L’eau a longtemps été une ressource tenue pour acquise. Son flux et sa présence paraissant sans fin, les États voisins se partageant l’accès à des ressources hydriques telles que des bassins fluviaux ont souvent choisi d’aborder l’eau de manière utilitaire et concurrentielle.
Mais alors que la dégradation des écosystèmes et les effets du changement climatique se font de plus en plus sentir sur cette ressource que l’on croyait immuable, la prise de conscience que l’eau requière une gestion durable s’est lentement imposée.
La Convention des Nations Unies sur l’Eau (Transfrontalière et Internationale) adoptée à Helsinki en 1992 ne rassemble actuellement que 47 pays ; son acceptation par la communauté internationale doit être accélérée. Outre la Convention, et à l’ère des coalitions, l’établissement d’un schéma directeur pour la « paix des bassins fluviaux partagés » s’impose comme une nécessité, à travers la promotion d’une gestion durable, d’outils et d’institutions pour les fleuves partagés, ou, en d’autres termes, d’une pratique de l’hydrodiplomatie renouvelée et élargie.
Concernant la gestion des bassins fluviaux internationaux, la rivalité pour l’accès à la ressource est à la base du droit international. Cependant, la durabilité même de la ressource implique une coopération entre les acteurs, qui est elle-même paradoxalement souvent mise en œuvre au niveau national par des pays en conflit les uns avec les autres.
La gestion de l’eau, et plus particulièrement des fleuves internationaux, ne doit plus se limiter à la seule dimension de la quantité d’eau nécessaire à chaque pays, mais doit être abordée de manière plus holistique en prenant en compte l’ensemble du bassin versant en termes de territoire, d’acteurs et des activités de l’amont vers l’aval – ce que certains organismes de bassin font déjà très bien, un fait rarement mis en avant.
L’Organisation de Mise en Valeur du Fleuve Sénégal (OMVS – Organisation de Mise en Valeur du Fleuve Sénégal), organisation internationale qui œuvre depuis des décennies pour la paix des bassins versants à travers la Guinée, le Mali, la Mauritanie, et le Sénégal, offre une illustration de l’hydrodiplomatie mise en pratique.
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