de la manière dont les relations et leurs perspectives sont perçues par les deux parties et de ce qui sera nécessaire pour surmonter les nombreux obstacles afin de parvenir à un changement de paradigme significatif.

Dans quelle mesure un nouveau partenariat entre l’Europe et l’Afrique est-il réaliste ?

La session a été ouverte par Gilles Pécout, ambassadeur de France en Autriche, et Dietmar Schweisgut, secrétaire général du Centre austro-français pour le rapprochement en Europe, suivi d’une interview de Toni Haastrup, maître de conférences en politique internationale à l’université de Stirling, co-éditeur du « Routledge Handbook on EU-Africa Relations ».

La discussion animée par Georg Lennkh, membre du conseil d’administration du Forum Bruno Kreisky pour le dialogue international, a rassemblé des représentants de l’UE et de l’Afrique :

  • Thierry Vircoulon, chercheur associé, Centre Afrique subsaharienne, IFRI
  • Ambassadeur Stéphane Gompertz, Board Member, The Bridge Tank
  • Ambassadeur Irene Horejs, ancienne ambassadrice de l’UE au Niger, au Mali, en République dominicaine, à Cuba et au Pérou
  • Margit Maximilian, journaliste, ORF Autriche
Dietmar Schweisgut

Une première évaluation de la dynamique actuelle entre l’UE et l’Afrique a fait émerger une conclusion commune entre les participants à la session, y compris notre board member Stéphane Gompertz, à savoir que le statu quo n’est plus une option. La guerre en Ukraine a contribué à ce changement. Pour la première fois, l’Union africaine a proposé sa médiation à l’Europe, à l’occasion de la rencontre entre le président sénégalais et le président de l’Union africaine, Macky Sall, et le président russe, Poutine, à Sotchi, le 3 juin 2022.

Notant l’influence croissante de la Chine en Afrique, Thierry Vircoulon, chercheur associé au Centre pour l’Afrique subsaharienne de l’IFRI, a fait remarquer que toutes les grandes puissances ayant des programmes d’aide en Afrique ont également des conditionnalités. Dans le cas de la Chine, la condition est que les pays africains ne reconnaissent pas Taïwan.

L’ambassadrice Irene Horejs, ancienne ambassadrice de l’UE au Niger, au Mali, en République dominicaine, à Cuba et au Pérou, a souligné qu’après le traité de Lisbonne, l’action de développement de l’UE en Afrique est devenue non seulement de plus en plus politisée, mais aussi trop bureaucratique. En plus d’être trop axées sur la sécurité, les politiques de l’UE à l’égard de l’Afrique ont souffert de problèmes similaires au cours des dernières décennies. Les instruments financiers consacrés à la migration et à la sécurité ont été trop lourds, trop lents et trop bureaucratiques, ce qui a donné des résultats décevants, a expliqué l’ambassadrice Horejs. Tous ces facteurs ont contribué à l’actuelle « fatigue de l’Europe » sur le continent africain.

L’ambassadeur Stéphane Gompertz a donné un aperçu des nouveaux partenaires de l’Afrique et a décrit les motivations de ces nouveaux acteurs qui s’installent sur le continent. Il s’est ainsi interrogé sur les objectifs de la Chine et sur la possibilité que sa présence devienne militaire. Par ailleurs, il a noté les intérêts stratégiques de l’Inde en Afrique et a rappelé le soutien de la Turquie à des mosquées intégristes sur le continent. L’hostilité de la Russie à l’égard de la présence française au Mali, mais aussi l’accord militaire entre la Russie et le Cameroun ont remodelé les relations entre l’Afrique et l’UE. L’ambassadeur Gompertz a reconnu des erreurs dans la stratégie des forces armées françaises sur le terrain. La France et l’UE auraient dû être plus prudentes dans leur approche. Elles auraient notamment dû éviter de discuter avec certaines factions djihadistes ou de donner des directives sur ce qu’est un bon régime.

Futures pistes d’action

Selon l’ambassadeur Gompertz, 6 pistes sont à explorer sur le front des relations Afrique-UE :

  1. Plus de solidarité avec l’Afrique au vu de la crise et de la guerre en Ukraine, notamment en ce qui concerne les réfugiés africains et la sécurité alimentaire ;
  2. Plus de réalisme avec les mouvements insurgés et dans les négociations avec ces derniers ;
  3. Plus de réalisme avec les régimes militaires sur la base de ce qu’ils fournissent, tout en évitant la politique du « deux poids, deux mesures » ;
  4. Mettre davantage l’accent sur le secteur privé, en particulier sur les petites et moyennes entreprises dirigées par des femmes.;
  5. Renforcement du soutien aux ONG;
  6. Une politique de communication claire à l’égard de la jeunesse africaine, utilisant toutes les applications et formes artistiques que la jeunesse affectionne.

« L’Europe doit défendre et non imposer ses valeurs en Afrique », a conclu l’ambassadeur Gompertz.

Le Centre austro-français pour le rapprochement en Europe a été créé en 1978 par le président Jacques Chirac et le chancelier Bruno Kreisky.

Stéphane Gompertz
Pour revoir la session en intégralité:

Conflits et désinformation: The Bridge Tank se joint à Irene Khan pour une session d’échange à la RightsCon 2022

À l’invitation d’Irene Khan, rapporteuse spéciale des Nations Unies sur la promotion et la protection de la liberté d’opinion et d’expression, Joël Ruet, Président, The Bridge Tank, a participé à une session d’échanges en visio-conférence sur le dernier rapport de la rapporteuse spéciale des Nations Unies, portant sur la désinformation et les situations de conflit, y compris l’impact des restrictions d’accès à internet.

La session, qui s’est déroulée en format virtuel le 8 juin 2022 lors de RightsCon 2022, a donné lieu à un échange sur l’impact de la désinformation et des « fake news » dans les situations de conflit, notamment en Ukraine, en Russie, en Éthiopie et au Myanmar, et sur l’impact que cela a sur la démocratie et la paix dans le monde entier. Joël Ruet a contribué à la discussion en présentant l’exemple des actions de la Russie au Mali.

Durant les échanges, Irene Khan a noté que la propagande, la désinformation et les « fake news » créent une « situation où l’Occident est opposé au reste du monde, alors que les droits de l’homme sont universels et devraient faire l’objet d’un travail collectif ».

Irene Khan
Participants à la session

Journée mondiale de l’océan: vers une autre et coopérative « Indo-Pacifique »?

Rapport spécial par The Bridge Tank et l’AFD : Partage des connaissances, expériences et outils de l’économie bleue, l’exemple du Golfe du Bengale

POURCHASSER LE CÔTÉ ÉCOLOGIQUE ET SOCIAL DE L’INDO-PACIFIQUE

On observe une tendance globale à se focaliser sur l’Indo-Pacifique, en mettant principalement l’accent sur les aspects sécuritaires et diplomatiques. Pourtant, face à l’évolution pessimiste du changement climatique et des systèmes océaniques, les notions de développement et de protection d’écosystèmes uniques doivent être au cœur des débats dans une région stratégique, dont les rivages accueillent des centaines de millions de personnes, comme le Golfe du Bengale.

A l’occasion de la journée mondiale de l’océan le 8 juin, The Bridge Tank et l’Agence Française de Développement (AFD) ont le plaisir de partager un rapport spécial sur l’essor et le suivi positif de l’économie bleue dans le Golfe du Bengale, avec un focus tout particulier sur le Bangladesh, l’Inde et le Sri Lanka.

Ce rapport est le résultat d’un effort collaboratif d’un an avec les acteurs clés du secteur de l’économie bleue au cours de trois ateliers interactifs avec ceux-ci.

ORIGINE, MOTIVATION ET CONCLUSIONS DU RAPPORT

L’économie bleue est très débattue par les décideurs politiques. Cependant, elle ne recueille guère de consensus scientifique sur sa définition ou le périmètre de ses enjeux, ni en sciences physiques ni en sciences sociales. Pourtant, elle existe, et il est rare que ses acteurs de fait fassent l’objet d’une enquête ou d’une écoute systématique et qu’ils fassent l’objet d’un rapport accessible.

Nous avons créé un espace de dialogue et rassemblé un catalogue de bonnes pratiques :

  • Dans un contexte où l’économie bleue est aussi l’autre facette des préoccupations sécuritaires autour de la notion de position « Indo-Pacifique », nous avons voulu offrir un espace ouvert et de confiance de parole informée à travers les géographies de l’Asie du Sud et de la France.
  • Le développement sur des ressources partagées doit commencer par des données partagées. En recueillant l’expertise des acteurs locaux, nous avons souhaité leur donner la parole pour participer à la prise de conscience globale des enjeux océaniques. Leur contribution a dévoilé un trésor de compétences et de volontés, qui est à l’origine de notre rapport. Les premières coopérations auxquelles notre exercice a abouti, laissent espérer la possibilité de créer et de gérer conjointement des systèmes de données pour sauvegarder les ressources halieutiques et côtières, développer des infrastructures durables et des connaissances scientifiques régionales. Si tant est qu’il y ait une leçon à retenir, c’est que les centres locaux ont plus de compétences et de connaissances scientifiques sur leur zone tropicale que les organisations mondiales, et que ces dernières peuvent certainement apprendre beaucoup des premiers sur l’avenir des océans mondiaux.

L’objectif principal de la Journée mondiale de l’océan est de sensibiliser un public plus large aux actions collectives. En partageant notre travail, nous souhaitons participer à cette action collective en faveur de la santé des océans et de leurs ressources, et renforcer l’élan mondial en faveur de la protection d’au moins 30 % de nos terres, eaux et océans d’ici 2030 (30×30). 

Lisez notre rapport ici.

À propos des auteurs : The Bridge Tank est un think tank international, à but non lucratif et indépendant, spécialisé dans les économies émergentes et affilié au G20, les industries mondiales, le développement durable et les biens publics mondiaux, partenaire de l’aide bilatérale française dans cette série d’ateliers. L’AFD finance, soutient et accélère les transitions vers un monde plus juste et plus durable. Cette collaboration s’inscrit dans le cadre de la réflexion stratégique et des interventions de l’AFD en matière de développement et de financement dans la région.

The Bridge Tank au Forum « Nouvelles d’Afrique » de la Fondation Prospective et Innovation

Les 30 et 31 mai 2022 s’est tenu à Montpellier le Forum « Nouvelles d’Afrique « Réagir et s’unir » », co-organisé par la Fondation Prospective et Innovation, présidée par Jean-Pierre Raffarin, Montpellier Méditerranée Métropole, la Ville de Montpellier, et la FERDI (Foundation for studies and Research on International Development). The Bridge Tank s’est joint aux échanges à travers son président Joël Ruet qui est intervenu lors d’une session sur le financement de l’agriculture.

Le continent africain est aujourd’hui confronté à des défis de taille: rivalités entre grandes puissances et divisions intra-continentales, turbulences économiques et financières, enjeu de la transition écologique et de son financement, ou encore retard agricole à combler et auto-suffisance alimentaire à atteindre. C’est à partir de ce diagnostique que le Forum a tenté de contribuer à une démarche d’action et de collaboration mondiale autour des grands projets de l’Afrique, mobilisant compétences africaines et européennes.

Le 31 mai, Jour 2 du Forum, Joël Ruet, Président, The Bridge Tank a pris part à une table ronde intitulée « Le financement de l’agriculture face à la double urgence : produire et ménager l’environnement » et modérée par Jean-Marc Gravellini, ancien directeur à l’AFD et Senior Fellow de la FERDI.

Les participants à la table ronde :

  • Pierre ARNAUD, Ancien Directeur à l’AFD, ancien Vice-Président de la Compagnie Fruituère;
  • Joël RUET, Président, The Bridge Tank, ancien Conseiller Spécial du ministre de l’agriculture et de l’équipement rural au Sénégal;
  • Patrick CARON, Vice-président délégué aux relations internationales à l’Université de Montpellier, Président d’Agropolis International;
  • Francis DOSSOU SOGNON, CEO d’AgroSfer.

Durant la session, Joël Ruet a noté « qu’une grande partie du continent africain prend aujourd’hui le leadership sur les questions d’adaptation au changement climatique. » Il est pour cela essentiel de comprendre et d’intégrer les dynamiques du système financier africain, une idée développée par The Bridge Tank dans un issue brief publié un an auparavant sur le financement de l’économie africaine.

Durant une session précédente sur les défis économiques de la transition écologique en Afrique, Hervé Machenaud, ancien Directeur de la branche Asie-Pacifique du groupe EDF, a déclaré que le continent africain ne devait pas être en « transition énergétique » mais en « développement écologique. » Abordant les questions de l’énergie et de l’agriculture, M. Machenaud a insisté sur le potentiel considérable des énergie renouvelables en Afrique, ajoutant toutefois que l’agriculture en Afrique nécessitera des énergies pilotables, les énergies fossiles raisonnées et optimisées faisant parties de la solution. Dans ces deux domaines, l’Europe gagne à transférer ses technologies vers l’Afrique car la technologie se développe sur les marchés qui se développent.

Joël Ruet
Hervé Machenaud
Pour revoir la session et les échanges:

The Bridge Tank participe au Think 7 à Berlin

Le sommet Think7, qui a eu lieu les 23 et 24 mai 2022 à Berlin, est organisé par l’Institut allemand de développement / Deutsches Institut für Entwicklungspolitik (DIE) et l’Initiative pour des solutions globales (GSI), en tant que groupes de réflexion mandatés pour le processus Think7 pendant la présidence allemande du G7 en 2022. Il est organisé en partenariat avec la Friedrich-Ebert-Stiftung (FES), le Conseil allemand des relations étrangères (DGAP) et l’Aspen Institute Germany. Plus de 300 participants ont assisté à cet événement, principalement en personne.

Le Dr Joël Ruet, Président de The Bridge Tank, était parmi les participants, notamment le premier jour, où ont été discutés les Task Forces dans lesquels The Bridge Tank est actif : Climat et environnement, Relance économique durable et Coopération internationale pour le bien commun mondial.

En présence du Chancelier fédéral allemand, Olaf Scholz, l’événement a été organisé autour des recommandations développées dans le communiqué du T7, qui sont les suivantes :

  • Des alliances fortes pour une planète durable.
  • Fixer le cap de la stabilité et de la transformation économiques en réponse aux conséquences du COVID-19.
  • Une meilleure préparation pour une vie saine.
  • Plus forts ensemble.
  • Des investissements durables pour un avenir meilleur.

Parmi les nombreux invités de haut niveau, Joël Ruet a accordé une attention particulière aux propos du ministre Wolfgang Schmidt, chef de la Chancellerie fédérale, qui a souligné l’importance d’inviter l’Afrique aux décisions du G7. M. Ruet partage également l’idée développée par Dennis J. Snower, Président de Global Solutions Initiative (GSI) et Co-Président de Think7 Germany qui a insisté sur la nécessité de renforcer le multilatéralisme alors que l’ordre mondial a récemment été brutalisé par la Russie dans la guerre en Ukraine. Dr. Sachin Chaturvedi, directeur général du Système de recherche et d’information pour les pays en développement (RIS), a expliqué que les institutions internationales, telles que le G7 et le G20, doivent s’adapter et être revisitées en fonction du contexte géopolitique.

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