Le 23 mars, deuxième jour de la Conférence des Nations unies sur l’eau 2023 à New York, The Bridge Tank et Initiatives pour l’avenir des grands fleuves (IAGF) ont coorganisé un side event officiel sur l’hydro-diplomatie intitulé « Towards an inclusive, pre-emptive, and positive hydro-diplomacy » (Vers une hydro-diplomatie inclusive, préventive et positive). Les organisations partenaires du side event incluaient notamment le Partenariat Français pour l’Eau, le Geneva Water Hub, IHE Delft, le Réseau International des Organismes de Bassin (RIOB), la Chaire Technology for Change de l’École Polytechnique, et APCO Worldwide, qui a accueilli la session.
La session animée par Joel RUET, Président, The Bridge Tank, et économiste à l’Institut interdisciplinaire de l’innovation i3t de l’École polytechnique a rassemblé un panel de décideurs politiques, de chercheurs et d’experts de renom comprenant :
- Mirela KUMBARO FURXHI, Ministre du tourisme et de l’environnement, République d’Albanie
- Erik ORSENNA, Président, Initiative pour l’Avenir des Grands Fleuves (IAGF), Membre de l’Académie française
- Christian BRETHAUT, Directeur scientifique, Geneva Water Hub (GWH), Observatoire mondial pour l’eau et de la paix (OMEP)
- Marie-Laure VERCAMBRE, Directrice générale, Partenariat français pour l’eau
- Alyssa OFFUTT, Chercheuse, Institut IHE Delft pour l’éducation relative à l’eau
- Clémence AUBERT, Responsable du département Pilotage stratégique et Missions d’Intérêt Général, CNR (Compagnie Nationale du Rhône)
- Suvi SOJAMO, Chercheuse, Institut finlandais pour l’environnement, et Conseillère principale, Water Cooperation and Peace – Finnish Water Way
Le panel s’est attaqué au sujet de l’hydro-diplomatie, s’appuyant sur l’engagement de longue date de The Bridge Tank sur cette question, un engagement qui avait déjà permis l’organisation d’un side event sur l’hydro-diplomatie en partenariat avec l’IAGF en mars 2022 lors du Forum mondial de l’eau à Dakar. Le 6 décembre 2022, The Bridge Tank avait ensuite convié un panel de haut niveau sur l’hydro-diplomatie à Paris, en marge du Sommet de l’ONU-Eau sur les eaux souterraines 2022 coordonné par l’UNESCO.
Ce side event, intitulé « Towards an inclusive, pre-emptive, and positive hydro-diplomacy » a exploré la diversité des initiatives, des outils, des mécanismes institutionnels et des conceptions de l’hydro-diplomatie qui sont développés à travers le monde et qui pourraient être mobilisés au sein d’une pratique élargie et renouvelée de l’hydro-diplomatie. Les exemples de la rivière Vjosa en Albanie et du Rhône en France, présentés respectivement par Madame la Ministre Kumbaro Furxhi et Clémence Aubert, ont fourni deux approches complémentaires de la gestion durable et multisectorielle des ressources en eau et des programmes de renaturation, l’une à travers un Parc National de Rivière Sauvage – le premier du genre en Europe – l’autre à travers les efforts de renaturation déployés par une entreprise.
La session visait à élargir la conversation et la pratique de l’hydro-diplomatie au-delà de la seule activité des diplomates, afin de la rendre plus inclusive. Les discussions ont donc porté sur la manière de relier la diplomatie officielle et la diplomatie parallèle, en intégrant la communauté scientifique et les praticiens de l’eau dans la diplomatie officielle, un principe mis en avant et promu par la Finlande dans son approche et sa pratique de l’hydro-diplomatie au fil des ans. En outre, les différentes contributions ont souligné le rôle central de la Convention sur l’eau en tant que fondement partagé et langage commun sur lequel construire de nouveaux cadres et accords de coopération dans le domaine de l’eau, comme l’a noté Alyssa Offutt de l’IHE Delft Institute for Water Education. Le développement des données, de la coopération et des outils représentent des facteurs contribuant à l’établissement d’une paix durable, comme l’illustre le travail du Geneva Water Hub.
L’industrie des services de l’eau est loin d’être exclue de ce processus ; elle a accompli une transformation environnementale notable, comme le montre le Partenariat français pour l’eau, qui constituait l’épine dorsale de la société civile de « l’équipe France » lors de la conférence.
En clôture de la session, Hamed SEMEGA, ancien haut-commissaire de l’Organisation de mise en valeur du fleuve Sénégal (OMVS), a annoncé le lancement de la Water for Peace Africa Foundation en partenariat avec The Bridge Tank, l’IAGF et les organismes de bassins fluviaux d’Afrique de l’Ouest. La fondation aura pour but de promouvoir une coopération entre tous les acteurs de la région et d’encourager le partage d’informations, de données et des bonnes pratiques afin de promouvoir la paix.