Pour tracer des contours d’une vision nouvelle pour l’Europe et, partant, des enjeux de sa relation avec la Chine, François Loos, ancien Ministre de l’Industrie et du Commerce Extérieur, Fatima Hadj, Membre de la Communauté « Goalkeeper » des Objectifs du Développement Durable de la Fondation Bill and Melinda Gates, Alex Wang, Président d’honneur de l’Association Transition Ecologique et Solidaire Française et Chinoise (TESFEC) et Henri de Grossouvre Président d’honneur de Paris Berlin Moscou se sont réunis sous la conduite de Jean-Claude Beaujour membre du Board du Bridge Tank et vice-Président de France-Amériques.
Jean-Claude Beaujour note que l’UE a une occasion de rééquilibrer ses relations mondiales, mais ses gouvernements y sont-ils prêts ? La relocalisation rencontre une réalité complexe : quelle est la vision de l’entreprise des relations euro-chinoises et suggère qu’il est temps d’expliquer aux citoyens que ceux qui sont sur le terrain pensent différemment et quelles sont les vraies options.
François Loos a insisté sur la restructuration nécessaire des relations Europe-Chine qui sont trop entravées par des relations bilatérales et non communautaires. L’Europe doit s’affirmer en tant que communauté, et revoir le mode de gouvernance (dépasser le vote à la majorité). Par exemple, la production photovoltaïque en Europe est compromise par les importations chinoises. Il faut favoriser les pays européens producteurs. La Chine devra mettre en place des incitations concrètes pour faire respecter les lois en vigueur. Son gouvernement a passé une loi interdisant de ne pas traiter à égalité les entreprises chinoises et étrangères. Mais cette loi est très lente à s’implanter et à être efficace.
Henri de Grossouvre note que l’ère libérale (1980-2020) est révolue. Ainsi le dogme de la non-intervention de l’État est remis en cause en UE même. Exemple : Intervention massive du gouvernement américain. L’Europe doit structurer sa gouvernance.
Alex Wang pense que les relations Europe-Chine ne vont pas s’arrêter à cause du Covid et que 2 sujets émergent :
- Il faut repenser la supply chain pour la rendre plus résiliente et trouver des solutions de production locale.
- Repenser les échanges et collaborations dans le domaine de la responsabilité sociale des entreprises.
Fatima Hadj voit la crise du Covid comme exceptionnelle car elle impacte tous les domaines socio-économiques (contrairement à 2008 qui était purement financière). Elle fait prendre conscience du besoin de souveraineté économique qui doit reposer sur 2 piliers: Gestion de la dépendance/indépendance économique; Trouver des domaines de coopérations stratégiques, par exemple l’électrification des usages.