Auteur/autrice : the_bridge_tank

Le ministre Edmond Alphandéry échange avec les experts du Bridge Tank à propos de la tarification du carbone

Edmond Alphandéry, ancien ministre français de l’Economie et Président de la Task Force sur le prix du carbone, a longuement étayé sa vision de la place et de l’importance de la tarification du carbone dans la transition écologique, ainsi que le caractère incontournable de cette mesure afin de mener à bien les objectifs de neutralité carbone, dans le cadre de l’accord de Paris.

La tarification du carbone : un outil incontournable de la transition écologique

Edmond Alphandéry a d’abord tenu à rappeler l’ampleur de l’enjeu posé par le réchauffement climatique et la complexité des problématiques qui se posent pour y répondre : sachant que nous émettons 40 milliards de tonnes de CO2 chaque année, a-t-il expliqué, si nous postulons raisonnablement que le prix de la tonne de CO2 doit être de l’ordre de 100 euros (selon les principales évaluations), alors une tarification du carbone aurait un coût de 4000 milliards d’euros chaque année, soit le Produit National Brut (PNB) allemand.

Dans ce cadre, l’ancien ministre perçoit la tarification du carbone comme centrale à la lutte contre le réchauffement climatique. Son explication est simple : lorsque le carbone à un prix, l’ensemble des agents économiques (ménages, entreprises, Etat) sont incités à réduire leurs émissions, voire à les arrêter ou à trouver des alternatives, ce afin de diminuer leurs dépenses.
L’intervenant a précisé qu’il existe deux solutions applicables et appliquées actuellement afin de donner un prix au carbone.
La taxe carbone d’abord, qui est simple, efficace, mais politiquement difficile à mettre en place et dont l’ajustement est complexe.
L’instauration d’un marché du carbone, ensuite, où des permis d’émissions sont émis en fonction du volume d’émissions total souhaité. Les permis sont achetés par les acteurs du marché au prorata de ce qu’ils émettent, et leur prix est défini par l’offre et la demande.
Selon le président de la Task Force sur le prix du carbone, le marché carbone a pour avantage tautologique d’être un marché, et donc d’inciter à l’innovation ainsi qu’à l’adoption de comportement vertueux par les agents afin de revendre leurs permis (voir l’exemple de Tesla aux Etats-Unis). Il a néanmoins pour défaut de se caractériser par une forte volatilité du prix du carbone.
C’est cette dernière raison qui a incité l’ancien ministre à présider la Task Force sur le prix du carbone afin de promouvoir auprès des décideurs un ciblage du prix du carbone et non plus des volumes, comme il est fait actuellement. Sur le marché carbone européen par exemple, il affirme que cela permettrait de donner une stabilité à un prix du carbone qui s’était par exemple effondré lors de la crise des subprimes, et également de gagner en lisibilité.

Face aux enjeux climatiques, la Chine doit se saisir de l’outil de tarification du carbone

Edmond Alphandéry a ensuite évoqué la place de la Chine, qu’il juge incontournable, autour de ces sujets. Les émissions du pays sont effectivement supérieures à celles des Etats-Unis et de l’Europe réunis. A ce titre, il a tenu à rappeler que le gouvernement chinois est conscient des enjeux à l’oeuvre et a déjà promu un certain nombre de mesures de transition écologique. Une tarification du carbone y existe par exemple, avec un prix qui reste toutefois largement insuffisant et qui se limite au domaine de l’énergie.
L’ex-ministre a en sus fait part de l’existence, de son point de vue, d’une réelle volonté chinoise de mener à bien des réformes. Il a plus particulièrement salué les initiatives et les discussions qui ont lieu entre différentes personnalités européennes et chinoises, discussions auxquelles il a lui même pris part, afin de défendre une convergence des prix du carbone des deux puissances.
Pour Edmond Alphandéry, si une telle réforme était promue, cela ne serait pas moins qu’une révolution dans la lutte contre le réchauffement climatique.

En guise de conclusion, le panéliste a soumis une proposition aux autorités chinoises, dans le cadre de leur grand programme stratégique qu’est la BRI. Le gouvernement multipliant les investissements énergétiques, notamment dans les centrales thermiques, Edmond Alphandéry jugerait pertinent et efficace d’introduire un prix interne du carbone dans les entreprises et les industries financées par les fonds chinois. Cela simulerait une tarification du carbone et inciterait donc à la décarbonation, tout en envoyant un message fort à l’international en soulignant l’importance réelle que la Chine accorde à la réduction des émissions de gaz à effet de serre.
Edmond Alphandéry s’est dit prêt à supporter immédiatement une telle initiative.

Edmond Alphandery était l’un des principaux intervenants du forum du Bridge Tank portant sur la coopération UE-Chine post-Covid-19. Il a participé à un panel modéré par Philippe Coste, ancien ambassadeur français, portant sur le verdissement des investissements dans l’Union Européenne (UE) et en Chine, et s’intéressant aux enjeux de la Belt & Road Initiative (BRI). Le forum a eu lieu au Palais Brongniart à Paris le 15 octobre 2020.  Les autres intervenants de cette session étaient d’autre part Pierre-Noël Giraud, professeur d’économie à l’Ecole des mines de Paris, Djellil Bouzidi, membre de la Haute Autorité de la Statistique et du Conseil d’Orientation du Bridge Tank, et Song Luzheng de l’Université de Fudan.

Échange sur le rôle de la culture dans les relations internationales entre Irina Bokova, ancienne directrice générale de l’UNESCO, et les experts du Bridge Tank

Première femme élue à la direction générale de l’UNESCO, ministre des Affaires Étrangères en Bulgarie en 1996, et ancienne ambassadrice de Bulgarie en France, Irina BOKOVA est une femme politique passionnée et polyvalente, qui partage avec le Bridge Tank les valeurs d’ouverture et de dialogue. Au cours de sa carrière, elle s’engage dans les efforts internationaux en faveur de l’égalité entre les femmes et les hommes, de l’éducation pour tous et de l’accès à la culture. Parmi ses nombreux domaines d’action, la coopération scientifique pour le développement durable lui tient particulièrement à cœur. Elle a également plaidé pour l’adhésion de la Bulgarie à l’UE et à l’OTAN, et continue de militer pour l’intégration européenne en promouvant les valeurs de diversité et de respect des droits de l’Homme.

Irina Bokova, membre du Conseil d’orientation du Bridge Tank et co-organisatrice du Forum de coopération UE-Chine

Dès la session d’ouverture, l’ancienne directrice générale de l’UNESCO a rappelé que la coopération sino-européenne devait prendre en compte un aspect humain et culturel, à l’image des Objectifs du Développement Durable de l’Agenda 2030, qui permettra un rapprochement constructif dans les domaines économiques, politiques, sécuritaires, environnementaux.

Elle a donné une dimension plus « onusienne » aux débats, pour mener une réflexion sur le multilatéralisme, le globalisme et le climat, dont la Chine et l’UE sont des acteurs incontournables. Le dialogue entre ces deux puissances est donc essentiel pour construire un monde post-covid plus inclusif, durable et multilatéral et pour réformer le système multilatéral aujourd’hui affaibli, comme elle le rappellera d’ailleurs à l’occasion Forum du 21 janvier 2021. Irina Bokova a insisté sur la place grandissante de la Chine dans cet ouvrage : elle a rappelé les engagements de neutralité carbone du président Xi Jinping à l’horizon 2060, la place centrale de la Chine dans la reprise de l’activité mondiale, ainsi que le rôle de Pékin dans l’intégration de la culture et de la science à l’Agenda 2030 des Nations Unies. 

Quels échanges humains post-covid ?

Irina Bokova a fédéré les débats autour de la question des échanges humains, qu’ils soient culturels, éducatifs ou scientifiques dans l’élaboration d’une vision du futur. Ce thème essentiel doit s’inscrire dans le débat plus large sur les questions géopolitiques et des transitions écologiques. L’ancienne ministre des Affaires Étrangères a affirmé qu’il existe une convergence dans la réflexion sur ce volet de coopération entre l’UE et la Chine qui sont deux grandes puissances culturelles. Il s’agit donc d’un aspect incontournable du débat d’actualité sur le recentrage des relations sino-européenne, d’autant plus crucial que la Chine a largement investi dans les domaines patrimoniaux, culturels et identitaires ces dernières années.

En effet, Xi Jinping a fait revivre un grand projet de l’UNESCO, la route de la soie, en conférant une véritable importance aux enjeux patrimoniaux, culturels et identitaire. Les nouvelles Routes de la soie, au-delà des flux commerciaux, doivent jouer un rôle dans l’édification de ponts interculturels. De plus, la Chine figure aujourd’hui au premier rang sur la liste du patrimoine mondial à l’UNESCO. Ce secteur fait partie intégrante de son économie, démontrant au monde que la culture et ses industries peuvent représenter un poids non-négligeable dans la croissance et dans les échanges d’un pays.

La digitalisation des échanges culturels 

Irina Bokova s’est appesantie sur la place et les dangers du digital dans la promotion de la culture. Par sa capacité à créer des ponts entre les sociétés, il présente un potentiel énorme, à tel point que les Nations Unies vont bientôt adopter un dispositif érigeant l’accès au digital en un droit humain. Toutefois, elle a alerté sur les risques liés à la technologie : celle-ci tend à uniformiser et gommer la diversité et menace de fragmenter les sociétés en créant dans les communautés l’isolement et l’aliénation. 

À condition donc de s’inscrire dans une démarche éthique au service de l’humanité, les technologies demeurent un espace de créativité extraordinaire et une plate-forme de connexion inégalée, permettant de relier les musées au numérique en attisant la curiosité sur des projets culturels. L’ancienne directrice de l’UNESCO a conclu qu’une nation ne s’éveille jamais sans curiosité pour sa culture, chose qu’a bien compris la Chine quand elle a achevé en sept ans la construction de 5000 musées, et pour la culture de l’autre, pilier de toute coopération et rempart contre l’intolérance.

Irina Bokova est membre du Conseil d’orientation du Bridge Tank, qui se fait régulièrement le relais de ses réflexions et de son expertise. Elle a notamment co-organisé et ouvert le Forum de Coopération UE-Chine post-Covid aux côtés de Joël Ruet, président du Bridge Tank et Sylvie Bermann, ambassadeure de France en Chine.

Ce Forum « hybride » a réuni le 15 octobre 2020 quatre anciens ministres, cinq anciens ambassadeurs et une trentaine d’experts au Palais Brongiart à Paris, ainsi qu’une centaine d’inscrits sur trois continents, pour partager des échanges nourris, informés et précis sur des questions économiques, industrielles, de société et de culture sur la relation UE-Chine. 

UE-Chine : quelles visions d’un futur en commun, quels dissensus, quels critères ?

Dans la foulée de l’accord de principe UE-Chine sur l’investissement le 30 décembre 2020, cette rencontre « en nuage » le 21 janvier 2021 entre praticiens des négociations et de la sphère économique, qui avaient déjà débattu dans des travaux préparatoires le 15 octobre 2020, livre des objectifs, des critères, des outils pour la définition d’une relation bilatérale UE-Chine renouvelée.

Les intervenant.e.s en étaient : 

LU Shaye, Ambassadeur de Chine en France,

Jean-Pierre Raffarin, ancien Premier Ministre, 

Irina Bokova, ancienne Directrice générale de l’UNESCO et Board Member, The Bridge Tank,

François Loos, ancien Ministre de l’industrie et ancien Ministre délégué au commerce extérieur,

Sylvie Bermann, ancienne Ambassadeure de France en Chine 

Stéphane Gompertz, ancien directeur d’Afrique, Quai d’Orsay et Board Member, The Bridge Tank,

Fatima Hadj, Membre de la Communauté Goalkeeper, Bill & Melinda Gates Foundation, 

François Quentin, ancien Directeur Général Adjoint, Thalès, et ancien Président du Conseil d’Administration de Huawei France,

La session était animée par Joël Ruet, président, The Bridge Tank.

Accédez au replay sur notre chaîne YouTube

Revue de détail ci-dessous (entre parenthèses le minutage des temps forts des interventions, accessibles sur le replay YouTube). 

1 – Sur les « cercles » de la coopération bilatérale UE-Chine : divergences politiques, intérêts économiques communs, indépendance dans l’inter-dépendance multi-latérale

Lu SHAYE (9’54) dans son intervention introductive a très amplement commenté la situation géopolitique, les raisons nombreuses d’une coopération UE-Chine, puis s’est penché sur l’accord d’investissement Chine-UE. Abordant frontalement un contexte évidemment aujourd’hui très débattu sur la Chine, il a notamment problématisé ce dernier accord dans une perspective où des « courants atlantistes » craindraient qu’il ne « compromette l’alliance transatlantique, (indiquant qu’) ils appellent à une meilleure coordination entre l’Europe et les Etats-Unis et à attendre l’arrivée au pouvoir de l’administration Biden pour affronter ensemble la Chine, sans quoi, selon eux, « en cas de conflit, l’UE sera seule face à la Chine ». Cette idée de se joindre aux Etats-Unis contre la Chine est extrêmement myope. En Europe, les milieux politique, intellectuel et les principaux médias ont tous un sens aigu de l’autonomie stratégique, le président Macron et la chancelière Merkel y sont très attachés, ce que je partage entièrement. » 

Le Premier Ministre Jean-Pierre RAFFARIN (47’14) a plaidé l’autonomie stratégique de l’Europedans un contexte de bipolarisation du monde : « l’Europe n’a pas envie d’être la balle de ping-pong qui reçoit des coups de raquette un jour des États-Unis et le lendemain de la Chine ». C’est pourquoi elle « a besoin de renforcer son ambition d’autonomie stratégique. L’Europe doit avoir une propre stratégie qui lui permet de défendre sa propre orientation et sa propre autonomie stratégique. L’Europe va vers une défense de sa propre souveraineté. Il est clair que l’Europe reste une alliée des US, coopère avec la Chine, mais l’Europe ne veut pas être alignée. Nous avons bien compris que notre liberté dépendait de notre indépendance. » (55’58) Pour autant, l’Europe veut parler à tout le monde en tant que partenaire de l’équilibre mondial. Dans un contexte de rivalités sino-américaines, il rappelle que le multilatéralisme nécessite que, dans les désaccords, la discussion reste possible entre les acteurs : « Il est hors de question de se laisser imposer une rupture de dialogue par un partenaire international qui exigerait de nous le silence ». (1’11’25)

L’Ambassadeure Sylvie BERMANN (1’47’55) abonde dans ce sens : « la relation entre les États-Unis et la Chine sera déterminante dans les années qui viennent. Pour autant, ça ne doit pas être un G2, ce n’est l’intérêt de personne. Le triangle constitué avec l’Union européenne sera également essentiel. » D’autant plus que la force européenne n’est pas à sous-estimer : l’Union européenne reste le plus grand marché du monde, ce que n’ignorent ni les États-Unis ni la Chine.

L’Ambassadeure Sylvie BERMANN explique que les quatre ans de présidence TRUMP ont changé la donne. Il y a une méfiance maintenant dans les sociétés occidentales par rapport aux États-Unis. L’autonomie stratégique de l’Union européenne, cette souveraineté de l’Union européenne est maintenant renforcée chez les gouvernants, mais également dans les opinions publiques. Vis-à-vis de la Chine, il y a davantage de méfiance dans l’opinion publique, que les gouvernements prennent en considération. A cet égard, les concessions qui ont été faites par la Chine sur la question du travail forcé dans l’accord sur l’investissement ont été appréciées. Cet accord qui est un accord de principe devrait être validé par le parlement européen qui, si on a entendu certaines voix divergentes, devrait néanmoins être adopté définitivement sous la présidence française de l’Union européenne en 2022. 

Au final, Jean-Pierre RAFFARIN propose 3 « cercles » schématiques (57’07) sur lesquels se fonde la coopération (ou non-coopération) entre Europe et Chine, auxquels souscrit Sylvie BERMANN 

–      Un cercle politiquequi témoigne des divergences entre l’Europe et la Chine. (54’14) –     « Ce cercle politique, il faut le regarder avec lucidité, mais avec le respect que se doivent des nations qui veulent se parler. »

–      Un cercle du marché: le marché chinois pour une entreprise européenne mondiale est un marché impératif, tout comme l’est le marché américain. Il explique qu’il n’est pas question de demander aux grandes entreprises européennes de choisir, et de renoncer à un de ces marchés« L’extraterritorialité imposée par les US est inacceptable. L’accès au marché chinois doit pouvoir être garanti dans le cadre d’un accord équilibré. Ce qui est permis chez l’un, doit être permis chez l’autre. Autant, sur les intérêts politiques, nous avons des divergences, autant sur les intérêts de marché, nous voyons bien que nous avons un intérêt commun à trouver un équilibre. » (1’01’33)

–      Un cercle de coopération internationale« Nous voyons bien que nous avons besoin de la Chine et la Chine, si elle ne veut pas être isolée, a besoin de l’UE » (1’01’55)

Le rôle des Etats-Unis est régulièrement revenu à l’origine du déséquilibre des relations multilatérales actuelles, une bonne synthèse étant apportée par l’industriel François QUENTIN (2’41’40) « La relation entre la Chine et les États-Unis est une relation ancienne, au départ très déséquilibrée, mais s’équilibrant progressivement. On voit d’ailleurs aujourd’hui les conséquences de ce rééquilibrage qui n’est pas toujours apprécié par les Américains. » (2’42’14)

S’il faut construire c’est plus que jamais dans un monde mouvant et donc des voies concrètes sont nécessaires ; elles ont été proposées par les intervenant.e.s.

2 – Axes de coopération concrète, intérêts et confiance

Jean-Pierre RAFFARIN, repris en cela par les autres intervenant.e.s qui ont chacun.e précisé tout ou partie de ces points, a posé que la coopération avec la Chine doit s’affirmer autour de 3 axes (1’07’51)

–      Un volet stratégiquesur les questions d’indépendance, de transport, d’énergie, de villes durables etc. (1’08’06) 

–      Un volet coopération avec les pays tiers, notamment avec l’Afrique. (1’08’06)

–      Un volet sur les routes de la Soie, avec notamment l’idée d’une route à double sens, ouverte, avec une approche climats-compatible. (1’08’40)

Irina BOKOVA, ancienne directrice de l’UNESCO (1’17’45) rajoute un 4èmeaxe en mettant en lumière le rôle important de l’UE et de la Chine pour réformer le système multilatéral aujourd’hui affaibli:

–      « La Chine et l’UE ont la responsabilité de coopérer et réformer le système onusien. »Avec notamment, autour de l’ONU, 3 sujets de coopération (1’20’50) : sur l’Agenda 2030« la Chine et l’UE doivent encourager les réflexions autour de la mise en oeuvre de l’agenda 2030, parce que les conséquences du Covid sont négatives », le lien entre Biodiversité et climatsur lequel « la Chine s’engage dans une dynamique plus positive »,  la coopération UN, Chine et UE en Afrique,elle-même sur 4 espaces : santé, sécurité alimentaire, transformation et transition écologique et création d’une zone de libre-échange très ambitieuse en Afrique.

Au-delà des intérêts, la notion de confiance dans la négociation de ces intérêts, est clairement apparue comme centrale :

Le Ministre François LOOS est revenu sur la méthode du volet stratégique, notamment via l’analyse des éléments du traité (Accord de principe sur l’investissement UE-Chine) qui peuvent « faire basculer la confiance que l’on peut donner à la Chine pour investir dans ce pays » (1’35’49)

–      « La transparence dans les subventions sera acquise : c’est dire qu’elle ne l’était pas ;

–      Le traité sera favorable aux services, mais ne mentionne que trop peu l’industrie ;

–      Le règlement des différends n’est pas prévu or ceci est essentiel. »

Pour François LOOS (1’32’40), conserver et renforcer la confiance sur le long termepasse par le respect mutuel et la construction des indépendances : « L’indépendance nous a été rappelée par le Covid. Dans ce contexte nos politiques se construisent, avec des champions nationaux qui feront en sorte que la non-dépendancesoit acquise » (1’41’15)

« Sur cette non-dépendance, la Chine et l’UE partagent des questionnements en commun : énergie, alimentaire, matière première et certaines technologies ». L’UE doit construire ses champions industriels, telle le fait la Chine. (1’41’52)

Cette position bâtie sur des intérêts bien compris, de l’avis des intervenant.e.s, peut oeuvrer au multilatéralisme:

D’abord elle est argumentable. Pour Sylvie BERMANN (1’53’59)un certain nombre d’accusations de naïveté ou de critiques sur  un accord qui aurait été adopté dans la précipitation ne tiennent pas : « les négociations sont en cours depuis sept ans. D’autre part, il répond à des demandes formulées par l’Union européenne. Chaque année, il y avait un rapport de la chambre de commerce européenne à Pékin qui demandait à la Chine un certain nombre d’améliorations. Ces améliorations sont intervenues. » 

Stéphane GOMPERTZ (2’01’11) propose au-delà de l’accord, une action conjointe de la Chine et de l’UE en Afriqueen trois points :

–      Sécurité et politique : Dans un esprit de respect, il est possible de coopérer. pour essayer d’œuvrer à la stabilité, notamment à des groupes internationaux de contact regroupant un certain nombre de pays, les Nations Unies, l’Union africaine, les commissions régionales africaines… (2’01’50)

–      Le développement projets conjoints et investissements conjoints:l’appui aux petites et moyennes entreprises est vital, passer de l’informel au formel en se dotant simultanément de la capacité de développement, et des normes non économiques, non commerciales, non techniques. (2’05’48)

–      Le traitement de la dettela Chine devrait poursuivre sur la voie qu’elle a amorcée et se joindre de plus en plus aux initiatives du G20 pour traiter la dette de façon vraiment multilatérale. (2’14’15)

Cette approche renvoie à l’utile formule de François LOOS : « Le véritable multilatéralisme serait d’arriver à s’entendre sur des visions du futur ». (1’39’10)

3 – La question des normes économiques

François LOOS a introduit également la question des normes : « Les normes et les régulations sont nécessaires faire exister les visions du futur de façon collective. Sur cette branche de l’économie moderne, de l’investissement, il faut travailler ensemble et si possible avec les États-Unis, pour que les questions d’environnement, les questions d’énergie, les questions de matières premières, les questions d’alimentation aient un horizon compréhensible et partageable par nos collègues des autres pays européens et des États-Unis et de la Chine. » (1’39’30)

La praticienne des critères extra-financiersFatima HADJ (2’21’56) a décliné ce point sur les normes ESG  en rappelant que « Les critères ESG sont la transcription dans le domaine financier des objectifs du développement durable » (2’25’08), en offrant « des axes de coopération précis. L’exemple de la taxonomieen est un, notamment en mettant en place des initiatives de coordination des critères ESG entre la Chine, l’UE et les US pour permettre d’avoir un langage commun. » (2’33’25). Aussi, Fatima HADJ suggère de mettre en place des comités, des commissions, des initiatives de coordination des critères ESG entre l’Europe, la Chine et les États-Unis.

François QUENTIN dans le même sens a mentionné que « la Chine et l’UE ont un problème de compréhension mutuelle sérieux, un problème de compréhension de fond», (2’45’38) y compris dans le fonctionnement des entreprises. Par exemple, il y a encore peu de gens en Europe qui comprennent ce que recouvre la notion de contrat en Chine – notion déjà complètement différentes aux US et dans le monde anglo-saxon ». Il évoque également un mépris mutuel qui s’est installé dans les relations entre les Etats-Unis et la Chine au point d’entraver un dialogue constructif. En effet, beaucoup d’entreprises américaines et chinoises étaient dans l’univers infondé de la méconnaissance ou de la condescendance. (2’44”39). Cependant une « base de jeunes qui grandit tous les jours (va) avoir une approche différente dans les relations économiques et sauront comment interpréter des actes profonds de prise de décision, de contractualisation ou de réponse managériale dans les entreprises à des situations qui ne sont pas toujours facile à résoudre pour un étranger au sens complet du terme. » et que « Le travail à mener dans les années à venir : mettre en place des actes concrets à la portée des entreprises et des gens qui travaillent ensemble ». (2’50’20)

A retenir

Si les relations internationales passent par les intérêts, la construction concrète de ces intérêts nécessite d’établir la confiance, et il a été rappelé quecela passe par le respect qui, sur le terrain, n’a pas toujours été au rendez-vous et ce dans chaque sens. A cette condition, des désaccords de système peuvent être actés, des intérêts potentiels véritablement construits, une implication mutuelle dans le multilatéralisme trouver son sens. En filigrane, ce qui est vrai de la relation bilatérale UE-Chine n’est pas si différent avec les Etats-Unis ; quand Jean-Pierre RAFFARIN, citant DE GAULLE sur la France, disait que l’UE veut être ce pays qui « parle à tout le monde » (1’11’24)

Forum de coopération en ligne UE-Chine 2021

Le Bridge Tank a accueilli Lu Shaye, ambassadeur de Chine en France, Jean-Pierre Raffarin, ancien Premier ministre français, Irina Bokova, ancienne directrice générale de l’UNESCO, François Loos, ancien ministre français de l’Industrie et ministre déléguée au Commerce extérieur, Sylvie Bermann, ancienne Ambassadeur de France en Chine et au Royaume-Uni, Stéphane Gompertz, ancien directeur des Affaires étrangères de la France pour l’Afrique, Fatima Hadj, mécène des Objectifs de développement durable de la Fondation Bill et Melinda Gates, et François Quentin, ancien président du conseil d’administration de Huawei France au Forum de coopération en ligne UE-Chine le 21 janvier 2021. Le forum était animé par notre président Joël Ruet.

Lu Shaye a décrit le nouveau contexte des relations entre la France et la Chine, impacté par la pandémie COVID-19 et le changement de présidence américaine. Il a souligné que la coopération entre l’Europe et la Chine doit être renforcée, notamment par le respect mutuel et une communication et une coordination politiques renforcées.

Jean-Pierre Raffarin a souligné le manque de réponse multilatérale à la pandémie, avec un manque de coopération concernant les tests, les vaccins et aussi présent au sein de l’OMS. Le multilatéralisme doit donc être renouvelé tout en renforçant l’indépendance européenne, en se concentrant notamment sur les points de rencontre politique et économique entre l’UE et la Chine,  mais aussi sur la coopération internationale. D’autres pays, notamment africains, doivent être inclus dans cette coopération redéfinie.

Irina Bokova a fait valoir que l’UE et la Chine pourraient coopérer dans le cadre des objectifs de l’Agenda 2030, de la conservation de la biodiversité et de la lutte contre le changement climatique, ainsi que pour le développement de l’Afrique.

François Loos a souligné que l’industrie devrait être un axe plus central de cet accord qui peut encore évoluer avant sa ratification tandis que Sylvie Bermann a précisé que les négociations récentes intégraient les revendications européennes. Stéphane Gompertz a ajouté que le processus à venir pourrait être l’occasion de favoriser la coordination des investissements de l’UE en Chine et en Afrique. Pour finir, Fatima Hadj et François Quentin ont déclaré que la discussion ne faisait que commencer sur la taxonomie ESG des risques non financiers ou sur la compréhension mutuelle des traditions contractuelles dans l’UE et la Chine.

Enjeux et Options pour la transition économique et écologique en Inde

Joël Ruet est intervenu aux côtés d'Anita Gupta du gouvernement de l'Inde et d'Isabelle Joumard de l'OCDE au colloque de l'AVRIST sur l'innovation en Inde.
Il a notamment insisté sur le points suivants:
- Les transitions écologiques et énergétiques sont au moins aussi ascendantes, motivées par les acteurs, qu'elles sont descendantes et poussées par l'État.
- Les cycles d'innovation, y compris l'adoption et la massification, y jouent un rôle déterminant mais sous-analysé.
- Les transitions impliquent la création à long terme de tout un écosystème, auquel plusieurs pays (Chine, Brésil, UE ou US…) montrent que les programmes scientifiques en amont et la continuité sont un facteur déterminant… L'Inde à mi-chemin.
- Des "options" peuvent être récupérées à ce sujet, cependant: e-marché, e-santé, faire progresser les énergies renouvelables, de l'innovation frugale à des intrants moindres, économie circulaire, agriculture localisée, cofinancement de startups, cofinancement de la recherche et ... l'IA sur les langues - pas seulement des centres de R&D pour la chaîne de valeur, mais l'innovation pour l'Inde

Echange avec la ministre Brune Poirson : Relance, transitions énergétiques et écologiques en Chine et en Europe

Brune Poirson, vice-présidente de l’Assemblée des Nations Unies pour l’environnement et ancienne secrétaire d’État auprès du ministre français de la Transition écologique et solidaire d’Emmanuel Macron, s’est entretenue avec le Bridge Tank.

Elle a souligné l’importance de dynamiques telles que l’Accord de Paris de 2015, l’engagement du gouvernement chinois à devenir neutre en carbone d’ici 2060, ainsi que le Green Deal de la Commission européenne et l’Initiative Belt and Road. Elle a fait valoir que ces initiatives aideraient à développer une gouvernance mondiale qui comprendrait davantage de commerce avec et entre les pays en développement.

La Chine : un allié naturel pour l’Europe sur le climat

Elle soutient l’importance d’instaurer un dialogue avec la Chine et affirme qu’elle-même « ne rate jamais l’occasion de dialoguer et d’engager une connaissance mutuelle avec la Chine. » Elle souligne l’importance de la France à respecter l’Accord de Paris et rappel sa responsabilité en tant que 2ème pays hôte de cet accord. Elle revient aussi sur le désengagement des Etats-Unis de l’Accord de Paris, une situation délicate pour la France et l’Europe qui ont dû s’adapter et trouver d’autres alliés. La Chine correspondait aux exigences de l’urgence et « s’est trouvée être une alliée naturelle sur ces sujets-là. » Brune Poirson attire l’attention l’acte symbolique « acte très fort » de l’engagement de la Chine, qui ne possède pas la même façon de construire et de mettre en œuvre les politiques publiques que l’UE.

De plus, ces tendances fortes se sont accentuées durant la pandémie COVID-19 et ont mis en lumière le protectionnisme américain. Cela a permis à l’Europe d’accélérer sa vision, quelque part, l’environnement est un outil de puissance et de pouvoir pour l’Union européenne. En particulier avec le Green Deal, qui s’est ensuite transformé en plan de relance. Le Green deal répond à une vision du monde incluant le commerce avec d’autres zones, des missions territoriales claires existent de part et d’autre, quelque part il répond à une vision commune de l’UE et la Chine. Le Green Deal de la commission européenne est financé avec les plans de relance (avec l’appui de la BEI), et la Belt & Road Initiative, financée par des prêts entre gouvernements, des banques d’exportation (China Development bank), ou multilatérales (AIIB).

Les Chefs d’Etats européens devront répondre à ces tests d’ambition lors du prochain Conseil Européen et devront alors prouver leur engagement en relevant notamment les objectifs de réduction CO2. Pour la République Populaire de Chine, organisatrice de la COP15-Biodiversité, devra montrer sa capacité à engager des tiers dans la coopération internationale (en particulier l’ASEAN sur les sujets forestiers).

Un panorama stratégique qui cache des enjeux massifs et communs de transitions énergétiques

Étaient également présentes lors de ce Forum les personnalités suivantes : Ding Yifan, chercheur à l’Institut de développement mondial du Centre de recherche sur le développement du Conseil d’État de la République populaire de Chine, et Thomas Melonio, Directeur Exécutif Innovation, Recherche et Connaissance de l’Agence Française de Développement. Ils sont intervenus dans la session «Redémarrage, transitions énergétiques et écologiques en Chine et en Europe», animée par Raphaël Schoentgen, ancien CTO et membre du comité exécutif d’ENGIE et ancien président d’Hydrogen Europe.

En complément des propos de Brune Poirson, Ding Yifan a fait valoir que la décarbonation de la production d’énergie chinoise était un élément clé de la réduction des émissions de gaz à effet de serre, mais qu’elle nécessitait également la transformation de l’économie de plusieurs régions chinoises. D’importants investissements chinois sont réalisés pour encourager la transition vers l’hydrogène, et c’est un domaine pour lequel une coopération entre l’UE et la Chine pourrait être bénéfique pour les deux parties. Thomas Melonio a, quant à lui, soutenu qu’il était crucial que l’Afrique soit incluse dans les nouveaux accords de coopération, d’autant plus que les banques de développement chinoises et européennes ont les mêmes objectifs en ce qui concerne l’Afrique.

Brune Poirson, Ding Yifan et Thomas Melonio sont intervenus lors du Forum sur les relations sino-européennes et l’impact de la pandémie COVID-19. Ce forum a eu lieu au Palais Brongniart le 15 octobre 2020.

Échange entre François Loos, ancien ministre de l’Industrie et du Commerce extérieur, et le Bridge Tank sur les visions d’avenir communes entre l’UE et la Chine

Praticien expérimenté du monde de l’industrie et du commerce international, François Loos préconise une nécessaire restructuration des relations UE-Chine, en soumettant l’idée que la résilience chinoise devait montrer la voie vers une reprise de l’activité mondiale.

Polytechnicien et ingénieur des mines de formation, François Loos est aussi un homme politique engagé, député du Bas-Rhin, conseiller régional d’Alsace et ministre délégué à l’industrie et ministre délégué au commerce extérieur dans les gouvernements Villepin et Raffarin sous la présidence Chirac.

La défense d’une Europe unie

À l’occasion de son intervention sur la mondialisation post-covid, François Loos a expliqué que la relation UE-Chine était entravée par des relations bilatérales au lieu de répondre à une approche communautaire. Les pays de l’UE doivent se montrer coordonnés et cohérents face à la Chine. En effet, leur absence d’unité de l’UE est un dangereux handicap, comme l’illustre l’exemple de la production photovoltaïque en Europe menacée par les importations chinoises. Il a mis en lumière les failles du mode de gouvernance européen, reposant sur la volonté des pays consommateurs et sur un système de décision à la majorité inapte à lutter contre le dumping ou à parler d’une même voix à l’OMC.

Entre recherche d’indépendance et coopération stratégique

Le COVID a démontré à tous la nécessité d’aspirer à l’indépendance, ou non-dépendance, face à ses voisins. Pour François Loos, cette autonomie ne peut être acquise pour l’UE qu’à condition qu’elle dispose elle aussi de champions nationaux dans des secteurs stratégiques, notamment dans l’industrie. 

Toutefois, l’indépendance n’exclut pas la coopération. Loin d’avoir été atténué par la crise, le poids de la Chine dans l’économie mondiale s’est renforcé et rend l’enjeu d’une coopération sino-européenne d’autant plus central, comme en témoigne la discussion en cours de nouveaux accords sino-européens. 

D’autant plus que cette recherche d’indépendance nationale n’est pas toujours stratégique selon l’ancien ministre : il a évoqué le cas des « bonnes délocalisations », celles où l’implantation d’une entreprise dans un pays étranger sert le marché de ce même pays. Reste à voir si la Chine va accélérer la mise en place des mesures prévues pour encourager les Européens à s’implanter en Chine sur un pieds d’égalité face aux entreprises locales. 

Vers une vision de l’avenir en commun 

L’ancien ministre a insisté sur la nécessité de conjuguer les visions du futures chinoises et européennes. Pour cela, il est nécessaire de définir les axes stratégiques vers lesquels orienter la coopération sino-européenne. À l’image de l’UE qui a été initiée en 1952 par une collaboration sur le charbon et l’acier, il a appelé à une coopération basée sur des enjeux d’intérêt commun qui fonderait un nouveau type de relations à l’échelle mondiale et avec la Chine. Le sujet des matières premières, agricoles et minérales, est par exemple un point d’appui central de cette coopération, stratégique des deux côtés en matière d’énergie et d’alimentation puisque la Chine dépend de ses importations pour nourrir sa population.

De même, l’environnement est un autre sujet de coopération possible et nécessaire avec la Chine, à condition de ne pas uniquement aborder la question sous l’angle des grandes entreprises, mais bien d’y associer, à l’échelle locale, le monde des petites et moyennes entreprises, les villes, les collectivités, qui sont au plus proche de la réalité et des solutions concrètes. 

Lors du Forum de Coopération UE-Chine organisé le 21 janvier 2021, l’ancien ministre a précisé que ces visions collectives ne pouvaient exister sans des normes et des régulations communes. Il est en effet essentiel que les questions d’environnement, d’énergie, de matières premières, d’alimentation aient un horizon compréhensible et partageable par les pays européens, les États-Unis et la Chine. 

Pour parvenir à un dialogue précis et ouvert avec la Chine, François Loos préconise d’organiser avec celle-ci des groupes de travail pour définir ces visions du futur, générer un état de confiance et avancer ensemble sur ces secteurs précis. 

François Loos suit de près les travaux du Bridge Tank, notamment sur la relation UE-Chine. Ces éléments sont tirés de son intervention lors du Forum pour la coopération UE-Chine post-covid, organisé par le Bridge Tank le 15 octobre 2020.

Pranjal Sharma intervient lors du Reboot Work Festival sur le panel « AI, Automation & Future of work »

Pranjal Sharma, conseiller au Forum économique mondial de Davos et membre du conseil d’orientation du Bridge Tank, était l’un des principaux panélistes du Reboot Work Festival le 17 décembre 2020. Il est intervenu dans le panel intitulé «AI, Automation & Future of work », aux côtés de Rajesh Kumar, responsable régional du marketing chez UiPath. Il a fait valoir qu’une «nouvelle normalité» émergerait en lien à la quatrième révolution industrielle, avec de nouvelles tendances numériques pour aider les entreprises à se réadapter et à renforcer leur résilience.

5 ans après l’Accord de Paris : entreprises et leviers d’action climatique dans un monde en crise

La Société d’encouragement pour l’industrie nationale (SEIN), fondée en 1801 avec le soutien officiel de Napoléon, a organisé un webinaire intitulé « 5 ans après l’Accord de Paris : entreprises et leviers d’action climatique dans un monde en crise « . Cet événement a eu lieu le 16 décembre 2020, pour le cinquième anniversaire de la COP21.

Lors de la séance plénière, des discours d’introduction ont été prononcés par Olivier Mousson, président de la SEIN, Sylvianne Villaudière, vice-présidente, Jean-Pierre Cordier, président de la Commission internationale, et Joël Ruet.

Lors de son introduction au panel « Finance et Climat, quel effet de levier », Joël Ruet a fait valoir que le facteurs clé de la réussite du sommet de la COP21 a été l’engagement du Maroc à convaincre les pays africains et le Groupe des 77 des Nations Unies de signer l’Accord de Paris. Il a souligné le rôle du soutien des pays du Sud à cet accord, d’autant plus que celui-ci était censé les accompagner dans leur transition écologique. La plupart des investissements qui participent à la croissance mondiale seront bientôt majoritairement dirigés vers les pays du Sud, et nous devons veiller à ce que ces investissements soient durables et soutiennent l’agriculture, les mesures sociales et l’innovation (notamment par des transferts de savoir-faire technologiques). Des produits financiers doivent être développés pour les projets de taille moyenne, comme il en existe déjà pour les petits et grands projets. L’Europe doit suivre et être suivie par le reste du monde si elle veut atteindre ses objectifs de manière efficiente. Il est également essentiel que l’Union européenne joue un rôle dans les normes d’analyse des données brutes. Les pays du Sud doivent avoir accès aux taux d’intérêt négatifs de la même façon que les pays du Nord afin de se développer équitablement.

Parmi les autres intervenants figurait Bertrand Badré, ancien directeur général et directeur financier de la Banque mondiale, Emmanuelle Mourey, Présidente du Directoire La Banque Postale Asset Management, Christian Brodhag, maître de conférences à l’école des Mines (Saint-Etienne) et ancien délégué interministériel au développement durable, Anne Girault, professeur de l’association ABC, et Monica de Virgiliis, présidente de Chapter Zero France.

Revoir la session:

Rencontre entre Hakima El Haite, Présidente de l’Internationale libérale et le Président ivoirien Alassane Ouattara.

Hakima El Haite, Présidente de l’Internationale libérale et membre du conseil d’orientation du Bridge Tank, a eu une audience privée avec Alassane Ouattara, le Président ivoirien, le 15 décembre 2020. Cet événement s’est déroulé en marge de l’investiture d’Alassane Ouattara à la présidence. Ils ont échangé sur les activités de l’Internationale libérale, ainsi que sur les perspectives de développement de la Côte d’Ivoire.

L’Internationale libérale est la fédération mondiale des partis politiques démocratiques libéraux et progressistes. Récemment, elle a notamment appelé au respect de la démocratie et des droits de l’homme lors des élections ougandaises et a appelé la Commission des Nations Unies sur la condition de la femme à condamner la violence contre les défenseurs des droits de l’homme égyptiennes.

Thème : Overlay par Kaira.
Copyright 2020 - The Bridge Tank