Bamako – Les leviers de la transformation africaine en débat

Du 18 au 20 février, la 16e édition du Forum de Bamako s’est articulée autour du thème « l’Afrique entre chaos et émergence ». Présent sur place, le Bridge Tank a particulièrement prêté attention aux débats portant sur les leviers de croissance du continent, avec des thématiques chères à nos yeux. Ont notamment été abordées : Finance innovante, formation et valorisation du capital humain ou rôle des élites pour porter une vision des futurs du continent africain.

Le Panel « Accélérer l’intégration régionale pour soutenir la croissance économique » a fait se rencontrer analyses courageuses et solutions innovantes basées sur l’idée phare que pour se développer durablement l’Afrique doit prendre en compte sa propre richesse – ses capitaux naturel, humain, social et technique effectifs -, pour inventer ses outils de croissance.

En termes de vision, le modérateur du panel Abdoulaye Diop, ministre des Affaires Étrangères et de la Coopération Internationale du Mali, a rappelé la contradiction d’un continent riche où vivent des population pauvres, et souligné que « pour négocier, il faut avoir conscience de sa valeur ». En off, un entrepreneur d’un pays voisin, présent dans le continent et au Moyen-Orient, nous précisait : « en négociations on n’a jamais ce qu’on mérite mais ce qu’on prend ». La question qui planait dans l’esprit de beaucoup hante l’Afrique aujourd’hui : comment en particulier diversifier le panel des partenaires internationaux pour imposer une relation équilibrée ?

La problématique du financement des projets et infrastructures nécessaires a d’ailleurs été discutée. Le fonds Africa 50 s’y attaque aujourd’hui de manière innovante, selon nous. Cette initiative issue de la Banque africaine de développement (BAD) a été présentée par Amadou Kane, ancien ministre de l’Economie et des Finances du Sénégal. Objectif : améliorer la bancabilité des projets, et écourter le temps entre la période de l’idée du projet et celui de la clôture financière – passer de 7 ans, en moyenne actuellement, à 3 ans. Ce véhicule vise ainsi « à mobiliser le financement privé et à accélérer la réalisation d’infrastructures en Afrique afin de  créer une nouvelle plateforme pour la croissance africaine ».

Une importance de l’infrastructure qui n’a pas échappé à Samba Bathily, Président Directeur Général Solektra International. Pour lui, l’énergie est un facteur d’intégration régionale et de croissance, et l’Afrique a en sa possession un capital solaire considérable. « Pour mettre en place un barrage, entre l’étude et la première pioche, on peut prendre 10 ans ; alors qu’avec ses énergies renouvelables en 6 mois, on peut dérouler un projet…on a déjà fait l’essai et on a réussi à électrifier à peu près 380 localités dans des pays, en six mois. », a-t-il assuré.

Avant d’ajouter : « il faut que l’Afrique fasse confiance aux Africains. Un projet rentable à la base est ensuite un enjeu de structuration financière ; la technologie s’achète », bouclant la boucle de la vision fondée sur la confiance. Autant de solutions intéressantes qui bien sûr devront s’appuyer sur la centralité des ressources humaines de l’Afrique.

Thème : Overlay par Kaira.
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