Interview de Joël Ruet Président du Bridge Tank sur CCTV- News China
Notre président, Joël Ruet, a été interviewé par CCTV, dans l’émission d’actualité la plus large de Chine, sur le discours du président XI Jinping à Davos. Il a fait valoir que, depuis le discours historique de XI Jinping en 2017 à Davos, la Chine avait continué à s’ouvrir et que l’avenir reposera sur les progrès continus de la réciprocité pour les investissements des entreprises européennes en Chine et vice versa.
Sénégal : La crise politique qui secoue le pays
Trois de nos membres fondateurs du Sénégal se sont mobilisés dans les médias internationaux et nationaux pendant la période d’agitation que le pays a connue ; Aissata Tall-Sall, Ministre des Affaires étrangères ( sur France 24), Elhaj Kasse (TFM), Conseiller spécial du Président et Mamadou Lamine Diallo (TFM), membre de l’Assemblée nationale et un des leaders de l’opposition démocratique.
Joël Ruet échange avec l’Ambassadeure Sylvie Bermann et Harold Parisot sur CGTN Français sur l’accord entre la Chine et l’Union européenne
Dans l’émission, « Pour tout vous dire » de la chaîne télévision CGTN Français, Sylvie Bermann, Joël Ruet et Harold Parisot échangent sur le contenu et les limites de l’accord entre la Chine et l’Union Européenne, et plus largement le contexte dans lequel évoluent aujourd’hui les échanges commerciaux entre ces deux puissances.
Regarder leur intervention ici.
Le ministre Brice Lalonde, ancien SG Adjoint de l’ONU, échange sur la transition écologique avec le Bridge Tank
Brice Lalonde, qui a occupé les fonctions de ministre français de l’Environnement, secrétaire général adjoint de l’ONU pour le climat, et de Coordonateur exécutif à Rio+20, a détaillé les principales problématiques de la transition écologique autour desquelles les puissances doivent engager un nouveau cycle de coopération technologique.
Perspectives de coopération sino-européenne
Brice Lalonde a rappelé que l’électrification de nos économies est le maitre mot de cette transition, nécessitant le déploiement et l’amélioration de techniques telles que les batteries, les électrolyseurs, et posant plus largement la question de la production d’électricité à grande échelle. Brice Lalonde estime que c’est dans ce cadre que le nucléaire trouve toute sa pertinence et doit être un sujet d’échanges technologiques. Il a rappelé, à titre d’exemple, la précédente signature d’un accord France-Chine sur la construction d’une usine de retraitement des déchets nucléaires.
L’intervenant a en sus évoqué à plusieurs reprises la perspective d’une utilisation future de carburants de synthèse, qui consistent à capturer et réutiliser le gaz carbonique émis comme énergie. Brice Lalonde a ainsi insisté sur la distinction entre les ressources énergétiques du présent et celles du future, illustrant son propos par l’exemple de l’eau, qui devrait devenir une ressource stratégique en raison de la technologie de l’électrolyse de l’eau, permettant la production d’hydrogène.
Enfin, l’ex-ministre a abordé les enjeux de recherche autour de la fixation du carbone, sous forme de photosynthèse artificielle ou par le biais de la séquestration du dioxyde de carbone (CO2), sur lesquels la Chine et l’UE doivent également travailler en commun.
Gouvernance mondiale et avenir du commerce international
D’autre part et en dehors des seules relations sino-européennes, Brice Lalonde a plus largement présenté le manque de coopération internationale sur les sujets écologiques comme la principale lacune empêchant le déploiement de la transition écologique à grande échelle. Un changement de paradigme lui semble nécessaire avec la mise en place d’un minimum de gouvernance mondiale sur ces sujets, à rebours de la configuration actuelle où les programmes climatiques souverains se contentent de s’additionner, sans dimension supranationale. Il nous manque ainsi, estime-t-il, de grands accords de coopération internationaux, pour le gaz par exemple, où les industriels gaziers se coordonneraient pour financer la transition des économies charbonnées vers le gaz, bien moins émetteur en CO2. Il lui parait en conséquence crucial de revitaliser le multilatéralisme, afin de mener à bien des projets tel que la mise en place d’un marché carbone commun à l’échelle internationale.
Enfin, sur le sujet du commerce international, l’ex-ministre de l’Environnement a pu s’opposer à une certaine doxa qui voudrait le présenter comme une pratique désuète dans un monde cherchant à atteindre la neutralité carbone. A contrario, Brice Lalonde estime que le commerce peut être écologique. « On a absolument besoin du commerce. Le commerce peut être un allié très puissant de l’environnement », a-t-il affirmé. Pour ce faire, les règles commerciales ne doivent plus seulement se concentrer sur les produits finis, mais également sur les normes de production (i.e. la régulation des émissions de gaz à effet de serre liées à la production). De ce point de vue, l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC), a encore toute sa place dans le monde de demain. L’OMC a d’ailleurs déjà accepté la primauté du droit de l’environnement lors de cas préalables, lorsque ce droit est entériné par des accords internationaux. Dans le futur, les Etats pourraient ainsi théoriquement se prévaloir d’accords écologiques internationaux imposant des normes de production afin de bloquer les importations de pays les enfreignant.
Brice Lalonde était l’un des principaux intervenants du forum du Bridge Tank portant sur la coopération UE-Chine post-Covid-19. Il a participé à un panel intitulé « Développement vert ou civilisation écologique ? » qui était modéré par Wen Cui-Pottier, ancienne journaliste du Shangai Media Group. Ce forum a eu lieu au Palais Brongniart à Paris le 15 octobre 2020.Les autres intervenants de cette session étaient Nicolas Imbert, Directeur Exécutif de Green Cross France & Territoires et deux membres du Conseil d’Orientation du Bridge Tank : Guillaume Henry, président de l’Association pour l’analyse écologique du droit, et Zhao Wei, chercheur à l’Université Sun Yatsen.
Le ministre Edmond Alphandéry échange avec les experts du Bridge Tank à propos de la tarification du carbone
Edmond Alphandéry, ancien ministre français de l’Economie et Président de la Task Force sur le prix du carbone, a longuement étayé sa vision de la place et de l’importance de la tarification du carbone dans la transition écologique, ainsi que le caractère incontournable de cette mesure afin de mener à bien les objectifs de neutralité carbone, dans le cadre de l’accord de Paris.
La tarification du carbone : un outil incontournable de la transition écologique
Edmond Alphandéry a d’abord tenu à rappeler l’ampleur de l’enjeu posé par le réchauffement climatique et la complexité des problématiques qui se posent pour y répondre : sachant que nous émettons 40 milliards de tonnes de CO2 chaque année, a-t-il expliqué, si nous postulons raisonnablement que le prix de la tonne de CO2 doit être de l’ordre de 100 euros (selon les principales évaluations), alors une tarification du carbone aurait un coût de 4000 milliards d’euros chaque année, soit le Produit National Brut (PNB) allemand.
Dans ce cadre, l’ancien ministre perçoit la tarification du carbone comme centrale à la lutte contre le réchauffement climatique. Son explication est simple : lorsque le carbone à un prix, l’ensemble des agents économiques (ménages, entreprises, Etat) sont incités à réduire leurs émissions, voire à les arrêter ou à trouver des alternatives, ce afin de diminuer leurs dépenses.
L’intervenant a précisé qu’il existe deux solutions applicables et appliquées actuellement afin de donner un prix au carbone.
La taxe carbone d’abord, qui est simple, efficace, mais politiquement difficile à mettre en place et dont l’ajustement est complexe.
L’instauration d’un marché du carbone, ensuite, où des permis d’émissions sont émis en fonction du volume d’émissions total souhaité. Les permis sont achetés par les acteurs du marché au prorata de ce qu’ils émettent, et leur prix est défini par l’offre et la demande.
Selon le président de la Task Force sur le prix du carbone, le marché carbone a pour avantage tautologique d’être un marché, et donc d’inciter à l’innovation ainsi qu’à l’adoption de comportement vertueux par les agents afin de revendre leurs permis (voir l’exemple de Tesla aux Etats-Unis). Il a néanmoins pour défaut de se caractériser par une forte volatilité du prix du carbone.
C’est cette dernière raison qui a incité l’ancien ministre à présider la Task Force sur le prix du carbone afin de promouvoir auprès des décideurs un ciblage du prix du carbone et non plus des volumes, comme il est fait actuellement. Sur le marché carbone européen par exemple, il affirme que cela permettrait de donner une stabilité à un prix du carbone qui s’était par exemple effondré lors de la crise des subprimes, et également de gagner en lisibilité.
Face aux enjeux climatiques, la Chine doit se saisir de l’outil de tarification du carbone
Edmond Alphandéry a ensuite évoqué la place de la Chine, qu’il juge incontournable, autour de ces sujets. Les émissions du pays sont effectivement supérieures à celles des Etats-Unis et de l’Europe réunis. A ce titre, il a tenu à rappeler que le gouvernement chinois est conscient des enjeux à l’oeuvre et a déjà promu un certain nombre de mesures de transition écologique. Une tarification du carbone y existe par exemple, avec un prix qui reste toutefois largement insuffisant et qui se limite au domaine de l’énergie.
L’ex-ministre a en sus fait part de l’existence, de son point de vue, d’une réelle volonté chinoise de mener à bien des réformes. Il a plus particulièrement salué les initiatives et les discussions qui ont lieu entre différentes personnalités européennes et chinoises, discussions auxquelles il a lui même pris part, afin de défendre une convergence des prix du carbone des deux puissances.
Pour Edmond Alphandéry, si une telle réforme était promue, cela ne serait pas moins qu’une révolution dans la lutte contre le réchauffement climatique.
En guise de conclusion, le panéliste a soumis une proposition aux autorités chinoises, dans le cadre de leur grand programme stratégique qu’est la BRI. Le gouvernement multipliant les investissements énergétiques, notamment dans les centrales thermiques, Edmond Alphandéry jugerait pertinent et efficace d’introduire un prix interne du carbone dans les entreprises et les industries financées par les fonds chinois. Cela simulerait une tarification du carbone et inciterait donc à la décarbonation, tout en envoyant un message fort à l’international en soulignant l’importance réelle que la Chine accorde à la réduction des émissions de gaz à effet de serre.
Edmond Alphandéry s’est dit prêt à supporter immédiatement une telle initiative.
Edmond Alphandery était l’un des principaux intervenants du forum du Bridge Tank portant sur la coopération UE-Chine post-Covid-19. Il a participé à un panel modéré par Philippe Coste, ancien ambassadeur français, portant sur le verdissement des investissements dans l’Union Européenne (UE) et en Chine, et s’intéressant aux enjeux de la Belt & Road Initiative (BRI). Le forum a eu lieu au Palais Brongniart à Paris le 15 octobre 2020. Les autres intervenants de cette session étaient d’autre part Pierre-Noël Giraud, professeur d’économie à l’Ecole des mines de Paris, Djellil Bouzidi, membre de la Haute Autorité de la Statistique et du Conseil d’Orientation du Bridge Tank, et Song Luzheng de l’Université de Fudan.
Échange sur le rôle de la culture dans les relations internationales entre Irina Bokova, ancienne directrice générale de l’UNESCO, et les experts du Bridge Tank
Première femme élue à la direction générale de l’UNESCO, ministre des Affaires Étrangères en Bulgarie en 1996, et ancienne ambassadrice de Bulgarie en France, Irina BOKOVA est une femme politique passionnée et polyvalente, qui partage avec le Bridge Tank les valeurs d’ouverture et de dialogue. Au cours de sa carrière, elle s’engage dans les efforts internationaux en faveur de l’égalité entre les femmes et les hommes, de l’éducation pour tous et de l’accès à la culture. Parmi ses nombreux domaines d’action, la coopération scientifique pour le développement durable lui tient particulièrement à cœur. Elle a également plaidé pour l’adhésion de la Bulgarie à l’UE et à l’OTAN, et continue de militer pour l’intégration européenne en promouvant les valeurs de diversité et de respect des droits de l’Homme.
Irina Bokova, membre du Conseil d’orientation du Bridge Tank et co-organisatrice du Forum de coopération UE-Chine
Dès la session d’ouverture, l’ancienne directrice générale de l’UNESCO a rappelé que la coopération sino-européenne devait prendre en compte un aspect humain et culturel, à l’image des Objectifs du Développement Durable de l’Agenda 2030, qui permettra un rapprochement constructif dans les domaines économiques, politiques, sécuritaires, environnementaux.
Elle a donné une dimension plus « onusienne » aux débats, pour mener une réflexion sur le multilatéralisme, le globalisme et le climat, dont la Chine et l’UE sont des acteurs incontournables. Le dialogue entre ces deux puissances est donc essentiel pour construire un monde post-covid plus inclusif, durable et multilatéral et pour réformer le système multilatéral aujourd’hui affaibli, comme elle le rappellera d’ailleurs à l’occasion Forum du 21 janvier 2021. Irina Bokova a insisté sur la place grandissante de la Chine dans cet ouvrage : elle a rappelé les engagements de neutralité carbone du président Xi Jinping à l’horizon 2060, la place centrale de la Chine dans la reprise de l’activité mondiale, ainsi que le rôle de Pékin dans l’intégration de la culture et de la science à l’Agenda 2030 des Nations Unies.
Quels échanges humains post-covid ?
Irina Bokova a fédéré les débats autour de la question des échanges humains, qu’ils soient culturels, éducatifs ou scientifiques dans l’élaboration d’une vision du futur. Ce thème essentiel doit s’inscrire dans le débat plus large sur les questions géopolitiques et des transitions écologiques. L’ancienne ministre des Affaires Étrangères a affirmé qu’il existe une convergence dans la réflexion sur ce volet de coopération entre l’UE et la Chine qui sont deux grandes puissances culturelles. Il s’agit donc d’un aspect incontournable du débat d’actualité sur le recentrage des relations sino-européenne, d’autant plus crucial que la Chine a largement investi dans les domaines patrimoniaux, culturels et identitaires ces dernières années.
En effet, Xi Jinping a fait revivre un grand projet de l’UNESCO, la route de la soie, en conférant une véritable importance aux enjeux patrimoniaux, culturels et identitaire. Les nouvelles Routes de la soie, au-delà des flux commerciaux, doivent jouer un rôle dans l’édification de ponts interculturels. De plus, la Chine figure aujourd’hui au premier rang sur la liste du patrimoine mondial à l’UNESCO. Ce secteur fait partie intégrante de son économie, démontrant au monde que la culture et ses industries peuvent représenter un poids non-négligeable dans la croissance et dans les échanges d’un pays.
La digitalisation des échanges culturels
Irina Bokova s’est appesantie sur la place et les dangers du digital dans la promotion de la culture. Par sa capacité à créer des ponts entre les sociétés, il présente un potentiel énorme, à tel point que les Nations Unies vont bientôt adopter un dispositif érigeant l’accès au digital en un droit humain. Toutefois, elle a alerté sur les risques liés à la technologie : celle-ci tend à uniformiser et gommer la diversité et menace de fragmenter les sociétés en créant dans les communautés l’isolement et l’aliénation.
À condition donc de s’inscrire dans une démarche éthique au service de l’humanité, les technologies demeurent un espace de créativité extraordinaire et une plate-forme de connexion inégalée, permettant de relier les musées au numérique en attisant la curiosité sur des projets culturels. L’ancienne directrice de l’UNESCO a conclu qu’une nation ne s’éveille jamais sans curiosité pour sa culture, chose qu’a bien compris la Chine quand elle a achevé en sept ans la construction de 5000 musées, et pour la culture de l’autre, pilier de toute coopération et rempart contre l’intolérance.
Irina Bokova est membre du Conseil d’orientation du Bridge Tank, qui se fait régulièrement le relais de ses réflexions et de son expertise. Elle a notamment co-organisé et ouvert le Forum de Coopération UE-Chine post-Covid aux côtés de Joël Ruet, président du Bridge Tank et Sylvie Bermann, ambassadeure de France en Chine.
Ce Forum « hybride » a réuni le 15 octobre 2020 quatre anciens ministres, cinq anciens ambassadeurs et une trentaine d’experts au Palais Brongiart à Paris, ainsi qu’une centaine d’inscrits sur trois continents, pour partager des échanges nourris, informés et précis sur des questions économiques, industrielles, de société et de culture sur la relation UE-Chine.
Forum de coopération en ligne UE-Chine 2021
Le Bridge Tank a accueilli Lu Shaye, ambassadeur de Chine en France, Jean-Pierre Raffarin, ancien Premier ministre français, Irina Bokova, ancienne directrice générale de l’UNESCO, François Loos, ancien ministre français de l’Industrie et ministre déléguée au Commerce extérieur, Sylvie Bermann, ancienne Ambassadeur de France en Chine et au Royaume-Uni, Stéphane Gompertz, ancien directeur des Affaires étrangères de la France pour l’Afrique, Fatima Hadj, mécène des Objectifs de développement durable de la Fondation Bill et Melinda Gates, et François Quentin, ancien président du conseil d’administration de Huawei France au Forum de coopération en ligne UE-Chine le 21 janvier 2021. Le forum était animé par notre président Joël Ruet.
Lu Shaye a décrit le nouveau contexte des relations entre la France et la Chine, impacté par la pandémie COVID-19 et le changement de présidence américaine. Il a souligné que la coopération entre l’Europe et la Chine doit être renforcée, notamment par le respect mutuel et une communication et une coordination politiques renforcées.
Jean-Pierre Raffarin a souligné le manque de réponse multilatérale à la pandémie, avec un manque de coopération concernant les tests, les vaccins et aussi présent au sein de l’OMS. Le multilatéralisme doit donc être renouvelé tout en renforçant l’indépendance européenne, en se concentrant notamment sur les points de rencontre politique et économique entre l’UE et la Chine, mais aussi sur la coopération internationale. D’autres pays, notamment africains, doivent être inclus dans cette coopération redéfinie.
Irina Bokova a fait valoir que l’UE et la Chine pourraient coopérer dans le cadre des objectifs de l’Agenda 2030, de la conservation de la biodiversité et de la lutte contre le changement climatique, ainsi que pour le développement de l’Afrique.
François Loos a souligné que l’industrie devrait être un axe plus central de cet accord qui peut encore évoluer avant sa ratification tandis que Sylvie Bermann a précisé que les négociations récentes intégraient les revendications européennes. Stéphane Gompertz a ajouté que le processus à venir pourrait être l’occasion de favoriser la coordination des investissements de l’UE en Chine et en Afrique. Pour finir, Fatima Hadj et François Quentin ont déclaré que la discussion ne faisait que commencer sur la taxonomie ESG des risques non financiers ou sur la compréhension mutuelle des traditions contractuelles dans l’UE et la Chine.
Enjeux et Options pour la transition économique et écologique en Inde
Joël Ruet est intervenu aux côtés d'Anita Gupta du gouvernement de l'Inde et d'Isabelle Joumard de l'OCDE au colloque de l'AVRIST sur l'innovation en Inde. Il a notamment insisté sur le points suivants: - Les transitions écologiques et énergétiques sont au moins aussi ascendantes, motivées par les acteurs, qu'elles sont descendantes et poussées par l'État. - Les cycles d'innovation, y compris l'adoption et la massification, y jouent un rôle déterminant mais sous-analysé. - Les transitions impliquent la création à long terme de tout un écosystème, auquel plusieurs pays (Chine, Brésil, UE ou US…) montrent que les programmes scientifiques en amont et la continuité sont un facteur déterminant… L'Inde à mi-chemin. - Des "options" peuvent être récupérées à ce sujet, cependant: e-marché, e-santé, faire progresser les énergies renouvelables, de l'innovation frugale à des intrants moindres, économie circulaire, agriculture localisée, cofinancement de startups, cofinancement de la recherche et ... l'IA sur les langues - pas seulement des centres de R&D pour la chaîne de valeur, mais l'innovation pour l'Inde
Echange avec la ministre Brune Poirson : Relance, transitions énergétiques et écologiques en Chine et en Europe
Brune Poirson, vice-présidente de l’Assemblée des Nations Unies pour l’environnement et ancienne secrétaire d’État auprès du ministre français de la Transition écologique et solidaire d’Emmanuel Macron, s’est entretenue avec le Bridge Tank.
Elle a souligné l’importance de dynamiques telles que l’Accord de Paris de 2015, l’engagement du gouvernement chinois à devenir neutre en carbone d’ici 2060, ainsi que le Green Deal de la Commission européenne et l’Initiative Belt and Road. Elle a fait valoir que ces initiatives aideraient à développer une gouvernance mondiale qui comprendrait davantage de commerce avec et entre les pays en développement.
La Chine : un allié naturel pour l’Europe sur le climat
Elle soutient l’importance d’instaurer un dialogue avec la Chine et affirme qu’elle-même « ne rate jamais l’occasion de dialoguer et d’engager une connaissance mutuelle avec la Chine. » Elle souligne l’importance de la France à respecter l’Accord de Paris et rappel sa responsabilité en tant que 2ème pays hôte de cet accord. Elle revient aussi sur le désengagement des Etats-Unis de l’Accord de Paris, une situation délicate pour la France et l’Europe qui ont dû s’adapter et trouver d’autres alliés. La Chine correspondait aux exigences de l’urgence et « s’est trouvée être une alliée naturelle sur ces sujets-là. » Brune Poirson attire l’attention l’acte symbolique « acte très fort » de l’engagement de la Chine, qui ne possède pas la même façon de construire et de mettre en œuvre les politiques publiques que l’UE.
De plus, ces tendances fortes se sont accentuées durant la pandémie COVID-19 et ont mis en lumière le protectionnisme américain. Cela a permis à l’Europe d’accélérer sa vision, quelque part, l’environnement est un outil de puissance et de pouvoir pour l’Union européenne. En particulier avec le Green Deal, qui s’est ensuite transformé en plan de relance. Le Green deal répond à une vision du monde incluant le commerce avec d’autres zones, des missions territoriales claires existent de part et d’autre, quelque part il répond à une vision commune de l’UE et la Chine. Le Green Deal de la commission européenne est financé avec les plans de relance (avec l’appui de la BEI), et la Belt & Road Initiative, financée par des prêts entre gouvernements, des banques d’exportation (China Development bank), ou multilatérales (AIIB).
Les Chefs d’Etats européens devront répondre à ces tests d’ambition lors du prochain Conseil Européen et devront alors prouver leur engagement en relevant notamment les objectifs de réduction CO2. Pour la République Populaire de Chine, organisatrice de la COP15-Biodiversité, devra montrer sa capacité à engager des tiers dans la coopération internationale (en particulier l’ASEAN sur les sujets forestiers).
Un panorama stratégique qui cache des enjeux massifs et communs de transitions énergétiques
Étaient également présentes lors de ce Forum les personnalités suivantes : Ding Yifan, chercheur à l’Institut de développement mondial du Centre de recherche sur le développement du Conseil d’État de la République populaire de Chine, et Thomas Melonio, Directeur Exécutif Innovation, Recherche et Connaissance de l’Agence Française de Développement. Ils sont intervenus dans la session «Redémarrage, transitions énergétiques et écologiques en Chine et en Europe», animée par Raphaël Schoentgen, ancien CTO et membre du comité exécutif d’ENGIE et ancien président d’Hydrogen Europe.
En complément des propos de Brune Poirson, Ding Yifan a fait valoir que la décarbonation de la production d’énergie chinoise était un élément clé de la réduction des émissions de gaz à effet de serre, mais qu’elle nécessitait également la transformation de l’économie de plusieurs régions chinoises. D’importants investissements chinois sont réalisés pour encourager la transition vers l’hydrogène, et c’est un domaine pour lequel une coopération entre l’UE et la Chine pourrait être bénéfique pour les deux parties. Thomas Melonio a, quant à lui, soutenu qu’il était crucial que l’Afrique soit incluse dans les nouveaux accords de coopération, d’autant plus que les banques de développement chinoises et européennes ont les mêmes objectifs en ce qui concerne l’Afrique.
Brune Poirson, Ding Yifan et Thomas Melonio sont intervenus lors du Forum sur les relations sino-européennes et l’impact de la pandémie COVID-19. Ce forum a eu lieu au Palais Brongniart le 15 octobre 2020.