Le transfert de technologies, associé à la formation des savoirs, constitue de longue date un objectif ciblé par les politiques de développement. Les enjeux liés aux transitions climatiques et environnementales ont renforcé la perception de l’importance du transfert de technologie, propres en l’occurrence, du Nord vers le Sud, comme moyen du développement propre. Le mécanisme de développement propre (MDP) issu du protocole de Kyoto est l’outil principal de la finance climatique. Mis en œuvre en 2005, il a vocation à orchestrer ce transfert de technologies propres. Critiqué quant à son efficacité, son succès mitigé vient surtout rappeler une vérité pourtant connue de longue date : les capacités d’absorption technologique des territoires sont plus importantes que les technologies en elles-mêmes. Une stratégie de développement par la diffusion technologique ne peut donc ignorer le soutien aux tissus économiques locaux, à leurs entreprises ; soutien par le marché mais sans doute aussi par l’aménagement du régime de propriété intellectuelle dans le cas des transferts vers les économies en développement.
Ces deux derniers points sont nécessaires pour articuler une saine relation entre les entreprises internationales apporteuses de technologies et les entreprises locales réceptrices et en charge de se les approprier, les adapter et les diffuser… condition nécessaire du succès de la « greffe technologique ».
Nos recommandations s’appuient sur une logique spontanément mise en œuvre par les pays qui ont été les plus efficaces dans la captation de la « manne » MDP : la Chine, l’Inde et le Brésil ont su orchestrer leurs marchés et, par de généreuses offres en nature, s’affranchir des enjeux ailleurs bloquants de propriété intellectuelle.