Du 26 au 30 juillet, la famille progressiste s’est réunie à nouveau, pour discuter de la situation mondiale et américaine actuelles, de l’avenir de l’Europe et de sujets tels que les systèmes d’apprentissage tout au long de la vie, la renaissance énergétique, les Balkans, les BRICS. Cette réunion a trouvé une nouvelle forme d’équilibre: à la fois présidentielle et webinaire.
Malgré la pandémie et les frontières fermées, le Symi Symposium, organisé chaque année par la Fondation Andreas Papandreou, a pu cette année encore réunir les influenceurs politiques et académiques amis de George Papandreou. Depuis 2017, The Bridge Tank fait partie de cette réunion, qui aura cette année contribué à inviter le « Forum Hybride »: une belle combinaison de débats sur invitation et règle de confidentialité de « Chatham House », et d’échanges sur mesure par zoom avec des dirigeants tels que Madeleine Albright, le SG adjoint de l’OTAN Mircea Geona, l’ancien Premier ministre d’Australie Kevin Rudd ou Colette Avital, ancienne candidate à la présidence en Israel.
Sans divulguer les positions de divers orateurs, les sujets ont porté sur des questions pressantes. Avec Madeleine Albright et plus tard avec Richard Parker de Harvard, sur la compréhension croissante que le racisme en Amérique a quelque chose de « systémique », ou encore sur la manière dont la situation des États-Unis se rapporte à la fin d’une époque où les Américains étaient à 80% enracinés dans la population blanche américano-européenne, évoluant maintenant vers des populations issues de 4-5 origines qui essaient d’organiser une politique nationale; les Etats-Unis sont maintenant à un point où ils doivent négocier en interne de nouvelles alliances politiques et ceci pourrait être l’une des racines du désordre national américain.
Alors que la Grèce préside aujourd’hui le Conseil de l’Europe, cette édition a été l’occasion de discuter des grands enjeux européens avec
Frank Schwabe, président du groupe socialistes, démocrates et verts à l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe, ou avec Francesca Abrogast, secrétaire exécutive du groupe.
Nous avons également mené les conversations habituelles du Symposium Symi avec des dirigeants des Balkans ou des progressistes en lutte de différentes parties du monde, comme Isadora Zubillaga du Venezuela, la Représentante spéciale à Paris de Juan Guaido. Les conversations avec des dirigeants qui viennent de sortir des luttes démocratiques (Macédoine du Nord) ont attesté que « La démocratie est la plus longue réunion ». Dans cette ligne, Joel Ruet du Bridge Tank a plaidé pour une discussion continue avec les « tisseurs » de tous les systèmes.
Au cours de la même session, une conversation spéciale avec Mircea Geoana nous a permis de mesurer que le Secrétariat de l’OTAN est très actif dans la veille stratégique sur les risques et les menaces de l’avenir.
Nous avons également discuté du développement de la pandémie à travers le prisme des systèmes d’apprentissage tout au long de la vie, sur trois horizons temporels: jusqu’à présent, la réaction contre le Covid était de « Défense », nous allons maintenant avoir besoin de « sortir » de cet espace temporaire pour nous préparer activement à la transformation, par exemple l’humanisation des systèmes: Sur toutes les questions qui n’ont pas de frontières, un leadership du care doit émerger à travers le bon équilibre des communautés, de la démocratie participative, de la technologie, et d’une éducation conçue pour le monde et la vie, pas seulement pour l’employabilité. L’économie aussi doit être mobilisée : à la veille de l’automatisation, comment les robots contribueront-ils aux revenus, et les revenus, comment soutiendront-ils une « oisiveté positive » contributive à la société.
Il est d’autant plus important de poursuivre ce travail et de ne pas être aveuglé par la concurrence stratégique, les frictions, mais plutôt de reconnaître les domaines des collaborations stratégiques : Covid, climat, coopération financière. Le Symposium s’est terminé sur le terrain de l’optimisme, notant que dans le long cours de l’histoire de l’énergie, par exemple, le monde voit la première transformation énergétique tirée par la politique. Cette transition doit être juste avec une véritable intégration énergie-société par la politique; cela peut servir d’étude de cas pour un contrat social renouvelé plus important.
Enfin, Symi est toujours l’occasion de continuer l’échange d’idées au-delà des sessions.
Par Joël Ruet, Président, The Bridge Tank
NB: Ce post n’est qu’une réflexion personnelle sur l’événement et les discussions et ne lie en aucune façon les organisateurs, ni aucun-e participant-e. Les citations ne sont pas nécessairement attribuables à l’un-e ou l’autre des participant-e-s, ni aux personnes mentionnées dans le présent post, mais sont plutôt à des reprises de certaines formules qui ont pu circuler dans le forum à un moment donné.