后疫情时代的中欧合作研讨会 – Forum Co-organisé par The Bridge Tank et l’Ambassade de Chine en France
Les échanges introductifs entre Irina Bokova et Sylvie Bermann, ancienne ambassadeur de France en Chine ont permis de rappeler l’importance d’ancrer les coopération économiques et environnementales dans les Objectifs du Développement Durable qui incluent l’humain, et de partir du concret pour arriver à du concret renouvelé et faire des propositions dans cette direction. Le concept d’Europe « puissance d’équilibre » proposé par Sylvie Bermann est un fil rouge de nos travaux.
La puissance d’équilibre renvoie aussi à la vision et à la projection stratégique et ce concept va être questionné très vite avec l’élection américaine selon le vainqueur. Combiner la puissance et l’équilibre est concept plutôt chinois, assez dialectique, cela permettra-t-il d’éviter de tomber dans le piège de Thucydide ? L’agenda avance, évolue, et ce forum entend contribuer modestement au débat.
Irina Bokova, en tant que membre de comité d’orientation du Bridge Tank et ancienne Directrice générale de l’UNESCO, souhaite donner une dimension plus “Onusienne” aux débats, pour mener une réflexion sur le multilatéralisme, le globalisme, le climat. Il s’agit de reconstruire un monde plus juste, plus inclusif et plus multilatéral après la crise du covid. La Chine et l’Union Européenne sont des acteurs très importants dans ces débats sur le multilatéralisme et les Nations Unies en général. Il y actuellement un recentrage en cours dans ces domaines. L’Union Européenne ambitionne dans ce processus de recentrage de se positionner et de trouver sa place dans un monde pleinement en mutation. Vu du reste du monde, le rôle de ces deux puissances et de leur dialogue est extrêmement important.
La pandémie a montré l’interdépendance du monde aujourd’hui et le besoin de coopération pour une globalisation plus humaine, plus proche du peuple – c’est aussi l’attente des citoyens européens. Il faut approfondir la coopération et continuer la réflexion sur la place de l’Europe et sur la Chine, plutôt que d’entrer dans une nouvelle géopolitique. Il est important de prendre en compte le côté humain et culturel, pas seulement les investissements, qui permet le rapprochement dans les domaines économiques, politiques et sécuritaires.
Sylvie Bermann note de concert qu’il est important d’avoir des lieux de figures libres, de s’y exprimer en toute franchise pour faire des propositions concrètes. Cela nécessite un ancrage au-delà des relations inter-étatiques qui se sont un peu figées, crispées avec la crise sanitaire. La crise du covid est plus un révélateur et accélérateur de tendances qui étaient sous-jacentes qu’un véritable renouvellement. Il faut reconstruire, mais pas à partir d’une page blanche : il existe des équilibres géopolitiques donc il faut tenir compte. Les grandes puissances mondiales (US, UE, Chine) sont très différentes. La France est toujours à la pointe dans ce domaine, et le Président Macron avait formulé dès son discours de la Sorbonne des éléments portant sur l’autonomie de l’UE. Cette autonomie stratégique s’interprète de différentes manières. Il y a la défense et la sécurité européenne (ne pas dépendre de l’OTAN et des US qui tendent à se tourner vers le Pacifique et la Chine), mais aussi la question de l’autonomie économique et financière, d’où l’opposition de l’Europe aux sanctions extraterritoriales : il n’est pas admissible qu’un autre pays dicte ce que l’UE peut faire ou avec qui elle commerce.
Mme Bermann s’est aussi exprimée sur l’euro, les investissements, le climat, la santé, l’éducation, la science.
Joël Ruet a clos la session d’introduction et ouvert les travaux des panels en rappelant que les entre l’UE et la Chine concernent aussi les blocs et pays qui veulent compter et s’en donnent les moyens (l’Amérique latine, l’Afrique depuis un certain temps avec l’agenda 2063 qui dessine des voies d’émergence programmées pour un horizon de 40 ans).