Davos 2022: The Bridge Tank se tient aux côtés de l’Ukraine lors du Forum économique mondial
Après l’annulation de l’édition 2021 en raison de la pandémie de COVID-19, The Bridge Tank était de retour à Davos, dans les Alpes suisses, pour la réunion annuelle du Forum économique mondial, du 22 au 26 mai 2022. C’est sans surprise que l’attaque de la Russie contre l’Ukraine s’est retrouvée au cœur des discussions du Forum économique de cette année. The Bridge Tank a exprimé son soutien à l’Ukraine et s’est joint aux appels pour une plus grande solidarité internationale.
Joel Ruet, président de The Bridge Tank, a participé au petit-déjeuner ukrainien (Ukrainian Breakfast) le 25 mai, un événement traditionnellement organisé par la Fondation Victor Pinchuk. Cette année, le Ukrainian Breakfast a abordé les questions difficiles de la tournure que prenait la guerre, de l’avenir de l’Ukraine et du monde, et de l’après-guerre. Parmi les participants aux tables rondes figuraient des personnalités telles que Dmytro Kuleba, ministre ukrainien des affaires étrangères, Roberta Metsola, présidente du Parlement européen, Egils Levits, président de la Lettonie, ainsi que le président ukrainien Volodymyr Zelenskyy, qui a participé à l’événement par visio-conférence. Natalie Jaresko, ancienne ministre des finances de l’Ukraine, a également participé à l’événement.
Échanges avec la Commission Européenne sur l’autonomie stratégique de l’UE
Le 10 mai 2022, The Bridge Tank s’est joint à un voyage d’études à Bruxelles à la rencontre du Commissaire européen Thierry Breton. Le voyage était organisé par la Fondation Prospective et Innovation (FPI) et son président Jean-Pierre Raffarin, ancien premier ministre. The Bridge Tank était représenté par Joël Ruet et Philippe Coste, respectivement président et board member de l’organisation.
Ce voyage d’études sur le thème de la souveraineté et de l’autonomie européenne face aux pressions et tensions mondiales était constitué de cinq entretiens avec des hauts dignitaires, chercheurs et hauts fonctionnaires de l’UE. La délégation du voyage d’étude a ainsi pu échanger avec Laurence Graff, Cheffe d’unité à la direction générale de l’action pour le climat (DG CLIMA) de la Commission Européenne, avec deux représentants du think tank belge EGMONT – Institut royal des Relations internationales, avec l’Ambassadeur Philippe Léglise-Costa, Représentant Permanent de la France auprès de l’UE, avec Denis Redonnet, Directeur général adjoint de la Direction générale pour le Commerce à la Commission européenne, et enfin avec Thierry Breton, Commissaire européen pour le marché intérieur.
The Bridge Tank est heureux de publier aujourd’hui le compte-rendu de cette journée à Bruxelles.
Le commissaire européen Thierry Breton – Rapport de force et géopolitique du marché intérieur: pour une réglementation et des chaînes de valeur renforcées
Sur le marché européen, le consommateur et ses intérêts ont longtemps joué un rôle prépondérant, du fait notamment de l’influence britannique. Selon Thierry Breton, Commissaire européen pour le marché intérieur, une dynamique différente s’opère toutefois aujourd’hui, basée sur l’idée de remettre l’entreprise, les hommes et leurs savoir-faire au-devant des produits.
Les crises récentes ont révélé des fragilités dans le rapport de force de l’Europe avec la Chine et les États-Unis. La Chine a ainsi pu bloquer sur son territoire certains produits au détriment de la demande du marché, tels que les masques. Les États-Unis ont par la suite retenu sur leur sol les vaccins produits par des entreprises européennes aux États-Unis à travers un executive order du Président Biden. La démonstration de la capacité de réplique de l’UE avec le blocage de l’exportation de la production de Johnson & Johnson en Europe avait ouvert la voie à des négociations sur la base de ce rapport de force. Selon Thierry Breton, une démondialisation est aujourd’hui impossible et certaines dépendances vont nécessairement perdurer (ex. en matière de terres rares et semi-conducteurs). Plutôt que d’établir une « souveraineté » européenne, il s’agit donc d’établir un rapport de force s’appuyant sur la taille du continent européen, afin d’assurer une autonomie relative et une capacité de choisir et de se défendre.
M. Breton à ce titre revenait précisément d’un voyage aux Etats-Unis et d’une rencontre avec Elon Musk notamment pour faire passer le message politique que désormais l’UE appliquerait strictement ses règles et intérêts face aux GAFA et multinationales technologiques sans possibilité d’extra-territorialité, avec le Digital Market Act et le Digital Service Act qui fixent les règles d’accès au marché européen.
La Commission a plus généralement ces dernières années fait un bilan des faiblesses des chaînes de valeurs dans chaque secteur critique (ex. batteries, semi-conducteurs, lithium, terres rares). Il est aujourd’hui devenu impossible de raisonner pays par pays au sein de l’UE, les écosystèmes et approches réglementaires doivent se constituer au niveau continental. Pour le lithium il s’agit par exemple de développer les capacités de raffinage, les ressources du continent en lithium étant suffisantes.
Sur les semi-conducteurs, une montée en puissance de l’autonomie européenne est importante. Un premier mapping a reconnu les capacités européennes existantes, avec notamment un centre d’excellence de 5000 personnes en Flandres, ou encore un centre à Grenoble. Des moyens de production très sophistiqués sont nécessaires pour ces semi-conducteurs mais des acteurs existent en Europe, avec notamment l’entreprise de semi-conducteurs néerlandaise ASML, qui est dotée de la seconde capitalisation boursière en Europe derrière LVMH et supérieure au géant américain Intel. L’objectif de l’UE est donc de passer de 10% à 20% d’autosubsistance, ce qui représente une multiplication par 4 du volume de production au vu de la multiplication par 2 du marché mondial prévue sur la même période. Un appui public de 43 milliards d’euros viendra soutenir les entreprises les plus innovantes, ce qui contribuera à établir ce nouveau rapport de force en cas de crises et de blocages.
DG CLIMA, Laurence Graff – Politique et ambitions climatiques européennes: neutralité carbone et souveraineté énergétique
Selon Laurence Graff, Cheffe d’unité à la direction générale de l’action pour le climat (DG CLIMA), la politique climat européenne a aujourd’hui un intérêt à la fois national et international. C’est en 2008, durant la présidence française, que le premier paquet climat-énergie a été conclu. Celui-ci a ouvert la voie à un leadership européen sur les questions environnementales qui a permis d’avoir des résultats dans les états membres mais également au niveau international. Tout cela a été rendu possible par l’approche différenciée et de solidarité concrète par le biais de différents fonds européens. La Commission Européenne (CE) est en effet attentive aux mécanismes de soutien à la vulnérabilité climatique. Cela s’est illustré en 2022 par la création d’un Fonds social pour le climat. Mais l’enjeu du climat est aussi stratégique, englobant des enjeux d’innovation et de compétitivité internationale.
Le pacte vert pour l’Europe a quant à lui revu ses objectifs à la hause en passant de -40% à -55% d’émissions en 2030 par rapport à 1990 afin d’assurer une trajectoire de neutralité carbone. Il s’agit toutefois de s’assurer que les impacts économique négatifs soient maîtrisés sans pour autant remettre en cause le pacte vert. La non-action coûterait de plus en plus cher et le coût de l’adaptation augmenterait. Selon Frans Timmermans, VP de la CE, le pacte vert représente une nouvelle stratégie de croissance avec des enjeux d’accompagnement et de gestion de la transition économique pour certains secteurs, en renforçant les filières du futur et en accompagnant celles en difficulté.
L’objectif fixé est que l’Europe devienne le premier continent neutre en carbone, une vision plus que jamais utile compte tenu du besoin actuel de souveraineté énergétique. Cette préoccupation est également au coeur du plan RePowerEU de la CE, révélé le 18 mai 2022. Ce nouveau plan énergétique européen avec des mesures sur les énergies renouvelables, les économies d’énergie, et l’efficacité énergétiques redéfinit les interdépendances et repense les sources d’énergie. Au sujet de la taxe carbone aux frontières, une priorité de la présidence française, les discussions étaient encore en cours au moment de ces échanges.
Le marché carbone européen a commencé par des plans nationaux et s’est aujourd’hui totalement harmonisé, couvrant ainsi les 12,000 plus grosses installations émettrices, qui représentent ensemble la moitié des GES de l’UE. La mise aux enchères de ces crédits notamment pour les entreprises énergétiques génère des revenus contribuant aux finances des états avec une obligation de réutilisation pour le climat à hauteur de 50% et permet l’abondement de différents fonds (ex: pour l’innovation à travers des appels à projets de €2-3 milliards, ou fonds de modernisation pour 10 nouveaux pays).
Au niveau international, l’UE est active avec ses partenaires stratégiques du G20. Depuis 10 ans, le dialogue informel UE-Chine s’est montré excellent et présente selon Laurence Graff le “meilleur moyen de faire passer des messages” sur les marchés carbone. D’autres partenaires se sont quant à eux montrés plus réticents, notamment les USA (qui restent malgré cela sur la voie de leurs objectifs climatiques) ou encore le Brésil, l’Inde et la Russie. Face à la « fatigue des COPs » observée par certains, l’UE a concentré ses efforts sur une approche constructive en bilatéral avec ses partenaires. Au sein du G7, les efforts se concentrent sur l’établissement d’une vision stratégique climat et sur les secteurs de l’industrie et du commerce. Le point focal de la COP27 était ainsi principalement dédié à l’adaptation et à son financement.
En Afrique, la diversité du continent requiert une approche différenciée: soutien à la réduction des émissions de GES pour certains pays (ex. Afrique du Sud), adaptation, captation de carbone sur projets forestiers et agricoles pour d’autres. Cette diversité exige ici aussi une approche bilatérale en fonction des capacités locales existantes ou à faire émerger. En mai 2022, la COP27 se profilait déjà comme compliquée, l’UE anticipant des demandes africaines importantes et des reproches d’un manque de solidarité de la part de l’UE.
EGMONT – Institut royal des Relations internationales : Puissance globale européenne et rapports de force
Après les crises financières et migratoires des 20 dernières années, l’Union Européenne semblait en être ressortie fragilisée et avec un sentiment d’inachevé. Les crises causées par le COVID-19 et la guerre en Ukraine ont permis des avancées fortes et irréversibles. Bien que des difficultés existent dans le développement d’une position diplomatique commune, avec notamment le risque de fissure dans la position des 27 en matière de sanctions imposées à la Russie, les propositions de la présidence française visant à faire de l’Union une puissance globale se mettent en place. Cela est notamment possible grâce à l’évolution de la position de l’Allemagne, dont le gouvernement actuel se montre plus européen que les précédents, ouvert à des avancées à géométrie variable pour une coopération renforcée. Egmont observe ainsi des signaux positifs sur la relation franco-allemande.
Une proposition faite par le président Macron au Parlement Européen vise à mettre fin à la position ambiguë de l’UE sur les Balkans occidentaux, en donnant un statut particulier et faisant preuve d’une solidarité renforcée avec les pays candidats à l’adhésion mais ne pouvant pas encore être intégrés à l’Union. La position actuelle est particulièrement décriée par la Serbie, qui est devenue un relai important de la Russie de Poutine en Europe.
Au cours des échanges entre les différents participants à cette réunion, la question du rapport de force entre l’UE et Pékin s’est retrouvée une fois encore au coeur des discussions. Bien que la Chine accepte de laisser des marges financières fortes aux groupes européens, un changement de cap de la part des autorités chinoises pourrait sérieusement fragiliser ces groupes. Le projet européen doit nécessairement inclure une position forte face aux états-puissances et encourager une union des démocraties. Une telle position se manifeste par un rapport de force continental de l’UE face à la Chine, en particulier sur le plan des relations commerciales, pour lesquelles l’Union a déjà indiquée son intention de rééquilibrer le rapport de force. Selon Egmont, c’est aujourd’hui d’abord autour du pouvoir normatif du marché européen que commence à s’imposer la puissance économique européenne.
Ambassadeur Léglise-Costa – Dynamiques européennes en réponse aux crises présentes et futures
La session d’échange avec l’Ambassadeur Philippe Léglise-Costa, Représentant Permanent de la France auprès de l’UE, a permis d’aborder les dynamiques actuelles dans la stratégie commune de l’Union européenne.
Selon l’Ambassadeur Léglise-Costa, l’évolution de la position allemande est particulièrement notable, un constat similaire à celui de l’institut Egmont. Face aux différentes crises qui ont frappées le continent ces dernières années, l’Allemagne a pris des décisions fortes caractérisées par une plus grande ouverture aux préoccupations communes. Cela contraste avec une approche passée plus germano-centrée. Au-delà du conceptuel, le tandem franco-allemand s’en est trouvé renforcé. L’appui de l’Allemagne à la présidence française a par exemple permis le vote du texte sur le mécanisme de réciprocité sur les marchés publics. Le texte sur les subventions aux entreprises d’Etat avançant également, celui-ci contribuera au rééquilibrage du rapport de force avec par ex. la Chine.
Selon l’ambassadeur Léglise-Costa, la position européenne en matière de stratégie de défense doit aujourd’hui progresser et encourager l’UE à se rééquiper pour réduire sa dépendance des États-Unis, ne serait-ce que par risque de changement politique aux US.
La préparation de l’avenir demande également d’anticiper le débat sur la sortie de guerre face à la Russie et déterminer la menace que présente la Russie pour l’Europe, quel que soit le régime en place. Face à la Chine, un rapprochement Russie-Chine présente une source de préoccupation pour des nombreux européens. La stratégie de l’UE reste sur les mêmes bases qu’en 2019 tout en insistant sur le statut de rival stratégique et en évitant les antagonisme, un statut duquel la Chine s’accommode. Cette taxonomie a également été reprise par le président Biden aux États-Unis.
La Chine a fait des erreurs en sanctionnant par exemple des parlementaires européens, ce qui a créé un effet de cohésion parlementaire contre l’accord sur l’investissement. Elle semble aujourd’hui attentive à ne pas prêter le flanc à la critique de contournement de sanctions, en dépit de l’augmentation de ses importations.
DG TRADE, Denis Redonnet – Autonomie stratégique ouverte et guerre froide économique
L’Union Européenne sort aujourd’hui d’une ère d’accords de libre-échange tous azimuts qui en a fait la juridiction avec le plus grand nombre. L’approche a aujourd’hui changé et les problématiques d’intégration économique en ont fait de même pour se concentrer sur une approche « d’autonomie stratégique ouverte. » Celle-ci entend continuer de profiter des bénéfices de l’ouverture tout en oeuvrant un mouvement de rééquilibrage pour contrebalancer les pratiques de certains partenaires économiques.
Les crises auxquelles fait face l’UE aujourd’hui génèrent des demandes accrues de précaution et de protectionnisme. Ces tendances au repli protectionniste se retrouvent dans le voisinage sud de l’UE dans la mise en oeuvre des accords de remplacement d’importations européennes par des produits locaux. D’autres types de difficultés rencontrées aujourd’hui concernent les distorsions de concurrence globale liées au capitalisme d’état chinois qui génère des distorsions autour du coût du capital et du système des entreprises d’Etat. Face à cela, force est de constater que les règles de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) ne permettent pas une bonne gouvernance de ces pratiques. Ceci explique en partie le retrait des États-Unis de ce système et les tarifs illégaux du point de vue de l’OMC que s’imposent aujourd’hui US et Chine. Ces pratiques bloquent le système de règlement de différends qui formait l’un des appareils les plus avancés dans la gouvernance internationale. Bien que les 25 pays membres de l’OMC (dont la Chine fait partie) aient mis en place un système alternatif, l’absence des États-Unis de ce processus de réforme de l’OMC rend vain tout effort de réforme porté par l’UE.
L’invasion de l’Ukraine par la Russie a exigé une réaction et adaptation rapide de la part de l’UE. Celles-ci s’illustrent sur le plan économique par la rapidité de mise en place des cinq premiers paquets de sanctions.
En matière d’exportations, 25% des exportations de l’UE et du G7 vers la Russie sont sous sanction. Cette stratégie se positionne indubitablement dans une perspective de guerre froide de moyen à long terme, permettant ainsi de fragiliser et dégrader le potentiel industriel russe à cet horizon. Les relations économiques et commerciales sont ici utilisées à des fins de puissance. Les États-Unis donnent de plus des signaux qu’ils pourraient en faire de même envers la Chine, ce qu’ils avaient commencé à appliquer au géant chinois des télécoms Huawei et appliquent aujourd’hui à la Russie. Un tel élargissement à toute la Chine aurait des conséquences gigantesques.
L’idée européenne d’un cartel d’acheteurs serait difficile à mettre en œuvre et la perspective de sanctions secondaires américaines sur le reste du monde risque de causer une fragmentation encore plus sévère. Bien qu’un découplage lent et partiel entre l’économie atlantique et asiatique était depuis longtemps attendu, le découplage inattendu et fort entre l’UE et Russie inquiète sur son potentiel de contagion. Les questions de souveraineté et de résilience économique de l’Union Européenne ont donc été centrale pour la Direction générale pour le Commerce. Le travail effectué en 2021 par l’équipe de Thierry Breton sur les vulnérabilités stratégiques s’appuie sur le diagnostic commun entre la DG TRADE (Commerce) et GROW (Marché intérieur, industrie, entrepreneuriat et PME).
Conclusion
Comme a pu le noter la Fondation Prospective et Innovation à la suite de ce voyage, « le climat international continue de se dégrader dangereusement mais l’Union fait face avec une belle réactivité, notamment en déclinant sous toutes ses formes l’idée de souveraineté. »
Entretien du Bridge avec Brune Poirson : Allier ambition, cohérence et décarbonation dans les transitions énergétiques
Lors d’un débat qui a également rassemblé Thomas Melonio, Directeur Exécutif Innovation, Recherche et Connaissance de l’Agence Française de Développement et Ding Yifan, chercheur à l’Institut de développement mondial du Centre de recherche sur le développement du Conseil d’État de la République populaire de Chine, mené par Raphaël Schoentgen, board member de The Bridge Tank,
Brune Poirson, Vice-Présidente de l’Assemblée des Nations Unies pour l’environnement et Ancienne Secrétaire d’État auprès du Ministre français de la Transition écologique et solidaire d’Emmanuel Macron, analysait les transitions énergétiques chinoises en s’inquiétant de l’importance du charbon dans les investissements des routes de la Soie et en répondant à la question relative aux « grandes questions de l’agenda international dans les transitions énergétiques ».
Retrouver son intervention sur notre chaîne Youtube .
Canicule en Inde en plein mois d’avril – Joël Ruet sur France 24
Le samedi 30 avril 2022, notre Président, Joël Ruet s’est exprimé sur la chaîne d’information France 24 au sujet de la canicule qui frappe l’Inde et le Pakistan ces derniers jours. Les températures ont atteint les 46°C dans la capitale indienne New Delhi. Il s’agit d’un événement climatique majeur pour l’Inde, et plus largement pour la planète puisqu’il est exceptionnel que les températures dépassent le seuil de 40°C dans le pays au mois d’avril.
Lors de l’interview, Joël Ruet a souligné 3 principaux points :
- La question de l’adaptation pour l’Inde sera plus importante qu’ailleurs. Lorsqu’une augmentation moyenne de la température atteindra 1°C supplémentaire sur la Terre, l’Inde connaitra une augmentation moyenne de 3°C. Les dérèglements climatiques sont et seront donc plus extrêmes en Inde qu’ailleurs.
- La canicule actuelle en Inde est un symptôme de la non anticipation de la question de l’adaptation. L’Inde paye de prix du retard d’un certain nombre de réformes et de politiques publiques, notamment sur les questions du traitement des déchets et des décharges.
- Des départs de feu dans des décharges restent des phénomènes relativement rares mais demeurent très inquiétants. Ces départs de feu sont provoqués par les émissions de gaz provenant des déchargent – ces gaz s’appellent des émissions fugitives. Il ne faut pas confondre émission, dont la portée est globale, et pollution, qui quant à elle est une problématique locale. L’Inde est l’un des plus grands émetteurs. Les effets de politiques publiques en retard se retournent vers une mauvaise gestion de l’exploitation et de la distribution électrique, l’eau, l’agriculture et également, les émissions fugitives. Si l’Inde limitait ses émissions, elle limiterait également ses pollutions.
Pour revoir son intervention, consultez notre chaîne Youtube.
Joël Ruet participe au webinaire intitulé « COP26 et le Brahmapoutre : Une nouvelle perspective basée sur le cadre de la connaissance du domaine sous-marin (UDA) »
Notre Président, Joël Ruet, a participé au webinaire du 5 mai 2022 sur le thème « COP26 et le Brahmapoutre : Une nouvelle perspective basée sur le cadre de la connaissance du domaine sous-marin (UDA) ». Il s’agit du 5ème webinaire d’une série organisée par le Maritime Research Center et M/S NirDhwani Technology Pvt Ltd.
Sa participation a été l’occasion de poursuivre la conversation sur l’économie bleue entamée avec des acteurs clés, tels que le Maritime Research Center.
Puisqu’il y a beaucoup de solutions sur « l’ingénierie environnementale » venant du sud au sujet des questions fluviales, en particulier du côté indo-africain, Joël Ruet a suggéré de renforcer l’apprentissage croisé en termes d’environnement et d’ingénierie, notamment le stockage de l’eau pour l’hydroélectricité, la régulation de la navigation et la régulation de la vitesse peut avoir un impact positif sur la prévention des catastrophes et la protection de la biodiversité. A condition de procéder à un apprentissage progressif. La COP26 qui a traité de l’intégration de l’environnement à l’adaptation et de l’adaptation à l’atténuation vers des co-bénéfices et des solutions basées sur la nature a ouvert une voie et Joel Ruet a de grands espoirs pour la prochaine COP qui se tiendra en Egypte en novembre. Grâce aux différents échanges sur la région du Brahmapoutre, il a pu apprécier la diversité de connaissances qui devraient être partagées lors de la COP 27. Joël Ruet a terminé son intervention en soulignant que « Nous devons apprendre de l’expérience du Brahmapoutre ».
Risky Business : Les États-Unis devraient repenser leurs relations commerciales avec le Kazakhstan
Un article écrit par notre président, Joël Ruet, sur le défi actuel et croissant que représente pour le Kazakhstan la lutte contre la corruption qui mine les investissements étrangers et le développement socio-économique du pays, a été publié dans le média Entrepreneur.com. Il alerte que « malgré la campagne publique du gouvernement kazakh pour attirer les investisseurs étrangers […], il devra mettre en œuvre des changements fondamentaux, et cela commence par prendre au sérieux la lutte contre la corruption et honorer les accords avec les investisseurs étrangers. D’ici là, les investisseurs américains devraient reconsidérer le risque de faire des affaires au Kazakhstan. »
The Bridge Tank participe au Forum de BOAO 2022 : Promouvoir l’intégration énergétique et construire un monde vert
Le Forum de BOAO 2022 s’est tenu du 20 au 22 avril en mode hybride, ayant pour objectif de conduire un dialogue ouvert dans un monde post-COVID et sur les perspectives de développement commun dans le monde de demain.
Depuis 2018, The Bridge Tank participe au rendez-vous annuel du « Davos chinois ». Notre Président, Joël Ruet est intervenu lors d’un panel de haut niveau en présence de M. Ali Obaid Al Dhaheri, Ambassadeur des Emirats Arabes Unies en Chine, M. Baodong Li, Secrétaire Général, Forum de BOAO et ancien vice-Ministre des Affaires étrangères de Chine, M. Jizhen Liu, Académicien auprès de l’Académie chinoise de l’ingénierie et Directeur du « State Key Laboratory of Alternate Electrical Power System with Renewable Energy Sources », M. Hailiang Song, Président de China Energy Engineering Group Co, M. Jianhua Hu, Président de China Merchants Group et M. Haiping Xiang, ingénieur en chef de l’Administration nationale de l’énergie chinoise.
Dans son intervention, Joël Ruet s’est exprimé sur les enjeux globaux liés à l’intégration et trajectoires énergétiques. Il a souligné l’importance des « technologies de décarbonation profonde » dans l’accélération des émissions nettes zéro à l’horizon 2035-2040. D’ici là, il ajoute que chaque pays ou territoire aura un rôle à jouer pour avoir sa propre « trajectoire de transition », en ne se contentant pas seulement d’ajouter des énergies renouvelables mais aussi de les intégrer aux réseaux avec une utilisation plus rationnelle et efficace.
Joël Ruet a abordé la question de l’adaptation, qui ne doit plus être considérée séparément des autres problématiques. Il illustre ses propos à travers l’exemple des puits de carbone, qui doivent être crées à partir d’écosystèmes optimisés, non seulement en forêts, mais également dans les savanes ou encore les mangroves.
Dr. Ruet a également démontré que les trajectoires énergétiques sont déjà à faible émission de carbone, ce qui est tout particulièrement le cas de l’Afrique et de la plupart des pays du G77. Il est important que ces trajectoires soient reconnues en tant que telles et soient donc financées par le Nord et que les transferts de technologie et de savoir-faire soient financés en conséquence.
En guise de réponse à la question comment mettre en œuvre un soutien mondial aux trajectoires énergétiques du Sud, le Président de The Bridge Tank a proposé deux solutions : premièrement, permettre au Sud de se gérer seul avec plus de financement pour créer des champions locaux, maintenir le commerce du gaz ouvert à eux et s’assurer que leurs puits de carbone soient reconnues comme une incitation à les développer ; Deuxièmement, permettre à leurs entités financières locales de jouer un rôle plus important en reconnaissant que les « risques » sont surévalués par rapport à une rentabilité réellement élevée.
Comme lors de l’édition 2021, Joël Ruet était l’un des trois intervenants français, incarnant le cercle des Think Tanks, aux côtés de Jean-Pierre Raffarin et Henry Giscard D’Estaing, qui eux représentaient respectivement le monde politique et économique.
Voir le programme du Forum de BOAO 2022.
The Bridge Tank participe au 9ème Forum mondial de l’eau – Dakar 2022
A l’occasion du 9ème Forum mondial de l’eau, qui s’est tenu à Dakar au Sénégal du 21 au 26 mars 2022, The Bridge Tank a co-organisé deux événements en faveur de l’hydrodiplomatie et la préservation des grands fleuves. Joël Ruet, Président de The Bridge Tank s’est rendu sur place.
Le Forum de l’eau est le plus grand rassemblement mondial sur l’eau, réunissant des participants de tous les niveaux et de tous les domaines, notamment de la politique, des institutions multilatérales, des universités, de la société civile et du secteur privé, le Forum mondial de l’eau offre une plateforme unique où la communauté internationale de l’eau et les principaux décideurs peuvent collaborer et progresser à long terme sur les défis mondiaux liés à l’eau.
Actif et présent lors du Forum, une première SESSION SPECIALE a été co-construite avec l’OMVS (Organisation de mise en valeur du Fleuve Sénégal), l’OMVG (Organisation de mise en valeur du Fleuve Gambie) et l’IAGF (Initiatives pour l’Avenir des Grands Fleuves) sur le thème « Massif du Fouta Djallon : visions et actions pour la sauvegarde du « château d’eau de l’Afrique de l’Ouest » ». L’objectif principale de la session spéciale était d’établir une dynamique d’échange et le germe d’un futur groupe de travail commun regroupant la diversité des acteurs régulant le cours des grands fleuves issus du Massif du Fouta Djallon, organismes en charge du développement durable et de la mise en œuvre d’une résilience climatique des populations à l’aval du Massif, et ayant à cœur d’ancrer la pérennité de leurs initiatives dans la protection et la résilience climatique sociale et environnementale du « château d’eau de l’Afrique de l’Ouest ». Fondée sur le partage d’expérience autour de pratiques d’aménagement, valorisation, préservation, cette session vise à identifier les meilleures pratiques régionales, des pistes d’actions concertées à partir des programmes existants ou activités programmées. Au-delà du partage d’expérience la session visait à identifier des gaps et proposer des orientations partagées pour une meilleure connaissance et action coordonnée des acteurs. Dans la préparation de cette session et le choix des activités mises en avant, plusieurs critères ont été ciblés :
- effectivité sur la préservation et reconstitution des ressources naturelles ou la mise en œuvre du développement durable ;
- potentiel de synergies et de passage à l’échelle ;
- finançabilité accélérée par les développements attendus de la finance climat.
Cette session spéciale a permis de discuter du traitement d’un territoire partagé : un échange d’expérience entre les grandes agences de bassin et organismes de développement des fleuves majeurs issus de cette région dans une logique, les acteurs du développement classique, les agences et acteurs spécialisés dans la préservation des ressources intégrée au développement, des plateformes d’échange sur les mesures traditionnelles adaptées à la préservation de têtes de source, des programmes de reforestation ciblée, ou encore la mobilisation de systèmes de mesures et de modélisation.
Parmi nos invités d’honneur, étaient présents SE ISSOUFOU Mahamadou, ancien Président du Niger, Président de la Fondation Issoufou Mahamadou et M. Erik ORSENNA, Académie française, Président, Initiatives pour l’Avenir des Grands Fleuves et ont témoigné des leçons mondiales apprises utiles pour le Massif du Fouta Djallon lors de discours inauguraux.
Sékou SANGARE, Commissaire, Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest, M. Lansana FOFANA, Haut-Commissaire, Organisation pour la Mise en Valeur du fleuve Gambie, M. Abdallah BOUREIMA, Secrétaire Exécutif, Autorité du Bassin du Niger, M. Hamed Diane SEMEGA, Haut-Commissaire, OMVS, Mme Houria Tazi SADEQ, Présidente, Coalition Marocaine pour l’Eau, M. Komlan SANGBANA, Conseiller juridique au secrétariat de la Convention de l’eau des Nations Unies, M. Fawzi BEDREDINE, Coordinateur, OMVS, M. Mamadou DIALLO, Conseiller international, Union internationale pour la conservation de la nature se sont également exprimés lors de cet événement.
Deux panels ont été organisés : Panel 1 – Enjeux et perspectives du Fouta Djallon et Panel 2 – Solutions scientifiques, outils et acteurs pour le Fouta Djallon. Pour en connaitre davantage, veuillez trouver ici le programme de la session spéciale du 23 mars 2022.
Un SIDE EVENT a ensuite été co-organisée avec l’OMVS et l’IAGF sur le thème « Vers la « paix des bassins » : hydrodiplomatie optimiste et résilience climatique ». L’hydrodiplomatie est un concept en émergence depuis quelques années, largement issu du constat des rivalités sur l’eau voire des risques de « guerres de l’eau ». Cette session visait à :
- conceptuellement mettre en lumière le potentiel de construction de la paix par l’hydrodiplomatie, constatant au contraire l’opportunité de « paix des bassins » ;
- mettre en lumière les meilleures pratiques d’outils techniques, juridiques, organisationnelles, économiques et environnementaux à la base d’une hydrodiplomatie «concrète» ;
- faire émerger des consensus sur l’importance du bon niveau d’intégration des acteurs économiques, techniques, politiques… voire des représentants des populations au niveau transfrontalier.
Cette session visait aux rendus suivants :
- Liste de bonne pratiques et d’innovations institutionnelles et techniques pouvant servir de base à un futur ‘catalogue des bonnes pratiques de l’hydrodiplomatie’ ;
- Identification des difficultés, opportunités, risques et temporalités associées, prémices d’une Réflexion sur la finançabilité de ces actions par la finance environnementale ;
- Débat sur la désirabilité d’une future « académie mondiale de l’hydrodiplomatie de de la paix des bassins ».
A force de documenter les nombreux cas dans le monde de mise en risque des eaux fluviales et de la vie des fleuves résultant de la rivalité des usages et menant à des risques de conflits sur l’eau ou nourrissant des conflits issus de l’eau, les cas existants par le monde de gestion réussie, partielle ou globale, de ces différends, sont insuffisamment documentés ou peu disséminés. Un travail de synthèse prospective peut être initié par cet écosystème et cette session se donne pour ambition de légitimer les auto-saisines existant en la matière par la réunion d’acteurs clé porteurs d’une vision proactive, amont, de l’intégration des bassins au service du développement durable, de la régénération des ressources et de la paix. En prévision de la mise en œuvre de l’Article 6 de l’Accord de Paris, une réflexion sur la contribution des grands fleuves à l’atténuation et à l’adaptation doit être menée. Cette session spéciale s’est penchée sur les opportunités de la présence au Forum mondial de l’eau de divers représentants des grandes institutions et acteurs concernés, vers une possible ‘Déclaration de Dakar de la Paix des bassins’.
Ce side event a été divisé en deux panels : Panel 1 – Messages de Soutien à la « Paix des Bassin », en présence de SE ISSOUFOU Mahamadou, ancien Président du Niger, Président de la Fondation Issoufou Mahamadou, M. Jean-Pierre RAFFARIN, ancien Premier Ministre, France, Président de Leaders pour la Paix, Mme Hakima EL HAITE, Présidente de l’Internationale libérale, ancienne Ministre déléguée de l’Environnement, Royaume du Maroc, ancienne championne du Climat pour les Nations Unies, M. Erik ORSENNA, Académie française, Président, Initiatives pour l’Avenir des Grands Fleuves et M. Hamed Diane SEMEGA, Haut-Commissaire, Organisation pour la Mise en Valeur du fleuve Sénégal ; Panel 2 – Enjeux et outils de l’hydrodiplomatie, en présence des grands organismes de bassins. Pour en savoir davantage sur cet événement, veuillez trouver ici son programme.
En marge des ateliers et des conférences, notre board member, M. Hamed Diane Semega, Haut-Commissaire de l’OMVS s’est vu attribuer, au nom de l’organisation, le prix Hassan II pour l’eau. Selon le jury, l’organisation ouest-africaine basée à Dakar, qui regroupe le Mali, la Mauritanie, le Sénégal et la Guinée, a été distinguée pour son action en faveur de la « réalisation de la sécurité hydrique et alimentaire » du grand bassin transfrontalier, mais aussi pour son action pour « la paix, la prospérité et le développement territorial » de ses pays membres. L’hydrodéveloppement et l’hydrodiplomatie ont en effet été au cœur du modèle de l’organisation.
“From COP 26 Glasgow Commitments to COP 27 Egypt Opportunities: The MENA perspective Confirmation”: avec nos Board Members Hakima el Haite et Stephane Gompertz
A l’occasion de la première édition de la Semaine du Climat de la région MENA de la CCNUCC, du 28 au 31 mars, organisée par le gouvernement des Emirats Arabes Unis, Liberal International, dont The Bridge Tank est membre, a organisé le 29 mars un side event virtuel nommé : “From COP 26 Glasgow Commitments to COP 27 Egypt Opportunities: The MENA perspective Confirmation”.
L’objectif de cet événement est d’aborder les défis et les opportunités découlant de l’engagement partagé qui a été convenu lors de la COP 26 à Glasgow, tout en envisageant la COP 27 en Egypte comme une opportunité d’accroître les ambitions. Modérée par la Présidente de l’Internationale Libérale, la championne des Nations Unies pour le climat et membre de notre Board, Hakima El Haite a posé une série de questions à chacun des intervenants.
Parmi eux, notre Board Member, Stéphane Gompertz, était présent en sa qualité d’ancien ambassadeur de France dans les pays africains et d’envoyé spécial pour la COP 21. Il a d’abord été invité à donner son point de vue sur les perspectives de la COP 27.
Sa vision de la prochaine Conférence des Parties reflète les difficultés à augmenter l’ambition climatique et à maintenir les efforts dans un contexte de tensions (COVID-19, guerre entre l’Ukraine et la Russie et guerre au Yémen). Les différentes crises et les guerres actuelles changent les agendas des États et les dépenses publiques. L’argent est davantage dépensé dans les guerres que pour l’action climatique. Les ambitions politiques ne sont pas et ne seront pas aussi élevées que lors des COP 21 et 22. La COP 27, qui aura lieu à Sharm El-Sheikh en Égypte, aura la difficile mission de pousser les efforts des Parties à :
- Aider à poursuivre les gouvernements et l’opinion publique à se tourner vers l’avenir.
- Pousser à la recherche de solutions.
- Continuer à promouvoir les bonnes pratiques dans le domaine de l’adaptation.
Stéphane Gompertz a ensuite expliqué ce qu’il fallait faire pour maintenir les 1,5°C. Il a déclaré qu’il fallait regarder vers l’avenir. Les Etats agissent à court et à long terme. L’énergie est un bon exemple. À court terme, les pays utiliseront davantage de combustibles fossiles. A long terme, nous verrons les effets positifs des politiques énergétiques. Par exemple, la France s’engage dans le nucléaire, sans quoi elle ne pourrait atteindre ses objectifs climatiques. Cependant, la question du nucléaire est à nouveau débattue en France dans ce contexte électoral et de guerre entre l’Ukraine et la Russie. Mais il est important de mesurer les risques dans le temps : vivre avec des températures supérieures à 2-3°C ou vivre avec un mode énergétique faible émetteur en CO2.
Mme Susana Rivero Baughman, Conseillère aux affaires étrangères et à la coopération auprès du Secrétaire de l’Action pour le Climat du Gouvernement de Catalogne, a présenté les actions de l’Internationale Libérale au Comité pour la Justice Climatique, qui a récemment adopté un document d’orientation intitulé « Perspectives libérales sur la justice climatique ». Mme Baughman a souligné le manque d’actions entre le changement climatique et les droits de l’homme et c’est ce que l’International Libérale souhaite faire en ayant notamment développé un laboratoire politique et en renforçant sa présence dans les COP et les forums internationaux. Elle a enfin souligné que la COP 27 offrira de nombreuses opportunités pour l’Afrique.
M. Sveinung Rotevatn, ancien ministre du climat et de l’environnement en Norvège, a développé une évaluation des réalisations de la COP 26. Pour M. Rotevatn, la COP 26 a été un succès pour 3 raisons :
- Le Rule Book de l’Accord de Paris a été terminé. Il constitue un cadre commun entre les Parties.
- Augmenter l’ambition. Les grands pays émetteurs augmentent leurs ambitions, la plupart des pays augmentent leurs ambitions en matière de CDNs, les Etats-Unis sont de retour dans l’Accord de Paris et nous maintenons l’objectif des 1,5°C.
- Un engagement suffisant pour augmenter le financement : le monde en développement peut avoir confiance dans les mécanismes de financement. Les pays industriels promettent de doubler leur financement pour le climat. Des engagements ont été pris et ont été bien accueillis par la plupart des pays en développement.
Il a ensuite expliqué qu’après deux années de pandémie mondiale, nous n’avons pas perdu de vue l’aspect à long terme des crises climatiques. Il a ensuite souligné que la Norvège est l’un des principaux financeurs et que le pays va doubler ses efforts en matière de finance climat, notamment pour la préservation de la forêt tropicale et l’atténuation et l’adaptation. Il a enfin déclaré que la taxe sur la pollution est un outil nécessaire pour une transition équitable et soutenir la transition climatique au niveau national. Au niveau mondial, la finance climatique est un outil nécessaire.
Mme Rania Al-Mashat, ministre égyptienne de la coopération internationale, a expliqué en trois messages quels seront les objectifs et les opportunités de la COP 27 :
- La COP 27 sera impartiale, même si cette COP est organisée en Afrique.
- L’adaptation et la résilience seront au centre des débats et constituent l’un des principaux résultats de la COP 26.
- Accroitre l’engagement à l’action.
Mme Al-Mashat a mis l’accent sur les résultats de Glasgow, en posant des questions ouvertes auxquelles il faudra répondre lors de la COP 27 : le rôle du secteur privé doit accroitre « Nous passons de milliards à trillions ». Il est également important de réfléchir à la façon dont nous pouvons rendre opérationnel ce qui a été promis. Comment dérisquer les investissements verts ? Comment pouvons-nous créer des opportunités pour la blended finance? Les projets financés ne sont pas assez opérationnels. Comment pouvons-nous tirer parti des pays qui ont réussi et les reproduire ?