Joël Ruet a été interviewé par la Société Nationale de Radios et Télévisions marocaine (SNRT) sur la reprise des négociations de la COP à Bonn.
L’un des enjeux principaux soulevés durant cette interview est la position mitigée des États Unis, puisque l’élection de Donald Trump représente une incertitude pour l’avenir des discussions. Cela dit, Joël Ruet insiste sur le nouveau rôle de la Chine qui souhaite se placer en leader mondial dans les énergies renouvelables et de transformer ainsi les enjeux du climat en opportunités économiques.
La COP 21 & 22 ont permis de constater une volonté réelle de la part de la société et du secteur privé de passer de l’économie grise à l’économie verte tout en insistant sur l’importance des incitations économiques et sociales de cette transition. Ce qui est donc attendu de ces négociations de Bonn est de mettre davantage en avant l’importance de ces acteurs non-étatiques, qui constituent le socle de l’application des accords. Au-delà d’un engagement par les investisseurs de 150 milliards de dollars pour le Fonds Vert, en marge de cette réunion préparatoire de Bonn, un nouveau collectif d’investisseurs de long terme (représentant 15 000 milliards de dollars) d’actifs sous gestion), par exemple, s’est engagé à faire évoluer leur portefeuille vers les investissements verts, ce qui démontre le poids des incitations économiques.
Joël Ruet souligne également le rôle croissant de l’Afrique depuis la COP 20. La délégation africaine est, selon lui, l’une des plus cohérentes car le dossier climat a réussi à faire converger la majorité des décideurs africains à travers une forte coordination entre les ministres de l’environnement et les négociateurs. En outre, depuis la COP21, l’Afrique est parmi le premier continent à insister sur l’important de l’adaptation. Auparavant, les négociations se focalisaient davantage sur les émissions de CO2 et très peu sur l’adaptation et le financement de celle-ci.