Auteur/autrice : the_bridge_tank

Sessions du Forum pour la coopération UE-Chine post-Covid-19 – 后疫情时代的中欧合作研讨会

Le premier volet de notre Forum co-organisé par The Bridge Tank et l’Ambassade de Chine, a réuni le 15 octobre en format “hybride”  4 anciens ministres, 5 anciens ambassadeurs et au total 30 expert-e-s au Palais Brongniart à Paris ainsi que 150 inscrits sur 3 continents et plus d’une quinzaine de villes pour des échanges nourris, informés, et précis sur des questions économiques, industrielles, de société et de culture sur la relation UE-Chine. 

Programme téléchargeable:

Il a été ouvert par Joël Ruet, Irina Bokova, membre du Board du Bridge qui a précisé les attentes quant aux 6 panels du Forum hybride, et par l’Ambassadeur Sylvie Bermann qui a donné son point de vue et suggestions quant aux enjeux à débattre entre l’UE et la Chine. 

Ces échanges seront suivis de contributions libres via un Forum en ligne ouvert, dont les recommandations donneront la matière d’un “livre blanc” qui sera présenté par The Bridge Tank lors d’une conférence de restitution en présence de l’Ambassadeur de Chine en France et de personnalités publiques françaises et européennes. 

Nos travaux ont traité de questions diplomatiques, de culture, d’échanges humains, économiques et industrielles, se concentrant sur des enjeux en commun entre l’Union Européenne et la Chine : les transitions énergétiques, économiques – notamment l’avènement de nouveaux modèles industriels, les biens publics mondiaux. Les expert-e-s étaient à 80% environ français ou européens et à 20% chinois, tous praticiens indépendants. 

Ce forum se déroule à un moment important où l’Union Européenne et la Chine ont démarré des négociations vers un accord sur l’investissement.

Les Compte rendus des sessions sont disponibles ci-dessous, après la galerie Photos.

Forum pour la coopération UE-Chine post-Covid-19 – Session d’Introduction

后疫情时代的中欧合作研讨会 – Forum Co-organisé par The Bridge Tank et l’Ambassade de Chine en France

Les échanges introductifs entre Irina Bokova et Sylvie Bermann, ancienne ambassadeur de France en Chine ont permis de rappeler l’importance d’ancrer les coopération économiques et environnementales dans les Objectifs du Développement Durable qui incluent l’humain, et de partir du concret pour arriver à du concret renouvelé et faire des propositions dans cette direction. Le concept d’Europe « puissance d’équilibre » proposé par Sylvie Bermann est un fil rouge de nos travaux.

La puissance d’équilibre renvoie aussi à la vision et à la projection stratégique et ce concept va être questionné très vite avec l’élection américaine selon le vainqueur. Combiner la puissance et l’équilibre est concept plutôt chinois, assez dialectique, cela permettra-t-il d’éviter de tomber dans le piège de Thucydide ? L’agenda avance, évolue, et ce forum entend contribuer modestement au débat.

Irina Bokova, en tant que membre de comité d’orientation du Bridge Tank et ancienne Directrice générale de l’UNESCO, souhaite donner une dimension plus “Onusienne” aux débats, pour mener une réflexion sur le multilatéralisme, le globalisme, le climat. Il s’agit de reconstruire un monde plus juste, plus inclusif et plus multilatéral après la crise du covid. La Chine et l’Union Européenne sont des acteurs très importants dans ces débats sur le multilatéralisme et les Nations Unies en général. Il y actuellement un recentrage en cours dans ces domaines. L’Union Européenne ambitionne dans ce processus de recentrage de se positionner et de trouver sa place dans un monde pleinement en mutation. Vu du reste du monde, le rôle de ces deux puissances et de leur dialogue est extrêmement important.

La pandémie a montré l’interdépendance du monde aujourd’hui et le besoin de coopération pour une globalisation plus humaine, plus proche du peuple – c’est aussi l’attente des citoyens européens. Il faut approfondir la coopération et continuer la réflexion sur la place de l’Europe et sur la Chine, plutôt que d’entrer dans une nouvelle géopolitique. Il est important de prendre en compte le côté humain et culturel, pas seulement les investissements, qui permet le rapprochement dans les domaines économiques, politiques et sécuritaires.

Sylvie Bermann note de concert qu’il est important d’avoir des lieux de figures libres, de s’y exprimer en toute franchise pour faire des propositions concrètes. Cela nécessite un ancrage au-delà des relations inter-étatiques qui se sont un peu figées, crispées avec la crise sanitaire. La crise du covid est plus un révélateur et accélérateur de tendances qui étaient sous-jacentes qu’un véritable renouvellement. Il faut reconstruire, mais pas à partir d’une page blanche : il existe des équilibres géopolitiques donc il faut tenir compte. Les grandes puissances mondiales (US, UE, Chine) sont très différentes. La France est toujours à la pointe dans ce domaine, et le Président Macron avait formulé dès son discours de la Sorbonne des éléments portant sur l’autonomie de l’UE. Cette autonomie stratégique s’interprète de différentes manières. Il y a la défense et la sécurité européenne (ne pas dépendre de l’OTAN et des US qui tendent à se tourner vers le Pacifique et la Chine), mais aussi la question de l’autonomie économique et financière, d’où l’opposition de l’Europe aux sanctions extraterritoriales : il n’est pas admissible qu’un autre pays dicte ce que l’UE peut faire ou avec qui elle commerce.

Mme Bermann s’est aussi exprimée sur l’euro, les investissements, le climat, la santé, l’éducation, la science.

Joël Ruet a clos la session d’introduction et ouvert les travaux des panels en rappelant que les entre l’UE et la Chine concernent aussi les blocs et pays qui veulent compter et s’en donnent les moyens (l’Amérique latine, l’Afrique depuis un certain temps avec l’agenda 2063 qui dessine des voies d’émergence programmées pour un horizon de 40 ans).

Quelle vision pour une gouvernance mondiale innovante, plurielle, inclusive ?

Les ambassadeurs Stéphane Gompertz, Geneviève des Rivières, Sun Haichao, ainsi que le Président de l’IPSE Emmanuel Dupuy ont évoqué avec Joël Ruet le rôle de la Chine et de l’UE sur plusieurs biens publics mondiaux et les aires de gouvernance mondiale auxquelles travailler en commun, dont la sécurité et le climat, couvrant également l’action économique étrangère comparée de ces entités dans en Amérique Latine et en Afrique, explorant des voies et commune en prenant l’exemple de la zone Amérique Latine de coopération économique en pays tiers, notamment en Afrique.

Quelques recommandations ont émergé:

La Chine pourrait jouer un plus grand rôle dans le domaine des relations politiques, pour traiter des conflits intérieurs et extérieurs comme en Centrafrique.

A l’heure actuelle, la Chine est observatrice au club de Paris : si elle le rejoignait, quel serait l’avantage en termes de biens publics communs ?

Chine et UE pourraient coopérer à une gouvernance inclusive pour les Suds en accompagnant la diversification de l’économie des pays ; la mise en place de stratégies pour transformer les exportations et les diversifier, y ajoutant de la valeur, la favorisation du commerce régional, de l’entreprenariat et de l’aide aux PME, et la diminution de l’économie informelle.

Sur plusieurs sujets, il apparaît possible de créer des partenariats entre l’UE et la Chine : dans le domaine des relations internationales, de la démilitarisation, de la dénucléarisation ou encore sur les biens communs comme la biodiversité.

Enfin des propositions de gouvernance du multilatéralisme ont été énoncées :

La Chine a longtemps adopté une approche bilatérale, traitant les relations internationales pays par pays plutôt que via une approche globale. Il apparaît désormais nécessaire de rassembler des groupes de travail multilatéraux, incluant les organisations économiques pour traiter ces sujets et identifier les possibilités de travail commun ans un multilatéralisme bien compris qui doit également passer par la poly-gouvernance. En effet, il ne peut y avoir uniquement les États comme seuls décideurs et penseurs : les différents acteurs non-étatiques ont un rôle à jouer

Quelle mondialisation post Covid-19 ?

Pour tracer des contours d’une vision nouvelle pour l’Europe et, partant, des enjeux de sa relation avec la Chine, François Loos, ancien Ministre de l’Industrie et du Commerce Extérieur, Fatima Hadj, Membre de la Communauté « Goalkeeper » des Objectifs du Développement Durable de la Fondation Bill and Melinda Gates, Alex Wang, Président d’honneur de l’Association Transition Ecologique et Solidaire Française et Chinoise (TESFEC) et Henri de Grossouvre Président d’honneur de Paris Berlin Moscou se sont réunis sous la conduite de Jean-Claude Beaujour membre du Board du Bridge Tank et vice-Président de France-Amériques.

Jean-Claude Beaujour note que l’UE a une occasion de rééquilibrer ses relations mondiales, mais ses gouvernements y sont-ils prêts ? La relocalisation rencontre une réalité complexe : quelle est la vision de l’entreprise des relations euro-chinoises et suggère qu’il est temps d’expliquer aux citoyens que ceux qui sont sur le terrain pensent différemment et quelles sont les vraies options.

François Loos a insisté sur la restructuration nécessaire des relations Europe-Chine qui sont trop entravées par des relations bilatérales et non communautaires. L’Europe doit s’affirmer en tant que communauté, et revoir le mode de gouvernance (dépasser le vote à la majorité). Par exemple, la production photovoltaïque en Europe est compromise par les importations chinoises. Il faut favoriser les pays européens producteurs. La Chine devra mettre en place des incitations concrètes pour faire respecter les lois en vigueur. Son gouvernement a passé une loi interdisant de ne pas traiter à égalité les entreprises chinoises et étrangères. Mais cette loi est très lente à s’implanter et à être efficace.

Henri de Grossouvre note que l’ère libérale (1980-2020) est révolue. Ainsi le dogme de la non-intervention de l’État est remis en cause en UE même. Exemple : Intervention massive du gouvernement américain. L’Europe doit structurer sa gouvernance.

Alex Wang pense que les relations Europe-Chine ne vont pas s’arrêter à cause du Covid et que 2 sujets émergent :

  1. Il faut repenser la supply chain pour la rendre plus résiliente et trouver des solutions de production locale.
  2. Repenser les échanges et collaborations dans le domaine de la responsabilité sociale des entreprises.

Fatima Hadj voit la crise du Covid comme exceptionnelle car elle impacte tous les domaines socio-économiques (contrairement à 2008 qui était purement financière). Elle fait prendre conscience du besoin de souveraineté économique qui doit reposer sur 2 piliers: Gestion de la dépendance/indépendance économique; Trouver des domaines de coopérations stratégiques, par exemple l’électrification des usages.

Verdissement des investissements dans l’UE et la Chine & enjeux de la Belt & Road Initiative

L’actualité du développement durable est dominée par l’initiative annoncée lors du 75ème anniversaire de l’ONU par Xi Jinping d’être neutre en carbone à l’échéance de 2060. L’AIIB a décidé de ne plus financer de charbon. Le gouvernement chinois vise à passer le pic d’émission de carbone avant 2030 mais 80% des énergies primaires en Chine est carbonée représentant 27% des émissions de GES mondiales. Edmond Alphandéry, Pierre-Noël Giraud, Song Luzheng et Djellil Bouzidi ont débattu des instruments économiques d’une possible coopération UE-Chine en la matière dans un panel présidé par Philippe Coste.

Philippe Coste rappelle que pour l’immédiat de nombreux projets de centrales à charbon sortent de terre en Chine. Mais la conjonction d’une volonté de la Chine de passer le pic d’émission de carbone avant 2030 et du lancement par l’Europe de son plan vert en lien au plan de relance donne une très belle matière à coopération, à condition d’en identifier les pistes d’exploitation effective.

Edmond Alphandéry pousse pour l’outil d’un prix du carbone. En Europe une coalition des ministres des finances s’est mise en place en ce sens: c’est une solution de marché, décentralisée, poussant à produire des énergies non carbonées. En Europe 45% des émissions sont soumises au marché ETS. Ce mécanisme conserve le problème de la volatilité. Or pour garder sa puissance de signal prix, le prix des quotas d’émission doit être prévisible et stable sur le long-terme et Edmond Alphandery a mis en place une Task Force pour convaincre les autorités européennes de cibler les prix du carbone plutôt que les volumes des émissions.

La Chine est absolument clé dans la lutte contre le changement climatique. Elle en a pris conscience et mis en place un marché du carbone. Au sein de l’International Finance Forum, nous menons une initiative commune entre personnalités chinoises et européennes de premier plan envers une stratégie commune pour un prix convergent du carbone. L’idée diffuse en Chine.

Pierre-Noël Giraud insiste de même sur le rôle de la politique et de la société civile arguant que Les banques n’ont aucun intérêt s’impliquer du fait de la liquidité des marchés financiers. L’échec des green bonds est également manifeste car ils ne rapportent que 8 points de base.

Djellil Bouzidi partage complètement ce point de vue sur les green-bonds. Les taux zéros et les taux négatifs sont les ennemis. Le coûts de l’investissement ne varient pas et l’intensité énergétique des entreprises qui émettent des green bonds est en général pire après.  L’état est très important, la lutte contre l’émission de GES est une affaire d’état ! Les obligations d’états indexées sur des performances environnementales (émission de GES, déforestation, indices composites) contraindraient des gouvernements à tenir leurs engagements, soit une nouvelle classe d’actifs : les sustainability-linked bonds, ou obligations à performance environnementale. La comptabilité privée est un autre levier pour les entreprises privées à deux niveaux.

Le débat a mentionné le rôle de l’Afrique : Demain les grands émetteurs seront l’Asie du Sud et l’Afrique. Dès 2050, la Chine sera revenue à 1 Mds d’habitants de même que l’Occident. L’Afrique aura 2,4 Mds d’habitant et 2,5 Mds d’habitant l’Asie du Sud. Or en Asie du Sud et moins encore en Afrique, on n’aura pas d’États suffisamment forts pour impulser des investissements. Un partenariat tripartite en Afrique doit être mis en place pour suppléer aux carences des états. On pourrait se mettre d’accord entre chinois et occidentaux. Il faut faire de l’Afrique un laboratoire des énergies vertes ! Les investissements en Afrique devraient être entièrement décarbonés même si, en pratique, cela rajoute des difficultés. La Chine, dans le cadre de BRI, pourrait se doter d’un prix du carbone dans ses investissements à l’étranger, incitant ses partenaires à faire de même. Les partenaires financiers – les banques – ont des clients qui les ont déjà poussés à sortir de l’inaction. Pour les instruments proposés : la structure de marchés de la finance neutralise la puissance de ces instruments.

Télécharger le compte rendu des débats : Session Verdissement des investissements

Quels échanges humains post-covid ?

La question des échanges humains, qu’ils soient culturels, éducatifs ou scientifiques, est cruciale pour la vision du futur, en particulier dans cette période de crise sanitaire. Irina Bokova, Hervé Barbaret, Amel Kefif, Wu Peirong et Deborah Furet ont débattu de ces questions.

Pour Irina Bokova, c’est un sujet important dans le débat sur le recentrage des relations entre l’Europe et la Chine, d’autant plus que la Chine a investi largement dans les aspects patrimoniaux, culturels et identitaires.

Pour Hervé Barbaret , il faut créer de nouvelles solidarités, de nouvelles curiosités et de nouveaux réseaux.

  1. De nouvelles solidarités : l’accès aux oeuvres et l’expérience sensible est indépassable. Pour contrer les formes de communautarismes qui prétendent exclure une grande part de l’humanité d’oeuvres non produites par leur propre culture, il faut développer une démarche universaliste généreuse, qui ne hiérarchise pas, permet de croiser les regards, de profiter de la richesse des convergences et divergences dans les approches formelles.
  2. De nouvelles curiosités : le grand défi est celui de l’attractivité, de prendre acte de la richesse de l’offre culturelle de proximité et d’éveiller une curiosité pour cette offre.
  3. De nouveaux réseaux : l’offre culturelle est trop souvent en silos, il y a besoin d’une réconciliation du savoir. Les échanges humains post-covid nécessitent une approche décloisonnée qui peut se baser ou non sur les outils technologiques.

Amel Kefif souligne le point de vue entrepreneurial en lien aux comités de coopération nationaux, qui posent par exemple la question des investissement faits par les diasporas. La diaspora africaine développe des réseaux de développement pour créer des projets culturels entre l’Europe et l’Afrique, ainsi que des synergies socio-professionnelles et des accompagnements à l’entrepreneuriat. Ces projets participent à lutter contre les stéréotypes culturels mais aussi de genre. Ces bonnes pratiques dans les échanges culturelles entre la France et l’Afrique pourraient être dupliquées entre la Chine et l’Europe et vice versa. Cela pose des questions sur les obstacles et recommandations pour diriger des investissements productifs entre ces deux puissances, et quels sont les débats pour l’entreprenariat.

Wu Peirong rappelle que l’avancée technologique a contribué au progrès mais les réseaux sociaux créent une bulle culturelle qui contribuent à enfermer chacun dans ses sujets, ce qui pourrait renforcer la polarisation politique tel qu’on l’observe aux USA. Les technologies sont donc à double tranchant car elles peuvent créer des murs culturels.

Deborah Furet replace ces enjeux dans la tradition philosophique chinoise dans laquelle la transformation de la société ne passe par la politique, mais par l’individu, qui n’est pas le même que dans la culture européenne. En Chine, l’individu est indissociable des autres et de la nature. Cette tradition peut aider à penser les transformations sociétales.

UE-Chine: développement vert ou civilisation écologique?

Le 14 septembre dernier a eu lieu le sommet entre la Chine et les dirigeants européen envers un accord sur l’investissement. Qu’implique le timing de cette annonce quant au dialogue pour le climat? Comment se placer dans un dynamisme d’écologie verte et un terrain d’entente pour donner accès à ces technologies vertes dans tous les pays? Quelles opportunités pour les entreprises, les industries, dont le but premier est de créer de la valeur. 

Wen Cui-Pottier, Guillaume Henry, Zhao Wei et Nicolas Imbert ont débattu de ces enjeux.

Il en ressort la nécessité du droit dans une perspective d’innovation et de transition :

  • Chaque règle de droit peut faire l’objet d’une analyse écologique. Il faut améliorer les règles de droit existantes en les plaçant sous le prisme écologique.
  • 1% des brevets de technologies vertes sont déposés en Afrique et 3% en Amérique Latine. Plus que le brevet, la cause de la fracture technologique pays développés-émergents est le savoir-faire qui fonde l’innovation.
  • Il faut inciter les multinationales à collaborer car 70% des brevets sont déposés par des grands groupes qui possèdent des réseaux transfrontaliers importants et sont les plus efficaces dans l’implémentation des technologies et savoirs dans les pays où ils sont présents.

Il en ressort également que la Chine s’appuie sur une base industrielle compétitive et attractive pour développer son industrie verte. Verdir une économie, c’est changer son industrie.

  • La Chine s’appuie sur une ambition à trois étages interactifs : le gouvernement central, la participation active des localités, et les investissements des entreprises chinoises.
  • Les entreprises chinoises sont dans une optique de stratégie ambitieuse et se positionnent en amont et en aval de la supply chain. Elles sont aussi présentes sur les marchés extérieurs.
  • La Chine et l’Europe doivent entrer dans une collaboration compétitive. Aujourd’hui, les entreprises chinoises et européennes en réalité collaborent alors que les gouvernements sont en confrontation.

Enfin deux tendances se complètent : 1) « How dare ? de G. Thunberg qui souligne le manque d’investissements concrets des pays développés pour le développement verte et 2) beaucoup d’initiatives sectorielles efficaces et agiles au niveau local.

Est-on dans une logique de license to cooperate ou d’une économie grise à réinventer ? Entre développement vert et civilisation écologique émerge l’idée d’une possible co-construction avec une vision réaliste de la résilience.

Relance économique, transitions énergétique et écologique en Chine et en Europe

La Ministre Brune Poirson, Ding Yifan du Conseil des Affaires d’Etat de Chine, Thomas Melonio directeur à l’AFD et Raphael Schoentgen, ancien Président d’Hydrogen Europe ont exploré le potentiel de coopération écologique, industriel et financier très fort qui existe entre la Chine et l’UE, alimenté par les partenariats commerciaux existants et la détention massive de réserves en euros de la Chine (26%), mais aussi la nécessité de dialogues sur les visions du climat comme politique de projection, la coopération technologique et financière (notamment en pays tiers) si l’on veut réussir l’accord de Paris.

Un premier cycle de coopération se termine pour le cas français avec le nucléaire, l’aéronautique et l’automobile. Vu l’importance diplomatique du climat pour l’UE, un deuxième cycle de coopération doit être en phase avec un verdissement des investissements et des échanges entre ces deux espaces économiques. Les positionnements politiques actuels sont forts, mais existe-t-il des positionnements économiques de même nature et force ?

Une vision du monde incluant le commerce avec d’autres zones est inscrite dans le Green Deal, des missions territoriales claires existent de part et d’autre : le Green Deal de la commission européenne financé avec les plans de relance (avec l’appui de la BEI), et la Belt & Road Initiative, financée par des prêts entre gouvernements, des banques d’exportation (China Development bank), ou multilatérales (AIIB).

Des propositions pratiques ont été avancées: la filière technologique hydrogène notamment se structure en Chine et les autorités chinoises y voient une opportunité de coopération majeure avec les européens (par exemple avec la firme française Air Liquide qui équipe déjà avec succès plusieurs pays asiatique en infrastructures hydrogène en maîtrisant la liquéfaction de l’hydrogène).

Également, la Chine pourrait se trouve solidaire de la dette d’autres états et pourrait occuper une place de plein exercice dans les mécanismes internationaux de restructuration de dette – notamment au Club de Paris, sécurisant l’enjeu commun du refinancement.

Forum sur les relations sino-européennes et l’impact de la Pandémie COVID-19

Irina Bokova, ancienne directrice générale de l’UNESCO, Joël Ruet et Jean-Claude Beaujour, avocat et vice-président de la Fondation France-Amériques, figuraient parmi les orateurs principaux du forum du Bridge Tank sur les relations sino-européennes et l’impact de la Pandémie COVID-19 sur eux. Cet événement, co-organisé avec l’ambassade de Chine en France, a réuni des politiciens et des experts pour échanger sur l’évolution de la mondialisation, les investissements et la finance verte, les échanges humains et les transitions vertes en France, en Chine et dans l’Union européenne. Ce forum a eu lieu le 15 octobre 2020.

Forum hybride – Le Bridge Tank réunit 30 personnalités et experts de la relation UE-Chine et une audience en ligne de 150 praticiens

Le Bridge Tank a accueilli Irina Bokova, ancienne directrice générale de l’UNESCO, Brune Poirson, vice-présidente de l’Assemblée des Nations Unies pour l’environnement et ancienne secrétaire d’État auprès du ministre français de la Transition écologique et inclusive, Edmond Alphandery ancien ministre de l’Économie, François Loos, ancien ministre français de l’industrie et ancien ministre délégué au commerce extérieur, Brice Lalonde, ancien ministre de l’environnement, Jean-Claude Beaujour, avocat et vice-président de la Fondation France-Amériques, Joël Ruet, Sylvie Bermann, ancienne ambassadrice de France en Chine, au Royaume-Uni et en Russie, Stéphane Gompertz, ancien ambassadeur de France en Autriche et en Éthiopie et en Afrique Directeur au Quai d’Orsay, Geneviève des Rivières, ancienne ambassadrice du Canada et président de l’Institut d’Amérique latine et des Caraïbes, Raphaël Schoentgen, ancien CTO et membre du comité exécutif d’ENGIE et ancien président d’Hydrogen Europe, Thomas Melonio, Innovation, Recherche et Connaissances Directrice Exécutive de l’Agence Française de Développement, Deborah Furet, Directrice de Recherche de l’EHESS, et Emmanuel Dupuy, Président de l’Institut Prospective et Sécurité en Europe, parmi les principaux orateurs du forum The Bridge Tank.

A cette occasion, les experts et les personnalités politiques ont échangé sur l’évolution de la mondialisation, les investissements et la finance verte, l’évolution des échanges humains et les transitions vertes en France, en Chine et dans l’Union européenne.

Cet événement, co-organisé avec l’ambassade de Chine à Paris, a porté sur les relations sino-européennes et l’impact de la pandémie COVID-19 sur elles, et a eu lieu le 15 octobre 2020.

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