Catégorie : Tribunes-Media

Intervention de Joël Ruet sur 2M TV Maroc: comment le déploiement du pass vaccinal favorisera à la fois le retour à la vie normale

Notre Président, Joël Ruet est intervenu au journal télévisé Infosoir du lundi 25 octobre 2021 sur la chaîne franco-marocaine 2M. Joël Ruet a indiqué que le monde est dans une nouvelle phase dans le traitement de la pandémie, avec des impératifs et des spécificités qui diffèrent de la période de son avènement. « Avant, il fallait empêcher le virus de circuler mais, ce faisant, on empêchait les populations de circuler, c’était le confinement », rappelle-t-il, une mesure nécessaire au vu de l’absence de vaccin.

Regarder son intervention ici.

Tribune : Le G20 doit aider les pays à faible revenu à sortir de la crise de la dette

A l’occasion de la réunion des ministres des finances du G20 à Washington, notre note d’analyse sur la modernisation du secteur bancaire africain a été mentionnée dans une tribune publiée par Diplomatic Courrier, écrite par Joël Ruet. Elle suggère qu’en plus de l’aide souveraine, les banques commerciales en Afrique obtiennent une évaluation plus juste de leurs (faibles) risques et de leur (forte) rentabilité et allègent leurs coûts de refinancement pour fournir des leviers de croissance et d’emploi.

Lisez notre note d’analyse ici 
Lisez notre tribune ici 

Issue Brief – Tempête dans le Pacifique

Le 15 septembre 2021, l’Australie a rompu un contrat avec la France de fourniture de sous-marins conventionnels, au profit d’une collaboration militaro-technologique nucléaire avec les Etats-Unis et le Royaume-Uni. Cette rupture de contrat a mis en lumière l’alliance militaire naissante AUKUS (Australia, United Kingdom et United States), créé face à la montée en puissance chinoise en Indo-Pacifique. Cette alliance tripartite n’a fait que jeter un nouveau pavé dans la mare dans le contexte international actuel déjà tendu, ainsi qu’exacerber les relations diplomatiques entre la France et les Etats-Unis.

A l’occasion de la visite à Paris du Secrétaire d’Etats des Etats-Unis, Anthony Blinken, le 5 octobre 2021, pour tenter d’apaiser la situation, The Bridge Tank publie une note d’analyse, rédigée par le Général (2s) Eric de La Maisonneuve.

Cette note s’appuie sur l’idée selon laquelle le contrat dénoncé par l’Australie, contrat de long terme et considérable en termes financiers, était devenu un contrat limité sur le plan technologique et modeste au regard des enjeux stratégiques dans la zone Indo-pacifique. Ce revirement australien est révélateur de plusieurs points clés :

  • L’aggravation de la situation dans la région, notamment en mer de Chine méridionale, l’antagonisme croissant entre la Chine et les Etats-Unis sur les sujets commerciaux, la montée en puissance impressionnante de la marine chinoise et des armements qui lui sont associés, les tensions multiples sino-australiennes, tout porte à la fois les Etats-Unis et l’Australie à revoir leur dispositif.
  • Si, comme il est prévisible, les évènements se précipitent dans la zone, l’urgence prévaudra et les Américains seront contraints d’installer leurs bases et leurs sous-marins nucléaires directement en Australie, quitte à en louer ou en prêter quelques-uns à ces derniers. Là encore, il est probable que ce futur contrat sous l’égide d’AUKUS aura du mal à voir le jour.
  • La France pour sa part devrait tirer les conséquences de ce fiasco diplomatico-stratégique dans trois directions :
    • Réviser son complexe « politique étrangère / politique de défense »,
    • Réévaluer à la faveur de la présidence française de l’UE le pilier européen de sécurité et sa concrétisation par une alliance franco-allemande,
    • Repenser dans ce contexte nos dispositifs d’analyse de la Chine de mieux prévoir sa stratégie et d’anticiper ses actions.

Lire la note d’analyse: 2021-10-04-IB La Maisonneuve

Quand les mauvaises controverses chassent la bonne : le covid-19 ou réhabiliter la controverse scientifique

A l’heure où se multiplient les variants du COVID-19, que sait-on génétiquement de ce virus, allant des processus de son émergence, jusqu’au rôle de la virologie dans l’analyse de son évolution actuelle, en passant par les origines génétiques de sa transformation en pandémie, ainsi que par l’hypothèse du rôle éventuel de l’homme et des laboratoires virologiques dans son essor ? Quelles sont les hypothèses étayées par des faits et débattues par les scientifiques, les controverses fondées sur des protocoles scientifiques ?

De l’émergence d’un virus pathogène à la pandémie et aux variants : La parole aux virologues

Pour éclairer ces questions, ce dossier présente nos échanges avec Sterghios Moschos, chercheur, virologue, avec Gabriel Gras, ancien chercheur en virologie et expert en sécurité biologique, et avec le professeur Jacques Cohen, médecin et scientifique, professeur d’immunologie.

Sterghios Moschos introduit le panorama des thèses scientifiquement débattues, Gabriel Gras aborde les questions liées aux origines du virus et au fonctionnement des laboratoires de sécurité biologiques et enfin Jacques Cohen aborde les questions liées, à partir du virus, à l’émergence de la maladie puis à sa transformation en pandémie, pour tirer quelques leçons sur une meilleure coordination entre disciplines, entre la science et les pouvoirs publics.

Enfin, dans une actualité où se tient le Congrès mondial pour la nature (UICN) à Marseille, nous ouvrons la question de la relation entre l’humanité et la nature.

Quand les mauvaises controverses chassent la bonne : réhabiliter la controverse scientifique

Lorsqu’une nouvelle épidémie survient, l’épidémiologie et la virologie sont initialement dans l’inconnu compte tenu de l’ADN du virus, sa propagation et ses origines. Au fur et à mesure que l’ADN et la famille des réservoirs et hôtes possibles se dévoilent, l’épidémiologie et la virologie deviennent plus clairvoyantes des conditions de propagation jusqu’au vaccin en passant par les origines.

Mais la science prend du temps et suit un certain protocole, au cours duquel des hypothèses doivent être émises et démystifiées, ou confirmées, totalement ou partiellement. Il s’agit d’un processus classique de la science en devenir, bien établi depuis le développement de la science moderne, bien compris par l’épistémologie des sciences, notamment par Gaston Bachelard et d’autres. Dans ce contexte, la « controverse scientifique » aide à découvrir la vérité à partir de la collecte, de l’accumulation et de l’interprétation minutieuse des faits.

Cependant, à l’ère post-médiatique, aussi politisée soit-elle, les controverses scientifiques échappent souvent à la chasse gardée de la science, fuient ou se font fuiter par les médias. Ces controverses peuvent même être intentionnellement affichées par toutes sortes de propagandes émanant de tous les côtés, de l’État, ou de la philanthropie ou des machines médiatiques. La pandémie actuelle n’a très probablement pas échappé à ce piège.

Pour cela, le temps peut encore clarifier le débat, mais un outil intéressant est fourni par la « cartographie » des controverses, telle que définie par Wikipedia : Les Mapping controversies (MC) est un cours académique enseigné en études scientifiques, issu des écrits du sociologue et philosophe français Bruno Latour. Les MC se concentrent exclusivement sur les controverses entourant la connaissance scientifique plutôt que sur les faits ou résultats scientifiques établis. Ainsi, il aide les sociologues, les anthropologues et les autres spécialistes des sciences sociales à se faire une idée non pas de la connaissance scientifique en soi, mais plutôt du processus d’acquisition de la connaissance. Les MC met en lumière les étapes intermédiaires correspondant au processus de recherche proprement dit et met en évidence les liens entre le travail scientifique et d’autres types d’activités.

Les « cartographies » des controverses vont à l’encontre de la controverse politique, et la controverse au bon sens du terme devrait être réappropriée par ceux à qui elle appartient par pure conception de la science : les scientifiques.

Pour plus d’informations sur le sujet, veuillez trouver en suivant une tribune écrite  par Joël Ruet, Président du The Bridge Tank pour le média La Tribune : Coronavirus _ un analyseur de la complexité des relations hommes-animaux _

The Bridge Tank a écrit une note et développé une revue de littérature sur ce sujet: The Bridge Tank COVID19 – A note on scientific controversies and a Literature review

Veuillez trouver les transcriptions complètes des interviews: Verbatim – Interview Sterghios Moschos_FINAL; Verbatim – Interview Jacques Cohen_FINAL; verbatim – Interview Gabriel Gras_FINAL

TRT World – L’impact de la crise du COVID-19 sur l’économie française et européenne

En juillet 2021, le président de The Bridge Tank, Joël Ruet, économiste au CNRS, a rejoint David Foster sur la chaîne de télévision turque TRT World pour aborder l’impact de la pandémie de COVID-19 sur les économies de la France et de l’Union européenne.

Comparant la pandémie aux crises précédentes, telles que le choc pétrolier de 1973 et la crise financière de 2008, M. Ruet a affirmé que l’économie française avait bien résisté à la pandémie, malgré une baisse de 13 % du taux de croissance trimestriel du PIB (contre -1 % en 2008 et -2 % en 1973). L’une des différences majeures avec les crises précédentes est que la pandémie n’a pas entraîné une destruction de richesse aussi importante que celle subie par l’économie mondiale lors de la crise financière de 2008, a fait valoir Joël Ruet.

Ce dernier a également salué la bonne gestion de la pandémie par la France sur le plan macroéconomique. Les réponses du gouvernement français et de l’UE ont été très différentes de celles de 2008, car elles ont été beaucoup mieux coordonnées, plus rapides et plus complètes.

Les mesures mises en place par la France en 2020 pour soutenir l’activité économique pendant la pandémie ont représenté 500 milliards d’euros. Celles-ci furent répartis entre dépenses réelles (régimes de chômage partiel, fonds de solidarité) et mesures de trésorerie (report des cotisations de sécurité sociale et des paiements d’impôts au plus fort de la crise). Une deuxième catégorie de mesures mises en œuvre par la France se trouve dans son plan de relance économique de 100 milliards d’euros pour 2021-2022.

Toutes ces mesures ont permis de protéger les citoyens français, puisque le pouvoir d’achat des ménages est resté le même entre 2019 et 2020. En outre, l’économie française a créé 41 000 emplois entre avril et juin 2021, soit 15 % de plus que la moyenne trimestrielle observée depuis 2009. La majorité des Français étant désormais vaccinée, le scénario le plus probable reste celui d’une forte reprise (soit une prévision de croissance de 6 % selon le président français Macron), la Commission européenne elle-même tablant sur une croissance de 4,8 % dans l’UE et la zone euro cette année (prévision du 7 juillet).

En conclusion, Joël Ruet a également noté que la pandémie a créé une opportunité pour une accélération de la transformation verte dans l’UE.

Revoir l’émission dans son intégralité :

Tribune : Les gagnants et les perdants de la guerre commerciale entre l’Australie et la Chine

La guerre commerciale actuelle entre l’Australie et la Chine a eu un impact considérable sur la position et l’importance des partenaires commerciaux de la Chine dans le monde, notamment dans le secteur de la viande bovine et du vin. Si l’Australie a indubitablement souffert, d’autres pays comme les États-Unis et le Brésil profitent de l’occasion pour combler le vide commercial.

Notre Président, Joël Ruet, explore l’état actuel du commerce et les nouveaux partenariats chinois potentiels encourus par ce conflit dans son dernier article publié dans Diplomatic Courier. Lire ici la tribune en anglais.

« La Chine, nouvelle Atlantide entre les Etats-Unis et l’Europe? » Décryptage des jeux de puissance par Joël Ruet dans La Tribune

On ne peut plus nier que l’Amérique, sous la nouvelle administration de Biden, se prépare à faire face à la présence croissante de la Chine sur la scène mondiale en menant ce que beaucoup ont appelé la « nouvelle guerre froide ». Malgré les inquiétudes croissantes quant à l’avenir de la position agressive de l’Amérique, dont se font l’écho des personnalités comme Bernie Sanders, les discussions centrées sur la Chine menées par le président américain lors de la récente série de sommets mondiaux, du G7 à l’OTAN, confirment cette affirmation. Sa récente tournée en Europe était essentiellement un appel aux armes à ses alliés, une congrégation de puissances et de valeurs démocratiques. Cependant, dans le cadre des frictions créées par le déplacement de ces états tectoniques politiques, l’Europe refuse de choisir un camp, ses dirigeants évoquant à plusieurs reprises en réponse le terme d’ «autonomie stratégique ». En refusant de s’aligner explicitement sur l’Amérique ou la Chine, l’Europe entend forger son propre destin ; avec l’entrée de la Chine dans l’Atlantique Nord, le tissu politique du monde est en train de se reconstituer.

 

Voici l’article de Joël Ruet, ancré sur l’analyse des dialogues qui ont eu lieu lors de la récente série de sommets mondiaux. Publié initialement sur le site de la Tribune, intitulé « la Chine, nouvelle Atlantide entre les États-Unis et l’Europe ? », cet article explore non seulement le sens de la phrase clé de l’Europe : « autonomie stratégique », mais aussi ce que cette stratégie implique pour ses partenariats potentiels avec l’Amérique et la Chine. À travers des analyses profondes et précises des événements et des dialogues qui ont eu lieu lors de la récente série de sommets, cet article présente des observations et des perspectives cruciales dans le contexte tendu d’une guerre froide américano-chinoise 2.0.

 

Lire l’article ici : https://www.latribune.fr/opinions/tribunes/la-chine-nouvelle-atlantide-entre-les-etats-unis-et-l-europe-887357.html

Télécharger ici l’article en PDF: La Chine, nouvelle Atlantide entre les Etats-Unis et l’Europe

 

Intérêts stratégiques de l’UE face à la Chine: notre article publiée dans la Revue de Défense Nationale reprise par China Today

 

Alors que la stratégie d’autonomie européenne face à la puissance chinoise s’accélère, une note d’analyse et de propositions du Bridge Tank a été reprise à la fois par la Revue de Défense Nationale et par China Today. Indice qu’une discussion rigoureuse pour une négociation serrée demeure possible?   

 

Suite à deux ans de travaux, le Bridge Tank s’est positionné dans le calibrage des rapports de force entre l’UE et la Chine, notamment en publiant en mars dernier deux notes d’analyse (Pour un rapport de force – quels enjeux autour du pré-accord de principe sur l’investissement co-signée par plusieurs anciens ministres et ambassadeurs français ; et Conflit sino-occidental, analyse et propositions, cette dernière écrite par le Général Eric de la Maisonneuve). 

 

Les analyses développées mettent en avant que les deux protagonistes dans leurs rapports de forces soient en décalage autant sur le plan temporel que spatial. 

 

Le Bridge Tank, actif à la fois dans le débat occidental et chinois, pointe la double erreur d’analyse que se font mutuellement ces deux protagonistes ainsi que des propositions de discussions fermes sur les ressources stratégiques. 

 

Cette approche a été reprise en mars 2021 dans la « Revue Défense Nationale », revue stratégique et de défense de référence française, intervention que nous avons ensuite popularisée auprès d’un média sinophone à forte diffusion, China TodayCet article bilingue analyse explicitement les intérêts européens générés par ce nouveau partenariat avec la Chine en conjonction avec des enjeux politiques, écologiques et économiques.

 

 

Un contexte qui se dégrade

 

Le mardi 4 mai 2021, le vice-président de la Commission Européenne, Valdis Dombrovskis a annoncé la suspension d’un accord historique entre l’Union Européenne et la Chine sur les investissements. Cet d’accord, qui a été construit pendant sept ans, a été conclu le 30 décembre 2020, mais finalement annulé en raison de la détérioration du climat politique et des affaires entre les parties prenantes.

 

Quel rôle peut-elle jouer l’Union Européenne ?

 

Cet accord, bien qu’il ait suscité du mépris chez certains dirigeants européens et dans la presse internationale, offre des bénéfices cruciaux pour le développement économique de l’UE. Dans le contexte d’une nouvelle guerre froide entre la Chine et les États-Unis et de la crise sanitaire, l’Europe souhaite «coopérer avec la Chine c’est aussi coopérer avec le RCEP (Regional Comprehensive Economic Partnership), troisième bloc économique mondial, et ainsi accéder aux pays de l’ASEAN ». 

 

Une souveraineté européenne fondée sur un fil rouge environnemental 

 

Depuis la signature de l’accord de Paris en 2015, l’UE s’est montrée être un pionnier dans la lutte contre le réchauffement climatique et pour les droits environnementaux. La Chine, l’un des plus grands émetteurs de CO2 avec 28% des émissions mondiales, a déclaré pour but de baisser leur niveau des émissions carbones d’ici 2060.

En travaillant avec la Chine, cet accord permettrait un dialogue plus ouvert et direct sur des innovations urbaines, par exemple des smart cities (des villes intelligentes), développées dans l’intérêt des générations à venir.

Face à la montée en puissance de la Chine et les États-Unis dans le domaine du numérique, on constate que l’Europe doit rattraper son retard pour contrer le jeu de puissance afin de garantir son autonomie stratégique.

Consultez l’intégralité de l’article sur le lien suivant : https://www.defnat.com/e-RDN/vue-article.php?carticle=22578

 

Sommet entre l’Union Européenne et les États-Unis : vers un nouveau partenariat transatlantique ?

« America is back » et la hache de guerre des années Trump semble enterrée, comme en témoigne la tenue du sommet UE-États-Unis à Bruxelles le 15 juin 2021 : première rencontre de ce type depuis 2017, elle a marqué le lancement d’un partenariat renouvelé et d’un programme commun pour la coopération entre l’UE et les Etats-Unis, selon une approche sectorielle. Cette rencontre a notamment permis trois avancées commerciales majeures pour relancer et approfondir les échanges transatlantiques dans un contexte de bras de fer sino-américain. 

 Un accord de coopération pour les aéronefs civils clôture un conflit vieux de 17 ans

Les dirigeants Joe Biden, Charles Michel, président du Conseil Européen, et Ursula von der Leyen, présidente de la Commission Européenne, se sont engagés à créer un cadre coopératif pour les aéronefs civils de grande taille, franchissant ainsi une étape décisive pour mettre fin au différend relatif à ce secteur. Après 17 ans de conflit entre Bruxelles et Washington devant l’OMC, cet accord amorce une nouvelle relation transatlantique dans l’aéronautique. À l’origine du contentieux : les subventions illégales accordées aux avionneurs Airbus et Boeing. Sous l’administration Trump, les tensions se sont exacerbées et l’OMC avait autorisé l’imposition de taxes à hauteur 7,5 milliards de dollars de biens et services européens importés, notamment 25% pour les vins et 15% pour les avions Airbus. 

À l’issue du sommet, les dirigeants ont annoncé la suspension des droits de douanes punitifs infligés mutuellement, dans le cadre d’une trêve de cinq ans. La résolution de ce conflit qui empoisonnait les relations bilatérales est un signal fort en faveur d’un rapprochement sous l’administration Biden, apte à créer des conditions de concurrence équitables et à relever les nouveaux défis industriels. 

Cette recherche d’apaisement reflète une tentative de rallier l’UE dans le bras de fer des États-Unis avec la Chine en renforçant la position américano-européenne. D’autant que cet ancien duopole des avionneurs devient aujourd’hui un oligopole avec l’entrée du nouvel acteur chinois Comac. Cette mesure de bon sens a donc aussi le potentiel de contrer la percée chinoise dans ce secteur et de contester les pratiques de concurrence jugées déloyales de la Chine. L’idée est aussi de mettre en place un modèle de coopération efficace pour relever conjointement d’autres défis posés par le modèle économique de la Chine. S’il n’est pas certain qu’un compromis sera trouvé à l’issue de cette trêve, il existe une vraie volonté américaine de parvenir à un accord. En effet, lorsque le litige a débuté en 2004, Airbus s’imposait sur le marché international au détriment de Boeing, alors qu’aujourd’hui, la menace vient de la Chine et l’heure est à l’unité de part et d’autre de l’Atlantique. 

Des discussions engagées pour le règlement des différends sur les mesures relatives à l’acier et à l’aluminium

Les dirigeants ont convenu d’engager les discussions pour résoudre le conflit commercial sur l’acier et l’aluminium et de lever tous les droits de douane additionnels et punitifs avant la fin de l’année. Ursula von der Leyen a annoncé un groupe de travail sur ce dossier qui entache les relations transatlantiques depuis que Donald Trump a annoncé, en 2018, l’imposition de taxes de 25% sur les importations européennes d’acier et de 10% sur celles d’aluminum, provoquant en retour des contre-mesures européennes. 

La levée de ces taxes dans l’esprit d’apaisement qui prévaut aujourd’hui constituerait un geste politique très attendu par l’UE, qui espère des actes forts au-delà des intentions. Toutefois, ce geste diplomatique ne devrait pas changer la face des échanges européens, ni chambouler le marché européen de l’acier et de l’aluminium, car les prix ont augmenté de manière inédite ces six derniers mois, noyant ainsi l’impact des taxes américaines.

Du reste, le règlement effectif du conflit risque d’être épineux car l’UE n’a pas une logique tarifaire et commerciale mais une logique de taxe aux frontières différentes des États-Unis. Le partenariat ne va pas de soi et laisse la porte ouverte à un rapprochement possible avec la Chine, que ce soit côté américain ou européen. 

La mise en place d’un Conseil du commerce et des technologies UE-États-Unis 

Il ne s’agit plus pour l’Union européenne et les Etats-Unis d’entrer dans une logique de libre-échange, le Partenariat transatlantique de commerce et d’investissement négocié depuis 2013 n’étant plus d’actualité. Toutefois, un Conseil de commerce et de technologie va être créé pour proposer une plateforme de coopération en matière de commerce, d’investissement, de technologie, de questions numériques et de chaînes d’approvisionnement. Il incarne une volonté de coopérer pour élaborer des normes compatibles et internationales et de promouvoir l’innovation tout en évitant de nouvelles barrières commerciales ou obstacles techniques injustifiés. Il permettra aux partenaires de s’aligner sur les questions technologiques mondiales, comme l’intelligence artificielle, la cybersécurité, les technologies propres… Les deux parties se sont d’ores et déjà engagées en priorité à établir un partenariat sur le rééquilibrage des chaînes d’approvisionnement pour les semi-conducteurs. 

Cette troisième annonce est à la fois la plus imprécise et la plus structurante pour l’avenir des relations bilatérales UE-États-Unis. À l’heure où une guerre technologique semble engagée avec la Chine, la question de la coordination technologique est centrale. Après une première mondialisation, américaine et commerciale, mise à mal par les années Trump, on comprend que Biden a aujourd’hui le projet d’en tricoter une nouvelle, qui prend la forme d’une libéralisation technologique et d’une ouverture vers ses partenaires stratégiques. 

Le Bridge Tank au Forum de BOAO dans les médias

Depuis 2018, le Président du Bridge Tank Joël RUET participe au Forum de BOAO dont le think tank est un partenaire. Il est intervenu cette année aux côtés de leaders internationaux de la sphère politique et du monde des affaires, comme Dmytro KULEBA, ministre des Affaires Étrangères ukrainien, Jens ESKELUND, vice-président à la Chambre de Commerce européenne en Chine, ou LIU Hualong, président de China Poly Group.

Il y était l’un des trois intervenants français, incarnant le cercle des think tanks, tandis que Jean-Pierre RAFFARIN et Henry GISCARD D’ESTAING, y représentaient respectivement le monde politique et économique. Cette rencontre de haut niveau a été marquée par la reprise des échanges dans un monde en reconstruction après une pandémie qui a bouleversé les interactions entre pays.

Au cours du forum BOAO, le « Davos chinois », Joël Ruet a participé à la session « Speed up Trade Connection in Times of Pandemic Isolation », où il a développé l’idée que « le commerce de demain est préparé par l’investissement d’aujourd’hui ».

Dans le contexte de l’édition 2021 du Forum de BOAO, Joël Ruet a proposé des pistes de réflexion sur la coopération environnementale entre la Chine, l’Union Européenne et les États-Unis au cours d’une interview de CGTN TV. Il a également évoqué la nécessité de renforcer la coordination entre le G20 et la BRI (Belt and Road Initiative), et abordé la question de la gouvernance de ces nouvelles Routes de la soie auprès de ces journalistes.

Joël Ruet a également été cité par CCTV13, la première chaine d’information nationale chinoise, au sujet du rôle de BOAO dans l’intégration économique de l’Asie, mais aussi du monde à l’échelle globale.

Lors d’un entretien accordé à Xinhua News à l’occasion de l’ouverture du Forum, le président du Bridge Tank a présenté son point de vue sur le commerce de demain, nécessairement fondé sur des investissements proactifs et ambitieux, une réforme de l’OMC, et le verdissement des Nouvelles Routes de la Soie. Repris dans un autre article sur la place de la Chine dans le développement durable à l’échelle mondiale, Joël Ruet a soutenu que la BRI a un grand rôle à jouer dans la transition énergétique, en particulier dans le domaine de l’hydrogène.

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