A l’occasion de la COP21, réunis dans l’espace Génération Climat du Bourget, les experts du Bridge Tank, de l’Institut de la mobilité durable et de Renault ont échangé, le 7 décembre, autour de la question de la mobilité électrique en Inde et au Brésil et de ses enjeux énergétiques, environnementaux et sociétaux. L’occasion pour Joël Ruet de dévoiler la vision originale de notre laboratoire d’idées quant aux leviers propices au déploiement de cette technologie.
Tandis que les transports sont, juste devant l’agriculture, la première cause d’émissions de gaz à effet de serre sur la planète, la COP21 était l’occasion toute trouvée pour mettre en avant les innovations aujourd’hui pensées et développées pour créer les conditions mondiales d’une mobilité durable. Un enjeu particulièrement central dans les pays émergents où la croissance et les aspirations au bien vivre des populations poussent au développement de l’offre de transport.
Au Bourget, au sein de l’espace Génération Climat, Renault a donc réuni les experts de l’Institut de la mobilité durable, auquel collabore notamment The Bridge Tank, pour un éclairage sur les contextes brésilien et indien.
Pour Joël Ruet, cette rencontre a été l’occasion de partager notre vision, nouvelle, du déploiement du véhicule électrique dans ces deux Etats émergents. Au Brésil, il a notamment souligné l’immense potentiel offert par la production de bio-électricité via l’utilisation de la bagasse (résidu de canne à sucre) pour verdir encore le mix électrique brésilien et apporter une réelle solution de production d’énergie à proximité des villes, lieux privilégiés pour développer la mobilité électrifiée. « Finalement, le véhicule électrique peut devenir le moteur du développement de l’électricité issue de la biomasse, laquelle pourrait contribuer à donner au Brésil un mix électrique 100% renouvelable », a-t-il estimé.
Du côté de l’Inde, le président du Bridge Tank a d’abord rappelé l’immense ambition énergétique du pays à travers son objectif d’installer 100 GW de puissance solaire d’ici 2022 et la toute récente alliance internationale solaire initiée par le Premier ministre Narendra Modi. Avant de dévoiler les trois scénarios de test de la crédibilité du déploiement de la mobilité électrifiée dans cet Etat d’Asie sur lesquels nous travaillons. Des « scénarios de séquençage de trajectoires de transformation » au cœur de notre méthodologie s’appuyant sur une double approche « montante » et « descendante ».
- Le scénario « Make in India » : à savoir le développement et la propagation d’une stratégie élaborée par les acteurs industriels non-étatiques dans le cadre d’incitations claires de l’Etat en faveur du « make in India ».
- Le scénario « Etat régulateur » : à savoir la mise en œuvre de plans et programmes nationaux visant à sécuriser le mix énergétique, propices à l’accélération d’un processus industriel (diversification du mix énergétique, recherche et développement sur le potentiel de stockage des batteries, ou création de « smart cities »)
- Le scénario « Initiatives locales innovantes » : à savoir la multiplication d’expérimentations locales, basée notamment sur les innovations portées par des start-up, propices à la création d’écosystèmes durables, et ayant un effet d’entrainement pour le déploiement des véhicules électriques à l’échelle nationale.
Et Joël Ruet de conclure : « l’Inde et le Brésil ont à leur disposition les leviers pour déployer la mobilité électrifiée, et réaliser un saut qualitatif et écologique dans leur secteur des transports ».