Catégorie : Tribunes-Media

Échange entre François Loos, ancien ministre de l’Industrie et du Commerce extérieur, et le Bridge Tank sur les visions d’avenir communes entre l’UE et la Chine

Praticien expérimenté du monde de l’industrie et du commerce international, François Loos préconise une nécessaire restructuration des relations UE-Chine, en soumettant l’idée que la résilience chinoise devait montrer la voie vers une reprise de l’activité mondiale.

Polytechnicien et ingénieur des mines de formation, François Loos est aussi un homme politique engagé, député du Bas-Rhin, conseiller régional d’Alsace et ministre délégué à l’industrie et ministre délégué au commerce extérieur dans les gouvernements Villepin et Raffarin sous la présidence Chirac.

La défense d’une Europe unie

À l’occasion de son intervention sur la mondialisation post-covid, François Loos a expliqué que la relation UE-Chine était entravée par des relations bilatérales au lieu de répondre à une approche communautaire. Les pays de l’UE doivent se montrer coordonnés et cohérents face à la Chine. En effet, leur absence d’unité de l’UE est un dangereux handicap, comme l’illustre l’exemple de la production photovoltaïque en Europe menacée par les importations chinoises. Il a mis en lumière les failles du mode de gouvernance européen, reposant sur la volonté des pays consommateurs et sur un système de décision à la majorité inapte à lutter contre le dumping ou à parler d’une même voix à l’OMC.

Entre recherche d’indépendance et coopération stratégique

Le COVID a démontré à tous la nécessité d’aspirer à l’indépendance, ou non-dépendance, face à ses voisins. Pour François Loos, cette autonomie ne peut être acquise pour l’UE qu’à condition qu’elle dispose elle aussi de champions nationaux dans des secteurs stratégiques, notamment dans l’industrie. 

Toutefois, l’indépendance n’exclut pas la coopération. Loin d’avoir été atténué par la crise, le poids de la Chine dans l’économie mondiale s’est renforcé et rend l’enjeu d’une coopération sino-européenne d’autant plus central, comme en témoigne la discussion en cours de nouveaux accords sino-européens. 

D’autant plus que cette recherche d’indépendance nationale n’est pas toujours stratégique selon l’ancien ministre : il a évoqué le cas des « bonnes délocalisations », celles où l’implantation d’une entreprise dans un pays étranger sert le marché de ce même pays. Reste à voir si la Chine va accélérer la mise en place des mesures prévues pour encourager les Européens à s’implanter en Chine sur un pieds d’égalité face aux entreprises locales. 

Vers une vision de l’avenir en commun 

L’ancien ministre a insisté sur la nécessité de conjuguer les visions du futures chinoises et européennes. Pour cela, il est nécessaire de définir les axes stratégiques vers lesquels orienter la coopération sino-européenne. À l’image de l’UE qui a été initiée en 1952 par une collaboration sur le charbon et l’acier, il a appelé à une coopération basée sur des enjeux d’intérêt commun qui fonderait un nouveau type de relations à l’échelle mondiale et avec la Chine. Le sujet des matières premières, agricoles et minérales, est par exemple un point d’appui central de cette coopération, stratégique des deux côtés en matière d’énergie et d’alimentation puisque la Chine dépend de ses importations pour nourrir sa population.

De même, l’environnement est un autre sujet de coopération possible et nécessaire avec la Chine, à condition de ne pas uniquement aborder la question sous l’angle des grandes entreprises, mais bien d’y associer, à l’échelle locale, le monde des petites et moyennes entreprises, les villes, les collectivités, qui sont au plus proche de la réalité et des solutions concrètes. 

Lors du Forum de Coopération UE-Chine organisé le 21 janvier 2021, l’ancien ministre a précisé que ces visions collectives ne pouvaient exister sans des normes et des régulations communes. Il est en effet essentiel que les questions d’environnement, d’énergie, de matières premières, d’alimentation aient un horizon compréhensible et partageable par les pays européens, les États-Unis et la Chine. 

Pour parvenir à un dialogue précis et ouvert avec la Chine, François Loos préconise d’organiser avec celle-ci des groupes de travail pour définir ces visions du futur, générer un état de confiance et avancer ensemble sur ces secteurs précis. 

François Loos suit de près les travaux du Bridge Tank, notamment sur la relation UE-Chine. Ces éléments sont tirés de son intervention lors du Forum pour la coopération UE-Chine post-covid, organisé par le Bridge Tank le 15 octobre 2020.

Pranjal Sharma intervient lors du Reboot Work Festival sur le panel « AI, Automation & Future of work »

Pranjal Sharma, conseiller au Forum économique mondial de Davos et membre du conseil d’orientation du Bridge Tank, était l’un des principaux panélistes du Reboot Work Festival le 17 décembre 2020. Il est intervenu dans le panel intitulé «AI, Automation & Future of work », aux côtés de Rajesh Kumar, responsable régional du marketing chez UiPath. Il a fait valoir qu’une «nouvelle normalité» émergerait en lien à la quatrième révolution industrielle, avec de nouvelles tendances numériques pour aider les entreprises à se réadapter et à renforcer leur résilience.

Philippe Coste intervient dans un article pour la Fondation Prospective et Innovation

Philippe Coste, membre du conseil d’orientation du Bridge Tank, a exprimé son opinion sur le Conseil européen dans un article pour la Fondation Prospective et Innovation du 14 décembre 2020.

Le Brexit étant l’un des défis les plus importants à venir pour l’Union européenne, il est dans son intérêt de présenter une voix franco-allemande unie, représentant les 25 autres membres. Bruxelles a également réussi récemment à apaiser les tensions qui montaient en Pologne et en Hongrie concernant le budget de l’Union, par le biais d’une déclaration interprétative. S’assurer que ces deux membres approuvent le budget était essentiel car ce plan pluriannuel comprenait un plan de relance de 750 milliards d’euros pour aider à la sortie de la crise sanitaire actuelle, comme l’a décidé le Conseil européen du 21 juillet.

Lors de sa dernière session, le Conseil européen a décidé que la coopération entre les Etats membres devait être intensifiée suite à l’évolution de la crise sanitaire, pour permettre un retour à la normale le moment venu. Il a également été convenu que l’Union devait viser une réduction des gaz à effet de serre d’au moins 55% par rapport au niveau émis en 1990, une augmentation de 15% par rapport à la décision prise en 2014. Le Parlement européen était même en faveur d’une 60% de baisse, mais le niveau fixé nécessitera déjà de nombreux efforts et financements de la part des Etats membres, notamment la Pologne. Le Conseil a également encouragé la Commission européenne à achever son nouveau programme de lutte contre le terrorisme. Il a réaffirmé la disponibilité totale de l’Europe à échanger avec les États-Unis de Biden sur les principaux défis actuels, tels que la santé, la sécurité, le climat, l’économie, la technologie ou le commerce. Finalement, le Conseil a convenu que l’Union était prête à développer une relation de coopération avec la Turquie, mais également prête à condamner les provocations et les actions contre les États membres.

Selon Philippe Coste, ce Conseil était une nouvelle illustration de la capacité continue de l’Europe à recueillir 27 opinions et intérêts souverains différents et à représenter une décision unanime.

Irina Bokova lauréate du Global Teacher Prize de 2020

Irina Bokova, membre du Conseil d’orientation du Bridge Tank, a félicité le 14 décembre le lauréat du Global Teacher Prize de 2020, Ranjitsinh Disale. Elle a salué le courage et le sacrifice des enseignants à travers le monde en ces temps d’incertitude, à un moment où l’éducation souffre de son plus grand bouleversement de l’histoire de l’humanité. Elle a également rappelé au public que « rien ne peut remplacer un bon enseignant » et qu’il est essentiel qu’après la crise, les gens continuent à soutenir les enseignants.

CGTN Français – Joël Ruel analyse comment le RCEP flexibilisera la dynamique de relocalisation des entreprises

Quinze pays de l’Asie-Pacifique ont signé le 15 novembre le Partenariat économique global régional (RCEP), le plus grand accord de libre-échange au monde. Cet accord concerne un marché qui regroupe près d’un tiers de la population mondiale et représente environ 30% du produit intérieur brut de la planète. Quelle est la signification de cet accord ? Quel impact pourrait-il avoir sur les échanges commerciaux à l’échelle mondiale ? Analyse de Joël Ruet sur CGTN Français. 

Regarder son intervention ici

Entretien entre Rajiv Kumar et Yoginder Alagh sur le sujet des «Politiques agricoles dans la phase COVID»

Rajiv Kumar, vice-président et directeur exécutif de NITI Aayog, s’est entretenu avec Yoginder Alagh, ancien ministre indien de l’Énergie et membre du conseil d’orientation du Bridge Tank. NITI Aayog a remplacé la Commission de planification en 2015 et est présidée par Narendra Modi, le Premier ministre indien.

Ce dialogue était organisé par la Banque mondiale et constituait les déclarations liminaires du webinaire intitulé «Politique agricole dans la phase COVID». Il a eu lieu le 24 novembre 2020.

World Internet Conference

La World Internet Conference a été co-organisée par l’Institut du développement durable de l’Académie chinoise des sciences le 23 novembre 2020. Le Bridge Tank a été invité à assister à cette conférence hybride, suite à son partenariat avec l’Institut.

Joël Ruet a participé à la séance d’inauguration de cet événement, avec une intervention sur le thème «Entre bien public et appropriation». Il y a fait valoir qu’Internet a fortement influencé la redéfinition de l’espace public, avec une place plus ou moins importante selon la définition civilisationnelle de l’espace public. Il a ajouté que la crise du COVID-19 a mis en évidence la question de plus en plus importante de la souveraineté des données, notamment dans les pays du Sud, ainsi que celle du cadrage, du transport et de l’articulation des contenus par les technologies. L’intelligence artificielle doit donc être considérée comme directement dépendante et liée à Internet, affectant tous les aspects de la vie de la biosphère et des espèces vivantes sur cette planète. Joël Ruet recommande donc une coopération multilatérale pour pouvoir préserver Internet comme un atout et non comme une menace.

Joël Ruet intervient au sujet du sommet du G20 sur CGTN

Joël Ruet a été interviewé dans l’émission du soir «Dialogue» sur CGTN pour commenter le sommet du G20, aux côtés de Qu Qiang, directeur adjoint de l’Institut monétaire international de l’Université Renmin de Chine, Eric Ding, épidémiologiste et chercheur principal de la Fédération des Scientifiques américains et Andy Mok, chercheur principal au Centre pour la Chine et la mondialisation. Joël Ruet a fait valoir que la coordination entre les membres de l’Union européenne était essentielle, notamment pour pouvoir discuter du changement climatique avec les États-Unis. Il a ajouté que le véritable test pour la production de vaccins serait la mesure de l’impact sur les populations des différents candidats vaccins. Il a ajouté que les États-Unis pourraient également réagir au moment choisi pour signer le partenariat économique global régional qui vient d’être signé entre les pays de l’ASEAN, la Chine, le Japon et l’Australie. Cet entretien a eu lieu le 21 novembre 2020.

Election présidentielle américaine – Quelles sont les perspectives mondiales? Point de vue de Jean-Claude Beaujour

Jean-Claude Beaujour, vice-président de la Fondation France-Amériques et membre du Conseil d’orientation du Brigde Tank, Jean-Pierre Raffarin, ancien Premier ministre français et président de la Fondation Prospective et Innovation, Hubert Védrine, ancien ministre français des Affaires étrangères, Kanwal Sibal, ancien ambassadeur d’Inde en France, Alexandre Orlov, ancien ambassadeur de Russie en France, et André Chieng, président d’Asian European Trade, ont participé à un webinaire organisé par la Fondation Prospective et Innovation. Cet événement visait à recueillir les perspectives américaines, asiatiques et européennes sur les élections présidentielles américaines et leurs conséquences potentielles au niveau mondial. Ce webinaire a eu lieu le 20 novembre 2020.

Jean-Claude Beaujour a soutenu que le processus électoral et les institutions avaient été respectés lors de l’élection de 2020. Il a affirmé que l’élection de Joe Biden était principalement due au soutien des démocrates, mais aussi à la gestion de la crise du coronavirus par les Républicains ainsi qu’à une volonté de ne pas avoir Donald Trump comme président. Cependant, une partie importante de la population américaine a tout de même soutenu Donald Trump, mettant en évidence une division de la société américaine. Jean-Claude Beaujour a également affirmé que les priorités de Joe Biden, une fois qu’il sera officiellement président, seront axées sur des mesures de politique intérieure plutôt que sur le changement des relations transatlantiques, qui devra donc être un devoir européen.

Biden et la nouvelle diplomatie : L’Inde devra recalibrer sa stratégie en fonction des réalités mondiales changeantes

L’ancien ministre Yoginder Alagh, membre du Conseil d’orientation du Bridge Tank, a écrit un article dans l’Indian Express intitulé « Biden et la nouvelle diplomatie : L’Inde devra recalibrer sa stratégie en fonction des réalités mondiales changeantes » le 18 novembre 2020.

Dans cet article, il affirme que les interactions de la présidence Biden avec les institutions politiques, environnementales et mondiales auront des implications majeures pour l’Inde, notamment sur les forêts naturelles du Cachemire et les droits des Adivasis (tribus de peuplement indigène).

Les groupes de pression indiens sont toujours très actifs à Washington, qu’ils soient proches des démocrates (surtout ceux associés aux ONG de minorités) ou des partisans de Trump (représentant surtout les groupes Hindutva). Ces lobbyistes joueront un rôle clé dans la représentation et la défense des intérêts indiens, dans un contexte changeant qui affecte la relation américano-indienne ainsi que la place de l’Inde dans les relations internationales.

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